L’Académie des sciences, nommée l'Académie royale des sciences lors de sa création en 1666, est l'une des cinq académies regroupées au sein de l'Institut de France. Elle encourage et protège l'esprit de recherche, et contribue aux progrès des sciences et de leurs applications.
L'Académie des sciences était composée de 283 membres en novembre 2020[2].
Historique
Débuts
L'Académie des sciences, racontant elle-même son histoire, écrit[3] :
« L'Académie des sciences doit son origine à la fois aux cercles de savants[a] qui dès le début du XVIIe siècle se réunissent autour d'un mécène ou d'une personnalité érudite, et aux sociétés scientifiques permanentes qui se constituent à la même époque, telles l'Accademia dei Lincei à Rome (1603), la Royal Society à Londres (1645)[b]…
En 1666, Colbert crée une Académie qui se consacre au développement des sciences et conseille les autorités politiques en ce domaine. Il choisit des savants, mathématiciens (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des physiciens (anatomistes, botanistes, zoologistes et chimistes) qui tiennent leur première séance le 22 décembre 1666[c] dans la bibliothèque du Roi à Paris. Pendant ses trente premières années, l'Académie fonctionne sans statuts[d]. »
« Le 26 janvier 1699, Louis XIV donne à l'Académie son premier règlement et la place sous sa protection. L'Académie royale des sciences siège au Louvre. Ses membres sont nommés par le roi, après présentation par l'Académie. Ils sont au nombre de 70 auxquels s'ajoutent 85 correspondants.
Au cours du XVIIIe siècle, l'organisation de l'Académie royale des sciences se modifie plusieurs fois[e]. En 1785, une classe de physique générale et une classe d'histoire naturelle et de minéralogie s'ajoutent aux 6 existantes (géométrie, astronomie, mécanique ; anatomie, chimie, botanique).
Par ses travaux et ses publications, l'Académie contribue de façon essentielle à l'expansion de l'activité scientifique. »
La Révolution mit à rude épreuve l'Académie des sciences. Malgré la tentative de rester à distance du débat politique, l'institution fut entraînée à communiquer fréquemment avec l'Assemblée nationale, puis avec la Convention nationale[6]. Lorsqu'elle fut chargée de préparer les éléments de la réforme générale des poids et mesures, elle nomma aussitôt cinq commissions pour la réaliser :
Sur beaucoup de questions secondaires, l'Académie chercha à éluder les embarras résultant pour elle des consultations qu'on lui demandait, émettant le désir de n'avoir plus à donner son avis sur les indemnités que les particuliers ou les villes réclament au gouvernement[6]. Consultée sur des données relatives à la question brûlante des subsistances[6] lors de la Révolution française, elle se retrancha derrière des résultats antérieurement acquis[6]. Consultée sur des engins de guerre, elle argua de sa mission de paix[6].
Durant cette période de prudence politique elle évitait de donner prise aux déclamations des clubs. Cependant, le , le lendemain de la prise des Tuileries, le chimisteAntoine-François Fourcroy demanda qu'on lise la liste des académiciens pour y effectuer des radiations[7]. La proposition fut repoussée ; mais, huit jours après, il la réitéra, faisant remarquer que la Société de médecine avait rayé plusieurs de ses membres émigrés ou notoirement convaincus d'incivisme et demandant le même traitement[7]. Il lui fut répondu que « l'Académie ne doit pas prendre connaissance des principes de ses membres ni de leurs opinions politiques, le progrès des sciences étant son unique occupation ». Fourcroy demanda alors la mise en application du règlement permettant d'exclure les membres absents plus de deux mois sans congé. La décision fut ajournée à huit jours après discussion. À la séance suivante, le géomètre Cousin fit remarquer que l'Académie avait pour tradition de s'en remettre au ministre de toutes les mesures qui ne concernent pas l'avancement des sciences pour « s'étonne[r] que dans un moment où le ministre de l'intérieur, appelé par le vœu de la nation (c'était Roland, revenu au ministère après l'insurrection du ), mérite plus que jamais la confiance de l'Académie, elle n'en use pas envers lui comme elle faisait autrefois envers ses prédécesseurs, et il propose de charger les officiers de l'Académie de conférer avec le ministre sur l'objet proposé, tandis qu'elle se livrera à des occupations plus intéressantes. » On s'empressa d'adopter cette solution comme un moyen de faire traîner l'affaire en longueur et de la faire avorter.
