La commune de Névache est sur la frontière italienne. Elle est traversée par le 45e parallèle nord, et de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (environ 5 000 km).
Voies de communications et transports
Voies routières
Depuis le bas de la vallée de la Clarée et Briançon, par la D994G[1].
par la D1T, qui passe le col de l’Échelle depuis l’Italie, accessible en été.
Névache est la plus haute commune de la vallée de la Clarée. Son chef-lieu, le hameau de Ville-Haute, se situe à 1 594 m d'altitude.
Le territoire de la commune de Névache est composée de la Haute Vallée de la Clarée et de la Vallée Étroite. Cette dernière est depuis des temps immémoriaux l'une des montagnes de la communauté, puis commune de Mélezet qui a été fusionnée le avec la commune de « Les Arnauds », puis le avec celle de Bardonnèche[2].
La vallée de la Clarée et la vallée Étroite communiquent par plusieurs cols, mais un seul, le col de l’Échelle, peut être franchi, de manière saisonnière, par les automobiles de tourisme.
torrents de Brune, de Roubion, des Âcles, le Riou Blanc, de la Cula, du Creuzet,
ruisseaux du Chardonnet, de la Raoute, de Buffère, de Cristol, des Béraudes, des Sagnes Froides, du Moutet, de Saint-Jacques, de la Recare, du Lac Laramon, de Rif Tord, du Raisin, de Guillet, de Gardiole, de Biaune, de l'Oule, de Vallée Etroite
ravins du Longet, du Lau, du Riou Sec, de Saume Longue, des Quartiers, du Châtelard, du Content, de l'Opon.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Annavasca en 739; Nevasca en 1118; Nevachia en 1232; Nevasia en 1334[5],[6].
La première forme connue pour désigner Névache, figure dans le testament du Patrice Abbon qui cède, en 739, avec de nombreuses autres propriétés, Annevasca Valle, à l'abbaye de la Novalaise[7].
Le Nevacha haut-alpin s'est francisé en Névache.
Les toponymistes analysent ce nom sur la base d’un radical Annav- et d'un suffixe -asca[5],[6]. Ils considèrent que le suffixe -asca est d'origine ligure[5] ou plus généralement préceltique[6]. Il a donné des noms de lieux qui se terminent en -acha (-ache) dans les Alpes, en -asque (occitan -asca, -asco) en Provence et -asca en Corse, ainsi qu'en Italie. Ils expliquent le premier élément par un anthroponyme, c'est-à-dire un nom de personne gaulois Annavo- (selon la suggestion de Dottin)[5] ou roman Annavus[6], ce qui revient au même.
Histoire
Préhistoire, antiquité et haut Moyen Âge
Présence de plusieurs pierres à cupules (tavola a coppelle en italien) dans le secteur de Lacou.
La paroisse de Névache est la structure sociale dont l’existence est la plus anciennement documentée grâce aux documents que conservait la prévôté de Saint Laurent d'Oulx qui prélevait la dîme.
Le dans le testament qu'il dicte à La Perrière, le dauphin Guigues VIII ordonne à ses exécuteurs testamentaires de faire reconstruire l'église de Névache[8],[9].
La co-seigneurie de Névache
Névache semble avoir fait partie, dès leur prise de possession du Briançonnais, des fiefs que les dauphins de Viennois tenaient de l'empereur germanique au travers du royaume d'Arles. Ils s'en servent de monnaie d'échange afin de pouvoir participer à la coseigneurie que les descendants de Witbald de Bardonnèche avaient créée, dans cette communauté et dans celles de Beaulard et de Rochemolles, probablement à la faveur des troubles de la succession de Bourgogne, à la fin du Xe siècle, et qui échappait à la suzeraineté des princes de Briançonnais, soit qu'elle était considérée comme un alleu, soit qu'on la tienne vassale immédiate du royaume d'Arles[Note 1].
Certains historiens ou érudits ont conjoncturé que Névache faisait partie, de la seigneurie de la famille de Bardonnèche. Les documents qui énoncent les propriétés que le Dauphin transfère au fils du roi de France, en 1343, distinguent le « fief de Bardonesche » et le « fief de Navasche »[10].
