Louis-Bernard Guyton de Morveau, puis Guyton-Morveau né à Dijon le et mort à Paris le , est un chimiste, jurisconsulte et homme politique français.
Biographie
Louis-Bernard Guyton de Morveau est né à Dijon, rue de la Chapelotte, il a été baptisé le en l'église Saint Jean. C'est le fils d'Antoine Guyton échevin de Dijon (1749), professeur de droit français à l'université de Dijon de 1764 à sa mort en 1768, et de Marguerite Desaulle. Son parrain est Louis-Bernard Delacroix, procureur au grenier à sel de Dijon et sa marraine est la Demoiselle Claudine Seguin, veuve de Maître Claude Desaulle, notaire royal.
Il est avocat général au parlement de Bourgogne de 1762 à 1782. Il est, à ce titre, « un homme de loi qui participa aux débats sur le droit et la justice »[1].
Quelques jours après, le , Guyton se marie à l'âge de 61 ans avec une amie de longue date aussi originaire de Dijon, Claudine Poulet veuve Picardet (1735-1820), chimiste et collaboratrice de Lavoisier[6],[7].
Le , Monge reprend sa place de directeur de Polytechnique, mais il ne le reste pas longtemps car il est nommé sénateur. Sur sa proposition, le conseil de l'école propose de nommer Guyton directeur, décision ratifiée par les consuls le . Toutefois, le , Napoléon, excédé par l'indiscipline des élèves, remplace le directeur par un gouverneur militaire, le général Jean-Girard Lacuée. Guyton sollicite d'être nommé commandant en second et directeur des études, mais c'est son ancien adjoint, Gay de Vernon, qui est nommé le . Guyton continue alors de faire cours aux élèves, avec une voix à peine perceptible. Il enseigne également la chimie à deux de ses parents polytechniciens : son petit-cousin et filleul Louis-Bernard Guyton (1789-1847)[8] et le futur général Michel Jacques Laurent Germain Guillemain (1788-1856)[9]. Il sollicite, en 1811, sa mise à la retraite assortie d'un demi-salaire et du titre de baron, ce que Napoléon lui accorde.
D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux heaumes d'argent et en pointe d'un vase fumigatoire du même. Champagne cousue de gueules du tiers de l'écu chargée du signe des chevaliers légionnaires.[12]
D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux heaumes tarés de profil d'argent et en pointe d'un vase fumigatoire du même. Franc-quartier de baron tiré des corps savants, brochant au neuvième de l'écu.[12]
Publications
Le rat iconoclaste ou le jésuite croqué, 1762.
Mémoire sur l'éducation publique avec le prospectus d'un collège, 1762 (ou 1764)
Nouveau moyen de purifier absolument et en très-peu de temps une masse d’air infectée, Dijon, 1773, in-8°.
Instruction sur la nouvelle méthode de préparer le Mortier-Loriot, 1775 (Lire en ligne).
Discours publics et éloges, auxquels on a joint une Lettre où l’auteur développe le plan annoncé dans un de ses Discours pour réformer la Jurisprudence, par M.*** Avocat Général, Paris, P.G. Simon, 1775, 2 vol.
Plaidoyers sur plusieurs questions importantes de droit canonique et civil..., Dijon / Paris, Mailly / Théophile Barrois, 1785. Lire en ligne.
Opinion du citoyen L. B. Guyton député du Département de la Côte-d’Or, dans l’affaire de Louis Capet, 1793.
Traité des moyens de désinfecter l’air, de prévenir la contagion et d’en arrêter les progrès, Paris : chez Bernard (libraire de l’École Polytechnique), 1801, in-8°, xxxii-306 p. ; 3e éd., Paris : Bernard, 1805, in-8°, xiv-443 p. lire en ligne sur Gallica ; traduit en allemand et en anglais.
Notes et références
↑Pascal Bastien, « Guyton de Morveau, juriste : réformes judiciaires et unification du droit, 1770-1804 », Annales historiques de la Révolution française, vol. 383, no. 1, 2016, p. 45-60. Article numérisé sur cairn.
↑D'après Charles Coulston Gillispie, Science and Polity in France : The Revolutionary and Napoleonic Years, Princeton University Press, , 764 p., p. 372-373.
↑Patrice Bret, « Les promenades littéraires de Madame Picardet : La traduction comme pratique sociale de la science au XVIIIe siècle », Traduire la science : Hier et aujourd’hui, Pessac, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, (ISBN978-2-85892-495-0, DOI10.4000/books.msha.8775, lire en ligne, consulté le ).
↑Olivier Azzola, « Deux polytechniciens de la famille de Louis-Bernard Guyton de Morveau », Bulletin de la Sabix, Online since 27 July 2018, connection on 18 April 2020, no 60, (lire en ligne).
Patrice Bret (dir.), « Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816), professeur, innovateur et directeur de l’Ecole polytechnique », SABIX. Bulletin de la Société des amis de la bibliothèque et de l’histoire de l’Ecole polytechnique (Palaiseau), n° 60 (janvier 2017), En ligne. Articles de Patrice Bret, Olivier Azzola et Clémence Peyrot.
Patrice Bret, « Les archives personnelles de Guyton de Morveau », Sabix, , p. 95-100 (lire en ligne, consulté le ).
Patrice Bret, « Vingt ans d’échanges épistolaires personnels et institutionnels : Condorcet, Guyton de Morveau, l’Académie de Dijon et les savants bourguignons », dans Les relations scientifiques de Condorcet avec les provinces françaises. Correspondance et documents inédits, dir. N. Rieucau et al., Ferney-Voltaire, Centre international d’étude du XVIIIe siècle, 2019, p. 173-234.
Patrice Bret, « "La rivale de la Capitale" : les visiteurs français et étrangers de Guyton de Morveau à Dijon ». In : C. Lamarre (dir.), Guyton de Morveau des Lumières à l’Empire, Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2017, p. 69-90.
Georges Bouchard, Guyton-Morveau, chimiste et conventionnel : 1737-1816, Paris, Librairie académique Perrin, 1938. Ouvrage numérisé sur gallica.
(en) Teunis Willem Van Heiningen, « The contribution of Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816) to public health and the adoption of his ideas in the Netherlands », Histoire des sciences médicates, 48, 2014, p. 97-106.
Ronei Mocellin, Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816) : chimiste et professeur au siècle des Lumières, thèse de l’université Paris Ouest (Paris X-Nanterre), 2009, sous la direction de Bernadette Bensaude-Vincent.
Claude Viel, « L'activité de chimiste de Guyton de Morveau à travers ses lettres à Macquer et à Picot de La Peyrouse » Annales de Bourgogne 70, 1998, p. 55-67.
Lucien Scheler, « Deux lettres inédites de Mme Lavoisier [à Guyton de Morveau] », Revue d'histoire des sciences, 1985, p. 121-130. Numérisé sur Persee.
(en) William A. Smeaton, « Louis Bernard Guyton de Morveau and his relations with British scientists », Notes and Records of Royal Society of London, 22, 1967, p. 113-130.
(en) William A. Smeaton, « Guyton de Morveau’s course of chemistry in the Dijon Academy », Ambix, t. 9, 1961, p. 53-69.