Pierre Breuil

Pierre Breuil
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Fonctions
Préfet des Alpes-Maritimes
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Préfet de la Haute-Savoie
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Préfet de la Haute-Loire
-
inconnu
José Inizan (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinctions

Pierre Breuil est un haut fonctionnaire français né le à Limoges.

Parcours et faits marquants

Parcours

Licencié en droit, il passe par l'institut d'études politiques de Paris, école encore appelée Sciences Po, avant d'intégrer l'École nationale d'administration (promotion Turgot).

À la suite de ce cursus, il intègre l'administration comme administrateur civil au ministère de l'Intérieur. Puis il rentre dans le corps préfectoral comme sous-préfet : en , il est directeur du cabinet du préfet de Lot-et-Garonne, en directeur du cabinet du préfet de La Réunion, en décembre 1971 sous-préfet de Briançon, en secrétaire général de la Haute-Marne, en secrétaire général du Tarn et en sous-préfet de Provins.

Il est ensuite conseiller technique au cabinet du garde des Sceaux, Alain Peyrefitte, de 1980 à 1981, à la fin du septennat du président Valéry Giscard d'Estaing. Lorsque la gauche s'empare du pouvoir, à la suite de l'élection de François Mitterrand en 1981, il passe à la Ville de Paris, dont le maire est alors Jacques Chirac. Il y est sous-directeur de la vie scolaire, de 1982 à 1984. Puis il passe aux affaires générales et contentieux, de 1985 à 1986. En 1986, Jacques Chirac devient le premier ministre de François Mitterrand. C'est la première cohabitation. Pierre Breuil est nommé conseiller technique au cabinet du ministre des DOM-TOM, Bernard Pons[1], négociant notamment la première convention de plan de développement entre l’État français et les îles de Mayotte peu après la visite de Jacques Chirac sur ce territoire en 1986[2].

Il alterne ensuite des postes de préfets et des postes en cabinet ministériel. En aout 1987, il est nommé préfet de la Haute-Loire. En , il devient Délégué à l'espace aérien, au sein des services du Premier ministre. En , il est secrétaire général de la préfecture de Paris. En , il rejoint les cabinets ministériels en tant que directeur du cabinet du ministre de l'aménagement du territoire, de l'équipement et des transports (Bernard Pons à nouveau)[3],[4]. Son poste est légèrement revu à la suite d'un remaniement en novembre de la même année : il est directeur du cabinet de Bernard Pons, toujours, devenu ministre de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme.

Après avoir été préfet hors cadre en , il repart en province en comme préfet de la Haute-Savoie[5]. Puis il est nommé en préfet des Alpes-Maritimes[6].

En , il devient inspecteur général de l'administration[7].

Face à la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc

Le , il est confronté comme préfet de Haute-Savoie (depuis quelques mois à peine), à l'incendie du tunnel du Mont-Blanc qui provoque 39 morts. À la suite de cette catastrophe, il doit se défendre, en tant que responsable de la sécurité publique sur le département alpin, et défendre les pouvoirs publics[8]. Lors de la visite, trois jours après la catastrophe, de Jean-Pierre Chevènement sur les lieux du drame, le ministre est interpellé sur un rapport des pompiers datant de mi-janvier qui mettait en avant des dispositifs de sécurité insuffisants dans ce tunnel ancien. Lors d'un point avec la presse et les télévisions, le ministre confirme l'existence de ce rapport, au sein du ministère. Le préfet, à ses côtés, intervient dès lors pour préciser qu'il s'agissait d'une analyse critique et de recommandations d'améliorations, sur une situation qui existait depuis des années[9]. Les jours suivants, il précise n'avoir jamais reçu de rapports alarmants sur une dégradation de la sécurité du tunnel. Le rapport des pompiers était une demande de subvention du service départemental d'incendie et de secours de Haute-Savoie et ne comportait que «quatre lignes en introduction » sur la sécurité du tunnel[10]. Et d'éventuels rapports reçus par ses prédécesseurs, il n'a trouvé après recherche qu'une simple fiche, émise par des hommes de la préfecture et un pompier, mettant en avant le manque de coordination entre les secours français et italiens[11]. Les experts mandatés pour analyser la catastrophe mettent en cause une des sociétés chargées de l'entretien du tunnel, mais relèvent aussi que les services publics n'avaient pas fait procéder depuis une dizaine d'années à des exercices d'entraînement aux incendies, en notifiant toutefois que Pierre Breuil venait d'en faire la demande au ministère, neuf jours avant l'incendie[12],[13].

Le tunnel reste bloqué durant trois ans. Des aménagements significatifs sont effectués sur sa sécurité, ainsi que sur d'autres tunnels ayant une conception également ancienne. La réouverture du tunnel, et l'autorisation du passage de camion, engendrent des débats passionnés. Pierre Breuil s'efforce de maintenir des échanges sereins. Il rappelle notamment aux médias que seuls trois maires du département, ceux de la vallée de Chamonix, sont hostiles à ré-autoriser le passage de poids-lourds :« C'est leur droit, et j'ai des relations constructives avec eux », déclare-t-il[14]. Ce sujet provoque de longues tergiversations avant réouverture. Les dispositifs sont renforcés, et le transport de matières dangereuses ou polluantes interdit.

