En 1938, il épouse Marie-Hélène Lévy, fille du mathématicien Paul Lévy et elle-même mathématicienne[b]. Ils ont deux enfants, Marc-André et Claudine. En , alors qu'il n'a pas encore vingt ans, Marc-André est enlevé par un commando de l'OAS et passe deux jours en captivité. Le choc est d'autant plus terrible pour le jeune homme que, juste après sa libération, des rumeurs courent selon lesquelles il aurait lui-même organisé son enlèvement. Après plusieurs tentatives de suicide manquées, il se donne la mort par arme à feu en 1971[2]. Claudine, mathématicienne comme ses parents, a été professeur à l'université Joseph-Fourier de Grenoble.
Laurent Schwartz est inhumé au cimetière d'Autouillet (Yvelines), dans une tombe où reposent aussi son fils Marc-André, son frère Daniel et son oncle Jacques Debré.
Formation
De l'avis de ses professeurs, la scolarité de Laurent Schwartz est brillante. Élève au lycée Janson-de-Sailly, il excelle en latin, en grec et en mathématiques. Son professeur de 5e disait à ses parents : « Méfiez-vous, on dira que votre fils est doué pour les langues, alors qu'il ne s'intéresse qu’à l'aspect scientifique et mathématique des langues : il faut qu'il devienne mathématicien ». Son seul concurrent, tout aussi brillant que lui, est Anatole Abragam, qui deviendra physicien, et que Laurent retrouvera plus tard à l'Académie des sciences. Son intérêt pour les mathématiques se manifeste réellement lorsqu'il entre en classe de mathématiques élémentaires, après avoir été en classe de première latin-grec[3].
Reçu deuxième à l'agrégation de mathématiques en 1937[4], derrière Gustave Choquet, il effectue son service militaire d’ à en tant qu'officier. Ce service est prolongé d'un service actif d’un an pendant la guerre (1939-1940). Il devient ensuite officier de réserve. Démobilisé en , Schwartz se rend à Toulouse, où habitent ses parents. Son père, alors colonel de réserve du service médical des armées, travaille comme chirurgien à l'hôpital. Schwartz commence une thèse pour le doctorat comme attaché de recherche du Centre national de la recherche scientifique de à . La chance intervient alors pour le sauver du désert scientifique dans lequel il vit : Jean Delsarte et Henri Cartan viennent à Toulouse pour faire passer les oraux du concours d'entrée à l’École normale supérieure. L'épouse de Schwartz, Marie-Hélène Lévy, qui avait traduit quelques années plus tôt des travaux de Cartan, prend l'initiative de le rencontrer. Ce dernier les invite fortement à déménager pour Clermont-Ferrand, où est repliée l'université de Strasbourg. Le changement fut très bénéfique. Laurent Schwartz rencontre le groupe de mathématiciens « Nicolas Bourbaki » ; il appartient à ce groupe jusqu'à la retraite obligatoire à 50 ans[5]. Ces derniers le stimulent suffisamment pour qu'il finisse sa thèse en deux ans. Il obtient le doctorat en sciences mathématiques le devant la faculté des sciences de Strasbourg (à Clermont-Ferrand) avec une thèse principale intitulée « Études des sommes d'exponentielles réelles » et une thèse complémentaire sur la topologie algébrique. Le jury était composé de Georges Valiron (président), Charles Ehresmann et André Roussel[6]. Laurent Schwartz devient ensuite boursier de l'Aide à la recherche scientifique, fondée par Michelin, de à .
La vie de Schwartz pendant la Seconde Guerre mondiale est très « mouvementée ». Juif et trotskiste, le couple Schwartz doit se cacher et changer d'identité pour éviter la déportation. Pendant que ses recherches à Clermont progressent, la guerre bat son plein. Sa santé fragile l'empêche de rejoindre la Résistance. L'inefficacité du mouvement trotskiste le remplit de frustration. Deux étudiants juifs se trouvent en même temps que lui à Clermont : Jacques Feldbau, un étudiant d'Ehresmann, et Gorny, réfugié politique, qui avait préparé une thèse de doctorat avec Szolem Mandelbrojt. Jacques Feldbau fut déporté à Auschwitz en et Gorny en . Il ne les revit jamais.