Le , Fourcroy interpella le secrétaire perpétuel pour savoir s'il avait reçu réponse du ministre au sujet de la radiation qui devait être faite des membres hostiles à la Révolution : « Le secrétaire ayant répondu qu'il n'avait reçu aucune lettre du ministre, l'Académie arrête que, le ministre n'ayant pas répondu, le secrétaire ne pourra délivrer aucune liste des membres, ni en faire imprimer aucune jusqu'à ce que cette réponse soit parvenue ». Le zèle opiniâtre de Fourcroy fut ainsi paralysé par l'énergique et unanime réprobation de ses collègues[8].
Cette position dilatoire de l'Académie était aussi celle des autres académies, l'Académie française, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, des Académies de peinture et de musique, qui toutes étaient menacées. Un premier décret de la Convention suspendit la nomination aux places vacantes dans les Académies le . Lakanal, qui défendait dans le comité de l'instruction publique les intérêts de l'Académie, espéra qu'il pourrait en prévenir la ruine. Sur sa proposition[9], le , un nouveau décret permit de pourvoir provisoirement aux places d'académiciens vacantes ; mais bientôt la dissolution fut définitivement prononcée le .
Lakanal essaya d'atténuer les effets de cette mesure en faisant décider que ses membres auraient le droit de s'assembler sans titre officiel dans le lieu ordinaire de leurs séances pour traiter des différents objets qui leur seraient déférés par la Convention[10]. Les académiciens jugèrent néanmoins prudent de ne pas profiter de cette espèce de tolérance et se dispersèrent pour chercher, pour la plupart, à se faire oublier[10]. Tous n'y réussirent pas et plus d'un fut atteint dans sa retraite par les tribunaux révolutionnaires, mais quelques-uns, dont Berthollet, restèrent en relation avec le Comité de salut public, pour y maintenir les droits de la science.
Deux ans plus tard, le , est mis en place un Institut national des sciences et des arts correspondant aux anciennes académies scientifiques, littéraires et artistiques. La première classe de l'Institut (Sciences physiques et mathématiques) était la plus nombreuse (66 membres sur 144). En 1805, l'Institut national des sciences et des arts déménage dans l'ancien collège des Quatre-Nations, maintenant connu sous le nom de Palais de l'Institut.
Académie moderne
Par l'ordonnance royale du 21 mars 1816, l'Académie des sciences retrouve son autonomie au sein de l'Institut de France réformé ; le chef de l'État reste son protecteur. L'Académie des sciences est organisée en deux grandes divisions comportant chacune des sections :
S'y adjoignent deux secrétaires perpétuels, un pour chacune des divisions, qui ne sont rattachés à aucune section. Par ailleurs (tout comme au sein de l'Académie royale des Belles-Lettres), une classe dite d'« académiciens libres » est créée, celle-ci comporte dix membres qui tout en bénéficiant d'un droit de présence ne touchent pas d'indemnité ; ils sont élus comme les autres académiciens.
Une évolution importante intervient en 1835 : sous l'influence de François Arago, paraissent les premiers numéros des Comptes rendus de l'Académie des sciences qui deviennent un instrument de première importance pour diffuser les travaux des scientifiques français et étrangers.
Au début du XXe siècle, l'Académie connaît un relatif déclin d'activité et d'influence, déjà amorcé pour des raisons démographiques. Face au développement accéléré de la recherche scientifique en France, l'Académie, pour rester fidèle à sa vocation, a dû adapter ses structures et ses missions. Une profonde réforme de ses statuts a été engagée, concernant ses membres et ses missions. Le premier volet de cette réforme, approuvé par décret du [11], a permis l'élection de 26 nouveaux membres. Le deuxième volet de la réforme a été approuvé par le décret du [12].
Relevant en que l'Académie ne parvient pas, en raison de désaccords internes, à élaborer un texte sur le réchauffement climatique à l'approche de la COP21, Stéphane Foucart indique que la France est « le seul pays au monde dont l'Académie des sciences débat encore de la responsabilité humaine » dans ce phénomène[13]. Selon le journaliste Daniel Garcia, l'Académie des sciences « est la seule de toutes les académies des sciences de la planète à abriter de virulents climatosceptiques et à ne pas reconnaître la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique »[14]. En janvier 2020, l’institution organise pour la première fois un colloque ouvert au grand public sur le changement climatique[15].