Le , le dauphin Jean Ier remet à son fidèle et familier Boniface de Bardonnèche, et à ses successeurs, en augmentation du fief de Bardonnèche et sous réserve d'hommage, la juridiction sur les biens et les personnes nobles et non nobles, de la paroisse de Névache[12],[Note 2].
Le , Anne de Bourgogne, comtesse de Vienne et d'Albon, dame de La Tour du Pin, qui a succédé à son frère, le dauphin Jean Ier, confirme à Boniface de Bardonnèche, l'inféodation qui lui avait été concédée de la juridiction sur la paroisse de Névache[12].
Le , à Saint-Bonnet-en-Champsaur, le dauphin Jean II de la Tour du Pin confirme à Hugonnet de Bardonnèche, fils de Boniface, l'inféodation de la juridiction sur Névache que son oncle avait concédé à Boniface de Bardonnèche et à ses descendants[12].
Le , Hugues de Bardonnèche, Aymon Galvain, Boniface et Mathieu de Navaysse, coseigneurs de Névache, cèdent au dauphin Guigues VIII les vassaux, les redevances, les droits de justice et tous les biens qu'ils possèdent à Névache[13].
La communauté de Névache
Le , le dauphin Guigues VII de Viennois renonce, en faveur des habitants de la paroisse de Névache, contre 30 Livres viennoises et 30 Sols viennois pour le salaire du mistral[Note 3], payables le jour de la Saint-Michel[Note 4], à son droit de lever sur eux des tailles. Les habitants de la paroisse se voient reconnaître par la même occasion le droit de s'assembler, hors même de la présence du châtelain afin de répartir entre eux cette dette, mais doivent s'adresser au châtelain pour contraindre les réfractaires et les mauvais payeurs. Cette concession qui tend, au fil du temps, à se généraliser en Briançonnais et dans plusieurs régions du Dauphiné, est la plus ancienne connue dans la seigneurie briançonnaise. Elle constitue l'acte fondateur du régime municipal de Névache, encore que les habitants de la paroisse de Plampinet sont exclus de ses bénéfices[14].
En 1328, les habitants de la vallée de Névache, avec ceux de Césane et d'Exilles, encouragés par Obert Auruce, se soulèvent contre le pouvoir du dauphin. Une révolte a lieu la même année à Bardonnèche contre ceux des coseigneurs.
En 1332, le dauphin Guigues VIII passe un accord avec les habitants de Névache par lequel ceux-ci s'interdisent tout forme d'intelligence avec le comte de Savoie[15].
En 1343, la communauté de Névache rentre, pour la seule paroisse de Plampinet, dans le système d'accords complexes qui régissent les Escartons du Briançonnais. La paroisse de Névache comme celles de Bardonnèche, de Rochemolles et de Beaulard dispose de sa propre charte, et profite de l'ambiguïté de sa situation pour conserver un semblant d'autonomie en certaines matières.
Le , la communauté de Névache achète à Hugonnet de Bardonnèche, pour la somme de 300 florins, un alleu qu'il possède sur son territoire[16].
La tradition orale veut que le sommet du rocher nommé « la Taroche » soit le site où un premier château fut construit. Il n'existe à vrai dire aucune preuve de son existence. L'hypothèse de sa destruction « par les Sarrasins » est tout aussi fantaisiste.
Le second château
Le projet d'inféodation du Dauphiné à l'église romaine, transmis par le dauphin Humbert II de Viennois au pape Benoit XII, fait état d'un « castrum de Navaycha »[19],[Note 6], mais aucun document, contrairement aux autres châteaux delfinaux du Briançonnais, n'en mentionne le châtelain ou une quelconque réparation des défenses. il est probable que ce château ou une fortification du hameau de Ville-Haute, n'a jamais existé. La tradition historiographique locale voit néanmoins, dans la base du clocher de l'église actuelle, les vestiges de la tour de ce bâtiment[20],[Note 7].
Le troisième château
C'était une construction qui matérialisait le pouvoir de juridiction que détenaient encore certains des seigneurs, qui était située au lieu-dit « Le Château » 45° 01′ 11″ N, 6° 36′ 34″ E. Son emplacement exact est inconnu. En 1773, la Communauté de Névache l'achète à Antoine des Ambrois et le revend, le à Laurent Rochas qui y installera une fabrique de cotonnades.
