Ainsi, la gare se trouve à la jonction entre le réseau électrifié et la ligne de Paris à Belfort qui ne l'est pas. Les trains assurant la liaison de Paris à Mulhouse doivent ainsi changer de mode de traction en gare de Belfort.
Depuis la branche est, la ligne de Belfort à Delle se détache juste après la traversée de la Savoureuse, au PK 444,248. Cette ligne, à son tour électrifiée dans les années 2010, relie Belfort à Delle, jonction avec la ligne suisse Delémont - Delle. Fin 2018, les 19,887 km antérieurement neutralisés de la partie française sont remis en service, assurant de nouveau la connexion entre les réseaux suisses et français à Delle, avec notamment la desserte de la gare de Belfort - Montbéliard TGV.
Histoire
La ligne de Paris à Mulhouse, via Belfort, est concédée le [3] à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg, qui devient la Compagnie des chemins de fer de l'Est avant le début des travaux des sections permettant la desserte de Belfort. La mise en service d'une gare provisoire à Belfort intervient le [4], avec l'ouverture de la section de Dannemarie à Belfort qui permet déjà des relations avec Mulhouse et Bâle. Deux mois plus tard, le [4], la mise en service de la section de Vesoul à Belfort permet la circulation des trains sur l'intégralité[5] de la ligne entre Paris et Bâle, via Mulhouse.
Avec l'ouverture de la ligne de Besançon à Belfort, le [6], par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), la gare prend de l'importance et devient une gare commune aux compagnies de l'Est et du PLM. Au mois de juillet, elle se révèle déjà trop petite, notamment du fait du nombre important de wagons ; la presse locale relève que « Quelquefois jusqu'à 500 wagons sont garés le même jour[3] », et qu'il faut « fermer les passages à niveau jusqu'à 20 fois par jour et parfois plus pour effectuer les manœuvres[3] ».
La Compagnie de l'Est commence la construction de la gare dès 1856[7] ; en 1864, elle édifie un bâtiment voyageurs[8] suivant l'un de ses plans modèles. En 1868, Adolphe Joanne décrit la gare comme étant « l'une des plus élégantes de la ligne[8] » ; il indique également qu'elle possède un buffet. L'emplacement de ce bâtiment, prévu au bout du faubourg de France, ne fut pas facilement accepté par la municipalité, qui préférait une plus proche proximité avec la porte de France afin de ne pas déséquilibrer le schéma urbain, ni par les autorités militaires, qui prévoyaient de le situer dans un polygone défensif[7].
Après la guerre de 1870, d'autres projets se concrétisent et de nouvelles lignes sont mises en service par la Compagnie de l'Est. En 1876[3], l'ouverture de la ligne de Belfort à Delle permet de nouvelles relations avec la Suisse. La ligne de Belfort à Giromagny, via Bas-Évette, est inaugurée le [3].
La Chambre de commerce s'inquiète dès 1873 du manque d'importance de la gare par rapport au trafic, notamment celui des marchandises, mais les conditions financières imposées par la Compagnie et la Première Guerre mondiale font échouer un premier projet établi en 1904[7]. En 1923, les tractations reprennent ; un avant-projet est établi en 1926, et c'est finalement en 1933 que débute une reconstruction de l'ensemble des bâtiments suivant les plans établis par M. Bernaut, l'architecte en chef de la Compagnie de l'Est[7]. Le bâtiment voyageurs, mis en service en 1934, est réalisé dans « un style plus contemporain qui emprunte tout à la fois au nord de la France, avec un habillage de brique et un beffroi-horloge, et à la décoration tunisienne[7] ».
Les voies sont électrifiées depuis 1970. Avant la mise en service de la LGV Rhin-Rhône le , la gare était desservie par des trains « Grandes Lignes » (GL) entre Strasbourg et Lyon. La configuration des voies nécessitait un rebroussement, ou, plus récemment, le décrochage de la locomotive de tête et le raccrochage d'une nouvelle locomotive en queue pour faire repartir le train vers le sud. Le problème ne se pose plus aujourd'hui, les TGV entre Strasbourg et le sud s'arrêtant désormais en gare de Belfort - Montbéliard TGV.
Par arrêté du du préfet de la région Franche-Comté, les façades avec les marquises qu'elles supportent, les toitures de l'ensemble des corps de bâtiments de la gare et en totalité la halle des messageries ainsi que le bâtiment abritant le vestibule des voyageurs ont été inscrits au titre des monuments historiques[9] ; cette inscription est abrogée et transformée en classement le [10].
1864 : construction du bâtiment voyageurs[8], suivant un modèle type de la compagnie de l'Est.
1934 : reconstruction des bâtiments de la gare, sur les plans de l'ingénieur en chef de la compagnie de l'Est, M. Bernaut.
Fréquentation
De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[12].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Voyageurs
1 159 439
1 059 616
1 146 193
1 006 802
1 124 537
775 926
908 286
1 245 496
1 294 166
Voyageurs et non voyageurs
1 449 299
1 324 520
1 432 781
1 258 503
1 405 671
969 907
1 135 358
1 556 870
1 617 707
Service des voyageurs
Accueil
Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs ouvert tous les jours. Celui-ci est équipé d'un accueil (ouvert du lundi au samedi de 5 h à 22 h 30, et le dimanche et les jours fériés de 6 h 15 à 22 h 30[13]), de guichets (ouverts du lundi au vendredi de 9 h 50 à 18 h 30, le samedi de 9 h 50 à 17 h 30, et le dimanche et les jours fériés de 13 h à 18 h 30[14]), d'automates pour l'achat de titres de transport, d'un hall d'attente et de divers services, notamment une boutique de presse[15] et un buffet (en projet de réouverture)[16].
↑ abcd et e« Histoire : La gare de Belfort, un centre ferroviaire international », dans Belfort Mag, no 217, , p. 11.
↑ ab et cAdolphe Laurent Joanne, Atlas historique et statistique des chemins de fer français, L. Hachette, 1859, p. 31 intégral (consulté le 24 août 2011).
↑Jean-Christophe Tamborini et Xavier Laurent (dir), « Le chemin de fer dans le territoire », dans catalogue de l'exposition « Chemin faisant », Archives départementales du Territoire de Belfort, novembre 2006, p. 35 pdfpage de téléchargement (consulté le 25 août 2011).
↑ a et bAdolphe Laurent Joanne, Atlas historique et statistique des chemins de fer français, L. Hachette, 1859, p. 62 intégral (consulté le 24 août 2011).
Samuel Dreyfus, « La municipalité de Belfort et la question des chemins de fer », Bulletin de la société belfortaine d’émulation, no 50, 1936, pp. 243-253.
Jean-Christophe Tamborini et Xavier Laurent (dir), « Le chemin de fer dans le territoire », dans le catalogue de l'exposition « Chemin faisant », Archives départementales du Territoire de Belfort, , pp. 33-41.
« Histoire : La gare de Belfort, un centre ferroviaire international », dans Belfort Mag, no 217, , p. 11.
« Vers une gare modernisée et multimodale », dans Belfort Mag, no 217, , p. 10.