Depuis la création de l'École nationale d'administration, la tradition veut que les élèves — appelés « énarques » —, au début de leur scolarité, souvent durant un séminaire ou des vacances, votent pour déterminer le nom de leur promotion. C'est une tradition qui n'est plus officielle depuis 1964[1]. La procédure est décidée en plusieurs tours de scrutin, les propositions initiales excentriques et folkloriques sont courantes[1]. Celle-ci est souvent baptisée d'après le nom d'une personnalité célèbre ou d'un concept, une organisation ou une date[2]. Les premières années se nommaient d'après les valeurs de la Résistance, un tiers d'après des hommes politiques, un autre tiers d'après des historiens et hommes de lettres[3].
↑Il était en lice avec Saint-Exupéry. Les autres propositions étaient notamment Stendhal, Saint-Just, Abbé Grégoire et Carnot (Jean-Michel Blanquer, Pierre Cordelier, Le Sérail : E.N.A. 1959 : histoire d'une promotion, 1995, p. 23).
↑Le baptême de la promotion eut lieu en janvier 1971, deux mois après la disparition du général. Il battit de cinq voix (ou d'une selon d'autres sources) « Commune-de-Paris », dont c'était le centenaire. Voir « Faut il supprimer l'ENA ? », sur L'Express, , Alain Juppé, la tentation du pouvoir, Mon Chirac. Une amitié singulière et L'ENA, miroir de l'État : de 1945 à nos jours.
↑Étaient en ballottage Camille-Claudel et Nelson-Mandela. Le nom de Malik Oussekine, mort de manière controversée quelques jours plus tôt, fut sérieusement envisagé mais les instance de l'ENA déconseillèrent le choix (Marie-Laure Delorme, Les Allées du pouvoir, chap. 1 « Avant l'ENA »).
↑« Mémoires d'énarques », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« (pas de titre) », sur philipperaichlen.wordpress.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Articles
Augustin Girard, « Les origines géographiques des élèves de l'École nationale d'administration », Population, vol. 17, no 1, , p. 124-129 (ISSN0032-4663, DOI10.2307/1525763).
Jean-Luc Bodiguel, « Les anciens élèves de l'ENA et les cabinets ministériels », Annuaire international de la fonction publique, no 3, , p. 359-381.
Jean-Luc Bodiguel, « Sociologie des élèves de l’Ecole nationale d'administration », Revue internationale des sciences administratives, , p. 230-244.
Catherine Achin et Sandrine Lévêque, « Femmes, énarques et professionnelles de la politique : des carrières exceptionnelles sous contraintes », Genèses, vol. 2, no 67, , p. 24-44 (DOI10.3917/gen.067.0024).
Sarah Sindaco, « Rapport sur une exception française : que peut le roman pour l'énarque ? », Études françaises, vol. 47, no 1, , p. 43-58 (DOI10.7202/1002515ar).
Ouvrages
Jean-Luc Bodiguel, « Les anciens élèves de l'ENA », dans L'École nationale d'administration, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN2-7246-0405-9).
Michel Bauer et Bénédicte Bertin-Mourot, L'ENA est-elle une business school ? : étude sociologique sur les énarques devenus cadres d'entreprise de 1960 à 1990, Paris, L'Harmattan, coll. « Dynamiques d'entreprises », , VI + 86 + 39 (ISBN2-7384-5079-2).
Croix-de-Lorraine : février 1947-décembre 1948, Strasbourg, École nationale d'administration, coll. « Cahiers pour une histoire de l'ENA » (no 3), , 251 p. (ISBN978-2-11-008584-9) ;