Pierre-Patrick Kaltenbach a présidé l'Institut national d'études démographiques (INED)[5] de 1986 à 1989 et le Fonds d'action sociale pour l'insertion des immigrés (FAS) de 1986 à 1990.
Il devient[Quand ?] président des Associations familiales protestantes[9], il a publié des livres consacrés à la moralité des dépenses publiques, à la place de l'islam en France, au rôle de la famille comme contre-pouvoir à l'État et aux dérives du secteur associatif[10],[11].
Il participe à la rédaction du livre La Pensée unique. Le vrai procès[12].
Vie de famille
Pierre-Patrick Kaltenbach est le mari de Jeanne-Hélène Kaltenbach[13], professeur de sciences, ancienne directrice administrative du journal protestant Réforme, secrétaire générale de la société de caution mutuelle « Entreprendre en France »[14].
D'après lui : « L'association, c'est la démocratie, c'est une loi de liberté accordée en France avec un siècle de retard sur les peuples vraiment démocratiques, j'entends les Suisses et les Anglo-saxons, pour faire nous-mêmes ce que nous voulons, de façon désintéressée, et non de façon lucrative. Il y a des gens qui ont dans les associations des situations que l'on ne trouve pas dans le privé ou l'administration. »[17].
Pas de démocratie sans démocratie financière
Il préconise par conséquent le renforcement des moyens issus de la loi no 84 442 du qui consacrent une loi privée de contrôle. Entouré de personnalités comme Michel Lucas, chef de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a mis fin aux agissements de Jacques Crozemarie en 1995, Éric Molinié, futur président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) ou encore Jean-Christophe Rufin (MSF, ACF), il conçoit des référentiels de certification, fondés sur le strict principe de la séparation des pouvoirs et des intérêts. Ces premiers référentiels dans le domaine associatif publiés au Journal officiel, sont développés en lien avec le bureau Veritas, BVQI, l’Afnor[18][source insuffisante].
Regrettant que les présidents de la Cour des comptes soient régulièrement du même bord que la majorité en place, il popularise, quinze ans avant la nomination de Didier Migaud par le président Nicolas Sarkozy, l’idée de la nomination automatique d’un membre de l’opposition à la tête de la Cour des comptes, pour faire contre-pouvoir[19].
La famille contre les pouvoirs
En 1985, il publie La Famille contre les pouvoirs de Louis XIV à François Mitterrand[20], qui comprend des entretiens avec le doyen Jean Carbonnier et le philosophe Jacques Ellul. Imprégné par l'histoire des persécutions religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles, Kaltenbach voit la famille avant tout comme un contre-pouvoir. Rien à voir avec « Travail, famille, Patrie », mais plutôt une « prophylaxie anti-consensus » : « pas d’étouffoir mais une autodéfense », commente Régis Debray[21].
Pierre-Patrick Kaltenbach, élabore très tôt une réflexion sur ce sujet en raison de plusieurs des responsabilités qui lui ont été confiées : membre de la commission Marceau Long de réforme du Code de la nationalité en 1987 (dont il suggèrera la retransmission en direct des auditions sur la télévision publique)[24], président de l’Institut national d'études démographiques (INED)[5], président du Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS) qui finance alors toute la politique française d’intégration (notamment des mouvements comme SOS Racisme, fondé en 1984), mais aussi contrôleur de la politique de la ville, de la politique d'intégration et d'accueil des réfugiés, au titre de ses fonctions à la Cour des comptes [25].
En 1991, il publie avec son épouse Jeanne-Hélène Kaltenbach, « La France, une chance pour l’Islam »[26], présenté par Daniel Pipes comme un ouvrage important sur les conséquences des retrouvailles historiques de l'islam avec l'Occident. Dans cet essai, les auteurs font valoir que quelles que soient les difficultés futures, l’histoire religieuse française et sa « spécificité laïque » en font le pays européen qui présente le plus d’atouts pour voir s’épanouir sur son territoire un islam laïc et moderne : « pour la première fois dans l'histoire, il est offert à l'islam de « se réveiller » dans un pays démocratique, riche, laïc et pacifique »[27].
En 1996, P.-P. Kaltenbach est l’inspirateur de la première association familiale musulmane de France qui réunit dans son comité de parrainage Leïla Shahid, déléguée générale de l'Autorité palestinienne, André Chouraqui, penseur et homme politique franco-israélien connu pour sa traduction de la Bible, Jacques de Bourbon Busset, écrivain et diplomate français, membre de l'Académie française et France Quéré, philosophe protestante membre du Comité national d’éthique[28]. Cette association est agréée par l’Union départementale des associations familiales (U.D.A.F) en 1998 et reconnue d’intérêt général depuis 2011. Elle est la seule en France à bénéficier de ce type d’agrément[29].
Publications
Pierre-Patrick Kaltenbach, « Entre urnes et croissant : électeurs ou musulmans ? », dans Yves Charles Zarka (dir.), Sylvie Taussig et Cynthia Fleury, L’Islam en France, PUF, coll. « Quadrige », (ISBN978-2-13-055727-2).
Pierre-Patrick Kaltenbach, « Islam de France, combien de divisions ? Élections musulmanes et terrorisme médiatique », Liberté politique, (lire en ligne).
Pierre-Patrick Kaltenbach, Tartuffe aux affaires : Génération morale et horreurs politiques. 1980-2001, Éditions de Paris, .
Jean-Marc Chardon (dir.) et Denis Lensel (dir.) (ouvrage collectif), La Pensée unique : le vrai procès, Paris, Economica, , 265 p. (ISBN2-7178-3745-0).
Pierre-Patrick Kaltenbach, « La Dérive associative », Le Débat, no 91, .
Pierre-Patrick Kaltenbach et Jeanne-Hélène Kaltenbach, « Faut-il respecter la différence ? », dans La Responsabilité : La Condition de notre humanité, Autrement,
Pierre-Patrick Kaltenbach et Jeanne-Hélène Kaltenbach (préf. Pierre Chaunu et Bruno Étienne), La France, une chance pour l'Islam, Éditions du Félin, .
↑« « La Pensée unique, le vrai procès », par Jean-Marc Chardon et Denis Lensel », Les Échos, (lire en ligne)
↑« Un entretien avec M. Pierre-Patrick Kaltenbach La France peut favoriser la naissance d'un islam réformé nous déclare l'ancien président de l'INED et du Fonds d'action sociale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Pierre-Patrick Kaltenbach, Jacques Hauser et Hafid Mahfoudi, « Un entretien avec Pierre-Patrick Kaltenbach président du Fonds d'Action Sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles », Hommes & Migrations, vol. 1116, no 1, , p. 2–6 (DOI10.3406/homig.1988.1220, lire en ligne, consulté le )
↑Voir notamment dans Pierre-Patrick Kaltenbach, Associations lucratives sans but, Denoël, , 240 p. (ISBN9782207244074) et dans, puis dans Pierre-Patrick Kaltenbach, Tartuffe aux affaires : Génération morale et horreurs politiques. 1980-2001, Éditions de Paris - Max Chaleil, (ISBN2846210071)
↑Michel Lévy, « P.P. Kaltenbach — La famille contre les pouvoirs. De Louis XIV à Mitterand », Population, vol. 42, no 1, , p. 185–186 (lire en ligne, consulté le )
↑Régis Debray, Dieu, un itinéraire: matériaux pour l'histoire de l'Éternel en Occident, Odile Jacob, 2001.