Des services nazis de confiscation spécialement institués (telles les agences Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), entreprennent, à partir de listes[1] établies bien avant le déclenchement de la guerre, le pillage et la confiscation de collections publiques et privées dans tous les pays qu'ils occupent ainsi que la spoliation des Juifs qui commence en Allemagne dès 1933[2]. À partir de 1942, en France, en Belgique et aux Pays-Bas, de petites équipes de la Dienststelle Westen (en français « Service Ouest ») vident entièrement tous les appartements des Juifs qui se sont enfuis ou qui ont été déportés (au total 70 000 logements dont 38 000 à Paris[3]) dans le cadre de la Möbelaktion. Les objets sans valeur sont brûlés, leurs livres servent à alimenter la bibliothèque de l'École supérieure du NSDAP[4].
Les organes de spoliation nazis font acheminer les objets qu’ils ont spoliés vers des dépôts bien organisés le plus discrètement possible pour éviter d’attirer l’attention sur les biens de valeur[5]. Une fois au dépôt, les responsables dressent des listes des biens, qu’ils classent selon le type de bien et selon les propriétaires. Les plus grandes collections se voient affubler d’une abréviation (par exemple, KRA désigne la collection de la famille Kraemer[6] et une caisse étampée d'un R contient des pièces de la collection de la famille Rothschild[7]) et des photos des biens précieux sont prises pour créer des catalogues.
Organisée par le théoricien nazi Alfred Rosenberg, cette spoliation concerne les Juifs (la première collection visée en France est celle des Rothschild[8]) mais aussi des musées et des collections privées dans tous les pays occupés. Les nazis justifient ce pillage par le Kunstschutz, principe de préservation du patrimoine artistique qui va de pair avec un projet de musée allemand gigantesque, le Führermuseum. Adolf Hitler souhaite le faire construire à Linz, ville qu'il considère comme la capitale de l'empire. En fin de compte, ce projet ne verra pas le jour.
Certains États ou particuliers prennent des mesures pour évacuer leurs chefs-d'œuvre avant l'invasion des forces de l'Axe, tel le musée du Louvre, dont les collections sont en partie transférées au château de Valençay[9]. Les nazis utilisent le musée du Jeu de Paume comme dépôt central avant d'orienter les œuvres vers différentes destinations en Allemagne[10]. Une grande partie de ce butin est transférée à la fin de la guerre dans trois mines près de Salzbourg, la plus connue étant la mine de sel d'Altaussee avec plus de 2 000 pièces[11]. Par exemple, c'est dans cette mine qu'a été retrouvé par les Alliés la Madone de Michel-Ange qui avait été enlevée à Bruges en Belgique en 1944[12].
Rose Valland, attachée de conservation du musée du Jeu de Paume, dresse un inventaire précis des œuvres qui transitent par le musée et essaye de connaître leurs destinations (en tête de liste, Hitler et son Führermuseum, ainsi que la collection personnelle d'Hermann Göring, ce dernier se déplaçant en train spécial dont le dernier wagon servait uniquement à entreposer les œuvres d'art[13]), le nom des responsables des transferts, ainsi que le numéro des convois et des transporteurs[14]. Une fois l’Allemagne nazie vaincue, les carnets de Rose Valland ont facilité la recherche des biens spoliés ; les informations qu’ils contenaient ont aussi contribué à prouver la culpabilité de certains des responsables des spoliations[15],[16].
Le conservateur de musée George L. Stout persuade le commandement militaire allié de créer le Monuments, Fine Arts, and Archives program, organisme américain qui est fondé en 1943. Ses membres, les Monuments men, hommes ayant une formation de conservateur, d'historien de l'art, d'architecte ou d'archiviste, sont initialement chargés de préserver des combats, les églises, les musées et autres monuments nationaux au cours de la progression des Alliés puis, à la fin de la guerre, de retrouver les biens pillés par les nazis et de les expertiser[17].