Après la Libération, Laurent Schwartz devient brièvement chargé de recherches du CNRS (de à ), puis chargé de cours (certificat de mathématiques générales) durant un an à la faculté des sciences de l'université de Grenoble en remplacement de Jean Kützmann, prisonnier en Allemagne. Il est également chargé de la préparation des leçons d'agrégation aux élèves de l'École normale supérieure de jeunes filles à Sèvres. Il rejoint ensuite l'université de Nancy, sur l'initiative de Jean Delsarte (doyen) et de Jean Dieudonné (professeur de calcul différentiel et intégral), comme chargé de cours (en et ) (mathématiques générales), puis maître de conférences (3e classe) (mécanique rationnelle) (décret du ). Il est parallèlement chargé du cours Peccot au Collège de France de à et maître de conférences temporaire à l’École polytechnique d' à . Il reste sept années à Nancy, étant promu maître de conférences de deuxième classe en , puis professeur titulaire de la chaire de calcul différentiel et intégral en à l'âge de 34 ans (décret du ). Il attire ainsi des étudiants comme Bernard Malgrange, Jacques-Louis Lions, François Bruhat et Alexandre Grothendieck. Sur l'initiative d'Arnaud Denjoy, il passe de Nancy à la faculté des sciences de l'université de Paris en (Roger Godement lui succède à Nancy). Il y est tout d'abord maître de conférences de calcul des probabilités (arrêté ministériel du ) et obtient ensuite en 1955 la chaire de calcul différentiel et intégral (Charles Pisot lui succède à la maitrise de conférences de calcul des probabilités). De 1952 à 1962, il fait le cours pour le certificat de méthodes mathématiques de la physique et introduit ainsi la notion de distribution dans l'enseignement supérieur français. En 1958, il devient parallèlement professeur à l'École polytechnique (pour une durée de cinq ans renouvelable), succédant à son beau-père Paul Lévy. Ayant tout d'abord refusé de poser sa candidature à ce poste, il change d'avis au dernier moment, motivé par son désir de refonder l'enseignement mathématique à Polytechnique. Il y a cependant été interdit d'enseignement, de 1961 à 1963, après avoir signé le manifeste des 121, geste peu apprécié de l'encadrement militaire de l'institution. Il y modernise les programmes et y conçoit un centre de recherche mathématique. Il est élu correspondant de l'Académie des sciences le , puis membre le , en section mathématiques. En 1969, il demande auprès du ministère chargé de l'enseignement supérieur son détachement pour devenir professeur à plein temps à l’École polytechnique. Il quitte l’École polytechnique en 1980 et rejoint l'université Paris VII avant de prendre sa retraite en 1983.
Charles Goulaouic lui succède à la tête du département de mathématiques de l'École polytechnique.
Un mathématicien aux prises avec le siècle
Laurent Schwartz publie son autobiographie, Un mathématicien aux prises avec le siècle, en , aux éditions Odile Jacob. L'auteur y retrace ses découvertes mathématiques, mais aussi son engagement politique, notamment en ce qui concerne l'Algérie[7], le Vietnam, les mathématiciens soviétiques, et ses démêlés avec le système universitaire français[8].
Sa mère, passionnée par les sciences naturelles, lui transmet son goût pour l'entomologie : il cultive cette passion toute sa vie et s'intéresse plus particulièrement aux papillons[10]. Sa collection personnelle, léguée au Muséum national d'histoire naturelle, au musée de Lyon, au muséum de Toulouse et au musée de Cochabamba (Bolivie), comportait près de 20 000 spécimens, collectés au cours de ses divers voyages. Plusieurs espèces lui ont été dédiées et portent son nom.
Le , Harald Bohr présente Laurent Schwartz pour la médaille Fields — la distinction la plus prestigieuse pour les mathématiciens de moins de 40 ans — au congrès international de Harvard pour son travail sur les distributions. Il est le premier Français à obtenir cette récompense. Schwartz aura beaucoup de difficultés pour se rendre aux États-Unis et recevoir cette médaille, en raison de « l'interdiction pour lui de se rendre aux États-Unis à la suite de son engagement contre l'intervention américaine au Vietnam et sa participation au Tribunal international présidé par Bertrand Russell »[5]. Sa théorie éclaire les mystères de la fonction de Heaviside ainsi que ceux de la fonction δ de Dirac. Elle ouvre les portes de la théorie des transformées de Fourier et devient d'une importance capitale pour l'étude des équations aux dérivées partielles. Dans le domaine de l'analyse mathématique, les distributions généralisent les fonctions et les mesures. Elles permettent de donner une dérivée (dans un certain sens) à des fonctions qui, au sens usuel, ne sont pas dérivables. Les distributions ont permis d'unifier et de résoudre un certain nombre de problèmes en mathématiques, en physique, et même en électronique. Elles ont permis par exemple de donner un sens à la « fonction » delta de Dirac, nulle sauf en 0 où elle est infinie, et pourtant d'intégrale égale à 1 (en fait, il s'agit d'une mesure), et d'expliquer pourquoi elle est la dérivée de la fonction en escalier valant -1/2 sur ] -∞, 0 [ et 1/2 sur] 0, +∞ [, résultats qui étaient admis jusque-là en électronique, mais n'étaient pas mathématiquement rigoureux.
