En 1709, il assouplit le régime des « privilèges » concernant l'édition des livres, soumis à l'autorisation royale en introduisant la « permission tacite » qui est une tolérance à la diffusion d'un livre[2].
En 1718, après la mort de l'abbé de Louvois, il est nommé bibliothécaire du roi, charge qu'avait occupée son grand-père. La future Bibliothèque nationale de France est à cette époque la plus grande bibliothèque d'Europe. L'ampleur de ses collections étant devenue telle que les bibliothécaires ne peuvent plus compter sur leur seule mémoire pour y retrouver un titre, Bignon répartit les 23 catégories établies en 1670 par Nicolas Clément, en cinq départements : Imprimés, Manuscrits, Titres et généalogies, Estampes, Médailles. Grâce à son important réseau de correspondants et de visiteurs étrangers, il s'emploie à enrichir le fonds de la Bibliothèque en commandant livres et périodiques dans toute l'Europe. Sous sa direction également, la Bibliothèque du roi est accessible au public, un jour par semaine, pendant trois heures. Les premiers essais d'ouverture au public avaient eu lieu en 1692.
D'après les mesures qu'il avait prises, la charge de bibliothécaire du roi fut, après lui, occupée par son neveu et son petit-neveu. Jean-Paul Bignon avait une immense instruction ; il a composé jusqu'à quatre panégyriques de Saint Louis, tous différents, et il en a prononcé deux le même jour, l'un à l'Académie française et l'autre à l'académie des inscriptions. Ses panégyriques et ses sermons ne sont pas imprimés.
Le chancelier de Pontchartrain, son oncle maternel, lui confia le département des académies des inscriptions et des sciences ; elles n'étaient presque encore que de simples associations littéraires, et leur établissement n'était pas encore revêtu de la forme qui seule pouvait les rendre durables. L'abbé Bignon procura en 1699 un règlement très étendu à l'académie des sciences, et, en 1701, il parut à l'académie des inscriptions et belles-lettres. En 1715, il obtint encore, pour l'une et pour l'autre, des lettres patentes qui confirmaient leur établissement. II donna aussi, en 1701, au Journal des Savants, la forme qu'il a toujours conservée jusqu'au XIXe siècle. Ce journal avait été pendant longtemps l'ouvrage d'une seule personne, Bignon jugea plus convenable qu'il fût l'ouvrage d'une société de savants, travaillant sous la direction du chef de la magistrature.
Jérôme Bignon (1626-1607), conseiller d'État ordinaire, avocat général au parlement de Paris, maître de la Librairie du roi, marié à Suzanne Phélypeaux de Pontchartrain, fille de Louis Ier Phélypeaux de Pontchartrain
Marie Blanche Rosalie Hue de Miromesnil (1765-1787) mariée en 1779 avec Amable Pierre Albert René de Bérulle (1755-1794), premier président du Parlement de Grenoble, guillotiné le ,
Armand Amable Marie de Bérulle (1787-1805),
Jérôme-Frédéric Bignon (1747-1784), seigneur du Rozel, marié en 1764 avec Bernardine Hennot du Rozel,
Armande Marie Bignon (1765-1809) mariée en 1783 avec Antoine Raoul ,comte de Cussy, seigneur de Cavigny (1752-1827),
Angélique Marie Frédérique Bignon (1767-1805),
Armand Jérôme Bignon (1769-1847) marié en 1798 avec Mélanie Terray (1778-1804),
Jérôme Frédérique Bignon (1799-1877), maire du Rozel,
Pauline Bignon (1800-1865)
Thierry Bignon (1632-1697), premier président du Grand Conseil (1690-1697), marié à Françoise Talon (vers 1630-1690)
Anne Françoise Bignon (1650-1720), mariée en 1678 avec Michel François II de Verthamon (1667-1738), baron, puis marquis de Manœuvre (1653) et de Bréau, seigneur de Vincy (1646), premier président du Grand Conseil (1697-1738)
Françoise Élisabeth de Verthamon (1682-1719) mariée en 1716 à Gabriel François Balthazard de Pardaillan de Gondrin (1689-1719), marquis de Bellegarde,
François Godefroy de Verthamon (1684-1705)
Denis Michel de Verthamon (1688-1714)
Marie Bignon (?-1642) mariée avec Étienne Briquet (?-1645), avocat général au parlement de Paris,
Anne Briquet mariée à Henri de Fourcy (1626-1708), comte de Chessy[5], sans descendance,
Magdeleine Briquet (1642- ?)[6], religieuse à Port-Royal.
Les Aventures d'Abdalla, fils d'Hanif, Paris, 1712-1714, 2 vol. numérisés sur Gallica T1 [1] T2 [2]. Rééditions : La Haye, 1715 ; Paris, 1725 et 1743 ; La Haye et Paris, 1775, 2 vol. in-12°. Ouvrage publié sous le nom de Sandisson, et inachevé. Un premier dénouement est proposé par Colson, l'un des auteurs de l'Hisloire de la Chine, avec un second volume presque entièrement neuf. Un second dénouement est proposé, probablement par M. de Pauliny, dans la Bibliothèque des Romans, janvier 1778.
Titre complet : Les Avantures d'Abdalla, fils d'Hanif, envoyé par le sultan des Indes à la découverte de l'ile de Borico, où est la fontaine merveilleuse dont l'eau fait rajeunir. Avec la Relation du voyage de Rouschen, dame persane, dans l'ile détournée, qui a été inconnue jusqu'à present, et plusieurs autres histoires curieuses. Traduites en français sur le manuscrit arabe trouvé à Batavia par M. de Sandisson. Bignon fait passer l'ouvrage pour la traduction d'un manuscrit arabe. Cette histoire d'un monde à l'envers est à la fois une parodie des romans précieux et un conte oriental dans l'air du temps : à sa parution en 1712, Antoine Galland a déjà publié ses Mille et une nuits et Montesquieu s'apprête à rédiger ses Lettres persanes. Le roman connaît un vif succès et il est traduit en anglais dès 1729. Il raconte le périple et les aventures d'un pieux musulman, Abdalla, envoyé par son maître, le sultan des Indes, à la recherche d’une eau qui procure la jeunesse éternelle.
Bignon a aussi coopéré aux Médailles du règne de Louis le Grand, au Sacre de Louis XV, et au Journal des Savants.
Références et notes
↑Jean-Pierre Vittu, « Bignon », sur dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr, Dictionnaire des journalistes (consulté le )
François Fossier. L'abbé Bignon. Paris, L'Harmattan, 2018.
Jean Pierre Vittu, « BIGNON », dans Jean Sgard (dir.), Dictionnaire des journalistesEn ligne.
Michel Antoine, Le gouvernement et l'administration sous Louis XV : dictionnaire biographique, Paris, éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1978, p. 39.
Simone Balayé, La Bibliothèque nationale des origines à 1800, Genève, Droz, 1988, p. 147–322.