Jean Piveteau est le fils de Marc Gaston Piveteau, un négociant de la petite bourgeoisie rurale charentaise, et de Marie Barbotteaud, son épouse. À l'issue d'études secondaires au lycée d'Angoulême, il obtint le Baccalauréat en 1917, après quoi il fut immédiatement mobilisé. Ayant survécu à la Première Guerre mondiale, il se rend à Paris, travaille chez un éditeur et entreprend des études à la Sorbonne[2].
Jean Piveteau rencontre à l'Institut catholique le géologue-paléontologue Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), qui l'introduit auprès de Marcellin Boule (1861-1942), directeur du laboratoire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle. Ce dernier lui confie l'étude des fossilespermiens de Madagascar (dont des stégocéphales et des thérocéphales) sur lesquels il commence à publier en 1923. La même année, Marcellin Boule l'envoie à Madagascar où il étudie principalement les dépôts permiens de la région de Tuléar, dans le Sud-Ouest de la Grande-Ile. Ces recherches lui permettent de soutenir en 1926 sa thèse de doctorat intitulée Paléontologie de Madagascar. Amphibiens et Reptiles permiens[2].
Carrière académique
En 1938, Jean Piveteau est maitre de conférences à la Sorbonne, puis professeur de paléontologie en 1942. De 1953 à 1970, il est le premier titulaire de la chaire de paléontologie de la Faculté des sciences de Paris (la Sorbonne), chaire qu'il a créée avec le « Laboratoire de paléontologie des vertébrés et de paléontologie humaine de la Sorbonne », pour faire le pendant universitaire de la chaire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle, à laquelle il avait postulé mais qui fut attribuée à Camille Arambourg en 1936[2].
En Charente, il a encouragé les fouilles de la grotte de la Chaise, au hameau de la Chaise-de-Vouthon, à Vouthon, et la reprise des fouilles de la vallée des Eaux-Claires, à Puymoyen.
Il a encouragé les fouilles en Israël, et a été temporairement président de la revue Paléorient fondée par Jean Perrot (1920-2012).
Il fut le premier président du conseil d'administration de la Fondation Teilhard de Chardin (de 1964 à 1982), après avoir contribué à sa création pour la diffusion des travaux théoriques de ce paléontologue-philosophe. Cette fondation est un centre de documentation hébergé à l'Institut de Paléontologie Humaine, actuellement présidé par Henry de Lumley.
Jean Piveteau avait une vaste culture épistémologique et philosophique. En plus de la paléontologie, il a enseigné la méthodologie des sciences et de la logique de 1941 à 1945.
↑ abcd et eJean Gaudant, « Hommage à Jean Piveteau (1899-1991) pour le centenaire de sa naissance », Travaux du Comité français d'histoire de la géologie - Troisième série - T.XIII, (lire en ligne)
↑J.-P. Lehman, « Étude complémentaire des poissons de l'Éotrias de Madagascar », Kungliga Svenska Vetenskapsakademiens Handlingar vol. 2, 1952, p. 1-201
↑Deflandre G., 1958 - Lapidopiscum nov. gen., type nouveau de radiolaire viséen, famille des Lapidopiscidae fam. nov., de l'ordre des Albaillellidae Defl., p. 2278-2280
↑(en) Philip J. Currie, 1980. A new younginid (Reptilia: Eosuchia) from the Upper Permian of Madagascar. Can. J. Earth Sci. 17(4): 500–511, doi:10.1139/e80-046
↑Fischer, J.-C., Riou, B., « Les teuthoïdes (Cephalopoda, Dibranchiata) du Callovien inférieur de la Voulte-sur-Rhône (Ardèche, France) », Annales de Paléontologie, Paris, vol. 68, no 4, 1982, p. 295–325