Les rames réversibles régionales (RRR) sont des voitures voyageurs de la SNCF, mises en service entre l'automne 1985[1] et l'année 1994.
Groupées en rames et destinées à être tractées ou poussées par une locomotive, elles sont affectées aux trafics SNCF[2] ainsi que TER et de leurs organisations[3].
Description
La mise en service des rames réversibles régionales coïncide avec le lancement de la marque TER. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, elles représentaient le renouveau et la modernisation des services ferroviaires régionaux. Il s'agit du premier matériel qui portait la livrée TER comportant quatre variantes de couleurs selon les régions.
Les RRR sont des rames à trois ou quatre caisses en acier inoxydable (inox), proches des RIO et RIB. Elles se distinguent par leur performance ; avec une aptitude à 140 km/h, ainsi que par les faces d'extrémité ressemblant à celles des éléments automoteurs doubles modernisés. Concernant ce dernier point, certaines régions ont rénové des RIO et RIB en adoptant la face avant des RRR, mais cette modification se limite à la cabine de conduite, et pour certaines, à la suppression de la plate-forme d'accès centrale et de ses portes, remplacées par des fenêtres (une par face).
Elles peuvent être couplées à plusieurs séries de locomotives (pour celles équipées de la réversibilité) :
Les rames sont conjointement gérées par les Établissements Publics Régionaux de Clermont-Ferrand (quatre fois trois caisses[12], puis huit fois trois caisses[13]), Dijon (trois fois trois caisses)[12], Lille (trois fois trois caisses)[12], Lyon-Mouche ou Croix-Barret[12] (onze fois trois caisses, ainsi que trois fois quatre caisses[12], avec récupération de l'unique effectif Stélyrail de la propriété TER)[13] — conjointement avec Chambéry[13] —, Marseille-Blancarde (deux fois trois caisses[12], avec récupération de l'effectif de Sotteville, mais reste co-gérant pour l'entretien de celles-ci)[13], Rennes (cinq fois trois caisses)[12],[13], Sotteville (huit fois trois caisses[12], une cédée à Rennes et les sept autres le sont à Marseille-Blancarde, avec co-gérance comme expliqué ci-dessus)[13] et Strasbourg (dix-sept fois trois caisses)[12].
Les rames sont entretenues par l'Établissement Public Régional de Dijon[12].
En région Bretagne (neuf rames à trois caisses[12], puis sept du même nombre[13], ainsi qu'une supplémentaire en version Pays de la Loire[10], avec des BB 25500 / 67300 / 400)
Les rames sont entretenues par l'Établissement Public Régional de Rennes[13] ; les trois locomotives de son Technicentre ont le chiffre « 5 » (signifiant « Activité Régionale ») placé devant « AR » (abréviation de ladite activité)[8].
En région PACA (dix rames à trois caisses[12] avec récupération de l'effectif Languedoc-Roussillon[13])
La rame est entretenue par l'Établissement Public Régional de Sotteville[12], avec récupération de cet unique effectif par celui de Marseille-Blancarde, mais reste co-gérant pour l'entretien de celles-ci[13].
Avant la disparition du réseau TER Nord-Pas-de-Calais, celui-ci en a également possédé 8 ou elles étaient conservées en réserve jusqu'à leur rénovation. Au prix d'une immobilisation longue durée pour révision générale décidée par la SNCF, ont été rénovées à mi-vie avec l'intégration notamment d'un espace pour 2 usagers en fauteuil roulant (muni d'un bouton d'appel auprès du contrôleur), de sièges plus confortables type TER 2NG, d'emplacements réservés aux vélos. Ces rames modernisées ont été remises en service commercial en 2007 (4 rames), 2008 (3 rames) et 2009 (1 rame). En 2012, tout le parc fut « garé bon état ».
Cette rame a été reproduite par la firme Euro Passion Modèle (fabrication LS Models), à l'échelle 1/87.
Fin de service
Dans de nombreuses régions, si les RRR semblent assez jeunes d'un point de vue ferroviaire, les locomotives qui les tractent et poussent sont en général bien plus âgées. Hormis les régions Rhône-Alpes[8], Nord-Pas-de-Calais[9] et PACA[16], qui ont procédé au remplacement des BB 16500 et 25500 vieillissantes par des BB 22200R[8] puis RC[9] modernisées et équipées de la réversibilité, les autres régions ont profité des marchés de matériels neufs en cours ou passés, afin de remplacer le tout, et ce malgré le jeune âge du matériel. Les Régiolis et Regio 2N ont donc massivement contribué au remplacement des RRR et leurs locomotives. Seule la région Grand Est (RRR circulant autour de Strasbourg) devrait encore utiliser ces rames à terme, alors que celles-ci n'auront en moyenne roulé qu'environ 25 ans[19].
Notes et références
↑ abcdefghijklmn et oPierre-Henri Émangeard, Bernard Collardey et Pierre Zembri (préf. Hubert Haenel), DES OMNIBUS AUX TER (1949-2002), Paris, La Vie du Rail, , 462 p. (ISBN2-902-808-83-6), chap. 4 (« 1982 - 1992 Décentralisation et naissance du TER - Une nouvelle générations de rames inox : les RRR »), p. 269 et 270.
↑ abcdefghijklmnop et qGeorges Mathieu, Le Matériel Remorqué Voyageurs de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 1re éd., 381 p. (ISBN978-2-902-80892-2), « Les RRR », p. 244 à 253, 353, 354.
↑ a et bGérard Blier, Nouvelle géographie ferroviaire de la France, t. II : L'organisation régionale du trafic, Paris, La Vie du Rail, , 383 p. (ISBN978-2-902-80843-4).
↑ abcde et fGeorges Mathieu (photogr. Georges Mathieu, Bernard Collardey et Christophe Besnard), Le Matériel Moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 1re éd., 301 p. (ISBN2-902 808-37-2), « Locomotives électriques BB 8500/9600/16500/25500 et Locomotives diesel BB 66400/67300/67400 et locotracteurs, La livrée des TER conventionnée avec la SNCF », p. 42 à 45, 54 à 55, 68 à 71, 98 à 103 et 176 à 177, 186 à 189, 279.
↑ abcdefghi et jGeorges Mathieu, Le Matériel Moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 3e éd. (1re éd. 1992), 352 p. (ISBN978-2-902-80875-5 et 2-902 808-75-5), « Locomotives électriques BB 8500/9600/16500/25500 - Locomotives diesels et locotracteurs BB 66400/67300/67400 - Schémas des parcours de ces engins moteurs par établissement titulaire », p. 39 à 41, 49, 63, 65, 89 à 93, 193, 201, 203, 304, 305, 308, 309, 315, 316, 317, 321, 322, 325, 326, 328, 330 et 331.
↑Georges Mathieu, Denis Redoutey et Marc Carémantrant (photogr. Marc Carémantrant, Georges Mathieu, Sylvain Assez, Régis Chessum, Luc Nantier, Olivier Constant), Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 4e éd. (1re éd. 1992), 399 p. (ISBN978-2-915-03415-8 et 2-915034-15-X), « Les locomotives électriques BB 508537 - 8646/509601 - 9642/516501 - 16794/25545 - 25694 et Les locomotives diesel BB 566401 - 66506/567301 - 67390/567401 - 67632 », p. 58 à 63, 72 à 73, 86 à 91, 118 à 121 et 238 à 239, 246 à 251.
↑ abcde et fDenis Redoutey, Marc Carémantrant et Patrick Staehlé (photogr. Guillaume Pourageaux, Laurent Manoha, Patrick Staehlé, Denis Redoutey, Sylvain Assez, Marc Carémantrant), Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 5e éd. (1re éd. 1992), 399 p. (ISBN978-2-915034-65-3), « Les locomotives électriques BB 508537 - 8646/509601 - 9642/516501 - 16794/522201 - 522405/525545 - 25587 et 525588 - 25694 et Les locomotives diesel BB 566401 - 66506/567301 - 67390/567401 - 67632 », p. 56 à 59, 68 à 69, 80 à 81, 90 à 91, 108 à 111 et 236 à 237, 244 à 247.
↑ ab et cDenis Redoutey (préf. Alain Bullot, photogr. Denis Redoutey, Marc Carémantrant et Patrick Staehlé), Le matériel moteur SNCF en 2012, Paris, La Vie du Rail, , 6e éd. (1re éd. 1992), 400 p. (ISBN978-2-918758-60-0), « Locomotives électriques BB 8537 - 8646/17001 à 105/BB 22201 à 405/25588 à 25694 et Locomotives diesel BB 67301 à 67390/67401 à 67632 », p. 184 à 187, 194 à 195, 196 à 197 et 242 à 245.
↑Jehan-Hubert Lavie, « Projet de réseau : La gare de Plouharnel-Carnac », Loco-Revue, Auray, no 532, , p. 833 à 837 sur l'ensemble des onze numéros à l'année ou 28 à 32 au numéro..
↑ a et bDenis Redoutey et Marc Carémantrant (préf. Guillaume Pepy, photogr. Denis Redoutey, Marc Carémantrant, Guillaume Pourageaux), Le matériel moteur SNCF en 2016, Paris, La Vie du Rail, , 7e éd. (1re éd. 1992), 399 p. (ISBN978-2-37062-040-8), « Locomotives électriques BB 8588 à 8646/22201 à 22405/25588 à 25694 et Locomotives diesel BB 67301 à 67390/67401 à 67632 », p. 190 à 191, 196 à 197, 198 à 199 et 248 à 249, 250 à 251.
↑ a et bLoïc Fieux (préf. Jehan-Hubert Lavie, photogr. Francis Marx), Les Locomotives BB de France, 1ère partie, Les Diesels, Auray, Loco-Revue, , 227 p. (ISBN2-903651-28-0), p. 148.
↑ ab et cGuy Landgraf et Michel Chlastacz, « La France des TER », La Vie du Rail, Paris, no 2242, jeudi 26 avril au mercredi 2 mai 1990, p. 11 à 18.