Ordre de bataille de l'armée française en août 1914
L'ordre de bataille de l'armée française en fournit l'organisation de l'armée de terre française tel que prévu selon le plan de mobilisation et de concentration, le plan XVII, appliqué à partir du , veille de l'entrée de la France dans la Première Guerre mondiale (l'Empire allemand lui déclare la guerre le ). Cette structure est modifiée dès le premier mois de guerre.
Cet ordre de bataille est assez proche de celui de son adversaire allemand : la majorité des forces sont structurées en un petit nombre d'armées, chacune subdivisée en corps d'armée composé de deux divisions, le reste formant les réserves à la disposition du commandant en chef et du ministre de la Guerre. Cette organisation change dès la première partie du mois d'août par l'affectation des unités de réserve, puis par la réaffectation de plusieurs corps d'armée et la création de nouvelles armées.
L'armée du temps de paix compte, au printemps 1914, 882 907 hommes, dont 686 993 en métropole, 62 598 en Algérie-Tunisie, 81 750 au Maroc et 51 566 auxiliaires[1]. Le territoire de la République française est divisé en 21 régions militaires[2], à raison de 20 en métropole et d'une en Algérie (la 19e), plus le gouvernement militaire de Paris. Chaque région militaire compte deux divisions d'infanterie (DI), sauf la 6e région qui en a trois.
Organisation territoriale de l'armée française en [3]
La cavalerie compte juste avant la mobilisation 378 escadrons. Presque tous sont enrégimentés au sein de 89 régiments (chacun à quatre escadrons) : 12 régiments de cuirassiers, 32 de dragons, 21 de chasseurs à cheval, 14 de hussards, 6 de chasseurs d'Afrique et 4 de spahis[6]. S'y rajoutent un escadron de spahis sénégalais et 12 escadrons de troupes auxiliaires marocaines.
L'artillerie est composée de 855 batteries (chacune de quatre pièces), réparties dans 62 régiments d'artillerie de campagne, 2 régiments d'artillerie de montagne, 11 régiments d'artillerie à pied, 5 régiments d'artillerie lourde, 10 groupes d'artillerie d'Afrique et 3 régiments d'artillerie coloniale. Elle fournit 42 artilleries divisionnaires (à neuf batteries, soit trois groupes), 20 artilleries de corps (à douze batteries, soit quatre groupes) et 10 groupes à cheval (à trois batteries).
La mobilisation qui commence le déclenche l'application du plan de mobilisation : 2 900 000 hommes rejoignent les dépôts, jusqu'au , auxquels se rajoutent 71 000 volontaires. les unités d'active (c'est-à-dire les 680 000 hommes du temps de paix) sont renforcées par l'afflux des réservistes des trois plus jeunes classes, tandis que de nouvelles unités sont créées avec les réservistes plus âgés, appelées unités de réserve et de territoriale. L'armée passe de 686 à 1 636 bataillons d'infanterie, de 365 à 600 escadrons de cavalerie, de 855 à 1 527 batteries d'artillerie et de 191 à 528 unités de génie[8].
D'abord, les 21 régions militaires fournissent immédiatement chacune un corps d'armée (CA) portant le même numéro, sauf la 19e région (l'Algérie qui envoie ses deux divisions, les 37e et 38e DI) ; s'y rajoute le corps colonial. Cela fait un total de 46 divisions d'infanterie (composées d'unités d'active, soit 1 054 000 hommes en comptant la 44e DI créée à la mobilisation) et 10 divisions de cavalerie (52 500 hommes).
Ensuite, les régiments d'infanterie de réserve (numérotés à partir du numéro 201, à deux bataillons) sont constitués à partir des régiments d'active dont ils portent le numéro augmenté de 200) puis regroupés pour former 25 divisions de réserve (numérotées de 51 à 75, leur numéro correspond au numéro de la région militaire d'origine augmenté de 50) soit un total de 450 000 hommes.
Le principe de constitution des unités est celui de l'amalgame. Régiments d'active et de réserve sont chacun constitués dans une proportion proche de la moitié de personnel d'active et de personnels de réserve. L'adjoint du chef de corps d'active prend généralement le commandement du régiment de réserve et les cadres sont répartis pour donner une structure de force quasi équivalente pour toutes les unités. Pour montrer cette continuité, les trois bataillons du régiment d'active sont numérotés 1, 2 et 3 et comprennent respectivement les 1re, 2e, 3e et 4e compagnies, les 5e, 6e, 7e et 8e compagnies et les 9e, 10e, 11e et 12e compagnies alors que le régiment de réserve comprend les 5e et 6e bataillons avec respectivement les 17e, 18e, 19e et 20e compagnies et les 21e, 22e, 23e et 24e compagnies. Une place est laissée dans cette numérotation à un éventuel 4e bataillon d'active comprenant la 13e, 14e, 15e et 16e compagnies.
Les plus âgés sont versés dans les régiments d'infanterie territorial à trois ou quatre bataillons, dont une partie servent à la formation de 12 divisions d'infanterie territoriale (huit de campagne et quatre de place, numérotées de 81 à 92, soit 184 600 hommes). Les plus jeunes des territoriaux peuvent être éventuellement inclus dans un régiment d'active ou de réserve pour compléter les effectifs après les premiers combats.
Enfin se rajoutent à la fin de la mobilisation les éléments d'armée (artillerie lourde, troupes de chemin de fer, aviation, etc., soit 187 500 hommes), les garnisons (places fortes, camp retranché de Paris et Corse, soit 821 400 hommes) et les gardes des voies ferrées (210 000 hommes). Le reliquats de réservistes (680 000 hommes) restent dans les dépôts. Le total du corps de bataille est à la mi-août de 3 580 000 hommes, sans compter les unités laissées dans les colonies et les différents services de l'arrière[9].
