Ses travaux ont donné lieu a de nombreuses publications scientifiques.
Il est membre de la Société de neurochirurgie de langue française, de l’European Society for Stereotaxy and Functional Neurosurgery, de la Society for Neurosciences, de la Société de biophysique, de la Société française de neurosciences, de la Society for Movement Disorders, de l’American Association of Neurological Surgeons et du Congress of Neurological Surgeons'[3]'.
En juin 2017, il se rapproche des thèses transhumanistes et se prononce pour l'augmentation cérébrale par des implants neuronaux : « Mon attitude a changé. Au début, je disais "il ne faut absolument pas faire ça." [Mais] on n'est pas tous intelligents de la même façon. En quoi serait-ce gênant si on stimulait [le cerveau] ? A-t-on peur de rendre... l'autre plus intelligent ? De propulser le QI ? C'est pour qu'il n'y ait pas de problèmes qu'on respecte un statu quo. »[8]
Travaux
Chirurgie stéréotaxique
Le professeur Benabid a travaillé sur les tumeurs cérébrales et les mouvements anormaux pour lesquels il a développé une chirurgie stéréotaxique[9].
Il a mis au point des méthodes chirurgicales, notamment stéréotaxiques, incluant des biopsies stéréotaxiques de tumeurs à des fins de diagnostic et de recherche. Il a créé avec son équipe des banques de tissus obtenus par ces biopsies qui ont permis de caractériser les tumeurs cérébrales par cartographie oncogénique. Des études de génomique et de protéomique ont mis en évidence les facteurs participant à la progression tumorale et ont conduit à des progrès thérapeutiques comme les facteurs anti-angiogéniques[3].
Stimulation cérébrale profonde
Alim Louis Benabid a aussi mis au point pour les patients atteint de maladie de Parkinson grave, l'implantation d'électrodes de stimulation dans le parenchyme cérébral, localisées de manière précise et permettant d'induire un courant électrique à haute fréquence (100 à 200 Hz). À ces fréquences, la stimulation est inhibitrice et réalise le même effet qu'une lésion, mais d'une manière graduelle et réversible donc plus sûre[10].
Depuis 1987, la stimulation cérébrale profonde (SCP) dans les ganglions de la base a montré qu'elle pouvait produire les mêmes effets que les lésions qui étaient utilisées pour le traitement des mouvements anormaux. Ces recherches ont été conjointement menées avec le PrPierre Pollak, neurologue au CHU de Grenoble.
Un suivi de douze mois[10] a permis de montrer que la stimulation cérébrale profonde bilatérale des noyaux sous-thalamiques améliore d'une manière significative les symptômes moteurs des malades parkinsoniens sans traitement et la dyskinésie pour les malades sous levodopa. Les améliorations sont stables dans le temps, même durant plus de cinq ans, et permettent de diminuer les traitements médicaux.
Alim Louis Benabid avait saisi en le Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) sur les implications éthiques liées au développement de nouvelles applications de ce traitement. En , le CCNE donnait son feu vert de principe tout en fixant des limites assez strictes. Vis-à-vis d'autres applications possibles (dépressions graves résistantes au traitement, psychoses schizophréniques résistantes au traitement…), le comité émet des réserves, en l'absence d'études complémentaires. Dans tous les cas, un encadrement très strict de ces pratiques, la mise en place d'un comité de contrôle et l'acceptation du traitement par le malade sont essentiels. Ces restrictions devraient, selon le CCNE, éviter les risques de dérives.
L'intérêt scientifique pour cette technique est très élevé. Lors du troisième forum européen sur les neurosciences en , le Pr Benabid rappelait que les chercheurs ont évoqué une large gamme d'applications potentielles dans des cas aussi variés que l'épilepsie, différentes formes de dystonie et l'obésité due à un dysfonctionnement endocrinien. Le professeur avait également évoqué de possibles applications préventives :
« […] Des expériences sont par ailleurs en cours de réalisation pour envisager les façons d'utiliser cette technique pour développer des méthodes neuroprotectrices. Ces dernières pourraient servir à empêcher les lésions du système nerveux, et donc les troubles neurologiques. »
Distinctions
Prix
Prix Électricité-Santé de l'EDF (1994)
Prix Médecine et biologie du Comité du rayonnement français (1997)
Prix de la recherche biomédicale PCL de l'Académie des sciences (1998)
Prix de l'œuvre scientifique de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Algérie, 1999)