Le tracé de la ligne suivant le cours de la Loire, le chemin de fer ne peut desservir directement la ville de Monistrol, située en retrait par rapport à la vallée, et surtout à une altitude trop élevée (environ 600 mètres, contre 450 mètres pour la voie en construction). Décision a donc été prise d'édifier la gare sur la commune voisine de Bas, immédiatement avant le tunnel de Gournier, à proximité de la route reliant Monistrol à Valprivas et Bas, l'actuelle D12. Le bâtiment voyageurs et le bâtiment marchandises ne présentent pas d'intérêt notable sur le plan de l'architecture. L'implantation de la gare donne naissance à un petit hameau, dénommé La Gare.
La gare connaît une activité soutenue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, en lien notamment avec les industries présentes à Monistrol. Le train permet aussi l'arrivée sur les bords de Loire des premiers touristes, venus notamment de Saint-Étienne, qui favorisent le développement du petit bourg de Bas-en-Basset.
En , L'Aquilon est remplacé par le TGV Sud-est, emportant la fin des tranches en provenance et à destination du Puy via Bas - Monistrol. Le , le train direct entre Lyon-Perrache et Toulouse-Matabiau, assuré par les autorails X 2800, connaît sa dernière circulation[4], la relation étant supprimée « sans explication, alors qu'elle offrait aux touristes, malgré l'inconfort des voitures, les agréments de paysages variés »[7].
En 1995, des rumeurs de fermeture de la ligne au-delà de Bas - Monistrol sont rapportées par les syndicats de cheminots[9], cependant que les élus, comme le ministre Jacques Barrot (UDF-CDS) ou le docteur Pommarel (Verts)[10], réaffirment leur attachement à la ligne du Puy-en-Velay à Bas - Monistrol.
Modernisation et régionalisation : le renouveau actuel
À la faveur du renouveau démographique monistrolien, la fréquentation de la gare augmente dans les années 2000. Le trafic périurbain se développe, notamment du fait des dessertes de Saint-Étienne-Châteaucreux à Bas - Monistrol de début et de fin de journée, ouvertes dès 1991 à la faveur de la fermeture aux voyageurs de la ligne Firminy-Dunières[11]. Des correspondances performantes sont établies avec les TGV au départ ou à l'arrivée à Saint-Étienne-Châteaucreux.
Avec une fréquentation moyenne de 1130 voyageurs par semaine en 2009[15], Bas - Monistrol ravit à Brioude le rang de seconde gare de Haute-Loire.
La gare a fait l'objet d'une importante campagne de rénovation en 2010 : remise en état du bâtiment voyageurs, remplacement du mobilier, installation de la signalisation électronique et de l'annonce sonore. Ces travaux, d'un montant de 354 600 €, ont été cofinancés par l'État, le conseil régional et la SNCF[16]. En 2010-2011, des travaux destinés à améliorer la circulation et le stationnement ont été engagés aux abords de la gare, pour un montant de 86 700 €, cofinancé par la commune, l'État, le conseil régional et la SNCF[16]. Ils ont notamment permis une importante extension du parc de stationnement dans l'ancienne cour des marchandises.
Service des voyageurs
Accueil
Gare SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. Elle est également équipée d'automates pour l'achat de titres de transport[17], ainsi que d'un valideur pour la carte régionale Oùra.
La Gare possède deux voies à quai pour le service des voyageurs (une voie courte permettant d'accueillir une rame AGC en unité simple, et une voie longue permettant l'arrêt d'AGC en unité multiple de deux éléments (UM2)). Un passage planchéié protégé par des feux piétons permet la traversée des voies à niveau.
Pour ce qui est du temps de parcours[22], la gare se trouve à 35 minutes de Saint-Étienne-Châteaucreux, 44 minutes du Puy-en-Velay (40 min par autocar sans arrêt intermédiaire) et 1h26 de Lyon-Part-Dieu. En 2010, la suppression de ralentissements liés aux risques d'éboulement dans les gorges de la Loire, ainsi qu'une opération de grand entretien[23], ont permis de réduire les temps de parcours et d'améliorer la ponctualité des circulations[24].
Un parc pour les vélos et un parking pour les véhicules y sont aménagés[17]. La gare n'est pas reliée au centre-ville de Monistrol-sur-Loire par les transports en commun (même si des projets de navette sont parfois évoqués par la ville de Monistrol[26]). Néanmoins, « Pôle d'échanges secondaire »[27], elle est desservie par quelques bus des transports départementaux de voyageurs, bien que l'arrêt soit situé sur le RD12, à deux cents mètres du bâtiment voyageurs, et non sur le parvis de la gare. Il s'agit de la ligne H28 (Saint-Étienne - Monistrol - Bas-en-Basset - Beauzac)[28].