Le plus grand événement du XVIe siècle à Névache réside certainement dans la reconstruction et l'embellissement des églises de Névache et de Plampinet.
À la fin des années 1920, la Commission Royale du Grand Paradis décide, avec le concours financier du gouvernement italien, de procéder à une expérimentation de l'acclimatation du renne dans les Alpes et choisit la Vallée Étroite pour accueillir les animaux qu'elle acquiert en Norvège. Deux mâles âgés de quatre ans et cinq femelles, âgées de deux ans, semi-domestiques, arrivent à Bardonnèche le . Ils sont dans un premier temps parqués dans un enclos près de la gare, mais les mâles prennent l'habitude de s'en échapper afin d'aller pâturer où bon leur semble. L'un d'eux finit par vivre en liberté. Ils sont finalement tous mis en liberté aux abords du Lac Vert. Quelques incidents font craindre à leurs propriétaires de la Commission qu'ils ne passent la frontière française, et celle-ci décide de les installer dans le Grand Paradis[21].
Le territoire de la commune s’est agrandi de la Vallée Étroite (auparavant italienne) en 1947, à la suite des rectifications de frontière après la Seconde Guerre mondiale. Cet ajout constitue une exception à la règle faisant passer les frontières aux lignes de partage des eaux.
Pendant les années 1970, la route du Col de l'Échelle, qui n'a fait que peu de travaux de drainage, sur le versant Bardonnèche se révèle instable. Tandis que les autorités italiennes la défendent et provisionnent des budgets pour la stabiliser, les autorités françaises se retranchent derrière des projets comme celui de la société Sovocal qui défend la création d'une autoroute Bardonnèche-Fos-sur-Mer. En 1975, le préfet des Hautes-Alpes interdit la route à tout trafic[22].
Ce projet rencontre l'opposition des défenseurs de l'environnement aussi bien français qu'italiens, aux premiers rangs desquels figurent l'« Association des habitants de Val-des-Prés », présidée par Émilie Carles, et l'« Association Les amis de la Névachie », présidée par Wladimir Rabinovitch[23], du maire de Bardonnèche et de celui de Jean-Louis Tane, maire de Névache, qui lance un concours d'aménagement de la vallée de Névache et de la vallée Étroite dans lequel les propositions d'aménagement ferroviaire à voix étroite sont majoritaires[Note 8]. Le mouvement d’opposition gagne progressivement en popularité.
Le talent d'oratrice, l'énergie, la passion d'Émilie Carles et la publication, en 1978, de son livre de souvenirs Une soupe aux herbes sauvages médiatisent fortement le sujet[Note 9]. Le public de l'extérieur et celui du village de Val-des-Prés font une lecture totalement différente du livre qui entraîne, localement, une réaction de rejet qui finit par s'estomper avec le temps[23],[Note 10],[Note 11].
Le projet autoroutier est vite abandonné. Dès 1978, la municipalité de Bardonnèche renonce à tout aménagement en relation avec un quelconque projet de tunnel et obtient une réouverture du parcours, pendant la saison estivale au seul trafic touristique. La réussite de cette mobilisation est attribuée à la personnalité charismatique d’Émilie Carles, mais elle a été acquise dans un contexte complexe. D'une part, la doctrine de la politique d'aménagement du territoire est en train de changer, dont témoigne le « discours de Vallouise », prononcé par « Valéry Giscard d’Estaing » en 1977, met fin aux « Plans Neige » qui avaient été mis en œuvre depuis 1964 afin de développer le tourisme de masse dans les zones montagneuses[25]. Le succès de la mobilisation aurait été sans doute plus difficile sans l'existence concomitante de transformations économiques et sociales notamment : l'installation, dans le cadre du mouvement de « retour à la terre », de nouveaux ménages porteurs d'une conscience « écologiste » et héritiers de traditions de lutte sociales qui étaient traditionnellement marginales en Briançonnais[26].
En 1987, Pierre Bernard-Reymond, alors député des Hautes-Alpes, remet sur le tapis la question d'une percée autoroutière sous le Col du Montgenèvre dont le principal argument est la nécessité d'une liaison performante entre Marseille et Turin. Un arrêté préfectoral du , crée le Syndicat mixte d'ÉTUde pour le tunnel du MONTgenèvre (SÉTUMONT) dont les membres sont la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les chambres régionales de commerce et d'industrie, le département des Hautes-Alpes, les Chambres de commerce et d'industrie des Hautes-Alpes et de Marseille-Provence, ainsi que les communes de Gap, Manosque, Marseille, Montgenèvre, Névache et Val des Prés. Trois projets de tunnels routiers sont mis à l'étude : le tunnel du Montgenèvre, le tunnel sous l'Échelle, et une variante de ce dernier : « Plampinet-Beaulard » qui évite la ville de Bardonnèche. En novembre 1991, le rapport Legrand préconise la solution du tunnel routier sous l'Échelle qui serait techniquement et financièrement la plus facile à réaliser » [27],[Note 12].
En juillet 1992, Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, signe le décret de classement de l'intégralité de la vallée de la Clarée.
Jusqu'en 1698, la communauté de Névache élisait le un consul unique dont l'entrée en fonction était immédiate. Le , l'assemblée de la communauté décide que l'élection du consul de l'année suivante aura lieu désormais le , fête de Saint Barthélémy, mais que sa prise de fonction continuera à avoir lieu le .
Jusqu'en 1636, la communauté de Névache élit le un consul unique dont l'entrée en fonction était immédiate.
Le , l'assemblée de la communauté décide que l'élection du consul de l'année suivante aura lieu désormais le , fête de Saint Barthélémy, mais que sa prise de fonction continuera à avoir lieu le .
Le , l'assemblée décide que l'élection aura désormais lieu le dimanche qui suit la Saint Barthélémy, et qu'il y aura désormais deux consuls : un qui aura en charge Ville d'Amont et Plampinet, et un qui aura en charge Ville d'Aval, le Cros, Sallé et Robion.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 6,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 796 mm, avec 7,8 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[30]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 5,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 804,5 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 32,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −27,3 °C, atteinte le [Note 13],[32],[33].
Statistiques 1991-2020 et records NEVACHE-EDF-03 (05) - alt : 1603m, lat : 45°01'06"N, lon : 6°37'20"E Records établis sur la période du 01-01-1961 au 04-01-2024
Au , Névache est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[36].
Elle est située hors unité urbaine[37]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Briançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 14],[37]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[38],[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[45].
En 2021, la commune comptait 359 habitants[Note 15], en évolution de −0,55 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
On lie traditionnellement son existence à la présence d'un établissement des antonins au XVe siècle et au XVIe siècle à Névache. Cette structure a pu prendre des formes différentes dans le temps, mais son histoire n'a jamais été étudiée en détail.
En 1541, elle est qualifiée de « commanderie » : le , Romanet Odon, commandeur des antonins de Gap, confère à Jean de la Serve, la commanderie de Névache dont Jean Gottafrey, brassier du monastère vient de résigner la charge[57].
Chapelle paroissiale du hameau de Ville Haute, elle est utilisée comme église d'hiver, car il est possible de la chauffer, contrairement à l'église voisine, trop grande et qui n'a jamais été équipée de dispositifs qui permettraient de le faire.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste à Ville Basse. Chapelle paroissiale du hameau de Ville-Basse, elle est principalement utilisée à l'occasion de la fête de ce saint.
Chapelle Saint-Hippolyte à Roubion[58]. Chapelle paroissiale du hameau de Roubion, elle possédait une statue équestre de saint Hippolyte que la paroisse conduisait « en procession faire boire son cheval à la rivière » lors de la fête de ce saint (13 août).
On ne sait pas à quelle époque remonte sa construction initiale. Les archives de la paroisse de Mélezet font état de dons qui lui sont affectés en 1648.
En 1694, elle est en ruine. Girolamo André, le curé de Mélezet dépense alors la somme de 90 livres qu'il tire des aumônes faites en faveur de la chapelle, pour la faire rebâtir. Trente trois mules sont nécessaires pour porter les matériaux et les paroissiens fournissent gratuitement la main d'œuvre pour sa reconstruction. Il s'agit alors d'une construction en bois[62].
Le , on bénit sa cloche offerte par monsieur Buisson et de madame Arnaud de Briançon[63].
