Il est fondateur de France Active et président honoraire du Conseil national de l'insertion par l'activité économique, puis fondateur et président d'honneur du Laboratoire de l'économie sociale et solidaire.
Biographie
Origine
Claude Alphandéry est né à Paris le , de Marie-Blanche Alphandéry, née Deneux, médecin et présidente d'une société immobilière, et de Claude Alphandéry, trésorier-payeur général[1]. Il est issu d'une famille aisée juive de tradition républicaine[2],[3].
Ses parents se séparent lorsqu'il a trois ans. Il n'a jamais vécu avec son père, mais fréquente ses grands-parents paternels, très engagés politiquement[4]. Sa grand-mère est très impliquée dans sa section de la Ligue des droits de l’homme[4]. Son grand-père, Georges Lévy-Alphandéry, est député français radical-socialiste de la Haute-Marne de 1924 à 1940, maire et conseiller général de Chaumont[2],[4],[5] et directeur du quotidien Le Petit Haut Marnais[6].
Un jeune résistant
En 1936, à l'âge de 13 ans, il participe à la campagne du Front populaire[4].
Claude Alphandéry réalise des études secondaires au lycée Carnot, une hypokhâgne à Bordeaux de 1939 à 1940 et un passage à Aix-en-Provence[2].
De sa volonté, et grâce au ministre de l'InformationPierre-Henri Teitgen, il est affecté en comme attaché de presse à l'ambassade de France à Moscou, avant de rentrer en France comme élève de la 2e promotion de la nouvelle École nationale d'administration en [4]. Il démissionne et retourne en Russie pour fonder un hebdomadaire en langue française et retrouver une jeune femme russe dont il est amoureux, mais l’aventure tourne court[7].
En 1960, Claude Alphandéry réalise une activité professionnelle dans l'immobilier, à l'Immobilière Construction de Paris (ICT) puis participe à la fondation de la Banque de construction et des travaux publics (BCT), dont il est le président de 1964 à 1980[2],[3],[4]. Il y développe les prêts hypothécaires sur vingt ans qui hisse l'établissement comme première banque de crédit aux acquéreurs de logements[7].
En 1978 François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, lui confie un audit sur le cabinet conseil Urba. Dans son rapport, Claude Alphandéry, revèle au sein du cabinet Urba, qui deviendra l'affaire Urba en 1987[8], un système d’emplois fictifs — pratiqué à l’époque par tous les partis pour le financement de la vie politique — d'une cinquantaine de socialistes ainsi que de jeunes femmes non adhérentes très proches de certains dirigeants socialistes[3]. François Mitterrand entère le rapport et garde une rancune tenace envers Claude Alphandéry[3].
En 1978, durant l’actualisation du programme commun entre le PCF et le PS, il s’oppose à François Mitterrand concernant le programme économique des communistes qu’il juge « dangereux ». Il s'éloigne alors des positions économiques de François Mitterrand[7] et signe la motion concurrente de Mauroy-Rocard au congrès de Metz en 1979[2]. Il accuse dans un article assassin paru dans Le Monde du , celui qui deviendra président de la république en , de « démagogie », ce qui exclut pour lui toute possibilité de responsabilité sous la présidence Mitterand[3].
Initiateur de l’économie sociale et solidaire
Au début des années 1980, Claude Alphandéry est repéré parmi les salariés de la Caisse des dépôts et consignations pour conduire une mission sur le développement local et la lutte contre les exclusions. C’est ainsi qu’en 1988 il est amené à créer, présider et développer l’association France Active, qui soutient et finance les initiatives économiques créatrices d’emplois et génératrices de solidarité[7],[3], et dont il est depuis le président d’honneur.
Considéré comme le porte-flambeau de l’économie sociale et solidaire (ESS), à 89 ans, Claude Alphandéry continue d’initier de nombreuses actions pour promouvoir cette économie qui place l’être humain avant le profit[7]. En , avec son ami Stéphane Hessel, il rassemble 10 000 personnes au palais Brongniart à Paris pour promouvoir l’ESS. Rassemblement qui aboutit à la création du Labo de l’ESS, think tank français de promotion de l'ESS au niveau national et européen, qu’il préside durant quatre ans[3],[7].
Le , il participe avec une vingtaine de personnalités à la création du Conseil national de la nouvelle résistance[11] et en devient président d'honneur au côté d'Anne Beaumanoir[12].
Claude Alphandéry épouse en 1950 Nicole Bernheim, psychanalyste[3] (décédée en 2010 à 88 ans), avec laquelle il a deux enfants[2] : le sociologue du monde agricole Pierre Alphandéry, et l'expert en agriculture et alimentation durables Marc Alphandéry[1],[2].
Nathalie Calmé, Économie fraternelle et finance éthique : l'expérience de la NEF, préfaces de Claude Alphandéry et de Jean-Marc de Boni, postface de Bernard Ginisty, Gap, Éditions Y. Michel, coll. « Économie », 2012, 300 p. (ISBN978-2-36429-027-3).
↑Jean C. Texier, « La presse et l'argent en France », Bulletin: Kommunikationswissenschaft = sciences des communications sociales, vol. -, no 2, , p. 14 (ISSN1420-5394, DOI10.5169/seals-790579, lire en ligne, consulté le )