Violences policières à Cannes

Le , durant une manifestation d'intermittents du spectacle à Cannes, pendant le festival, la situation dégénère entre les manifestants et les forces de l'ordre. Une douzaine de personnes sont blessées, des journalistes sont interpelés, et un cadreur de France 3 (FR3) est molesté par des policiers en civil[15]. Préfet des Alpes-Maritimes en fonction et responsable à ce titre du maintien de l'ordre, Pierre Breuil présente ses excuses le lendemain sur la chaîne FR3, lors du 19/20[16],[17]. Une enquête est également menée par l'Inspection générale de la police nationale[18] mais celle-ci égare les images enregistrées par le système de vidéosurveillance de la ville de Cannes… Plusieurs plaintes sont déposées, des policiers sont traduits devant le tribunal de grande instance de Grasse, mais des relaxes sont prononcées[19].

Refus d’une dénomination d’une place de Nice au nom d’un ancien maire

En , Pierre Breuil demande au tribunal administratif de Nice d’annuler une décision municipale sur le choix d'une dénomination proposée pour une place de la ville, au nom d'un ancien maire, Jacques Médecin. Le préfet des Alpes-Maritimes estime que cette proposition du nom de Jacques Médecin est entaché d'« erreur manifeste d'appréciation » en raison des condamnations pénales prononcées contre l'ancien édile (qui garde pour autant une réelle popularité dans la cité). Le maire en fonction, Jacques Peyrat, conteste cette décision, la notion d'erreur manifeste d'appréciation n'ayant pour lui aucune existence juridique. Le tribunal administratif donne raison dans un premier temps au préfet en 2006. Mais un jugement en appel, en 2007, de la cour administrative d'appel de Marseille annule la décision de Pierre Breuil[20].

De façon plus générale, dans cette fonction de préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil s’est employé à réaffirmer le rôle de l’État, faisant par exemple détruire un bâtiment illégal de la Batterie de la Maure à Vallauris[21].

Distinctions

Publication

  • Bernard Brassens (inspecteur général des finances), Dominique Ducos-Fonfrede (chargée de mission au Conseil général des pont-et-chaussées), Pierre Breuil (inspecteur général de l’administration), Johannes Leibetseder (inspecteur de l’administration), Rapport sur le classement des hébergements touristiques, Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, , [présentation en ligne], 100 pages ;

Notes et références

  1. « Paris Pierre Breuil », Les Échos, no 16438,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  2. Henry Jean-Baptiste, D'une île à l'autre : une traversée au service de la République, Éditions l'Harmattan, , 138 p., p. 62
  3. « Aménagement du territoire », 1er juin 1995, Usine nouvelle.
  4. « Cabinet de Bernard Pons : Pierre Breuil », Les Échos, no 16904,‎ , p. 52 (lire en ligne)
  5. Marie Lemonier, «Le hors-piste mis hors la loi dans toute la Haute-Savoie. Le maire de Chamonix a obtenu des dérogations du préfet», 15 février 1999,Libération.
  6. «Les préfets valsent au jeu des chaises musicales», 19 juillet 2006, Le Nouvel Observateur.
  7. Journal officiel de la République française n°199 du 29 août 2006 page, « Décret du 28 août 2006 portant nomination d'un inspecteur général en service extraordinaire (inspection générale de l'administration) - M. Breuil (Pierre) »,
  8. « La polémique sur les origines de l'incendie du tunnel du Mont-Blanc s'amplifie. », Le Monde,‎
  9. Télévision Antenne 2, « Chamonix : polémiques Mont-Blanc », JT 20h (extrait), sur INA,
  10. « Tunnel du Mont-Blanc: le préfet se défend », Libération,‎ (lire en ligne)
  11. Michel Holtz, « Cherche rapports désespérément. », Libération,‎ (lire en ligne)
  12. « Mont-Blanc : les exercices de sécurité en question », le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  13. Michel Holtz, « Trois semaines après le drame du tunnel du Mont-Blanc. Le rapport qui accuse et absout », Libération,‎ (lire en ligne)
  14. Vincent Nouzille, « Le tunnel ouvert aux polémiques », Le Point,‎ (lire en ligne)
  15. Michel Henry, « La violence policière plein cadre. », Libération,‎ (lire en ligne)
  16. Télévision France 3, « Cannes : violences policières contre les intermittents », 19/20 (extrait), sur INA,
  17. « Cannes : les violences policières suscitent un tollé », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  18. Clarisse Fabre et Piotr Smolar, « Ouverture d'une enquête policière à la suite des heurts du week-end. », Le Monde,‎
  19. Michel Henry, « La justice oublie tout », Libération,‎ (lire en ligne)
  20. « Place « Jacques Médecin » à Nice », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  21. « Côte d'Azur : démolition annoncée d'un vaste complexe immobilier illégal »,
  22. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000544384

Voir aussi

Bibliographie

  • Notice « Breuil, Pierre » (préfet honoraire, né en 1941), page 396 in Who’s Who in France : Dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France et à l’étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, 44e édition pour 2013 éditée en 2012, 2371 p., 31 cm (ISBN 978-2-85784-053-4).
  • « Paris Pierre Breuil », Les Échos, no 16438,‎ , p. 27 (lire en ligne).
  • « Cabinet de Bernard Pons : Pierre Breuil », Les Échos, no 16904,‎ , p. 52 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes