Maurice Dubois est né le 17 juillet 1905 à Bienne dans le Canton de Berne en Suisse. Il vient d'une famille ouvrière[1].
Il est le fils de Georges Dubois et de Marthe Dubois (née Monbaron). Son père est horloger. Il fait l'apprentissage de fourreur. Il épouse Ellenor (Éléonore, Ellen[2]) Imbelli, une américaine. Ils sont tous deux des Quakers[3].
Pacifiste, on le trouve durant la Guerre d'Espagne (de 1937 à 1939[3]), avec le Cartel suisse d'aide aux enfants victimes de la guerre. Le cartel organise des camps dans le sud de la France, pour les réfugiés du franquisme[1].
Seconde Guerre mondiale
Maternité suisse d'Elne
Maurice Dubois est envoyé à la Maternité suisse d’Elne à Elne (Pyrénées-Orientales) au printemps 1940. Avec l’invasion de la France et le déferlement de centaines de milliers de réfugiés dans le sud de la France, il choisit de rester[5],[6].
Secours aux enfants
Le Cartel suisse d'aide aux enfants victimes de la guerre et vient en aide aux enfants juifs dans le sud de la France durant la Seconde Guerre mondiale. Il prend le nom en 1941 de Secours aux enfants de la Croix-Rouge suisse[1].
Maurice Dubois devient en juin 1940 délégué régional à Toulouse, supervisant une vingtaine de colonies, dont celle du château de La Hille, dans l'Ariège[1].
La rafle du 26 août 1942
Depuis le printemps 1941, la Croix-Rouge Suisse-Secours aux enfants gère la colonie juive composée d'orphelins localisée au château de La Hille. La colonie est dirigée par Roslï Näf, une infirmière âgée de 30 ans[7], ayant travaillé auparavant avec Albert Schweitzer à Lambaréné au Gabon[8].
Tôt le matin du 26 août 1942, 45 jeunes de plus de 16 ans et trois employés juifs sont arrêtés par la gendarmerie, suivant les ordres des nazis et déportés au camp du Vernet, au nord de Pamiers (Ariège). Rösli Näf essaie de s'interposer, sans succès. L'emblème de la Croix-Rouge n'a aucun effet[7].
Les enfants sont sauvés par la directrice suisse de La Hille, Roesli Naef, une célibataire d'une trentaine d'années, ayant travaillé auparavant avec Albert Schweitzer à Lambaréné au Gabon[8] et Maurice Dubois, qui se rendent à Vichy et obtiennent leur libération[9]. Maurice Dubois demande l'appui de la Légation de Suisse. Le ministre de suisse à Vichy Walter Stucki[10],[11] étant en Suisse, il rencontre le Chargé d’affaires Decroux, qui lui fait le « meilleur accueil ». Eleonor Dubois se rend en Suisse pour alerter les autorités fédérales[12]. Maurice Dubois menace de fermer toutes les maisons d'enfants de la zone libre[13] ou dans la toute France[8],[14], si les enfants arrêtés ne sont pas libérés. Il prend contact avec Gilbert Lesage, directeur du Service social des étrangers à Vichy, un Quaker, reconnu plus tard comme Juste parmi les Nations[15]. Maurice Dubois rencontre un adjoint de René Bousquet, Secrétaire général de la Police, qui vient de contribuer à l'organisation de la Rafle du Vélodrome d'Hiver des 16 et 17 juillet 1942, qui accorde la libération des enfants[16].
Les enfants reviennent à La Hille le 2 septembre 1942[17]. Roesli Naef organise immédiatement leur sauvetage, avec le passage en Espagne[18] et en Suisse[2],[19],[20],[21],[22] pour les plus âgés. Le sauvetage vers la Suisse d'une vingtaine d'enfants est une initiative personnelle de Rösli Naef. Les autorités de la Croix-Rouge suisse, n'ayant pas été consultées, exigent sa démission[1],[23]. D'autres se réfugient dans des fermes de la région. Une douzaine s'engagent dans la résistance. Un d'entre-eux, Egon Berlin, âgé de 16 ans, meurt au combat, près de Roquefixade (Ariège) et est enterré dans le cimetière de Pamiers[18]. Une douzaine arrêtés dans leur fuite de La Hille sont déportés et meurent à Auschwitz[9].
Les enfants du château de la Hille (1941-1945) : une tragédie humanitaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Documents et analyses présentés par la Croix-Rouge suisse à l'occasion de l'inauguration du musée de Montégut-Plantaurel (Ariège), le 23 juin 2007; Dossier réalisé par Philippe Bender, historien, Service de la Communication, Croix-Rouge suisse, 2007[30].
Jacques Roth. Un enfant de ces années-là. Non Lieu, 2011[31]
José Martínez Cobo. Toulouse et le Secours suisse aux enfants dans le sud de la France, 1939-1947. Avant-propos de Geneviève Dreyfus-Armand. Le Pas d'oiseau. 2015[32]
↑ a et bRuth Fivaz-Silbermann, La fuite en Suisse: Les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de la "Solution finale", Calmann-Lévy, (ISBN9782702169377 et 2702169376, lire en ligne). Voir, note b.