C'est avec Truffaut qu'elle a la collaboration la plus fructueuse : elle apparaît au générique de toutes ses œuvres entre Baisers volés, en 1968, et son dernier film, Vivement dimanche !, en 1983. D'abord scripte, elle devient son assistante à partir de L'Enfant sauvage (1970) et développe, film après film, une certaine connivence avec le metteur en scène. C'est avec La Nuit américaine (1974) que Truffaut décide de la créditer comme coscénariste au générique de ses films. Dans cette même œuvre, il lui rend également hommage à travers le personnage de la scripte Joëlle, déterminée et amoureuse de son métier.
Elle est présente à tous les stades de l'élaboration des films : de l'idée originelle au mixage. Elle obtient le César du meilleur scénario en 1981 pour Le Dernier métro. Outre la scène de l'écharpe et de l'étoile jaune, elle introduit des épisodes qu'elle a vécu sous l'occupation. Ainsi, son père, juif polonais vécut caché dans un grenier, comme le père de Rosette dans le film et comme le personnage principal Lucas vit dans sa cave[2].
Núria Aidelman, « Les Archives de script de Suzanne Schiffman : Godard au travail dans Pierrot le Fou », La bibliothèque du film, (lire en ligne, consulté le )