Déploiement
L'état-major avait prévu de déployer des troupes le long de la frontière franco-allemande dès le temps de paix en cas de tension diplomatique, puis à partir du décret de mobilisation de renforcer celles-ci avec toutes les grandes unités casernées dans les régions militaires frontalières (les 2e, 6e, 20e, 21e et 7e régions) pour assurer la « couverture » de la mobilisation du reste des régions. Cette couverture était sous l'autorité des états-majors des cinq corps d'armée de la frontière, jusqu'au au matin, date à laquelle les états-majors des cinq armées prévues par le plan prennent le relais. Le , l'armée française a terminé sa « concentration » (déploiement) le long des frontières du Nord-Est.
Une artillerie lourde mobile est mise sous les ordres du groupe d'armées du Nord-Est, soit quinze batteries de canons de 120 mm long et six batteries de mortiers de 220 mm[14].
Le , la 1re armée est composée avec les 7e, 8e, 13e, 14e et 21ecorps d'armée, les 6e et 8e divisions de cavalerie, avec quatre groupes d'artillerie lourde et six escadrilles. Le 7e corps lui est retiré le , elle reçoit la 71e DI le 13 (retirée le 20, rendue le 25, retirée le 28, rendue le ), la 15e DI le (retirée le 16, rendue le 19, retirée le 20), la 58e DI le 18 (retirée le 19), la 13e DI le 20 (retirée le 23), la 44e DI le 22 (retirée le 26), la 66e DI le 28 et le groupement des Vosges le . Le 21e corps lui est retiré le et le 13e corps le [18].
Éléments organiques d'armée
artillerie lourde : deux groupes (six batteries) de 120 mm Baquet et deux groupes (six batteries) de 155 mm CTR du 5e régiment d'artillerie lourde (Valence) ;
aéronautique : escadrilles BL 3 (de Belfort, sur Blériot XI-2), BL 9 (d'Épinal), BL 10 (de Belfort), Br. 17 (sur Breguet), BL 18 (d'Avord) et MF 5 (de Saint-Cyr, sur Maurice Farman)[19].
La 26e division d'infanterie (de Clermont-Ferrand) est commandée par le général Gustave Silhol, remplacé le par le général Ferdinand Blazer, puis le par le général Stéphane Pillot et le par le général Louis Hallouin[28].
Brigades et régiments
51e brigade d'infanterie (Riom), colonel Henri-Armand de la Porte d'Hust
La 6e division de cavalerie (de Lyon) est issue de la 14e région. Elle est commandée par le général Georges Édouard Levillain (ou Le Villain), remplacé le par le général Antoine de Mitry, puis le par le général Henri Requichot[36]. Affectée à la couverture de la mobilisation, elle est placée sous le commandement du 21e corps.
La 8e division de cavalerie (de Dôle) est issue des 7e et 8e régions. Elle est commandée par le général Louis Dominique Achille Aubier, remplacé (limogeage à la suite de la bataille de Mulhouse) le par le général Olivier Mazel, puis le par le général Gendron et le par le général Albert Baratier[37]. Affectée à la couverture de la mobilisation, elle est placée pendant cette période sous le commandement du 7e corps.
Le 1er échelon de l'état-major mobilisé à Paris (au Grand Palais) part pour Neufchâteau le à 21 h. Le 2e échelon mobilisé à Dijon rejoint le 6. La prise de commandement par le général Castelnau se fait le 6[40].
La 2e armée est composée avec les 9e, 15e, 16e, 18e et 20ecorps d'armée, les 2e et 10e divisions de cavalerie, cinq groupes d'artillerie lourde et quatre escadrilles. Elle est renforcée le par le 2e groupe de divisions de réserve, par la 17e DI le 12 (retirée le 13), la 30e DI le 15 (retirée le 16), par les 64e, 18e et 74e DI du 19 au , par la 68e DI le 21 (retirée le 22), par les 18e et 29e DI le 23 (la seconde retirée le 25, la première le 27). Elle perd le 18e corps le , le 9e corps le 19 et le 15e corps le [41].
génie : compagnie de sapeurs télégraphistes no 1, détachement radio D et compagnie de pontonniers 23/2 du 23e bataillon du 7e régiment du génie (Avignon) ;
Le 9e corps d'armée (de Tours) est commandé par le général Pierre Joseph Louis Alfred Dubois (remplacé le par le général Louis Curé)[42]. Le 9e corps est transféré de la 2e à la 4e armée, mais un contre-ordre laisse en Lorraine la 18e DI et la moitié de la 17e DI. Le corps est reconstitué dans les Ardennes, composé de la division marocaine et de la « 17e division d'infanterie provisoire ».
Chef d'état-major : colonel Nourisson ;
sous-chef : lieutenant-colonel Basset ;
commandant de l'artillerie (9e brigade) : général Pellarin ;
La 17e division d'infanterie (de Châteauroux) est commandée par le général Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas, remplacé le par le général Pierre Guignabaudet[43]. La division est disloquée, la 34e brigade restant en Lorraine tandis que la 33e part dans les Ardennes pour former avec la 36e brigade (77e et 135e RI, du colonel Eon) la « 17e division d'infanterie provisoire ».
Brigades et régiments
33e brigade d'infanterie (Châteauroux), général Moussy
Le 2e groupe de divisions de réserve est commandé par le général Léon Durand (remplacé le par le général Joppé), avec comme chef d'état-major le lieutenant-colonel Paul Alexandre Coquelin de Lisle. La concentration du groupe se fait du 9 au autour de Nancy, avec son déploiement dès le sur le Grand Couronné[57].
Chef d'état-major : lieutenant-colonel Coquelin de Lisle ;
sous-chef : lieutenant-colonel de Courcy ;
commandant l'artillerie : colonel Caron.
59e DR
La 59e division de réserve (formée à Angers avec des réservistes de la 9e région) est commandée par le général Charlery de la Masselière, remplacé le par le général Kopp, puis le par le général Brasier de Thuy[58].
La 68e division de réserve (formée à Bordeaux avec des réservistes de la 18e région) est commandée par le général Émile Brun d'Aubignosc, remplacé le par le général Joseph Mordrelle[59].
La 2e division de cavalerie (de Lunéville) est issue de la 20e région ; elle est commandée par le général Antide Lescot, remplacé le par le général Jean-Marie Varin[61]. Elle est affectée à la couverture de la mobilisation sous les ordres du 20e corps.
Brigades et régiments
2e brigade de dragons (Lunéville), général Varin, puis colonel Chevillote
La 10e division de cavalerie (de Montauban) est issue des 12e, 17e et 18e régions ; elle est commandée par le général Louis Conneau, remplacé par intérim par le général Grellet à partir du , puis définitivement le par le général de Contades-Gizeux[62].
La 3e armée est composée le avec les 4e, 5e et 6ecorps d'armée, la 7e division de cavalerie, de cinq groupes d'artillerie lourde et de quatre escadrilles. Elle est renforcée le avec le 3e groupe de divisions de réserve, puis avec la 10e DI du 27 au , la 42e DI du 27 au 29, la 65e DI du 28 au 30, etc. Le GQG lui retire le 4e corps le . La place fortifiée de Verdun dépend de la 3e armée du 9 au , puis du au [66].
Éléments organiques d'armée
artillerie lourde : un groupe (trois batteries) de 155 mm CTR et un groupe (trois batteries) de 120 mm B du 2e régiment d'artillerie lourde (Versailles, Lorient et Nancy), ainsi que trois groupes (chacun à quatre batteries) de 120 mm longs du 4e régiment d'artillerie lourde ;
génie : compagnie sapeurs télégraphistes no 4 (Mont Valérien), détachement radio F et compagnie de pontonniers 24/1 du 24e bataillon du 7e régiment du génie (Avignon) ;
aéronautique : MF2, HF7, HF13, MF16 (sur Farman) et DO 22 (sur Doran).
La 9e division d'infanterie (d'Orléans) est commandée par le général Pierre Peslin, remplacé (à la suite du suicide du général le 10) le par le général Émile Martin[71].
Brigades et régiments
17e brigade d'infanterie (Auxerre), général Marquet
Le 3e groupe de divisions de réserve (GRD) est commandé par le général Paul Durand, avec le lieutenant-colonel Diébold comme chef d'état-major. Le groupe (54e, 55e et 56e DI) est concentré dans la région de Saint-Mihiel et de Verdun du 7 au , avec la mission d'occuper les Hauts-de-Meuse. Le 3e GDR forme une subdivision au sein de la 3e armée à partir du , puis forme le noyau de l'armée de Lorraine à partir du 22 (54e et 67e DR, renforcées le 23 par la 72e et le 24 par la 75e). Le GDR est renommé « groupement Paul Durand » du 23 au [77].
Chef d'état-major : lieutenant-colonel Diébold.
Un nouveau 3e groupe de divisions de réserve est constitué sur les Hauts-de-Meuse par l'ordre du , appelé aussi « groupement de Lamase » car commandé par le général Henri Beaudenom de Lamaze (remplacé le par le général Henri Berthelot), avec le lieutenant-colonel Tardy comme chef d'état-major. Composé le des 65e et 75e DR, remplacées le 27 par les 55e et 56e DR, le nouveau GDR est transféré de l'armée de Lorraine à la nouvelle 6e armée, avec retrait du front à partir du 27, transport par voie ferrée jusqu'au et déploiement autour de Roye et de Tricot. Le groupe est renommé 5e GDR le [78].
54e DR
La 54e division de réserve (constituée au Mans avec des réservistes de la 4e région) est commandée par le général Chailley[79]. La 54e DR est disloquée à partir du : la 107e brigade est rattachée au 6e corps, tandis que la 108e est rattachée à la 72e DR. L'ordre de dissolution de la 54e DR est donnée le : le groupe du 26e RAC passe à l'AD65, ceux du 31e et du 44e RAC à l'AC6[80].
La 55e division de réserve (constituée à Orléans avec des réservistes de la 5e région) est commandée par le général Louis Leguay, remplacé le par le général Buisson d'Armandy[81].
La 4e armée est composée le avec les 12e et 17ecorps d'armée, le corps colonial (CAC), la 9e division de cavalerie, un groupe d'artillerie lourde et deux escadrilles. Elle est renforcée dès le par le 2e corps, puis le 16 par le 11e corps avec les 52e et 60e DI, le 20 par le 9e corps et le par le détachement d'armée Foch (retiré le )[87].
génie : compagnie de sapeurs télégraphistes no 4 (Mont Valérien), détachement radio F et compagnie de pontonniers 24/1 du 24e bataillon du 7e régiment du génie (Avignon) ;
La 23e division d'infanterie (d'Angoulême) est commandée par le général Charles Leblond, remplacé le par le général Bapst, puis le par le général Joseph Masnou[89].