Sections
L'organisation des sections des deux divisions de sciences suit l'évolution scientifiques et n'est pas donc pas figée dans le temps. En 2021, les différentes sections des deux divisions scientifiques sont organisées autour des disciplines suivantes :
L'Académie des sciences, indépendante et pérenne, exerce par l'intermédiaire de ses instances statutaires, services, comités et fondations, les diverses missions qui lui ont été confiées :
Article 1er
L'Académie des sciences de l'Institut de France rassemble des savants français et s'associe des savants étrangers choisis les uns et les autres parmi les plus éminents.
Article 2
Elle encourage et protège l'esprit de recherche, et contribue au progrès des sciences et de leurs applications ;
Elle veille à la qualité de l'enseignement et œuvre pour que les acquis du développement scientifique soient intégrés dans la culture des hommes de notre temps ;
Elle est attentive au maintien du rôle et de la qualité du langage scientifique français.
Article 3
L'Académie des sciences participe à la vie scientifique et lui apporte son soutien,
par la publication, dans les séries scientifiques de ses Comptes rendus, d'articles contribuant à la diffusion du savoir auprès de la communauté scientifique internationale ;
par la présentation, notamment lors de ses séances publiques, de ses travaux originaux ou d'exposés de synthèse ;
par l'attribution de prix et de subventions aux chercheurs et auteurs qu'elle juge opportun d'encourager ou de récompenser ;
par la mise au concours de recherches sur des sujets donnés ;
par l'organisation de colloques, de préférence sur des thèmes pluridisciplinaires, en coopération ou non avec d'autres classes de l'Institut ou d'autres académies des sciences ;
par la conservation dans les archives, de documents éclairant l'histoire et les progrès de la pensée scientifique et de plis cachetés pouvant servir à établir l'antériorité d'une découverte[f], l'Académie s'engageant à ne pas les ouvrir avant 100 ans, sauf si le déposant ou ses légataires ayants droit en faisaient la demande. Le dépôt depuis 1735 de ces plis, appelés « paquets » à l'époque, était en général accepté. Face à l'afflux de plis (16 000 entre 1735 et 1983, 18 000 en 2013, une cinquantaine étant déposés par an depuis 1991), une « Commission des plis cachetés » est créée en 1976, sous l'impulsion du secrétaire perpétuel Paul Germain[16].
Article 4
L'Académie des sciences concourt au développement des relations scientifiques internationales et à la représentation de la science française,
en maintenant des liens constants avec les autres communautés scientifiques grâce à des Associés étrangers ;
en établissant avec les académies des sciences étrangères des relations pouvant se traduire par des accords de coopération et d'échange ;
en assurant la représentation de la France dans les Unions scientifiques internationales au sein du Conseil international des unions scientifiques, et plus généralement dans d'autres organismes internationaux, gouvernementaux, et en s'efforçant d'obtenir à cet effet des pouvoirs publics, des moyens dignes du pays.
Article 5
L'Académie des sciences entretient une réflexion et une vigilance constantes sur l'organisation de la recherche, de la formation à la recherche et de l'enseignement scientifique, sur les applications des sciences, sur les grandes orientations des programmes, et plus généralement sur toutes questions intéressant la vie scientifique,
par la désignation, lorsqu'elle y est invitée, de certains de ses membres chargés de la représenter dans les conseils ou dans des comités ;
par des avis qu'elle donne à la demande d'un ministre sur des nominations dans des grands établissements ;
par les études qu'elle entreprend de sa propre initiative ou à la demande des pouvoirs publics nationaux ou régionaux, études donnant lieu à la publication de rapports éventuellement destinés à une large diffusion ;
par la présentation de recommandations, de vœux et de suggestions concernant des problèmes d'intérêt national, assortie éventuellement des démarches nécessaires pour en faire valoir le bien-fondé.