En 1860, les paroissiens de Mélezet, pendant une épidémie de fièvre typhoïde, font le vœu solennel de se rendre chaque année, le 16 juillet, en pèlerinage à la chapelle. Le pèlerinage commence par le parcours des quatorze stations du Chemin de Croix construit le long du chemin qui conduit à la chapelle.
En 1894, Don Massimino Vallory, curé de Mélezet, et Delfino Grand, le maire de Melezet deviennent les promoteurs de l'idée de reconstruire la chapelle avec des matériaux plus solides. Une souscription est ouverte qui collecte 440 lires. Les travaux de construction de l'assise et du mur de soutènement de la chapelle débutent en 1896. La construction du bâtiment commence le 26 juillet 1897, et la chapelle est inaugurée le 13 septembre 1897 dans de mauvaises conditions climatiques.
En 1957, Don François Massé, curé de Mélezet, aidé par une vingtaine de volontaires procéde à des travaux de restauration et à la reconstruction de la partie avant de la chapelle. Le propriétaire de cette chapelle est la commune de Bardonnèche.
Elle est construite en 1744 par la famille Faure, dite « de La Place », de Ville-Haute, parce que sa maison, voisine de l'église a été épargnée par l'incendie du . En 1930, elle est la propriété de Marie Faure[64], veuve de Pierre Pons, mère d'Émile Pons et grand-mère de Maurice Pons[65]. Elle est aujourd'hui la propriété des descendants d'Émile Pons.
Cette chapelle qui fait figure de chapelle paroissiale du hameau de Sallé, est une chapelle privée. Elle a été fondée par Marcellin Rolland, et elle est dotée dès 1673, d'une cloche dont Antoine et Jean Pascal sont les principaux donateurs. Leur contribution a été complétée par une souscription des habitants du hameau[67].
Construite par Ambroise Maritan qui est aussi le créateur de la cuve baptismale de l'église Saint-Marcellin-et-Saint-Pelage et qui possédait un chalet proche de la chapelle, en 1617[69], elle est l'emblème visuel de la haute vallée de la Clarée et appartient aux descendants d'Ambroise Maritan.
Son architecture est plus raffinée et plus somptueuse que celle des autres chapelles de hameaux d'alpage, car elle possède une nef et un chœur. Une grille de bois sépare sa nef de son parvis et une barrière, aussi en bois, sépare son chœur de sa nef.
Son autel était décoré d'un triptyque composé d'une statue dorée de la Vierge à l'Enfant placée dans une niche, surmontée d'une représentation de Dieu le Père et de deux volets peints représentant saint Marcellin et saint Pelage[70]. Sa face extérieure, malheureusement très dégradée représente l'Annonciation[71],[Note 16].
Elle est aussi l'une des rares chapelles de hameaux d'alpage, que son constructeur ou ses propriétaires, ont dotée d'un clocheton. La cloche que celui-ci accueille, a été bénie en 1953 par l'abbé Romagne et le père Magand[72].
Chapelle disparue dont il ne reste que les marques de l'emplacement au croisement du torrent du Creuzet et de l'ancienne route de Névache à Plampinet au lieudit les Aras. Son nom s'entend différemment en français et en patois dans lequel elle signifie « Notre Dame de la Route » qui est plus logique étant donné sa localisation.
Notre-Dame des Combes. Voulu par Mlle Thérèse Balcet, construit au lieudit le « Pied des Combes » près du chemin qui conduit à la Montagne des Thures (GR 5) et du torrent de Roubion, il fut bénit par le père Louis Romagne, curé de Névache, le [75].
Saint-Roch à Plampinet. Construit en face de l'ancienne caserne du « Poste de Plampinet », aujourd'hui l'auberge « La Cleyda ».
Petite bâtisse allongée, au toit à deux pans, en bordure du village, elle comporte deux pièces de même taille qui abritaient respectivement, à l'est une forge et à l'ouest les pompes à incendie. La forge a été construite après l'incendie du hameau en 1892. Elle était équipée d'un four de forge au soufflet en cuir. Elle ne semble plus avoir servi après 1924. Les pompiers disposaient, à Plampinet, de deux pompes à incendie, l'une datée de 1850, l'autre de 1890[90].