Le manuscrit sur l'« invention des distributions » est un exemple de l'habileté de Schwartz à présenter les mathématiques. Schwartz est réputé pour un modèle de compréhension et de synthèse des travaux antérieurs de tous ses prédécesseurs dans ce champ des mathématiques. ll raconte avoir découvert les principaux théorèmes sur les distributions en une seule nuit, qui fut, avec une autre où il captura 450 papillons intéressants, une des deux plus belles de sa vie. L'image de la découverte est bien différente de celle que le grand public se représente : selon lui, on progresse du début à la fin par des raisonnements rigoureux, parfaitement linéaires, dans un ordre bien déterminé et unique qui correspond à la logique parfaite.
Schwartz se situe lui-même dans un cadre moral, qu'il tient de son père, dans une parole gravée en lui et qui le guide dans toutes ses activités politiques d'adulte :
« Si, dans une circonstance déterminée, tu te trouves seul de ton avis contre tous les autres, essaie de les écouter, car peut-être ils ont raison et tu as tort. Mais si, après avoir réfléchi, tu conserves ton avis tout en restant seul, il faut le dire et le crier très fort[11]. »
Le nom de Laurent Schwartz a dépassé le sérail des spécialistes en raison de ses activités politiques et humanitaires. Anticolonialiste et internationaliste, il étudia en profondeur la géoéconomie. La politique de « non-intervention » (1936-1938) pratiquée en France par le gouvernement de Léon Blum face à la montée en puissance du nazisme, aux purges staliniennes, à la guerre civile en Espagne était à ses yeux « une erreur politique majeure[12] ». Il ne voyait par ailleurs dans le colonialisme rien d'autre que l'exploitation et l'oppression des peuples.
Il cherche des solutions à ces problèmes dans les théories trotskistes. Il crut en ces idées jusqu’à ce qu'il prît conscience que « le divorce entre trotskisme et réalité était devenu éclatant »[13]. Il devint alors indépendant de tout parti (sauf pour quelques années dans les années 1960 ; après la crise de mai 1958 qui voit le retour de De Gaulle au pouvoir, il siège au bureau national du cartel de l'Union des forces démocratiques, qui rassemble la gauche anti-communiste et anti-gaulliste en vue des législatives de ). Bien que son engagement dans le mouvement trotskiste soit de courte durée, Schwartz le revendique toute sa vie.
Pendant la guerre d'Algérie, il doit sacrifier la recherche[14]. Il lutte en particulier contre la torture systématique pendant cette période. Il est cofondateur, en 1957, puis président, en 1960[15], du comité Maurice-Audin qui demande la vérité sur les circonstances de la mort du jeune mathématicien, arrêté et torturé par l'armée française sur ordre du général Massu. Laurent Schwartz écrit alors un article célèbre dans L'Express sur « la révolte des universités contre la pratique de la torture par le gouvernement ». Sa photo apparaît sur la couverture et l'article gagne l'attention du grand public. Il organise la soutenance de thèse in absentia de Maurice Audin dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne en [16],[17], alors que le chercheur et militant anti-colonialiste a disparu depuis , et apprend-on plus tard est mort sous la torture lors de sa détention à Alger, le mois de sa disparition.
Farouchement hostile à la guerre d'Algérie (et plus généralement partisan de la décolonisation), il signe le « manifeste des 121 », qui recommande aux militaires l'insubordination. Il est alors démis de son poste à Polytechnique[18] par le ministre de la Défense Pierre Messmer, pour manquement à l'honneur, mais y reprend son enseignement quelque temps après. Dans une lettre[19], il répond au ministre :
« Si j'ai signé la déclaration des 121, c'est en partie pour avoir vu depuis plusieurs années la torture impunie et les tortionnaires récompensés. Mon élève Maurice Audin a été torturé et assassiné en , et c'est vous, monsieur le ministre, qui avez signé la promotion du capitaine Charbonnier[c] au grade d'officier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel, et celle du commandant Foulques au grade de commandeur de la Légion d'honneur (je dis bien « honneur »).
Venant d'un ministre qui a pris de telles responsabilités, les considérations sur l'honneur ne peuvent que me laisser froid. »
Il préside, avec le soutien du journal Témoignages et documents, une conférence de presse de trois réfractaires à l'armée qui appellent les jeunes à dire « Non, je ne marche plus[20]. »
Dans la nuit du 22 au , des attentats visent notamment son domicile, celui des parents du général Jacques Pâris de Bollardière, qui avait demandé à être relevé de son commandement en 1957 pour protester contre certaines méthodes de répression en Algérie, et la librairie de l'hebdomadaire anticolonialiste Témoignage chrétien[21].