Service des marchandises
Il n'existe plus aucun service de fret sur la totalité de la ligne.
« La ligne Le Puy <> Saint-Étienne demeure une priorité déclarée pour la Région Auvergne. Tout d’abord, la ligne est dynamique, la deuxième plus fréquentée après l’axe Moulins <> Clermont <> Arvant et avec la branche Clermont <>Thiers. De plus, elle accueillait en 2006 + de 6 % de voyageurs en plus, soit au total près de 366 000 usagers. En outre, si l’on raisonne à plus long terme, cette ligne, de par son caractère interrégional, semble avoir un très fort potentiel à la fois au regard de la croissance démographique de la Haute-Loire, du développement résidentiel tiré par le bassin d’emploi stéphanois et de la croissance du trafic de la RN88. »[30]
Afin de renforcer la desserte de l'agglomération de Monistrol-sur-Loire, la gare et la ligne devait faire l'objet de certains travaux dans les années à venir : amélioration du raccordement de la gare à la RD12 (projet de giratoire) ; rehaussement des quais ; optimisation de l'infrastructure de la ligne, dans le cadre de l'« étude prioritaire »[31] confiée à Réseau ferré de France (RFF) par le contrat de projets État-région 2007-2013[32], qui pose la perspective d'un investissement total sur la ligne de 62 millions d'euros à l'horizon 2020[31]. Toutefois, la réduction des temps de parcours par des relèvements de vitesse « parait peu probable à un coût acceptable »[31].
En 2023, l'accès routier à la gare est sécurisé par la création d'un carrefour à feux, à l'intersection entre la route de la Gare et la RD12[33]. L'arrêt de car de la ligne H28 sur la RD12 est réaménagé à cette occasion, sans toutefois être mis en accessibilité (absence de quai rehaussé et de bande d'éveil). De même, il n'existe pas encore à ce jour de cheminement piéton entre la RD12 et la gare.
Un projet de liaison cyclable sécurisée entre la gare et le centre de Monistrol-sur-Loire est à l'étude[34].
Notes et références
↑François Palau, Maguy Palau, « 6.25 Firminy-Pont du Lignon : 9 novembre 1863 », dans Le rail en France : 1858-1853, Palau, 2001 (ISBN2-950-94212-1), p. 215
↑Gare située au hameau de Lichemiaille, dans la commune de Saint-Pal-de-Mons
↑Cf. [2] : terminus Lyon-Perrache en 1959, prolongé à Saint-Étienne-Châteaucreux en 1962 ; « en 1979 il y avait trois trains directs Paris - St. Étienne, le 6172 / 5827 de nuit, le 5828 / 5821, et le 5838 / 5813 ». Le temps de trajet était de 5 heures 10 en 1964 ([3]).
↑Auguste RIVET, « Les chemins de fer : des trains moins nombreux mais plus rapides », dans 1900-2000. Un siècle en Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, 2001, p. 156.
↑Cf. Auguste RIVET, « Les chemins de fer : des trains moins nombreux mais plus rapides », 1900-2000. Un siècle en Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, 2001, p. 154.
↑Cf. Auguste RIVET, « Les chemins de fer : des trains moins nombreux mais plus rapides », 1900-2000. Un siècle en Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, 2001, p. 155.
↑ ab et cSite SNCF TER Auvergne, Informations pratiques sur les gares et arrêts : Gare de Bas - Monistrol lire.
↑« L’offre est entièrement définie par la Région Rhône-Alpes qui est autorité organisatrice entre Lyon et Firminy et propriétaire du matériel mise à disposition pour assurer la liaison jusqu’au Puy. Par conséquent, l’offre est d’abord déterminée par les besoins de Rhône-Alpes avant d’intégrer ceux de la Haute-Loire. » (Le Puy-en-Velay : villes moyennes et accessibilité régionale, Rapport final de l'étude Mensia conseil, octobre 2009, p. 31 Disponible en ligne).
↑Actuellement, et depuis les travaux réalisés au début des années 2000 dans la vallée de l'Ondaine, le cadencement est limité à la gare de Firminy, où l'électrification s'achève et la ligne passe de deux à une voie.
↑Meilleur temps de parcours (source SNCF Connect, avril 2024). En outre, les correspondances à Lyon-Part-Dieu permettent de rejoindre les principales villes françaises.
↑Le Puy-en-Velay : villes moyennes et accessibilité régionale, Rapport final de l'étude Mensia conseil, octobre 2009, p. 29 Disponible en ligne
↑ ab et cAccessibilité et transports, 20 villes moyennes témoins : Rapport final, Le Puy-en-Velay : villes moyennes et accessibilité interrégionale, (lire en ligne), p. 30
Auguste RIVET, « Les chemins de fer : des trains moins nombreux mais plus rapides », dans 1900-2000. Un siècle en Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, 2001