Le , l'armée américaine crée l'Unité d'investigation des œuvres d'art spoliées (ALIU - Art Looting Investigation Unit) au sein de l'OSS pour recueillir des informations sur le pillage, la confiscation et le transfert d'objets culturels par l'Allemagne nazie, ses alliés et les autres personnes et organisations impliquées. L'ALIU a compilé des informations sur les personnes soupçonnées d'avoir participé au pillage artistique dans plusieurs pays européens. Ces rapports officiels, très importants pour la recherche des œuvres spoliées, sont désormais publics[18],[19].
La destruction totale de l'art polonais est estimée par le gouverneur Hans Frank qui devait faire des comptes avec Himmler, à 20 milliards de dollars, ou 43 % de l'héritage culturel polonais[20].
En 1945, le capitaine Walter Farmer[22] considéra que 20 % de l'art en Europe fut pillé par les nazis et que 100 000 pièces ne furent pas retournées à leur propriétaire[23]. La recension du nombre d'œuvres d'art spolié est difficile et varie selon les sources entre 100 000 et 400 000[24].
Dès la fin de la guerre se pose le problème de la restitution des œuvres d'art spoliées par l'administration du Troisième Reich, qui s'inscrit dans les politiques de réparation. Une Commission des restitutions(de) au Congrès juif mondial est instituée à cet effet en 1947 tandis que la Jewish Claims Conference voit le jour en 1951. En Allemagne, cette question prend une ampleur particulière dans le cadre de la politique allemande de réparation des crimes du régime national-socialiste (Wiedergutmachung). Les procédures d'indemnisation y sont prévues par la loi fédérale BrüG(de) entrée en vigueur le .
En France, dès la Libération, les autorités françaises élaborent des textes affirmant la nullité des actes de spoliation intervenus pendant la période d'occupation puis organisent les modalités pratiques de réparations et de restitutions. Un organisme est créé à cet effet : la Commission de récupération artistique (CRA), instituée le . Dotée de deux services spécialisés, l’un pour les œuvres d’art et objets précieux, l’autre pour les livres et les archives, la CRA est chargée, d'une part de recevoir les doléances des familles spoliées et, d'autre part, de diligenter des missions en Allemagne pour tenter de récupérer les biens. Au sein du ministère des Affaires étrangères, elle dépend de l'Office des biens et intérêts privés (OBIP) fondé en 1919 et dont l'objet est de sauvegarder les biens des ressortissants français. Par l’ordonnance du , la CRA est chargée de « recenser et restituer l’ensemble des biens spoliés en France par les occupants et transportés hors du territoire national »[25]. Au total :
45 400 tableaux sont notamment identifiés et restitués via la CRA ;
13 000 œuvres dont les propriétaires ne sont pas identifiés sont vendues aux enchères par le Service des domaines ;
les pièces de plus grande valeur, soit 2 058 œuvres, sont, non pas vendues, mais inscrites sur des listes dites « MNR » (Musées Nationaux Récupération)[26],[27],[28],[29],[30] et, dans l'attente d'être réclamées, réparties dans les musées de France[31]. Sur le plan juridique, défini par le décret du , ses œuvres n'appartiennent pas à l’État qui n'en est que détenteur provisoire.
Les raisons pour lesquelles ces œuvres sont restées orphelines sont complexes. Il faut tenir compte des propriétaires et de leurs familles morts en déportation, de l'ampleur du pillage, de la dispersion des biens spoliés (dans des fondations, musées, bibliothèques ou collections), du manque d'archives pour cause de destruction, des droits régissant les restitutions qui diffèrent selon les pays et enfin et surtout, des efforts d'identification après-guerre qui ont été jugés après coup insuffisants[32].