Depuis 1835 et sous l'impulsion de l'astronomeFrançois Arago, l'Académie des sciences édite une revue scientifique longtemps rédigée exclusivement en langue française (les articles rédigés en anglais sont désormais acceptés), les Comptes rendus de l'Académie des sciences. La revue est depuis 2002 organisée en sept séries disciplinaires : Mathématique, Mécanique, Physique, Géoscience, Palévol, Chimie et Biologies. À l'origine vecteur de publication rapide de textes relativement courts visant à annoncer des découvertes, la revue publie aujourd'hui toute sorte d'articles évalués par les pairs, sans limite de longueur[17]. Ces articles peuvent être soumis de manière spontanée (série Mathématique), sur demande des rédacteurs en chef et rédacteurs invités (série Biologies), ou selon n'importe lequel de ces deux circuits (séries Mécanique, Physique, Géoscience, Palévol et Chimie).
Contrairement à son homologue américaine, la National Academy of Sciences, qui publie une revue de très haut niveau international, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les différentes séries des Comptes Rendus n'ont, au tournant des années 2020, qu'une assez faible reconnaissance et visibilité scientifique internationales[g].
Assurée jusque fin 2019 par les éditions Elsevier[18], la publication des Comptes rendus de l'Académie des sciences est prise en charge depuis début 2020 par le Muséum national d'histoire naturelle pour la série Palévol[19], et par le Centre Mersenne pour l'édition scientifique ouverte pour les six autres séries. Les articles publiés sont disponibles sous licence CC BY 4.0 selon le modèle éditorial du libre accès diamant, c'est-à-dire sans frais de soumission ou de publication pour les auteurs ou leurs institutions.
Archives de l'Académie
L'Académie des sciences a toujours eu le souci de préserver sa mémoire. Mais il a fallu attendre les années 1880 pour voir se constituer – et, pour les périodes les plus anciennes, se reconstituer – les collections dont elle peut s'enorgueillir.
Des fonds datant, pour certains d'entre eux, de la création de l'Académie sont conservés au service des archives :
procès-verbaux des séances, dont les plus anciens datent de 1666 et dont la longue suite continue jusqu'à notre époque ;
nombreux mémoires, rapports, lettres, manuscrits de toutes sortes, lus ou présentés au cours des séances et rassemblés en dossiers, dits pochettes des séances, classés chronologiquement ;
dossiers biographiques qui concernent tous les savants ayant appartenu à l'Académie depuis sa création. Ils comportent des pièces manuscrites, des documents iconographiques et de la documentation ;
dossiers des prix. La mission de décerner des prix est apparue en 1720. Des prix ont par la suite été créés par de nombreux donateurs ;
dépôts cachetés, procédure remontant au XVIIIe siècle qui permet aux auteurs de garantir leurs droits quant à l'antériorité d'une découverte ;
papiers des Comités et Commissions, créés à l'Académie pour étudier des questions scientifiques ou pour assurer des responsabilités administrative ;
Les Archives de l'Académie conservent aussi des sources imprimées, comme les divers recueils de l'Académie royale des Sciences, la collection des Comptes rendus de l'Académie des sciences, créés en 1835, numérisés par la Bibliothèque nationale de France, ainsi qu'une importante collection de portraits, de bustes, de médailles et de médaillons, souvent signés de grands artistes.
Le Comité Lavoisier, créé en 1948 et réorganisé en 1980, est chargé de publier la correspondance de Lavoisier pour faire suite à l'édition des œuvres de Lavoisier réalisée de 1862 à 1896. Le volume VI (1789-1791) a été publié en 1997. Une base de données informatisée, Panopticon, présente le catalogue général des papiers de Lavoisier.
Organisation
Présidents
Les présidents successifs de l'Académie des sciences ont été[20] :
L'Académie des sciences se compose de « membres », « d'associés étrangers » et de « correspondants ». Les membres sont répartis en plusieurs sections. Ces sections appartiennent à l'une des deux divisions (Sciences mathématiques, physiques et leurs applications ; et Sciences chimiques, naturelles, biologiques et médicales et leurs applications), chacune d'elles ayant son propre secrétaire perpétuel. Il existe de plus une intersection des applications des sciences[24].
L'académie procède par cooptation pour choisir ses membres et les élections ont lieu tous les trois ans[25].