Le blockhaus de l’enlon[92], gouverneur militaire de Lyon de 1888 à 1893, par le 12e bataillon de chasseurs alpins, alors commandé par le lieutenant-colonel Jean-Gaston d'Ivoley, en 1891-1892 sous la direction du capitaine adjudant-major[Note 17] Lecomte. Un budget de 20 000 francs permet d'édifier des baraquements qui permettent de loger 400 soldats, et des retranchements qui couvrent les deux flancs du col de la Chaux d'Acles[93].
Personnalités liées à la commune
Luigi des Ambrois de Névache (1807-1874), premier président du Sénat du Royaume de l'Italie unifiée et dernier descendant direct des seigneurs de Névache.
Paul Barril, né en 1946, a passé la plus grande partie de son enfance à Névache[94].
Charles Blavette (1902-1967) qui tient le rôle de l'oncle Simon, le berger, dans le film « L'Eau vive » et qui séjourne, pour les besoins du tournage, avec François Villiers, Alain Allioux et Paul Soulignac, à l'hôtel Mouthon, à Névache.
Daniel-André Bourcet (1658-1731), capitaine des milices du Briançonnais, dirige en 1708, la défense du col de Buffère contre l'armée du duc de Savoie.
André Georges (1902-1963), alpiniste et sauveteur de haute montagne français, enterré à Névache. Il possédait un chalet à Rif Tord.
Henri Germain a situé une scène de son roman "Le secret de la duchesse" (1889) à "l'auberge de Plampinet".
Jean-Joseph Lannes Botaniste, douanier de profession, il a occupé de nombreux postes dans le Briançonnais et le Queyras, et notamment celui de lieutenant des douanes à Névache.
Eric de Kermel, journaliste et éditeur de magazines de nature, a choisi la Vallée de la Clarée comme cadre de son roman « Mon cœur contre la terre [95]».
César Mouthon (1875-1925). Originaire de Villar-sur-Boège. Reçu premier, il étudie à l’École fromagère de Poligny. En 1900, il vient à Névache diriger la coopérative laitière et fromagère « La Fruitière ». Il y rencontre son épouse Catherine Faure et construit le « Grand Hôtel de Névache » ou « Hôtel Mouthon »[96] qui ouvre en 1910 et propose aux touristes 26 chambres sur trois étages, dont 20 conformes aux normes du Touring club de France, et trois W.C. à chasse d'eau[97]. Il est l'auteur de la première monographie exclusivement consacrée à Névache[98].
Léon Pons, frère cadet d'Émile Pons, né en 1888. Il est à Arvieux en 1909, à Vallouise en 1911, puis à Gap, jusqu'en 1914. Mobilisé en tant que soldat du 159e régiment d'infanterie, il est mort au combat, en juin 1915, à Souchez. Il figure sur la liste des combattants, tués au cours de la première guerre mondiale, du Monument aux morts de Névache[65].
Maurice Pons, né à Strasbourg en 1927, romancier et nouvelliste, effectue, pendant son enfance et son adolescence, de fréquents séjours à Névache dont sa famille est originaire.
Robert-Auguste Touchon, né le à Paris et mort le à La Tronche, pionnier de l'alpinisme et du ski militaire, passe l'hiver 1906-1907 au Poste des Acles. Héros de la Première Guerre mondiale, il prend en janvier 1928, le commandement du 159e régiment d'infanterie à Briançon qu'il détient jusqu'en 1930. Durant cette période, il parcourt les montagnes à la tête de son régiment, effectue personnellement des reconnaissances systématiques sur les glaciers et les sommets, rédige des manuels d'instruction. Il est aussi alors commandant du « Centre d'hiver d'études pratiques de montagne » et organise des stages d'instruction destinés à des officiers d'autres régiments qui sont rapidement réputés dans l'ensemble de l'Armée de terre.
François Villiers, réalisateur et scénariste, auteur du film L'Eau vive.
Littérature
Roman
Mon cœur contre la terre
« Mon cœur contre la terre » est un roman, écrit par Eric de Kermel, qui raconte le retour au pays d'Ana, une écologue parisienne, qui choisit de quitter Paris pour revenir dans les lieux où elle a grandi[95].