Bien entendu, les médias se passionnent pour ces questions de restitution et de « trésor et de butin cachés » pendant des décennies[33], l'évolution du marché de l'art est d’ailleurs révélatrice à cet égard : en 1991, est mise sur pied la base de données Art Loss Register qui, en principe, permet d'éviter la revente d’œuvres dont l'origine est douteuse, et, en l’occurrence, issues d'une spoliation.
En , l'Unesco adopte une résolution prenant acte d'un projet de déclaration relatif aux objets culturels déplacés en relation avec la Seconde Guerre mondiale[34].
En 2011 est ouvert un portail Internet, géré par les archives nationales américaines, qui permet d'accéder aux archives nationales de plusieurs pays européens relatifs aux biens culturels spoliés par l’administration nazie[35]. La France se dote en 2019, auprès du ministère de la Culture, d'une mission (M2RS[36]) de recherche et de restitution des biens culturels spoliés chargée de retracer les spoliations et la provenance des oeuvres ayant pu être spoliées entre 1933 et 1945.
Recherche des collections
Entre 1990 et 1995, Éric Conan et Yves Stavridès, reporters à L'Express, mènent une série d'enquêtes exclusives sur le destin des milliers d’œuvres d'art saisies en Allemagne puis emportées par les armées soviétiques en 1945[37],[38].
En 1995 paraît à Paris l'essai Le Musée disparu d'Hector Feliciano, fruit de huit années d'enquête, au terme desquelles il avait retrouvé la trace de certaines œuvres spoliées.
En 1998, le sous-secrétaire d’État américain Stuart Eizenstat réactive la mission de recherche dans le cadre de la conférence internationale Nazi-looted assets of Holocaust victims à laquelle participe le français Louis Amigues, pour retrouver les pièces confisquées manquantes et parvenir à déterminer un niveau d'indemnisation[39], notamment dans le cadre de la collection de Karl Haberstock(en), considérée comme l'une des plus représentatives de la spoliation nazie. La coopération de la Russie est activement souhaitée. La même année se tient la Conférence de Washington sur les œuvres d'art volées par les nazis réunissant 44 pays.
En , est signé l'accord de Washington relatif à l'indemnisation des spoliations de familles juives intervenues lors de la Seconde Guerre mondiale, établi entre le gouvernement français et le gouvernement fédéral des États-Unis.
Corinne Bouchoux et Laurent Douzou, « Si les tableaux pouvaient parler...». Le traitement politique et médiatique des retours d'œuvres d'art pillées..., Presses universitaires de Rennes, , 552 p.
Corinne Bouchoux et Laurent Douzou, Saisies, spoliations et restitutions : Archives et bibliothèques au XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, , 383 p.
Fabrizio Calvi et Marc Masurovsky, Le Festin du Reich. Le pillage de la France occupée 1940-1945, Fayard, , 719 p.
Jean-Marc Dreyfus, Les Archives diplomatiques. Le Catalogue Goering, Flammarion, 2015, 612p [47]
Héctor Feliciano, Le musée disparu : Enquête sur le pillage d'œuvres d'art en France par les nazis, Gallimard, , 400 p.
Emmanuelle Polack, Le Marché de l'art sous l'Occupation : 1940-1944, Tallandier, 2019, 304 p.
Autres langues
(en) Götz Aly (trad. de l'allemand), Hitler's beneficiaries : plunder, racial war, and the Nazi welfare state, New York, Metropolitan Books, , 431 p. (ISBN978-0-8050-7926-5, OCLC487201659)
(en) Peter Harclerode et Brendan Pittaway, The Lost Masters: WWII and the Looting of Europe's Treasurehouses, Londres, Orion Books, 1999.
(en) Ben Lazarus, « The works of art stolen by the Nazis », The Telegraph, (lire en ligne).
(de) Hanns Christian Löhr, Das Braune Haus der Kunst: Hitler und der Sonderauftrag Linz, Akademie-Verlag, 2005 (ISBN3-05-004156-0).
(en) Lynn H. Nicholas, The Rape of Europa, Londres, Macmillan, 1994.
