La société anglaise Aux Classes Laborieuses Limited achète un immeuble situé au 46-48 boulevard de Strasbourg puis, peu après, l’immeuble au dos de celui-ci[6].
Le magasin vend des textiles, des tissus d’ameublements, des vêtements, des jouets, de la vaisselle, etc. Il fait partie des grands magasins de l’époque. Le nom Aux Classes Laborieuses vient du fait que les produits sont vendus à prix bas, à la classe populaire[6].
À la suite de la Première Guerre mondiale, l'entreprise doit louer le bâtiment quelque temps, puis le vendre[6]. En 1920, Wolff Lévitan acquiert l'immeuble, aux nos 85-87 rue du Faubourg-Saint-Martin, et devient le premier fabricant français de meubles[6].
Il demande à son beau-frère Marcel Bleustein-Blanchet, pionnier du métier de publicitaire, futur fondateur du groupe Publicis, de l'aider dans la promotion de son affaire[7].
En 1940, les Allemands confisquent le magasin Lévitan avec tout son inventaire, y compris les caisses enregistreuses. Les meubles sont envoyés en Allemagne.
Le magasin devient un camp de travail forcé, le Lager-Ost (camp est), annexe parisienne de Drancy. Les trois premiers étages sont utilisés pour la marchandise ; le 4e est transformé en un dortoir rudimentaire pour les 795 prisonniers juifs sélectionnés du camp de Drancy[8].
Le , cent vingt internés juifs sont transférés du camp de Drancy au magasin Lévitan. Ils sont les premiers détenus de trois camps satellites dans Paris : Lévitan, Austerlitz et Bassano.
De à , environ 800 prisonniers vont constituer la main d'œuvre de travail forcé, d'une durée de quelques semaines à un an. Cent soixante-quatre de ces prisonniers sont déportés[9].
L'entreprise décline au milieu des années 1970. En 1990, l'immeuble est vendu. Les lieux sont à l'abandon jusqu'en 2000.
Ironie de l'histoire, la société BETC, agence de publicité filiale de Havas, un des principaux concurrents de Publicis, est aujourd'hui installée dans l'ancien immeuble Lévitan[6],[12]. En 2017, Leboncoin s’installe également dans les locaux.