Brigades et régiments
45e brigade d'infanterie (Limoges), général Masnou
La 5e armée est composée le avec les 1er, 2e, 3e, 10e et 11ecorps d'armée, la 4e division de cavalerie, cinq groupes d'artillerie lourde et six escadrilles. Le GQG lui retire le 2e corps le , la renforçant le 11 avec les 52e et 60e DI (la seconde retirée le 15, la première le 16), puis le avec le 4e groupe de divisions de réserve. Elle perd le 11e corps le 16, et reçoit le 18e corps le [101].
génie : compagnie de sapeurs télégraphistes no 9 (Mont Valérien), détachement radio G et compagnie de pontonniers 24/2 du 24e bataillon du 7e régiment du génie (Avignon) ;
aéronautique : DO 4, DO 6 (sur Doran), C.11 (sur Caudron), N 12 (sur Nieuport), REP 15 (sur Robert Esnault-Peletrie) et V 24 (sur Voisin).
La 4e division d'infanterie (de Mézières) est commandée par le général Charles Rabier (remplacé le par le général Adolphe Guillaumat)[107]. Le 148e régiment de la division a une mission particulière : lors de la mobilisation, il doit assurer la garde des ponts sur la Meuse de Fumay à Givet, puis une fois relevé par les unités de la 52e division de réserve il s'avance en aval de Dinant pour faire la liaison avec la place de Namur.
La 20e division d'infanterie (de Saint-Servan) est commandée par le général Boë, remplacé par intérim (à la suite de la blessure du général le ) par le général Ménissier, puis le par le général Rogerie et le par le général François Anthoine[113].
Brigades et régiments
39e brigade d'infanterie (Saint-Lô), général Menissier
La 52e division de réserve (formée à Mézières avec des réservistes de la 2e région) est commandée par le général Hyacinthe Clément Justin Coquet, puis le (limogeage) par le général Jules Augustin Williams Léon Battesti, le (à la suite de la mort de Battesti le 25) par le général Charles de Pélacot et le par le général Jean-Gabriel Rouquerol[117]. La division dépend directement de la 5e armée, avec déploiement du 9 au autour de Mézières : sa mission est d'assurer la garde des ponts de la Meuse, de Mézières à Givet. Passage sous les ordres de la 4e armée le 16, puis du 11e corps le 26 ; bataille de la Meuse le 28 autour de Frénois et de Donchery, puis repli le .
La 60e division de réserve (formée à Rennes avec des réservistes de la 10e région) est commandée par le général Maurice Joppé, remplacé le par le général Géraud Réveilhac[118]. La division dépend directement de la 5e armée, avec transport du 8 au 11 jusqu'à Rethel, puis déploiement du 11 au 18 autour de Pauvres. Transfert à la 4e armée le 16, puis au 11e corps le .
La 4e division de cavalerie (de Sedan) est issue de la 6e région ; elle est commandée par le général Abonneau (remplacé le par le général de Buyer)[119]. Elle est affectée à la couverture de la mobilisation, sous les ordres du 2e corps.
Brigades et régiments
3e brigade de cuirassiers (Sainte-Menehould), général Sabry de Monpoly
En plus des cinq armées, le commandant en chef, le général Joseph Joffre, dispose de grandes unités (corps de cavalerie, groupes des divisions de réserve, groupements divers et divisions isolées) dont il dispose sur d'autres fronts (par exemple les Alpes) ou comme réserve. Au fur et à mesure des affectations de ces différentes unités, le GQG finit rapidement par demander la mise à sa disposition des dernières grandes unités dont le ministre de la Guerre s'était réservé l'emploi selon le plan de mobilisation.
Chef d'état-major : colonel Guéneau de Montbeillard ;
chef du 3e bureau : commandant Lanquetot.
Le corps de cavalerie est mis sous les ordres de la 5e armée du 15 au , puis de la 6e armée le et du gouverneur militaire de Paris du 1er au . Le , le général Sordet est remplacé par le général Bridoux[121].
Le 1er groupe de division de réserve (GDR) est commandé par le général Louis Archinard, avec comme chef d'état-major le lieutenant-colonel Henri Mordacq. Le groupe est concentré du 10 au dans la région Luxeuil, Vesoul et Montbéliard, pour servir selon le plan XVII de réserve à la 1re armée et pour surveiller la frontière entre la France et la Suisse (dans l'hypothèse d'une invasion de la Suisse par les forces allemandes). Le GDR est affecté à partir du à l'armée d'Alsace, avant que le groupe soit dissous le [125].
La 63e division de réserve (formée à Clermont-Ferrand avec des réservistes de la 13e région) est commandée par le général Gustave Lombard, remplacé le par le général Georges Jullien[127].
La 66e division de réserve (formée à Montpellier avec des réservistes de la 16e région) est commandée par le général Voirhaye, remplacé le par le général Mazel, puis le par le général Guerrier[128].
Le 4e groupe de divisions de réserve (GDR) est commandé par le général Mardochée Valabrègue, avec le lieutenant-colonel des Vallières comme chef d'état-major. Le groupe est concentré du 8 au autour de Vervins, puis est affecté à la 5e armée le 15. Le , la 51e DI est détachée du groupe ; le , la 74e brigade (de la 37e DI) est rattachée au groupe. Le groupe est dissous le (ordre du 29)[129].
La 69e division de réserve (formée à Reims avec des réservistes de la 6e région) est commandée par le général Henri Le Gros, remplacé le par le général Néraud, puis le par le général Pierre Berdoulat[132].
L'armée d'Afrique (correspondant à la 19erégion militaire) envoie dès le début d'août sur le territoire métropolitain les 37e et 38e divisions d'infanterie, créées en application du plan de mobilisation, ainsi que la division marocaine. Une nouvelle division est créée le , la 45e DI, pour être envoyée elle aussi en métropole.
Elle traverse la Méditerranée du 5 au pour arriver majoritairement à Marseille. Elle est rassemblée du 8 au 10 à Arles, puis est transportée à partir du par Chasse, Noisy, Le Bourget pour débarquer le 13 à Hirson, avant de marcher jusqu'à Auvillers-les-Forges et Rocroi (elle passe au 1er CA) le [134].
Brigades et régiments
73e brigade d'infanterie, général Blanc
régiment de marche du 2e zouaves (trois bataillons)
régiment de marche du 2e (2 btns.) et 5e (1 btn.) tirailleurs
Elle traverse la Méditerranée entre le 4 et le pour arriver à Cette. Rassemblée du 8 au 10 à Avignon, elle est transportée par train du 12 au , pour débarquer à Hirson et Chimay[136].
Elle débarque à Bordeaux du 11 au , avant d'être transportée par voie ferrée du 19 au jusqu'à Laon, Saint-Michel, Signy-le-Petit et Auvillers, et de marcher jusqu'à Tournes (elle passe alors au 9e corps)[138].
cavalerie : deux escadrons du 9e régiment de chasseurs
artillerie : une batterie du 8e groupe d'Afrique, une batterie du 9e groupe d'Afrique, deux batteries du groupe colonial du Maroc et un groupe de deux batteries du 4e groupe d'Afrique
génie : compagnie 19/2 du 2e régiment du génie.
45e DI
La 45e division d'infanterie est créée à Oran à partir des troupes de la division d'Oran, sur ordre du (sa création n'était pas prévue par le plan de mobilisation), avec constitution du 20 au . Elle est commandée par le général Antoine Drude[139]. La division traverse la Méditerranée à partir du , débarque à Cette le 26 et cantonne à Narbonne le 27 (complément en matériel et animaux). Puis l'état-major et la 89e brigade sont transportés le 29 par voie ferrée via Toulouse jusqu'à Juvisy au sud de Paris, passant le sous les ordres du gouverneur militaire de Paris. Cantonnement à Bourg-la-Reine le 31 ; arrivée de la 90e brigade le 1er septembre. Le , complétée, elle se concentre au Bourget puis fait mouvement vers la région du Mesnil-Amelot, avec affectation à la 6e armée le 5[140].
Brigades et régiments
89e brigade d'infanterie (renommée 91e car doublon avec celle de la 76e DR), général Traford
régiment de marche du 1er zouaves (2 bataillons du 1er et un du 4e RZ)
régiment de marche de tirailleurs (trois bataillons des 1er, 2e et 8e RT)
Éléments organiques divisionnaires
cavalerie : quatre escadrons de chasseurs d'Afrique (du 1er et 2e régiments, deviendront le régiment de marche de chasseurs d'Afrique)
artillerie : 5e batterie du 3e groupe, 1re du 1er groupe et 2e du 2e groupe d'Afrique
génie : compagnie 17/1 M du Maroc.
Défense mobile des places du Nord-Est
Quatre divisions de réserve sont affectées aux quatre principales places fortes de l'Est : celles de Verdun, de Toul, d'Épinal et de Belfort. Ces divisions n'y sont pas mobilisées pour servir de garnison, mais assurer la « défense mobile », c'est-à-dire les combats hors du périmètre fortifié, lors des sorties.
génie : compagnies 1/26, 3/26 et 21/26 du 26e bataillon du génie.
Armée des Alpes
L'armée des Alpes, surnommée « armée de Lyon » puis renommée « inspection du Sud-Est » le , est composée d'une partie des unités mobilisées dans les 14e et 15e régions militaires (celles de Lyon et de Marseille) pour assurer la défense du territoire en cas de guerre avec le royaume d'Italie (alliée à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie dans le cadre de la Triplice).
Le commandement est confié au général Albert d'Amade (d'où le surnom de « groupe d'Amade »), avec comme chef d'état-major le général de Vassart ; l'état-major est mobilisé à Lyon le [145], les unités autour de Chambéry, Lyon, Avignon, Antibes et Gap. L'inspection du Sud-Est est dissous le [146].
44e DI
La 44e division d'infanterie est créée à Lyon le en application du plan de mobilisation, à partir d'unités d'active des 14e et 15e régions. Elle est commandée par le général Soyer, remplacé le par le général de Vassart d'Andernay[147]. Le , la division prend le train pour Grandvillars, passant sous les ordres de l'armée d'Alsace le 15, puis de la 1re armée le 22 (incorporé au 13e corps le 26, puis au 21e me 27).
Brigades et régiments
88e brigade d'infanterie, général Plessier, puis colonel Barbot
cavalerie : 4e escadron du 4e régiment de chasseurs d'Afrique (Tunis)
A.D. 44 :
deux batteries du 6e RAC et une batterie du 53e RAC
deux batteries du 6e RAC et une du 9e RAC
deux batteries du 38e RAC et une du 57e RAC
deux batteries du 38e RAC et une du 58e RAC
génie : compagnies 14/13, 14/17 et 14/22 du 4e régiment du génie.
64e DR
La 64e division de réserve (formée à Grenoble avec des réservistes de la 14e région) est commandée par le général Hollender, remplacé le par le général Compagnon[148].
A.D. 74 : un groupe du 54e RAC et deux groupes (2+3 batteries) du 1er RA de montagne.
génie : compagnie 14/13 du 13e bataillon du génie.
75e DR
La 75e division de réserve (formée à Avignon avec des réservistes de la 15e région) est commandée par le général Henri Vimard, remplacé le par le général Buisson d'Armandy[151].
A.D. 75 : trois groupes des 19e RAC (Nîmes), 38e RAC (Nîmes) et 2e régiment d'artillerie de montagne (65 mm) (Grenoble)
génie : compagnie 15/12 du 7e régiment du génie
91e DTC
La 91e division d'infanterie territoriale (constituée à Toulouse avec les territoriaux de la 17e région) est commandée par le général Paul Lacroisade[152]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de campagne.
La défense du camp retranché de Paris est confiée au gouverneur militaire de Paris (GMP), avec sous ses ordres deux divisions de réserve et cinq divisions territoriales. Les 61e et 62e divisions de réserve et la 84e division territoriale de campagne sont chargées de la défense mobile, la 83e division territoriale de place est affectée à la défense du noyau central, la 85e DTP de la région Est, la 86e de la région Nord et la 89e de la région Sud-Ouest du camp. À partir du , le gouvernement militaire de Paris reçoit un détachement de marins, formé en brigade le et qui quitte le GMP le . Le GMP reçoit aussi en renfort la 185e brigade d'infanterie territoriale le , la 45e DI le , puis la 6e armée, le 6e groupe de divisions de réserve et le corps de cavalerie Sordet le 1er septembre, le 4e corps le 2, la 8e DI le et une brigade de spahis le 6.
Le commandement est confié au général Victor-Constant Michel, remplacé le par le général Joseph Gallieni (lui-même remplacé le par le général Michel Joseph Maunoury), avec comme chef d'état-major le général Clergerie[154]. Le , le commandement de la région Sud-Ouest est confié au général Mercier-Milon, celle de la région Est au général Vauthier et celle de la région Nord au général Coupillaud[155]. Le gouvernement militaire de Paris passe le sous les ordres du commandant en chef. À partir du , la 6e armée reçoit directement ses ordres du GQG[156].
Le , les 61e et 62e DR sont regroupées dans le 6e groupe de divisions de réserve (GDR) confié au général Ebener, avec pour chef d'état-major le lieutenant-colonel de Ménil. Affecté à la 6e armée, le 6e GDR passe sous les ordres du GMP du 1er au , avant de repasser à la 6e armée[157].
61e DR
La 61e division de réserve (constituée à Vannes avec des réservistes de la 11e région) est commandée par le général Paul Virvaire, remplacé le par le général Deprez[158]. Elle est transportée du 6 au jusqu'au Bourget[159].
La 62e division de réserve (formée à Angoulême avec des réservistes de la 12e région) est commandée par le général Marie François Caneval, remplacé le par le général Wirbel puis le par le général Paulinier et le par le général Maurice Baumgarten[160]. Elle arrive d'Angoulême entre les 5 et , débarquant à Ivry et à Gonesse[161].
Brigades et régiments
123e brigade d'infanterie, colonel d'Arodes de Peyriague
La 83e division d'infanterie territoriale (constituée à Chartres avec des territoriaux de la 4e région militaire) est commandée par le général Charles Groth, remplacé le par le général Alfred Galopin[162]. → 5-12 Rambouillet, Paris-Vaugirard[163]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de place.
Brigades et régiments
165e brigade d'infanterie territoriale, général Camille Cousin
cavalerie : deux escadrons du 1er régiment de chasseurs
A.D. 83 : un groupe du 45e régiment d'artillerie de campagne
84e DTC
La 84e division d'infanterie territoriale (constituée à Laval avec des territoriaux de la 4e région militaire) est commandée par le général Henri de Ferron, remplacé le par le général Marie Joseph Chatelain[164]. → 12-13 Massy-Palaiseau, Wissous et Choisy-le-Roi. Elle a été mobilisée comme division territoriale de campagne.
cavalerie : deux escadrons du 7e régiment de hussards
A.D. 85 : un groupe du 32e régiment d'artillerie de campagne
génie : compagnies 4/14 et 5/2T du 1er régiment.
86e DTP
La 86e division d'infanterie territoriale (constituée à Angers avec des territoriaux de la 9e région militaire) est commandée par le général Raymond Mayniel, remplacé le par le général Charles Leblond[167]. → 9 Chevaleret-Ivry → 10 Pierrefitte[168]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de place.
cavalerie : deux escadrons du 21e régiment de chasseurs à cheval
A.D. 89 : un groupe du 52e régiment d'artillerie de campagne
Places fortes
En dehors du Gouvernement militaire de Paris, les différentes fortifications entretenues le long des frontières et littoraux voient leurs garnisons de temps de paix renforcées lors de la mobilisation.
place de Calais : 5e batterie du 1er RAP et trois bataillons du 7e RIT[173]
place de Lille : désarmée, puis déclarée « ville ouverte » ;
rideau des forts de Maulde(en), de Flines et de Curgies ;
place de Maubeuge : 145e RI, 345e RI, 31e régiment d'infanterie coloniale (31e RIC), 32e RIC, 1er, 2e, 3e, 4e, 5e et 85e RIT, Fraction et 1re et 2e batteries du 1er RAP, les neuf batteries du 1er RAT[174] et les dirigeables Dupuy-de-Lôme et Mongolfier ;
forts d'arrêt de la « trouée de Charmes » avec ceux de Manonviller (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 3e batterie du 6e RAP), de Frouard (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 1re batterie du 6e RAP), de Pont-Saint-Vincent (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 7e batterie du 6e RAP), de Pagny-la-Blanche-Côte (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 11e batterie du 6e RAP), Fort d'Écrouves (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 9e batterie du 6e RAP), fort de Lucey (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie,10e batterie du 6e RAP) et de Bourlémont (Une compagnie du 168e régiment d'infanterie, 8e batterie du 6e RAP) ;
La surveillance des littoraux et de la frontière espagnole est confiée à six divisions territoriales de campagne. Dès le , les 81e, 82e, 84e et 88e divisions d'infanterie territoriale de campagne sont confiées au commandant en chef pour être déployées à partir d'Arras et de Douai (formant le « groupe de divisions territoriales », confié au général Albert d'Amade d'où le surnom de « groupe d'Amade »).
cavalerie : deux escadrons du 9e régiment de cuirassiers
A.D. 81 : deux groupes du 29e régiment d'artillerie de campagne
génie : compagnie 2/1T du 1er régiment du génie.
82e DTC
La 82e division d'infanterie territoriale (constituée à Rouen avec des territoriaux de la 3e région militaire) est commandée par le général Charles Vigy[177]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de campagne.
cavalerie : deux escadrons du 24e régiment de dragons
A.D. 87 : un groupe du 49e et un groupe du 50e régiment d'artillerie de campagne (en , les deux groupes de 75 mm sont transformés en 90 mm)
génie : compagnie 10/3T du 6e régiment du génie.
88e DTC
La 88e division d'infanterie territoriale (constituée à Nantes avec des territoriaux de la 11e région militaire) est commandée par le général Dennery, remplacé le par le général Louis Curé, puis le par le général Edgard de Trentinian et le par le général Marie Alexandre Gallet[179]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de campagne.
cavalerie : deux escadrons du 3e régiment de dragons
A.D. 88 : un groupe du 20e et un groupe du 28e régiment d'artillerie de campagne
génie : compagnie 11/3T du 6e régiment du génie.
90e DTC
La 90e division d'infanterie territoriale (constituée à Perpignan avec des territoriaux de la 16e région militaire) est commandée par le général Jules Bunoust[180]. Elle a été mobilisée comme division territoriale de campagne.
Dès le , son infanterie est envoyé en Afrique du Nord et au Maroc occidental. La division est dissoute le : l'état-major, le génie et les services servent à la constitution de la 94e division territoriale au camp de la Valbonne à partir du . La cavalerie et l'artillerie restent disponible sur leurs lieux de mobilisation[181].
cavalerie : deux escadrons du 10e régiment de hussards
A.D. 92 : deux groupes du 14e régiment d'artillerie de campagne
génie : compagnie 18/1T du 2e régiment du génie.
Territoriale
Infanterie
En marge des divisions d'infanterie territoriale, de nombreux régiments non-endivisionnés sont disponibles, notamment pour des affectations dans les places fortes.
2e section territoriale d'infirmiers militaires — 2e région.
3e section territoriale d'infirmiers militaires — 3e région.
4e section territoriale d'infirmiers militaires — 4e région.
5e section territoriale d'infirmiers militaires — 5e région.
6e section territoriale d'infirmiers militaires — 6e région.
7e section territoriale d'infirmiers militaires — 7e région.
8e section territoriale d'infirmiers militaires — 8e région.
9e section territoriale d'infirmiers militaires — 9e région.
10e section territoriale d'infirmiers militaires — 10e région.
11e section territoriale d'infirmiers militaires — 11e région.
12e section territoriale d'infirmiers militaires — 12e région.
13e section territoriale d'infirmiers militaires — 13e région.
14e section territoriale d'infirmiers militaires — 14e région.
15e section territoriale d'infirmiers militaires — 15e région.
16e section territoriale d'infirmiers militaires — 16e région.
17e section territoriale d'infirmiers militaires — 17e région.
18e section territoriale d'infirmiers militaires — 18e région.
23e section territoriale d'infirmiers militaires — 20e région.
Réorganisation en août
À la suite des premiers combats de la bataille des Frontières, le corps de bataille français est progressivement réorganisé pour s'adapter à l'avance allemande dans le Nord de la France (la Grande Retraite), avec le transfert d'importants renforts sur l'aile gauche.
Armée d'Alsace
L'armée d'Alsace est constituée par l'ordre du en retirant de la 1re armée le le 7e corps et le 1er GDR, puis en la renforçant progressivement avec la 57e DI le 13, la 44e DI le 15, la 63e DI le 18 et la 66e DI le 19. Le commandement est confié par l'ordre du au général Paul Pau, avec à partir du 13 le lieutenant-colonel Edmond Buat comme chef d'état-major. Leur mission est de relancer l'offensive en Haute-Alsace à partir de la trouée de Belfort.
L'armée est dissoute le (ordre du ), contribuant à la constitution du groupement des Vosges et de la 6e armée[183], tandis que Pau repart définitivement à la retraite.
Corps de cavalerie Conneau
Le corps de cavalerie est créé le , regroupant sous les ordres du général Louis Conneau les divisions de cavalerie déployées sur le plateau lorrain, d'abord les 6e et 10e DC le 15, auxquelles se rajoute la 2e DC le 16, le tout affecté à la 2e armée, avec transfert à la 1re armée le 19. Le , le corps est ré-affecté à la 2e armée avec seulement les 10e et 2e DC.
Le , la 10e DC et l'état-major du corps partent par voie ferrée jusque dans la région d'Épernay, formant avec la 8e DC le 1er septembre puis la 4e DC le 3 un nouveau corps de cavalerie affecté à la 5e armée pour assurer la liaison avec l'armée britannique. Le , le général Conneau prend le commandement du nouveau 1er corps de cavalerie[184].
Groupe d'Amade
Le « groupe de divisions territoriales » est créé le à la suite de la mise à disposition du GQG de divisions territoriales, précédemment destinées à la surveillance des côtes. Le commandement est confié au général Albert d'Amade (remplacé le par le général Joseph Brugère), avec le général de Vessart d'Andernay comme chef d'état-major (remplacé le par le lieutenant-colonel Morier).
Les unités affectées sont le les 81e, 82e et 84e DTC, auxquelles se rajoute la 88e DTC le , avec comme mission d'occuper l'intervalle entre Dunkerque et Maubeuge ; le repli sur Amiens puis Rouen se fait du au [185].
Armée de Lorraine
Une « subdivision de la 3e armée » est constituée dans la Woëvre le (ordre du 16), composée du 3e groupe de divisions de réserve (67e et 72e DR) ainsi que des places de Toul et de Verdun. Le commandement est confié le au général Paul Durand, épaulé par le lieutenant-colonel Diébold comme chef d'état-major (les chefs de l'ancien 3e GDR), remplacés dès le respectivement par le général Michel Joseph Maunoury et le colonel Amédée Henri Guillemin.
L'armée de Lorraine est dissoute le , servant à la constitution de la 6e armée[186].
Corps de cavalerie Abonneau
Ce corps de cavalerie provisoire est créé le par regroupement des 4e et 9e DC, le tout affecté à la 4e armée. Le corps est dissous le , à la suite de la bataille des Ardennes[187].
3e GDR bis, puis 5e GDR
Le 3e groupe de divisions de réserve bis, appelé aussi « groupement de Lamaze », est formé le (ordre du 25), sous le commandement du général Henri Beaudenom de Lamaze, avec pour chef d'état-major le lieutenant-colonel Tardy. Il est composé le des 65e et 75e DI et affecté à l'armée de Lorraine, puis des 55e et 56e DI le 27, passant ensuite sous les ordres de la 6e armée, renforcée le par la division de cavalerie provisoire Cornulier-Lucinière[78].
Renommé le « 5e groupe de divisions de réserve », il passe sous le commandement du général Henri Berthelot le .
6e armée
La 6e armée est créée par l'ordre du , à partir de l'état-major de l'armée de Lorraine (armée dissoute le 27), du 7e corps, du 3e GDR bis et du 6e GDR (groupe de divisions de réserve). Toutes ces unités sont envoyées autour de Péronne, Amiens et Montdidier, sous le commandement du général Michel Joseph Maunoury avec comme chef d'état-major le colonel Amédée Henri Guillemin (remplacé le par le colonel Brécard)[188].
Le , le 6e GDR est transféré ; le 5 c'est au tour du 3e GDR bis. Le 3, l'armée reçoit la 45e DI en renfort ; le 5, le 5e GDR ; le 7, le 4e corps et la 8e DI ; le 8, la 62e DR ; le 9, la 37e DI[189].
6e GDR
Le 6e groupe de divisions de réserve est formé le (ordre du 27) avec les 61e et 62e DI. Le commandement est confié au général Ebener, avec pour chef d'état-major le lieutenant-colonel de Ménil.
9e armée
Le « détachement d'armée Foch » (DA Foch) est constitué le autour de Saint-Erne et de Guignicourt, avec les 9e et 11e corps ainsi que les 42e DI et 52e DR, le tout commandé par le général Ferdinand Foch avec comme chef d'état-major le colonel Maxime Weygand. Il a pour mission, sous les ordres de la 4e armée, d'assurer la liaison avec la 5e armée. Le , le détachement prend le nom de 9e armée.
Le 30, le détachement est renforcé par la 22e DI, puis le 31 elle perd les 52e DR et 22e DI. Il est renforcé par la 18e DI du 3 au , puis par le corps de cavalerie de l'Espée du 10 au 12[190].
↑Paul Pau était jusqu'au début de 1914 désigné pour prendre le commandement de la 2e armée, mais, atteint par la limite d'âge, il est remplacé par Édouard de Castelnau[11].
↑Joseph Gallieni était désigné pour prendre le commandement de la 5e armée, mais atteint par la limite d'âge le 24 avril 1914 il est remplacé par Charles Lanrezac[12].
AFGG, vol. 1, t. 1 : Les préliminaires, La bataille des frontières, , 602 p. (lire en ligne).
AFGG, vol. 1, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : grands quartiers généraux, groupe d'armées, armées, corps d'armée, , 966 p. (lire en ligne).
AFGG, vol. 2, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, , 1092 p. (lire en ligne).
Joseph Joffre, Mémoires du Maréchal Joffre (1910-1917), Paris, éd. de l'Officine, (1re éd. 1932), 385 p., 2 volumes (ISBN978-2-35551-010-6)
Henri Ortholan (photogr. Jean-Pierre Verney), L'armée française de l'été 1914, Paris, B. Giovanangeli et ministère de la défense, , 159 p. (ISBN2-909034-48-8).
Jean-Claude Laparra, La machine à vaincre, de l'espoir à la désillusion : histoire de l'armée allemande, 1914-1918, Saint-Cloud, 14-18 éditions, , 323 p. (ISBN2-9519539-8-4).