(en) Jonathan Petropoulos, Art as Politics in the Third Reich, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1996.
(en) Jonathan Petropoulos, The Faustian Bargain: The Art World in Nazi Germany, Londres, Penguin Press, 2000.
(en) Jonathan Petropoulos, Göring's man in Paris : the story of a Nazi art plunderer and his world, Yale University Press, 2021, (ISBN978-0-300-25621-5).
(en) David Roxan et Ken Wanstall, The Jackdaw of Linz. The Story of Hitler's Art Thefts, Londres, Cassell, 1964.
(de) Birgit Schwarz, Hitler's Museum. Die Fotoalben Gemäldegalerie Linz, Vienne, Böhlau Verlag, 2004 (ISBN3-205-77054-4).
(en) Nancy Yeide et Robert M. Edsel (introduction), Beyond the dreams of avarice : the Hermann Goering collection, Dallas, Tex, Laurel Publishing, , 518 p. (ISBN978-0-9774349-1-6, OCLC699157254)
Bande dessinée numérique
Le Portrait d'Esther, Romain Bonnin et Pierre Jouanneau, production par les Musées d'Angers et Mosquito.
↑Listes établies par des historiens d'art et grâce à de l'espionnage, elles comprennent notamment des tableaux qu'ils considéraient devant être récupérés par l'Allemagne ou faire l'objet du droit de préemption car jugés comme d'origine germanique.
↑Sarah Gensburger, Images d’un pillage, album de la spoliation des Juifs à Paris, 1940-1944, Paris, Éditions Textuel, , 159 p. (ISBN978-2845973619), p.151
↑Sarah Gensburger, Images d’un pillage, album de la spoliation des Juifs à Paris, 1940-1944, Paris, Éditions Textuel, , 159 p. (ISBN978-2845973619), p.30
↑Sarah Gensburger, Images d’un pillage, album de la spoliation des Juifs à Paris, 1940-1944, Paris, Éditions Textuel, , 159 p. (ISBN978-2845973619), p.36
↑Henri Amouroux, La Vie des Français sous l'Occupation, Paris, Fayard lien éditeur=Fayard (maison d'édition), , p. 393
↑Sidney Kirkpatrick, Les Reliques sacrées d'Hitler, Le Cherche Midi, , p. 221
↑Jacques Lust, Pillages et restitutions : Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale : Les spoliations en Belgique, France, Éditions Adam Biro, , 192 p. (ISBN978-2876602083), p.174
↑(en) Kenneth D. Alford, Hermann Goring and the Nazi Art Collection. The Looting of Europe's Art Treasures and Their Dispersal After World War II, McFarland, , p. 16
↑Rose Valland, Le Front de l'art. Défense des collections françaises 1939-1945, Plon, , 262 p.
↑Emmanuelle Polack et Philippe Dagen, Les carnets de Rose Valland : Le pillage des collections privées d’œuvres d’art en France durant la Seconde Guerre mondiale, Lyon, Éditions Fage, , 139 p. (ISBN9782849752371), p.45
↑(en) David Roxan et Ken Wanstall, The Rape of Art. The Story of Hitler's Plunder of the Great Masterpieces of Europe, Coward-McCann, , p. 131
↑Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, Le pillage de l'art en France pendant l'Occupation et la situation des 2000 œuvres confiées aux musées nationaux, Documentation française, , p. 33
↑Le sigle MNR (Musées Nationaux Récupération) renvoie au catalogue général des œuvres d'art spoliées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, lesquelles œuvres ont été retrouvées en Allemagne par les Alliés, renvoyées en France mais n'ont pu être restituées à leurs propriétaires d'origine
↑Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Documents de séance. Session ordinaire 2000, Volume I (Livre numérique Google), Éditions du Conseil de l'Europe, (lire en ligne), p. 3
↑Corinne Bouchoux et Laurent Douzou, « Si les tableaux pouvaient parler... ». Le traitement politique et médiatique des retours d’œuvres d'art pillées, Presses universitaires de Rennes, , 552 p.
