Le Camp Austerlitz est un camp de travail forcé dirigé par les nazis, situé au 43 quai Panhard-et-Levassor (anciennement 43 quai de la Gare), dans le 13e arrondissement de Paris. Ouvert le et évacué le , il fait travailler 400 Juifs « conjoints d'aryens » ou considérés comme « demi-Juifs », c'est-à-dire des personnes dont seul un des deux parents est juif. Il est installé dans le « magasin central d'Austerlitz », entrepôt principal de meubles saisis par la Dienststelle Westen (antenne ouest) de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) dans des appartements de Juifs déportés, expatriés ou entrés en clandestinité. Il s'agit, avec le camp Bassano et le camp Lévitan, de l'une des trois annexes parisiennes du camp de Drancy.
Pour le tri, l'emballage et la manutention des objets destinés à être acheminés et redistribués en Allemagne aux victimes des bombardements, 194 Juifs internés par les forces d'occupation au camp de Drancy, mais temporairement exclus de déportation (Juifs dits « conjoints d'aryens », « demi » ou « quart » de juif) y sont transférés dès le [4].
Ultérieurement, environ 400 détenus sont mis à la besogne dans ce camp d'internement et de travail forcé. Après l'évacuation de ces derniers vers Drancy, organisée le à l'approche des Forces armées des États-Unis, les bâtiments, bombardés le , sont reconstruits à l'identique puis finalement démolis.
Le dernier vestige disparait en 1997 avec les deux plaques commémoratives, apposées dans les années 1950 pour rappeler l'existence de ce camp et honorer la mémoire des internés. Trois nouvelles plaques les remplacent, dont deux sont fixées sur des lampadaires et une apposée sur l'immeuble contemporain portant les nos 41 et 43[4].