L'article 18 des statuts de l'Académie limite à 250 le nombre de membres âgés de moins de 75 ans (dit « effectif de référence »). Ceux qui ont plus de 5 ans d'ancienneté et qui passent l'âge des 75 ans restent membres, sans être comptés dans l'effectif de référence.
Liste des 281 membres, 117 associés étrangers et 58 correspondants titulaires en octobre 2023[26]
En 2016, l'Académie n'accueille que 28 femmes sur 263 membres[28],[29]
Deux secrétaires perpétuelles sont :
depuis le Catherine Bréchignac dans la première section qui couvre les mathématiques, la physique et les sciences de l'univers (remplacée par Étienne Ghys en [30]) ;
depuis le Pascale Cossart, dans la deuxième section de l'Académie qui couvre la chimie, la biologie et la médecine.
Prix et médailles
L'Académie des sciences établit au début de chaque année académique la liste des prix et médailles qui sont délivrés[31]. Environ 80 prix sont attribués chaque année[32],[33]. Les « grands prix » sont d'un montant de 15 000 € ou plus[34].
Prix du Docteur et de Mme Henri Labbé, quadriennal (1948), doté de 3 000 euros, destiné à un chercheur ayant effectué des travaux de chimie biologique ;
Prix Paul-Pascal, quadriennal (1972), doté de 3 000 euros, destiné à un chimiste ou un groupe de chimistes ayant effectué des travaux en chimie physique[36],[37] ;
L’Académie des sciences invite de jeunes chercheurs/premiers auteurs, ayant contribué
aux grandes avancées scientifiques en biologie, à présenter leurs résultats à l’Académie
des sciences lors d’une séance publique.
Les lauréats seront récompensés chacun par un prix de 2 500 €. En 2023, les lauréats sont :
↑Ces cercles se sont formés à Paris au début du XVIIe siècle par des hommes, qui sous l'influence de Descartes et du Père Minime Mersenne, veulent sortir la science des dissertations scolastiques et trouver les bases de la connaissance dans l'étude raisonnée des résultats des expériences, ce que Fontenelle a écrit plus tard : « On a quitté une physique stérile, qui depuis plusieurs siècles, en était toujours au même point : le règne des mots et des termes est passé ; on veut des choses ; on établit des principes que l'on entend, on les suit et de là vient qu'on avance. L'autorité a cessé d'avoir plus de poids que la raison, ce qui était reçu sans contestation parce qu'il l'était depuis longtemps, est présentement examiné et souvent rejeté ; et, comme on s'est avisé de consulter sur les choses naturelles, la Nature elle-même, plutôt que les Anciens, elle se laisse plus aisément découvrir ». Le Père Mersenne et René Descartes ont tous les deux suivi les cours du collège des jésuites de La Flèche, mais leur différence d'âge ne leur a pas permis de se rencontrer à cette époque. Ce n'est que vers 1626 que Mersenne se rapproche de Descartes et va jouer un rôle d'animateur de la vie scientifique européenne. La physique scolastique et la physique des qualités vont être remplacées par le Mécanisme, la méthode expérimentale devient la base de la physique à la place des écrits des Anciens. Pour s'établir, cette nouvelle physique devait lutter contre des adversaires puissants et coordonnant les travaux des artisans de ce renouveau. Dans ces réunions on ne cherche pas à attirer l'attention, car plusieurs savants défendant cette nouvelle physique ont été condamnés : en 1631, le chimiste Nicolas de Villiers, sieur de Chandoux, qui avait condamné l'aristotélisme est pendu en place de Grève, en 1633, le procès de Galilée commence et Descartes a choisi de se retirer aux Pays-Bas en 1629. Parmi les cercles de savants parisiens, ou « académies », il y a d'abord eu le Cercle du Cabinet des frères Pierre et Jacques Dupuy, les Conférences du Bureau d'Adresse de Théophraste Renaudot, l'académie Bourdelot, celle qui se réunissait autour du Père Marin Mersenne ou Academia parisiensis à partir de 1635, l'académie Le Pailleur et celle du maître des requêtes Henri Louis Habert de Montmor qui passe pour être l'ancêtre direct de l'Académie royale des sciences, avec Melchisédech Thévenot. Le cercle de Justel se réunit chez lui, rue Monsieur-le-Prince, plusieurs fois par semaine, à partir de 1664, jusqu'en 1681, quand, protestant, il décide de quitter la France pour l'Angleterre comme le fait Huyghens, la même année que la fermeture de l'Académie de Sedan.