Gunung Ararat, dilihat dari Khor Virap, Armenia Pemandangan Alpen Prancis di Haute-Savoie dengan La Tournette di latar belakang Gunung tertinggi di Indonesia kawasan lautan, Piramida Carstensz, atau kini dikenal dengan Puncak Jaya, Papua Zugspitze, gunung tertinggi Jerman, dilihat dari Eibsee Gunung adalah bagian kerak bumi yang lebih tinggi dari area di sekitarnya. Gunung biasanya memiliki sisi curam yang secara signifikan menyingkap batuan dasarnya. Gunung berbeda dari dataran tinggi karena...
Para otros usos de este término, véase Euro (desambiguación). Euro евро en búlgaro, ευρώ en griego, euró en húngaro,eiro en letón, еuras en lituano,ewro en maltés y evro en eslovenoMoneda de un euroBilletes del euro(son billetes espécimen) Código ISO EURSímbolo €Ámbito Eurozona Alemania Austria Bélgica Chipre Croacia Eslovaquia Eslovenia España Estonia Finlandia Francia Grecia Irlanda Italia L...
College of the University of Cambridge St Catharine's CollegeUniversity of CambridgeMain Court, St Catharine's CollegeArms of St Catharine's CollegeArms: Gules, a Catharine wheel Or.Scarf colours: burgundy, with narrow pearl pink stripes LocationTrumpington Street (map)Full nameThe College or Hall of St Catharine the Virgin in the University of CambridgeLatin nameAula sancte Katerine virginis infra Universitatem CantabrigieAbbreviationCTH[1]FounderRobert WoodlarkEstablished1473;...
Disambiguazione – Se stai cercando altri significati, vedi Marcello Crescenzi (disambigua). Marcello Crescenzicardinale di Santa Romana ChiesaAmbito abruzzese sec. XVIII, Ritratto del cardinale Marcello Crescenzi Incarichi ricoperti Arcivescovo titolare di Nazianzo (1739-1743) Nunzio apostolico in Francia (1739-1743) Vice-Legato di Avignone (1739) Legato apostolico di Ferrara (1743-1746)(1761-1766) Cardinale presbitero di Santa Maria in Traspontina (1743-1768) Arcivescovo di Ferrara ...
Metacmaeops Metacmaeops vittata Klasifikasi ilmiah Kerajaan: Animalia Filum: Arthropoda Kelas: Insecta Ordo: Coleoptera Famili: Cerambycidae Genus: Metacmaeops Metacmaeops adalah genus kumbang tanduk panjang yang tergolong famili Cerambycidae. Genus ini juga merupakan bagian dari ordo Coleoptera, kelas Insecta, filum Arthropoda, dan kingdom Animalia. Larva kumbang dalam genus ini biasanya mengebor ke dalam kayu dan dapat menyebabkan kerusakan pada batang kayu hidup atau kayu yang telah diteb...
Family of viruses Poxviridae Virus classification (unranked): Virus Realm: Varidnaviria Kingdom: Bamfordvirae Phylum: Nucleocytoviricota Class: Pokkesviricetes Order: Chitovirales Family: Poxviridae Subfamilies See text Poxviridae is a family of double-stranded DNA viruses. Vertebrates and arthropods serve as natural hosts. There are currently 83 species in this family, divided among 22 genera, which are divided into two subfamilies. Diseases associated with this family include smallpox.[...
Imelda StauntonCBEImelda Staunton di acara penayangan perdana film Harry Potter and the Deathly Hallows - Bagian 2 di London tahun 2011LahirImelda Mary Philomena Bernadette Staunton9 Januari 1956 (umur 68)Archway, London, Britania RayaAlmamaterRoyal Academy of Dramatic ArtPekerjaanAktrisTahun aktif1976–sekarangSuami/istriJim Carter (m. 1983)Anak1 Imelda Mary Philomena Bernadette Staunton (lahir 9 Januari 1956) merupakan seorang aktris berkebangsaan ...
