La frontière suit ensuite une direction générale vers le sud, jusqu'à la mer Méditerranée, qu'elle atteint entre Menton en France et Vintimille en Italie. Cette frontière suit en grande partie la ligne de partage des eaux entre versants français (notamment le bassin du Rhône) et italiens (notamment le bassin du Pô). Cependant, en quelques endroits, ce principe n'est pas respecté, généralement en faveur de la France qui déborde ainsi dans la région géographique d'Italie :
selon la France, les dômes de glace formant les sommets du mont Blanc et du dôme du Goûter ainsi que le col du Géant sont situés en intégralité en France, la frontière étant positionnée à la limite des rochers en contrebas sur le versant italien ; cette situation est contestée par l'Italie ;
la moitié amont de la vallée Étroite, y compris une partie des versants orientaux de la pointe des Quatre Sœurs et des rochers de la Sueur, se trouve en France ;
une petite langue de terre bornée située sur la crête de Rossignol sous la cime de Saurel se trouve en France ;
quelques arpents sur la crête du Souré et le col de Chabaud sous la cime de Fournier se trouvent en Italie ou en France en raison du tracé rectiligne de la frontière dans ce secteur ;
La frontière maritime en mer Méditerranée est plus complexe du fait de la présence de la Corse dans la mer de Ligurie dont le littoral est italien. Une frontière sépare donc la Corse avec la péninsule italienne au travers du canal de Corse mais aussi la Sardaigne au travers des bouches de Bonifacio. Un accord ratifié par la France en définit les zones de souveraineté[2] ; l'accord n'a pas été ratifié par le Parlement italien.
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Passages
Passages routiers
La frontière franco-italienne est montagneuse. Les points de passage routier entre les deux pays sont rassemblés dans cette liste exhaustive (les routes sont listées du nord au sud) :
Certains de ces cols sont fermés à la circulation durant l'hiver, chaque année ; c'est par exemple le cas du col du Mont-Cenis[7], du col de l’Échelle ou du col Agnel[8].
Liaisons ferroviaires
Du fait du caractère montagneux de la frontière franco-italienne, il n'existe que trois liaisons ferroviaires internationales : Modane - Bardonnèche, Coni - Vintimille par Tende et Marseille - Vintimille. Le tableau ci-dessous liste tous les passages ferroviaires entre les deux pays, du nord au sud.
La frontière entre les deux pays remonte à celle séparant le royaume de Sardaigne et la France pendant le XIXe siècle. En 1860, le traité de Turin rattache la Savoie et le comté de Nice à la France ; la précision de la frontière entre l'Empire français et le royaume de Sardaigne est effectuée l'année suivante.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'Italie revendique et administre une zone d'occupation à la date de l’armistice du 24 juin 1940 (armistice franco-italien signé à la villa Incisa près de Rome), puis étendue à partir du 11 novembre 1942. Les Allemands occupent la zone italienne à partir de 1943, et le territoire est finalement libéré par la France entre 1944 et la fin avril 1945.
La frontière est modifiée au traité de Paris en 1947, lorsque la France annexe notamment Tende et La Brigue. Cette annexion est approuvée par référendum local à une large majorité.
Depuis 1947, des solutions variées ont été apportées à quelques points qui restaient en litige[10] :
dans trois secteurs litigieux, l'abornement a été effectué avec retard, à la suite d'un accord informel entre les deux États concernés :
en 1962 ont ainsi été abornés le secteur du Clos des Morts, au nord-est du mont Chaberton, et les abords immédiats d'Olivetta San Michele ;
en 1989 seulement a été aborné le secteur des lacs de Colle Longue, qui font partie aujourd'hui de la commune française d'Isola bien qu'ils se situent sur le versant oriental de la chaîne alpine ;
dans le secteur du Mont-Cenis, un litige concernant une surface très réduite (un chemin et deux alpages) est réglé par un échange de lettres datées du 28 avril 1964, qui ne prétend être qu'« interprétatif » du traité de Paris ;
enfin à Clavières, on procède à une rectification de frontière en bonne et due forme, par échange de lettres datées du 28 septembre 1967, mais dont les formalités d'entrée en vigueur sont différées jusqu'en 1973 (l'abornement étant effectué en 1975)[11],[12].
Modifications des frontières avec Nice et la Savoie qui sont annexés par la France en 1860.
Frontière au niveau du comté de Nice : ligne brune : frontière des Alpes-Maritimes actuelle ; en brun, territoire annexé en 1860 ; en jaune, territoire annexé en 1945.
Évolution de la frontière entre la France et l'Italie de 1859 à 1947
Du point de vue de la diplomatie italienne, au début du XXIe siècle un point restait à régler concernant le tracé de la frontière au sommet du mont Blanc[13].
↑« Info Route 05 », sur inforoute.hautes-alpes.fr (consulté le )
↑Au niveau du portail nord du tunnel, plus haut que le portail sud
↑Sauf notes plus précises, les informations concernant les modifications postérieures à 1947 sont issues de Luc Thévenon, « Bornages et bornes, Le cas de Colle Longue, commune d'Isola, espace contesté (1947-1989) », dans Histoires d'une frontière mentionné en bibliographie, p. 155-156 principalement.
↑Voir notamment un « rapport » de la direction générale pour l'Europe au ministère des affaires étrangères italiennes décrivant son programme d'action pour 2001, p. 5.
Bibliographie
Histoires d'une frontière - 150e anniversaire de l'annexion du Comté de Nice à la France, Actes du Colloque de Puget-Théniers 9-11 octobre 2009 coédition Roudoule, écomusée en terre gavotte - Amont, Association Montagne et Patrimoine - ADTRB, (ISBN2-9520869-7-4)
Christophe Gauchon, Des réalisations méconnues : les plus anciens tunnels des Alpes., In: Frontières, Actes du 125e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « L’Europe », Lille, 2000. Paris : éditions du CTHS, 2002. pp. 267-282. (Actes du Congrès national des sociétés savantes, 125) [lire en ligne].