À la fin de la guerre d'Algérie, Laurent Schwartz déplore que la loi d'amnistie ait notamment « oublié » les membres du réseau Jeanson, les insoumis et les déserteurs toujours emprisonnés ou exilés :
« Les tortionnaires, qui ont commis d'abominables crimes de guerre condamnés par la loi nationale et internationale, sont entièrement blanchis ; et des jeunes qui ont refusé la torture, qui l'ont dénoncée, qui ont refusé de servir dans une guerre inhumaine et injuste, alors que tant d'autres hommes ont été lâches, restent sanctionnés[22]. »
Une douzaine d'années plus tard, il participe à la protestation contre l'invasion de l'Afghanistan par l'Armée soviétique. Il est chargé par le président Mitterrand d'une expertise sur l'université française, qui aboutit en 1984 à la création du Comité national d'évaluation, dont il est de 1985 à 1989 le premier président. En 1983, il crée l'association Qualité de la science française.
Activités sociales
Selon Alain Guichardet, Laurent Schwartz accordait une grande importance à « la défense des êtres humains qu’il estimait victimes d’injustices[24] ». Parmi les exemples qu'il évoque, il est possible de citer les relations de Laurent Schwartz avec Maurice Pagat, fondateur en 1982 du syndicat des chômeurs :
1957 : membre fondateur puis président du comité Audin ; membre correspondant de la Société royale des sciences de Liège ; participation à « Témoignages et documents » créé par Maurice Pagat ;
1982 : il soutient Maurice Pagat au syndicat des chômeurs.
Ouvrages
Étude des sommes d'exponentielles réelles, Hermann, 1943[25], nouvelle édition 1959
Théorie des distributions, Hermann, 2 volumes, 1950/1951[26], nouvelle édition 1966
(en) Lectures on Complex Analytic Manifolds, Springer, 1986 (Lectures at the Tata Institute, Bombay 1955)
Séminaire Schwartz à Paris de 1953 à 1961 [lire en ligne]
Méthodes mathématiques pour les sciences physiques, Hermann, 1961[27]
(en) Mathematics for the Physical Sciences, Hermann, 1966
Analyse mathématique, 2 volumes, Hermann, 1967
(en) Application of Distributions to the Theory of Elementary Particles in Quantum Mechanics, Gordon and Breach, 1968, 1988
(en) Radon Measures on Arbitrary Topological Spaces and Cylindrical Measures, Oxford University Press, 1973 (Tata Lectures)
Tenseurs, Hermann, 1975
Analyse hilbertienne, Hermann, 1979
Semi-martingales sur des variétés et martingales conformes sur des variétés analytiques complexes, Springer, 1980
(en) Geometry and Probability in Banach Spaces, Springer, 1981
Cours d’analyse, Hermann, 1981
Pour sauver l’université, Éditions du Seuil, 1983
(en) Semimartingales and Their Stochastic Calculus on Manifolds, Presses de l'Université de Montréal, 1984
↑Où il dispense notamment le cours d’analyse hilbertienne.
↑Ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, où elle avait été admise en 1934, la même année que son mari, Marie-Hélène Schwartz a été professeur à l'université des sciences et techniques de Lille-I ; elle est morte en 2013 à l’âge de 99 ans[1].
↑Gérard Courtois, « Laurent Schwartz ou le « grand soir » des mathématiques », Le Monde,
↑Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Porteurs de valises : la résistance française à la guerre d'Algérie, Paris, Éditions du Seuil, , 440 p. (ISBN2-02-006096-5), p. 312
↑Laurent Schwartz, « Les « oubliés » de la guerre d'Algérie », Le Monde,
↑Bernard Ravenel, « Les origines du MCAA », Alerte atomique, numéro spécial - bilan, no Supplément au 147 « 33 ans d'actions et de réflexions... du MCAA... au MDPL », 01 trimestre 1997, p. 4.
Anne-Sandrine Paumier, Laurent Schwartz (1915-2002) et la vie collective des mathématiques (thèse de doctorat), université Pierre-et-Marie-Curie - Paris-VI, coll. « Discipline : Mathématiques », (lire en ligne).
Pierre Bolle, « Être Juif en Isère pendant l’occupation allemande. L’exemple de Laurent Schwartz » in Jean-Claude Duclos (éd.), Être Juif en Isère entre 1939 et 1945, 128 p., Éditions du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, 1997 (ISBN2905375213).
Articles connexes
Famille Debré, à laquelle Laurent Schwartz était rattaché du côté paternel et du côté maternel (ascendance par laquelle il était neveu de Robert et cousin germain de Michel et Olivier Debré).
Le Fonds d'archives Jean-René Chauvin Ces archives d'un militant trotskiste attestent des activités politiques de Laurent Schwartz et des liens amicaux qu'il conservait parmi les trotskistes.
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