باونيا الإحداثيات 38°52′03″N 107°35′31″W / 38.8675°N 107.592°W / 38.8675; -107.592 تاريخ التأسيس 1880 تقسيم إداري البلد الولايات المتحدة[1][2] التقسيم الأعلى مقاطعة دلتا خصائص جغرافية المساحة 2.223128 كيلومتر مربع2.210567 كيلومتر مربع (1 أبريل 2010) ارتفا...
American college football season 1916 Pittsburgh Panthers footballNational champion(Billingsley MOV, Helms, Houlgate, NCF)Co-national championship (Davis)ConferenceIndependentRecord8–0Head coachPop Warner (2nd season)Offensive schemeDouble wingCaptainBob PeckHome stadiumForbes FieldSeasons← 19151917 → 1916 Eastern college football independents records vte Conf Overall Team W L T W L T Army – 9 – 0 ...
هذه المقالة عن المجموعة العرقية الأتراك وليس عن من يحملون جنسية الجمهورية التركية أتراكTürkler (بالتركية) التعداد الكليالتعداد 70~83 مليون نسمةمناطق الوجود المميزةالبلد القائمة ... تركياألمانياسورياالعراقبلغارياالولايات المتحدةفرنساالمملكة المتحدةهولنداالنمساأسترالي�...
American nonfiction writer S. C. GwynneAlma materPrinceton UniversityGenresnon-fictionNotable awardsGerald Loeb Award 1992 Samuel C. Gwynne III[1] is an American writer.[2][3] He holds a bachelor's degree in history from Princeton University and a master's degree in writing from Johns Hopkins University.[4] Life and career Gwynne was born in Worcester, Massachusetts to Sam Gwynne Jr,[1] and grew up mainly in New Canaan, Connecticut. He was educated...
Para otros usos de este término, véase Perú (desambiguación). República del PerúPiruw Ripuwlika (quechua)Piruwxa Ripuwlika (aimara)Bandera Escudo Lema: «Firme y feliz por la unión» Himno: Himno nacional del Perú ¿Problemas al reproducir este archivo? Capital(y ciudad más poblada) Lima12°03′36″S 77°02′15″O / -12.06, -77.0375 Idioma oficial Español • Cooficiales Quechua, aimara y las demás lenguas indígenas en zonas dond...
Russian car company, a joint-venture between General Motors and AvtoVAZ CJSC GM-AvtoVAZNative nameЗАО ГМ-АвтоВАЗCompany typeJoint ventureIndustryAutomotiveFounded2 August 2001; 22 years ago (2 August 2001)DefunctDecember 2019FateBought out by AvtoVAZSuccessorLada West Togliatti (AvtoVAZ's Niva products)HeadquartersTolyatti, Samara Oblast, RussiaArea servedCommonwealth of Independent StatesProductsChevrolet NivaProduction output32,909 vehicles (2017)[1]OwnersAv...
Environmental issues in Australia describes a number of environmental issues which affect the environment of Australia and are the primary concern of the environmental movement in Australia. There are a range of such issues, some of the relating to conservation in Australia. Others, for example the deteriorating state of Murray-Darling Basin, have a direct and serious effect on human land use and the economy. Many human activities including the use of natural resources have a direct impact o...
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Sports teams in Virginia – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (February 2024) (Learn how and when to remove this message) Sports teams in Virginia include several professional teams, but no professional major-league teams. Virginia is the most populou...
Битва за Київ (2022) Північний театр воєнних дій Російсько-української війни Північна операційна зона станом на 17.06.2024 Україна Українська територія, тимчасово окупована РФ Російська Федерація, Республіка Білорусь та «ПМР» �...