La « station d'Albert », est officiellement mise en service le par la Compagnie des chemins de fer du Nord, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation sa ligne de Paris à Lille et Valenciennes. Elle est établie, entre les stations de Corbie et d'Achiet-le-Grand, à environ 178 kilomètres de Paris[3],[4],[5].
La gare actuelle est une gare de la reconstruction, édifiée en 1920 par l'architecte Gustave Umbdenstock, pour la Compagnie des Chemins de fer du Nord. Elle est de style flamand, comme les gares de Senlis et de Saint-Quentin. Depuis sa rénovation[Quand ?], un avion Potez est accroché dans le hall, en hommage au développement économique que l'aviation a apporté à la ville.
Tête de ligne du groupe d'Albert de la Société générale des chemins de fer économiques jusqu'aux années 1940, la gare a compris un dépôt et un triage, dont on voit encore les emprises qui accueillaient des trains militaires et de fret agricoles venus ou allant vers la mer, le bassin minier ou le bassin parisien. Côté Arras, se trouve l'amorce de l'ancienne rampe des Chemins de fer d'Albert vers Doullens, remplacée jusqu'aux années 1960 par un embranchement industriel désaffecté depuis lors.
Dans les années 1960, un grand poste d'aiguillage semi-automatisé est installé pour commander la section Corbie – Achiet. Le déclin commencé par la fermeture des lignes locales, à la fin des années 1940, se poursuit avec la fermeture du dépôt vapeur au cours des années 1970, et la fin du triage des wagons militaires et de fret isolés au cours des années 1980-1990. Le faisceau de l'ancienne coopérative agricole et de son silo est alors déclassé, déferré et remplacé par une aire bétonnée plurifonctionnelle.
En 1993, le TGV Nord, entre Paris et Lille, est mis en service. Tous les trains « Grandes Lignes » disparaissent peu à peu et ne marquent plus un arrêt déjà raréfié (suppression des trains Corail Amiens – Lille et Paris – Lille en 1996, et de la desserte par le train Lunéa Nice – Lille en 2004). La gare est alors relativement sous-entretenue ; la buvette et le buffet ferment.
Depuis, seuls les TER Rouen – Amiens – Lille y marquent l'arrêt et elle constitue le terminus des navettes omnibus Albert – Corbie – Amiens. Les voies principales 1 et 2 encadrent un quai central, tandis que les voies 3 et 4 servent d'évitement vers le sud. La voie 3 utilisait le quai aujourd'hui disparu des chemins de fer locaux ; elle ne sert que d'évitement et de garage, tandis que la voie 4 à quai peut également servir de terminus pour les trains en cas de travaux, ou en début ou fin de service TER vers Amiens.
Depuis 2007, la gare reprend un peu d'activité. Des trains de travaux stationnent alors souvent sur les voies de garage pour réaliser un Renouvellement Voie Ballast (RVB) entre Corbie et Achiet. RFF, la SNCF et les conseils régionaux ont donc entrepris un vaste chantier de remise à niveau depuis 2005, portant sur le matériel neuf, la réfection des gares et points d'arrêts, ainsi que la révision des voies, caténaires et signaux afin d'améliorer vitesse et régularité.
Par ailleurs, une passerelle (munie d'ascenseurs) est posée à partir du , dans le cadre des travaux d'accessibilité de la gare[6].
Fréquentation
De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[7].
Un avion Potez 36 est en exposition dans la gare depuis 1991[9]. Il est installé en hommage à Henry Potez, né à Méaulte en 1891 et fondateur de l'ensemble industriel de la région d'où sortirent plus de 8 000 avions[10].
Desserte
Albert est desservie par des trains TER Hauts-de-France, qui effectuent des missions[8] :
semi-directes entre Rouen, ou surtout Amiens, et Lille (lignes K44 et K45) ;
omnibus entre Abbeville, ou surtout Amiens, et Albert, voire Arras (lignes P21 et P22).
Intermodalité
Un parc à vélos et un parking sont aménagés à ses abords[8].
Par ailleurs, en complément de la desserte ferroviaire, circule — tôt le matin, les jours ouvrés — un autocar TER Hauts-de-France, qui relie la gare d'Albert à la gare routière d'Amiens (voisine de sa gare ferroviaire), via Corbie[8].
Service des marchandises
Cette gare est ouverte au trafic de fret : elle dispose d'une grue de levage de 10 tonnes, et est ouverte uniquement aux trains massifs[11].
La ligne Paris – Lille étant un important axe de transport de fret, la gare voit passer une centaine de trains par jour[12].
Notes et références
↑Nouvelle géographie ferroviaire de la France par Gérard Blier, t. 2, planche 14.
↑J.B. Richard (pseudo de Jean-Marie-Vincent Audin), Les Chemins de Fer par Richard : Chemin de fer du Nord. De Paris à la frontière de Belgique par Lille et Valenciennes… Itinéraire, etc., Paris, L. Maison, éditeur, , 49 + annexes (lire en ligne), « Itinéraire », p. 31.
↑François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Les 80 premières lignes, 1828-1851, F. et M. Palau (réimpr. 2003) (1re éd. 1995), 217 p. (ISBN978-2-9509421-0-4 et 2-9509421-0-5, BNF35772084), « 3.11 Paris à Lille et Valenciennes », p. 119.
↑Jean Tricoire et Jean-Paul Geai, article « Le trafic fret » du dossier Les lignes de Paris à Lille, Bruxelles et Liège - Histoire et description de trois lignes emblématiques du Nord, Numéro spécial no 50 (2/2007) de la revue Le Train (ISSN1267-5008).