↑Dans son Histoire de l'Académie, Fontenelle rapporte que la première réunion des membres nommés a lieu le 16 juin 1666. Cependant, la mise sur pied définitive de l'Académie ayant été très difficile, ce n'est que le 22 décembre de la même année que peut se tenir la première réunion plénière. Voir Henry Méchoulan et Joël Cornette, L'État classique : 1652 - 1715, Vrin, , p. 134.
↑En 1698, l'Académie comprend 33 membres, dont un académicien externe résidant à Lyon, et trois élèves, ou académiciens adjoints.
↑Le 23 mars 1707, Louis XIV accorde le statut de vétéran aux académiciens dont les fonctions ne leur permettent pas d'assister aux réunions. Avant cette date, Louis XIV avait accordé le titre de vétéran à Joseph Sauveur le 28 mars 1699 qui ne pouvait assister aux réunions de l'Académie à cause de ses fonctions à la cour mais souhaitait assister à ses réunions quand cela lui était possible.
↑Protection contre la contrefaçon et propriété intellectuelle, le roi conférait par une lettre patente à l'époque les privilèges d'exploitation de cette découverte.
↑À titre indicatif, les facteurs d'impact 2020 des différentes séries des Comptes Rendus les placent dans le 3e quartile des revues généralistes de mathématiques, mécanique, géosciences, paléontologie et biologie, dans le 2e quartile des revues généralistes de chimie, et dans le 1er quartile des revues généralistes de physique. Le facteur d'impact des PNAS place quant à lui la revue dans le 1er quartile des revues scientifiques pluridisciplinaires. Source : données du Web of Science issues du Journal Citation Reports 2020, Clarivate Analytics.
↑Denis Dodart, Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, (lire en ligne).
↑Fontenelle, « Éloge de M. Dodart » (lu en 1707, publié en 1730), Histoire de l'Académie royale des sciences, 1707 / 1730, p. 182-192 (voir p. 187) (lire en ligne).
↑ abcd et eÉmile Saigey, Les sciences au XVIIIe siècle : la physique de Voltaire, Paris, G. Baillière, (OCLC922237940), p. 211.
↑Daniel Garcia, « L'Académie française, une zone de non-droit en plein Paris », Revue du crieur, no 3, , p. 82.
↑« L’Académie des sciences tourne la page du climatoscepticisme », Le Monde, (lire en ligne).
↑Edgardo D. Carosella (président de la Commission des plis cachetés) et P. Buser, « Innovations et secrets, les "plis cachetés" de l'Académie des sciences », Pour la Science, no 432, .
↑« Comptes Rendus », sur comptes-rendus.academie-sciences.fr (consulté le ).
↑Lauréats 2020 des prix de l4académie des sciences, « Cette année, en raison de la crise sanitaire, la liste des talentueux lauréats sera exceptionnellement révélée au public uniquement via Internet ».
[Birembaut 1957] Arthur Birembaut, « L'Académie royale des Sciences en 1780 vue par l'astronome suédois Lexell (1740-1784) », Revue d'histoire des sciences, vol. 10, no 2, , p. 148-166 (lire en ligne).
[Chassagne 2007] Annie Chassagne (préf. Pierre Messmer, Jean Dercourt et Nicole Le Douarin), La Bibliothèque de l'Académie royale des sciences au XVIIIe siècle, CTHS, coll. « Science » (no 5), , 305 p. (ISBN978-2-7355-0637-8).
[Condorcet 1804] Nicolas de Condorcet, Éloges des académiciens de l'Académie royale des sciences, morts depuis l'an 1783, t. 4, Brunswick, Frédéric Wieweg, (lire en ligne).
[Condorcet 1804] Nicolas de Condorcet, Œuvres complètes de Condorcet. Éloges des académiciens de l'Académie royale des sciences, morts depuis l'an 1666, jusqu'en 1699, t. 1, Paris, Henrichs, (lire en ligne).
[Condorcet 1804] Nicolas de Condorcet, Œuvres complètes de Condorcet. Éloges des académiciens de l'Académie royale des sciences, morts depuis l'an 1771, t. 2, Paris, Henrichs, (lire en ligne).
[Delaunay 2013] Bernard Delaunay, La pensée technique de l'Académie Royale des Sciences (1699-1750) (thèse de doctorat en histoire moderne, École doctorale d'histoire ; deux volumes : volume 1 - textes (414 p.) ; volume 2 - Annexes (348 p.)), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d'histoire des sciences et des techniques, (présentation en ligne, lire en ligne).
[Demeulenaere-Douyëre, Brian et al. 1996] Christiane Demeulenaere-Douyëre (dir.) et Eric Brian (dir.), Histoire et mémoire de l'Académie des sciences : guide de recherches, Londres / Paris / New-York, Technique & Documentation, , 450 p., pdf (ISBN978-2-743-00148-3, OCLC895651384, présentation en ligne).
[Fontenelle 1764] Bernard Le Bouyer de Fontenelle, « Éloges des académiciens de l'Académie royale des sciences morts depuis 1699 », dans Œuvres de Monsieur de Fontenelle, t. 6, Amsterdam, François Changuion, (lire en ligne).
[Gauja 1934] Pierre Gauja, L'Académie des sciences de l'Institut de France, Paris, libr.-impr. Gauthier-Villars, (lire en ligne).
[Gauja 1949] Pierre Gauja, « L'Académie Royale des Sciences (1666-1793) », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, vol. 2, no 4, , p. 293-310 (lire en ligne).
[Griset & Greffe 2015] Pascal Griset et Florence Greffe (préf. Catherine Bréchignac et Jean-François Bach), 350 ans de l'Académie des sciences : une Compagnie en son siècle, Paris, Le Cherche midi, , 255 p. (ISBN978-2-749-14246-3).
[Hirschi 2014] Caspar Hirschi, « Gleichheit und Ungleichheit in den Wissenschaften. Debatten in der Académie royale des sciences 1720–1790 », dans Martin Mulsow und Frank Rexroth (Hg.), Was als wissenschaftlich gelten darf. Praktiken der Grenzziehung in Gelehrtenmilieus der Vormoderne, Frankfurt / New York, éd. Campus, (ISBN978-3-593-42277-0), p. 515-540.
[Le Bas 1840] Philippe Le Bas, « Liste de tous les membres de l'Académie des sciences depuis son commencement, en 1666, jusqu'en 1793, selon l'ordre de leur réception, avec l'année de la mort de chacun d'eux », dans France. Dictionnaire encyclopédique, t. 1 : L'univers. Histoire et description de tous les peuples, Paris, Firmin Didot Frères éditeurs, (lire en ligne), p. 65-68.
[Moreri 1735] Louis Moreri, « Liste de MM. de l'Académie royale des sciences, depuis l'établissement de cette Compagnie en 1666 jusqu'en 1735 », dans Supplément au grand dictionnaire historique généalogique, géographique, etc., t. 2, Paris, Jacques Vincent, (lire en ligne), p. 297-302.
[Schmitt 2016] (en) Stéphane Schmitt, « Studies on animals and the rise of comparative anatomy at and around the Parisian Royal Academy of Sciences in the eighteenth century », Science in Context, vol. 29, no 1, , p. 11-54.
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Walter F. George LakeWalter F. George Lock and DamWalter F. George LakeShow map of AlabamaWalter F. George LakeShow map of the United StatesLocationAlabama–Georgia state line,United StatesCoordinates31°48′N 85°8′W / 31.800°N 85.133°W / 31.800; -85.133Primary inflowsChattahoochee RiverPrimary outflowsChattahoochee RiverBasin countriesUnited StatesSurface area45,181 acres (182.8 km2)Average depth15–18 feet (4.6–5.5 m)Max. depth100 ft (30...
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Japanese manga series Zom 100: Bucket List of the DeadFirst tankōbon volume cover, featuring Akira Tendo (left) and Shizuka Mikazuki (right)ゾン100 ~ゾンビになるまでにしたい100のこと~(Zon 100 ~ Zonbi ni Naru made ni Shitai 100 no Koto ~)GenreComedy horror[1]Dystopian[1]Zombie apocalypse[2] MangaWritten byHaro AsoIllustrated byKotaro TakataPublished byShogakukanEnglish publisherNA: Viz MediaImprintSunday GX ComicsMagazineMonthly Sund...