Théâtre religieux
Le Mystère de Saint Antoine de Viennois
Le Mystère de Saint Antoine de Viennois ou Historia Sancti Anthonii de Viennès est une pièce de théâtre, écrite en occitan, qui mettait en scène des épisodes de la Bible ou des légendes associées à la vie des saints, dont le manuscrit de mise en scène fut découvert en 1881, par l'abbé Paul Guillaume, dans les archives communales de Névache où elle fut très vraisemblablement représentée jusqu'au XVe siècle.
Roman
La Vierge aux Cravates
« La Vierge aux Cravates » est un roman de Wladimir Rabi dont l'action se déroule dans un village des Hautes-Alpes à la fin des années 1950, et dont certains personnages ont été inspirés par les amis et les connaissances qu'il fréquentait à Névache.
Roman
La Vallée et Les Saisons
« La Vallée » et « Les Saisons » sont respectivement une nouvelle et un roman, écrits par Maurice Pons, dont la famille est originaire de Névache, et dont le cadre a été partiellement inspiré par les séjours que l'auteur fait à Névache depuis son enfance.
Cinéma
L'Eau Vive
Névache fut l'un des lieux du tournage du film l'Eau vive, réalisé par François Villiers et publié en 1958, dans lequel apparait le troupeau de monsieur Ventre, éleveur de moutons à Coudoux, et principal propriétaire, à Névache, des montagnes du Vallon et de Biaune.
Alex Hugo
Après le succès de deux premiers épisodes du téléfilm Alex Hugo tournés en partie dans le Briançonnais et diffusés sur France 2 depuis l'automne 2015, la production choisit la Vallée de la Clarée comme l'un des lieux de tournage des épisodes suivants. En , les caméras se sont notamment posées dans la ligne droite de Plampinet pour des cascades de conduite, puis dans la Haute Vallée de la Clarée. Les derniers épisodes en date (saison 5) sont diffusés à partir d'.
Héraldique
Blasonnement : D'azur à deux clés d'argent passée en sautoir, les pannetons en forme de lettre N, les anneaux liés d'or, surmontées d'une couronne du même[100],[101].
Ancienne version du dessin du blason de Névache[102].
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Il n'existe aucun document qui confirmerait l'une ou l'autre de ces hypothèses
↑Charte conservées aux Archives de la famille Odiard des Ambrois. Cet acte est, avec son testament, le seul acte connu du dauphin Jean Ier. Jusqu'à cette date, sa mère, Béatrice de Faucigny passait les actes au nom de ses enfants. Le dauphin Jean Ier est victime d'une chute de cheval et meurt le au presbytère de Bonneville
↑Le Mistral est l'officier chargé de recouvrer l'impôt au nom du dauphin
↑ceci rend les décomptes de feux des XVIe siècle et XVIe siècle difficilement utilisables pour estimer la population des communautés : le feu est essentiellement un coefficient de péréquation fiscale. la méthode est généralisée par le pouvoir delphinal et royal en 1706[18]. La supplique que les trois communautés adressent au Parlement du Dauphiné, met en évidence la très relative solidarité des communautés briançonnaises car les suppliantes étaient probablement mieux loties en territoire voué à la chasse, au pâturage et au déboisement que des communautés dont l'altitude permettait des productions agricoles plus abondantes et plus variées.
↑Le mot castrum est ambigu en Provence et en Dauphiné, car il servait à désigner soit un château, et c'est le cas, dans la documentation de l'époque pour les autres châteaux delfinaux du Briançonnais, soit un bourg fortifié.
↑Henri Rostolland rapporte l'hypothèse de Joseph Perreau, dans « L'épopée des Alpes » qui penche pour une fortification, mais il se trompe sur la nature du document qu'il cite. Il s'agit du projet delfinal, l'enquête de la Chambre Apostolique, publiée par Claude Faure parle seulement de « condominum ».
