Suzanne Feingold est née le à Paris (9e arrondissement). Elle est la fille de Sehie Ber, dit Otto Feingold, et de Louise Zimmermann[2]. Ses parents deviennent français en 1908, son père par naturalisation (il est né en Autriche en 1866)[3] et sa mère par réintégration (elle est alsacienne, née à Barr en 1865)[4].
Suzanne épouse en 1922 Roger Lévi[5], dont elle aura une fille.
Après avoir obtenu son baccalauréat, Suzanne Feingold assure la fonction de secrétaire de l'Alliance israélite universelle (AIU)[6] de 1924 à fin 1945[2]. En 1944, elle participe à la reconstitution du secrétariat général de l'association, en tant que secrétaire des écoles. Elle est chargée de renouer le contact avec le Service des œuvres françaises à l'étranger (SOFE)[7].
Suzanne Feingold poursuit son action clandestine, sous le pseudonyme de « Perrin[9] ». Elle est engagée dans les Forces françaises combattantes[2] au sein du réseau Kasanga[Note 1].
Le professeur René Cassin, personnalité de l'Alliance israélite universelle, est associé à la fondation de la nouvelle revue dont il est actionnaire. Il rédige un article dans le premier numéro. Suzanne Feingold est directrice de la publication[12] et secrétaire générale du journal[2]. En guise de maxime, Henri de Montfort a choisi une phrase de Georges Clemenceau : « Dans la paix comme dans la guerre, le dernier mot appartient à ceux qui ne se rendent jamais... »[13].
Dès 1946, Ici Paris devient un journal populaire, sans contenu politique[10]. L'évolution se fait sous l'impulsion de Suzanne Feingold, qui change complètement la formule, et publie par exemple des pages d'horoscopes[14].
Suzanne Feingold épouse en avril 1946 Henri de Montfort[2], qui devient secrétaire général de l'Académie internationale de science politique et d'histoire constitutionnelle. Elle participe à la fondation, en 1966, de l'association des Amis de Milosz, qui travaille à la diffusion de l'œuvre du poète français d'origine russe Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz[15].
Suzanne Feingold est décédée le à Paris (16e arrondissement) à l'âge de soixante-treize ans[2].
Sources
Claude Bellanger : Histoire générale de la presse française, Presses universitaires de France, Paris, 1969
Louis Guéry : Visages de la presse, histoire de la présentation de la presse française du XVIIe au XXe siècle, éd. Victoires, 2006
↑Henry Coston : Dictionnaire de la politique française, Publications Henry Coston, Paris, 1967
↑Catherine Nicault : L'Alliance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : ruptures et continuités idéologiques, in L'Alliance israélite universelle après 1945, Archives Juives, Les Belles lettres Volume 34, 2001/1.
↑Marc Agi : De l'idée d'universalité comme fondatrice du concept des droits de l'homme d'après la vie et l'œuvre de René Cassin: thèse pour le doctorat d'État, présentée et soutenue devant l'Université de Nice, le 10 décembre 1979, Alp'Azur, 1980
↑Renée Poznanski. Propagandes et persécutions: la Résistance et le "problème juif," 1940-1944, Fayard, 2008
↑ a et bClaude Bellanger : Histoire générale de la presse française, Presses universitaires de France, Paris, 1969