Disambiguazione – Se stai cercando il videogioco, vedi Prince of Persia: Le sabbie del tempo. Prince of Persia - Le sabbie del tempoJake Gyllenhaal in una scena del filmTitolo originalePrince of Persia: The Sands of Time Lingua originaleinglese Paese di produzioneStati Uniti d'America Anno2010 Durata116 min Rapporto1,43 : 1 (IMAX)2,35 : 1 (Super 35) Genereazione, fantastico, avventura, epico RegiaMike Newell SoggettoJordan Mechner (storia e videogioco) SceneggiaturaCa...
1987 film by Lindsay Anderson For the stage play, see The Whales of August (play). The Whales of AugustTheatrical release posterDirected byLindsay AndersonScreenplay byDavid BerryBased onThe Whales of August by David BerryProduced byCarolyn PfeifferMike KaplanStarringBette DavisLillian GishVincent PriceAnn SothernCinematographyMike FashEdited byNicolas GasterMusic byAlan PriceProductioncompanyNelson Entertainment[1]Distributed byAlive FilmsRelease date October 16, 1987 ...
مادس هيرمانسن معلومات شخصية الميلاد 11 يوليو 2000 (العمر 24 سنة)أودنسه الطول 1.85 م (6 قدم 1 بوصة) مركز اللعب حارس مرمى الجنسية الدنمارك معلومات النادي النادي الحالي بروندبي الرقم 1 مسيرة الشباب سنوات فريق Næsby Boldklub [الإنجليزية] 2015–2019 بروندبي المسيرة الاحت�...
Lake in Clearwater County, northern Minnesota, United States Lake ItascaOmashkoozo-zaaga'igan (Ojibwe)The primary source of the Mississippi River on the edge of Lake ItascaLake ItascaShow map of MinnesotaLake ItascaShow map of the United StatesLocationItasca State Park, Clearwater County, Minnesota, USCoordinates47°13′05″N 95°12′26″W / 47.21806°N 95.20722°W / 47.21806; -95.20722TypeGlacialPrimary inflowsNicolet Creek, Elk Lake outlet streamPrimary out...
Love Yourself 結 'Answer'album kompilasi karya BTSDirilis24 Agustus 2018 (2018-08-24)[1]Durasi1:39:51BahasaKoreaLabelBig Hit EntertainmentIRIVER[2]Kronologi BTS Love Yourself: Tear(2018) Love Yourself 結 'Answer'(2018) Map of the Soul: Persona(2019) Singel dalam album Love Yourself: Answer IdolDirilis: 24 Agustus 2018 Love Yourself 結 'Answer' (ditulis sebagai LOVE YOURSELF 結 'Answer') adalah album kompilasi berbahasa Korea kedua dari grup vokal pria asal Korea ...
Authoritarian environmentalist ideology This article is about Ecofascism. Not to be confused with Eco-nationalism, a synthesis of nationalism and green politics praticised by a spectrum of groups including Indigenous peoples. You can help expand this article with text translated from the corresponding articles in French and German. (June 2023) Click [show] for important translation instructions. View a machine-translated version of the French article. Machine translation, like DeepL or G...
This article is about a French newspaper. For the first gas balloon, see Gas balloon § History. Le Globe-journal littéraire 15 sept 1824 Le Globe was a French newspaper, published in Paris by the Bureau du Globe between 1824 and 1832,[1] and created with the goal of publishing Romantic creations. It was established by Pierre Leroux and the printer Alexandre Lachevardière. After 1828, the paper became political and Liberal in tone. The Aide-toi, le ciel t'aidera association's ...
American literary scholar Barrett WendellBorn(1855-08-23)August 23, 1855Boston, Massachusetts, U.S.DiedFebruary 8, 1921(1921-02-08) (aged 65)Boston, MassachusettsNationalityAmericanRelativesJacob Wendell (brother)Academic backgroundAlma materHarvard UniversityAcademic workInstitutionsUniversity of Paris Harvard University Barrett Wendell (August 23, 1855 – February 8, 1921) was an American academic known for a series of textbooks including English Composition, studies of Cotton Mather ...