Shatta Simon
Shatta Simon , née Charlotte Hirsch le 29 janvier 1910 à Sighișoara (Roumanie) et morte en 2003 , est une éducatrice française et résistante française, membre du réseau juif clandestin La Sixième . Avec son époux Édouard Simon , elle ouvre et gère la Maison des enfants de Moissac , dans le Tarn-et-Garonne . Entre 1939 et 1945, environ 500 enfants juifs trouvent refuge dans cette maison et survivent à la Shoah .
Éléments biographiques
Charlotte Hirsch est née en 1910 à Sighișoara , en Roumanie [ 1] . Elle arrive en France en 1933. Elle est la sœur de Sigismond Hirsch , médecin et cofondateur des Éclaireurs Israélites de France , et d'Elisabeth Hirsch , assistante sociale, tous deux également résistants.
Elle pratique le scoutisme israélite, qui pour les filles fait l'objet à cette époque d'un double rattachement aux Éclaireurs israélites et à la Fédération Française des Éclaireuses , section israélite[ 2] . Elle y rencontre Édouard Simon , dit Bouli, né à Elbeuf , en Seine-Maritime , un ingénieur en électricité. Ils se marient le 12 décembre 1933 . Ils ont deux enfants : Jean-Claude (avril 1937 -)[ 3] , [ 4] , [ 5] , [ 6] et Jean Ariel (février 1944 -).
Le 5 décembre 1939 , le couple ouvre la Maison de Moissac, située 4 quai du Port, à Moissac , Tarn-et-Garonne [ 7] , [ 8] . Il s'agit initialement d'un lieu d'hébergement pour des jeunes en formation. Face aux persécutions contre les juifs, le lieu devient à la fois un lieu d'abri et de repli pour des enfants et des jeunes juifs, et un endroit de passage pour de nombreux résistants des réseaux juifs, notamment de la Sixième . Shatta Simon dirige le lieu durant toute la guerre. Elle y recrute de nombreuses personnes qu'elle oriente vers des réseaux ou maquis. À partir de 1943, elle obtient du préfet de Montauban et du maire de Moissac de l'aide, et notamment des tickets de rationnement et des faux papiers pour certains des enfants[ 9] , [ 10] .
Après la guerre, de 1951 à 1993, elle dirige avec son mari une autre maison d'enfants située au château de Laversine (Oise ), qui appartenait à Robert de Rothschild . Appartenant à l'Œuvre de secours aux enfants , elle porte aujourd'hui le nom de Shatta et Bouli Simon[ 11] .
Bibliographie
(en) Susan Zuccotti . The Holocaust, the French and the Jews . U. of Nebraska Press, 1993 . (ISBN 0-8032-9914-1 ) , (ISBN 978-0-8032-9914-6 ) [ 12] .
Catherine Lewertowski , Les enfants de Moissac, 1939-1945 , Flammarion, 2003 ; 2009 (ISBN 978-2-0812-2477-3 )
(en) Kathy Kacer. Hiding Edith . Holocaust Remembrance Series. Second Story Press, 2006 . (ISBN 9781897187067 ) [ 13] , [ 14] , [ 15] .
François Boulet. Moissac 1939-1945: Résistants et Juifs . Préface de Jean-Claude Simon. Éditions Ampelos, 2016 . (ISBN 9782356181022 ) [ 16]
Honneurs
Place Bouli et Shatta Simon, Moissac [ 17] .
Maison d'enfants Shatta et Bouli Simon (Maison de l'OSE )[ 18] .
Notes et références
↑ Ginisty Albini, Ginisty Ernestine. Les justes parmi les nations. Yad Vashem. .
↑ « Les EIF en 1939 », Revue d’Histoire de la Shoah , 1997 (lire en ligne ) .
↑ Moissac, Dieulefit, Chambon sur Lignon, mémoires vives. entrevue radiophonique avec Jean-Claude Simon, Président de l'Association Moissac, Villes de Justes oubliée, 22 mai 2016. .
↑ Simon: "Moissac, mon paradis" , propos recueillis par Max Lagarrigue (en) , La Dépêche du Midi , 23 mai 2016.
↑ Discours de Jean-Claude Simon du 20 août 2014- Moissac. Reconnaissance du couple Ernestine et Jean Ginisty comme Justes parmi les nations. .
↑ MOISSAC TV. Interview Jean-Claude Simon. 22 mai 2016. .
↑ Moissac ou la mémoire oublié des "Justes". Crif. Tribune, 3 mai 2013. .
↑ Moissac, ville de Justes. Documentaire de Brigitte Stora et de Véronique Samouiloff. France Culture. .
↑ Catherine Richet, Organisation Juive de Combat , Autrement, 2006 (lire en ligne ) , « Biographie des membres de la Sixième » .
↑ Annette LEVY-WILLARD , « Sauvez l'enfant », sur Libération (consulté le 5 décembre 2021 ) .
↑ « Maison d’enfants Shatta et Bouli-Simon à Laversine », sur Œuvre de secours aux enfants (consulté le 5 décembre 2021 ) .
↑ (en) Susan Zuccotti, The Holocaust, the French and the Jews, 1993, p. 287. .
↑
(en) Kathy Kacer. Hiding Edith. , avec une photo de Shatta et Bouli Simon.
↑ (en) Kathy Kacer. Hiding Edith. Second Story Press. .
↑ Edith Gelbart raconte Moissac. Consulat général de France à Toronto. 29 avril 2016. .
↑ François Boulet. Moissac 1939-1945: Résistants, Justes et Juifs, 2016. .
↑ Place Bouli et Shatta Simon, Moissac. geographic. .
↑ Inauguration de la maison d'enfant Shatta et Bouli Simon: 6e Maison d'enfants de l'OSE. OSE. France. .
Articles connexes
Liens externes