↑L'idée d'un tunnel, ferroviaire ou routier, sous le col de Montgenèvre ou sous le col de l'Échelle est une sorte d'arlésienne qui fait régulièrement surface depuis le lancement du chantier du tunnel ferroviaire du Fréjus au milieu du XIXe siècle. Aucun de ces projets n'a jamais vu le jour pour des raisons diverses et variées dont l'histoire reste complètement à écrire. Les péripéties historiques, les oppositions locales et surtout le poids des intérêts économiques se sont opposés à l'entreprise de leur réalisation. En 1957, un certain nombre d'administrations et de sociétés d'État italiennes considéraient le col de l'Échelle et le col Lacroix comme les candidats de percées ferroviaires ou routières possibles, en complément du tunnel du Mont-Blanc et du tunnel du Grand-Saint-Bernard dont les projets sont alors déjà bien avancés. Mais des rumeurs circulent, jusque dans les milieux parlementaires italiens, de pressions du gouvernement français, relatives à la réalisation de la percée sous le Mont-Blanc, sur le gouvernement italien, afin que celui-ci renonce, pour une durée de trente ans à toute nouvelle percée routière en Piémont. La rentabilisation des ouvrages existants, et notamment du tunnel routier du Fréjus, fragilisaient, dans les années 1970, les possibilités de financement d'autres ouvrages du même type au moins aléatoire[24]. L'histoire des oppositions locales qui ont été le creuset d'autres prises de conscience et qui ont marqué la mémoire locale, dépasse le simple sujet de l'histoire du col lui-même.
↑Il est difficile de parler de manière relativement objective de cette réaction qui tenait au fait, que malgré les précautions que Robert Destanque qui l'aide dans sa rédaction et que l'éditeur (changement des noms et prénoms, et des noms de lieux dans certains épisodes) prennent, certains habitants ou les descendants de certains habitants ont reconnu les personnes dont il est question[23]. Mais aussi au fait que cette collection de souvenirs abordait de nombreux sujets, relatifs à des questions complexes relatives à la classe sociale ou au genre, qui étaient sommairement considérés dans l'univers médiatique, et même par des gens cultivés de l'époque.
↑Au-delà de certaines erreurs que Wladimir Rabinovitch, bon connaisseur de la région et de l'époque a souligné, il convient de dire qu'il est souvent difficile de ne pas généraliser les faits à partir d'anecdotes. Wladimir Rabinovitch, dans sa recension critique de l'ouvrage mentionne « la cuisson du pain, au four banal, le pain pour six mois ». Or, il s'agit plus ou moins d'un mythe que la tradition orale colporte, alors que la solution a certainement varié selon les hameaux et au fil des époques. À Névache, chaque famille cuisait à tour de rôle et distribuait une livraison de pain à chacune des familles du hameau qui lui rendait la pareille lorsque son tour venait. La pratique suppose quantité d'arrangements, tant à propos des quantités de produit fini que l'on distribuait à chacun, que des quantités de matière première que l'on était en mesure d'employer et qui pouvaient le cas échéant se rendre sous d'autres formes. Au Monêtier-les-Bains, un bourg qui était plus peuplé et où un certain nombre d'habitants étaient plus commerçants qu'agriculteurs, la commune employait un « bannier » qui était chargé de gérer l'approvisionnement, de cuire le pain et d'en gérer la distribution.
↑Le rapport Legrand considère l'hypothèse de l'exclusion du tunnel de l'Échelle pour des raisons environnementales, et retient, dans ce cas, également le projet d'un tunnel routier sous le Montgenèvre [27].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Afin de prévenir les vols et les détériorations, les principaux éléments de mobilier des chapelles de hameaux d'alpage sont aujourd'hui remplacés par des reproductions. Les originaux sont conservés soit au sein des collections de la paroisse de Névache, soit par leurs propriétaires lorsqu'il s'agit de biens privés.
↑« capitaine adjudant-major » désignait, dans les bataillons de Chasseurs, l'adjoint du commandant du bataillon. Il s'agit d'un militaire qui a le grade de capitaine et qui exerce la fonction d'« adjudant-major ».
↑L'orthographe du nom de famille du général Rostollan tend à être instable. Lui-même l'écrit « Rostollant » (voir sa fiche dans la base « Léonore » des Archives nationales). Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Aristide Albert et Henri Rostolland l'écrivent « Rostollan ». Tous les souscripteurs de cette famille de Névache à l'ouvrage d'Henri Rostolland, écrivent leur nom de famille « Rostolland ».
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )