Républicain dévoué, très engagé au sein des réseaux francs-maçons, associé avec le général André (Affaire des fiches), il est commandant de la garde militaire de la Chambre des députés, puis directeur de l’Infanterie au ministère de la Guerre du au [2].
Après les échecs sanglants subis par l'armée française au début de 1915, une enquête est menée par le général Dubail, commandant le groupe d'armées de l'Est. La responsabilité de Sarrail est évidente et démontrée[3]. Sarrail est limogé le .
Malgré son incompétence (ses soldats l'appelaient le boucher) et fort de ses connexions politiques avec les socialistes, il reçoit dès le un nouveau commandement, celui du corps expéditionnaire d'Orient en remplacement du général Gouraud gravement blessé . Il le commande lors de l'offensive de Vardar en , commence alors la constitution du camp de Salonique, menée en commun avec les alliés britanniques. Il devient commandant en chef des armées alliées d’Orient (CAA) le [4].
L'ambiance diplomatique est tendue avec une Grèce qui ne veut prendre parti, le roi Constantin essayant de garder une ligne de neutralité difficile. Il faut aussi accueillir et équiper l'armée serbe à la française, qui après le Golgotha albanais est reconstituée à Salonique.
Les Alliés ayant des troupes britanniques, françaises, italiennes, russes, serbes et des volontaires grecs (partisans d'Elefthérios Venizélos), il lance l'offensive de Monastir en , qui permet de reprendre pied sur le sol de l'allié serbe.
Il joue un rôle déterminant en déposant le roi Constantin Ier de Grèce en 1917. Il est limogé et remplacé par le général Adolphe Guillaumat le de la même année à cause de ses erreurs militaires.
Il participe à la cabale politique contre le général Joffre qui entraine sa chute en décembre 1917. Officier général controversé et à la compétence limitée, il passe au cadre de réserve le pour le restant de la guerre.
Ami du vénérable maître de la Grande Loge de France[5], sa désignation, dont se félicite le Grand Orient de France auprès des loges locales[6] est un signal important pour l'essor de la franc-maçonnerie en Syrie. Néanmoins, ce laïc militant débute mal avec les chrétiens du Liban, pourtant francophiles. L'opposition venait surtout des Druzes, exaspérés par les méthodes du général Sarrail, un jacobin laïciste et intransigeant qui pratiquait une administration directe sans discernement ou égard envers les élites et les coutumes locales.
Il est limogé à cause de sa manière violente de redresser la situation lors de la révolte des Druzes. Il est reconnu responsable de la mort de 10 000 Syriens, surtout des civils, et de 2 500 à 6 000 soldats français.
↑Thierry Millet (paragraphe 13), « La Franc-maçonnerie en Syrie sous l’administration française (1920-1946). Attraits et rejets du modèle français », Cahiers de la Méditerranée, no 72, , p. 377–402 (ISSN0395-9317, lire en ligne, consulté le ).
↑Charles Pichon, « Ceux qui ont nommé le général Sarrail », L'écho de Paris, , p. 1 (lire en ligne).
Paul Sarrail, Mon commandement en Orient, 1916–1918, Paris, Ernest Flammarion Éditeur, .
Paul Sarrail (préf. Rémy Porte), Mon commandement en Orient, SOTECA, coll. « Mémoires », , 500 p. (ISBN978-2-916385-76-1).
(en) Jan Karl Tanenbaum, General Maurice Sarrail 1856-1929 : The French Army and Left-Wing Politics, Chapel Hill, University of North Carolina Press, , 300 p. (ISBN0-8078-1222-6, LCCN73017109).
Paul Coblentz, Le silence de Sarrail, Paris, Louis Querelle, , 311 p. (BNF31954522).
Général Cordonnier, Ai-je trahi Sarrail ?at Gallica, 1930