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Si le premier film qui peut être associé au genre est le court-métrage Néron essayant des poisons sur des esclaves produit par les frères Lumière et réalisé par Georges Hatot ()[1], le mot « péplum » — au sens moderne depuis le vingtième siècle — n'a peut-être été employé, pour la première fois, qu'en référence au film La Tunique ()[réf. nécessaire]. Selon le latiniste Claude Aziza, les recherches des occurrences du mot dans la presse et la littérature indiquent une apparition en 1963 dans un milieu cinéphile lié au metteur en scène Bertrand Tavernier[2].
Le péplum est, selon les points de vue, un genre bâtard ou total, un des premiers héritiers du théâtre classique et de l'opéra[3] ou un sous-genre du cinéma, proche des influences populaires (music-hall[4] ou bande dessinée[5]). Sa place dans l'Histoire du cinéma (dès sa naissance) prouve son importance. À la fois noble (il traite de l'histoire, de la religion, utilise des auteurs tels que Homère ou Gustave Flaubert) et vulgaire (exploitant la violence et l'érotisme, voire le rire et l'invraisemblance), le genre antique est associé à l'épopée (pour les Américains, le péplum est une de ses catégories), à la comédie, au fantastique (fantômes, vampires, momies revenues à la vie…) et au merveilleux (dans son utilisation de la mythologie)[6].
Origine du terme
Selon Claude Aziza, la production de films sur l'Antiquité est internationale, en majorité française et italienne au temps du cinéma muet, puis presque exclusivement américaine et italienne. Elle va de l'épique au tragique, du film d'aventures au film d'horreur, de la fantasy au pastiche. Bref, une production dont les limites sont si floues que le terme maladroit de péplum inventé par les critiques de cinéma français dans les années 1960, a prétendu les englober[7].
Histoire
Péplums du cinéma muet
L’exemple français
Le péplum apparaît en France à la fin du XIXe siècle, dès les débuts du cinéma.
Chez Gaumont, Louis Feuillade, maître du serial, mis en place par Alice Guy qui part produire aux États-Unis, réalise Le Fils de Locuste en 1911, Androclès et le Lion en 1912 et L'Agonie de Byzance en 1913. Tout ceci n'a que valeur d'exemples parmi d'autres. Le catalogue Gaumont compte ainsi des dizaines de courts métrages entre 1898 et 1919 dont les titres se réfèrent explicitement à l'antiquité. On relève les noms de Léonce Perret (La Fille de Jephté d'après un scénario d'Abel Gance) et Maurice Mariaud (Cléopâtre)[10]. Au sein du même studio, Émile Cohl utilise des techniques d'animation de pointe pour Les Douze Travaux d'Hercule et Hérodiade de Victorin Jasset (1910) est présenté comme un « grand film artistique ». Sachant qu'en règle générale, les films historiques sont assimilés à des films artistiques, par opposition aux séries (comédies, policiers, westerns...)[11].
À côté de ces productions déjà industrielles, l'œuvre de Georges Méliès (par exemple Néron et Locuste en 1907) relève d'une production indépendante et artisanale[12].
À l'époque, Le Film d'art, société fondée par les frères Laffitte, exerce une forte influence, notamment sur le cinéma hexagonal[12]. Le directeur artistique André Calmettes signe pour sa part Britannicus en 1908 et sa propre adaptation de Quo vadis ? en 1910 (film perdu[13]).
La révolution italienne
À l'époque du film muet, le cinéma italien réinvente le péplum en créant une Antiquité mythique et mythologique réaliste par les moyens utilisés et donne ses lettres de noblesse au cinéma tout entier, lançant de longs métrages à gros budgets, créant la superproduction. L'Italie, dominée par la gauche libérale et les idées du Risorgimento, place cette production au service de l'édification nationale. Dans ce contexte, le péplum muet à l'italienne est un retour aux sources évoquant la première unification de la Péninsule, « une exaltation de la romanité païenne (sécularisée) et de l'expansion coloniale : la « conquête de l'Ouest » version antique[14] ». Dans le même temps, le péplum invente le cinéma moderne par ses innovations techniques. Ainsi, le péplum italien occupe la première place au rang mondial avec, en 1909, Néron de Luigi Maggi (marqué par la peinture néo-classique[13]) avec Alberto Capozzi, produit par Arturo Ambrosio et, dans les années 1910, les productions notables de deux réalisateurs :
Giovanni Pastrone, réalisateur de La Chute de Troie (1911) et surtout de Cabiria (1914), inspiré de Tite-Live, auquel participe l'écrivain Gabriele D'Annunzio[15], bénéficiant d'un budget mirobolant : un million de lires or, vingt fois le budget moyen d'un film de l'époque, qui permet notamment la construction de l'imposant temple carthaginois dans les studios de Turin.
Enrico Guazzoni pour sa part dirigea également Judas Maccabée en 1911, Ramsès, où figure la divine Francesca Bertini, Messaline en 1922 avec Rina De Liguoro. Giovanni Pastrone, lui, réalise et interprète Jules César en 1909, et dirige Maciste athlète en 1918.
Si beaucoup de films muets italiens ont été perdus ou détruits, il ne faut pas sous-estimer l'ampleur et la qualité de cette production. Entre autres : La Rivale (Scene di vita di Pompei) de Gerolamo Lo Savio, Martyrs pompéïens et la première version complète de L'Odyssée par Giuseppe De Liguoro, Ione, ou les derniers jours de Pompéi d'Enrico Vidali[13]. Quo vadis? (1912), Cabiria, puis Christus(it) (1916) du producteur Giulio Antamoro (réalisateur de Ursus l'année suivante et de La Fanciulla di Pompei en 1925) ont un retentissement international[15].
« Le cinéma, par ses évocations du passé, est une chose admirable. J'ai vu tout récemment passer Quo Vadis ? - Néron et Agrippine à l'écran, eh bien, je déclare que c'est superbe et je n'aurais pas cru que le cinéma eût été capable de reconstituer avec un soin aussi jaloux les événements de l'Antiquité ! et je fus émerveillé. »
— Auguste Rodin, Peplum l'Antiquité spectacle, éd Fage, 2012
Maciste et Ursus
Dans Cabiria, on découvre le personnage de Maciste, interprété par Bartolomeo Pagano. Ce personnage fera l'objet de nombreux films (plus de 20 entre 1915 et 1926) dont la plupart sont situés à une époque contemporaine comme Maciste chasseur alpin (1916) ou encore Maciste contre le cheikh (1926) ; on croise ainsi Maciste médium, somnambule, amoureux ou empereur, tous interprétés par Bartolomeo Pagano... Ce phénomène de vampirisation du genre historique par le muscle se reproduira dans les années 1960. De la même manière, Bruto Castellani est Ursus, personnage issu du roman Quo vadis ?, grâce à Enrico Guazzoni. Définitivement associé à ce géant, Bruto Castellani le jouera de nouveau, à 40 ans passés, dans Quo vadis ? de Gabriele D'Annunzio et Georg Jacoby (1924) — avec le grand Emil Jannings dans le rôle du cruel Néron. Bruto Castellani s'illustrera aussi dans Marc-Antoine et Cléopâtre (1913), Jules César (1914, avec Amleto Palermi dans le rôle-titre), Fabiola (1918, rôle de Vercingétorix) — tous signés Enrico Guazzoni — et La Sainte Bible (1920, rôle de Caïn).
Les excès de l'industrie cinématographique italienne découragent le public, gavé d'Antiquité. Les Derniers Jours de Pompéi (1926) dirigé par Carmine Gallone et Amleto Palermi pour un budget de sept millions de lires (avec 10 000 figurants)[13] essuie ainsi un échec.
Ce premier âge d'or du péplum italien prend fin au milieu des années 1920 avec l'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini.
En 1915, Samson sera interprété par William Farnum dans l'adaptation d'une pièce de Henri Bernstein, mais la révolution viendra d'ailleurs : influencé par les superproductions italiennes, David W. Griffith dirige dans un premier temps Naissance d'une nation, puis, pour répondre aux accusations de racisme que son premier long métrage a suscitées[16], met en scène le monumental Intolérance (1916) qui comprend un épisode babylonien (auquel Good Morning Babylonia des frères Taviani rendra hommage dans les années 1980) et un épisode sur le Christ. Ce mastodonte nécessite vingt-deux mois de tournage, 5 000 figurants, des éléphants, des kilomètres de pellicule, des filtres colorés et des prouesses techniques telles que l'invention de nouvelles lentilles, des caméras placées dans des ballons ou sur des ascenseurs[17]… Civilisation, la même année, constitue la réponse de Thomas H. Ince, le rival de David W. Griffith, dont c'est le dernier film. Le metteur en scène d'origine française Maurice Tourneur, lui, filme une « version érotique d'Intolérance », Woman, scindée en L'Éternelle Tentatrice et La Fée de la mer, en 1918[18]. Le principe des épisodes liés à des époques différentes subsistera un certain temps puisque Cecil B. DeMille, ancien assistant de Griffith, dirige Gloria Swanson dans une séquence babylonienne dans L'Admirable Crichton en 1919 (pour laquelle Gloria Swanson risque sa vie au milieu des lions[19]), une séquence romaine dans Le Réquisitoire en 1922, et inclut encore un prologue contemporain dans Le Signe de la croix dans les années 1930.
Déjà, le péplum signale (comme dans les années 1950) la dépendance d'Hollywood à l'égard de l'Italie, où sont tournés Néron de J. Gordon Edwards en 1922 et le spectaculaire Ben Hur commencé par Charles Brabin (époux de Theda Bara) et signé par Fred Niblo en 1925, qui fait de Ramón Novarro une star et où figure Bruto Castellani (mythe du genre) en Golthar. Ce dernier film inclut des séquences en couleurs lorsque Jésus paraît.
En France, Julien Duvivier se distingue dans le genre en réalisant en Algérie, avec un budget important qui lui permet une reconstitution spectaculaire de Jérusalem, le biblique Golgotha d'après le roman du chanoine Joseph Reymond, avec Jean Gabin en Ponce Pilate (1935). La sortie du film provoque un tollé[21].
L'abandon de Moi, Claude, production britannique d'Alexander Korda pour sa femme Merle Oberon, obligea celui-ci à vendre à la compagnie Rank ses Denham Film Studios — surnommés « Hollywood-on-Thames » et qui étaient alors les plus modernes d'Europe — un an après leur construction[25].
Après la guerre, le cinéma britannique essuie encore avec César et Cléopâtre de Gabriel Pascal d'après George Bernard Shaw (1945), un de ses plus grands désastres, malgré la présence de Vivien Leigh : Shaw n'autorise aucune modification du texte qui ne soit pas de lui et désavoue l'actrice principale, les retards se multiplient à cause du mauvais temps, des raids aériens et de pénuries de toutes sortes : « avant même que le film ne soit achevé, on parlait déjà d'un budget de 5 millions de dollars ». Après sa sortie, Shaw compare le film à « l'illustration colorée d'une Bible bon marché »[26]. En 1996, ce film est toujours considéré comme « le plus coûteux de toute l'histoire du cinéma britannique »[27]. Si la télévision britannique exploite avec ferveur l'antiquité (notamment dans des adaptations de pièces de théâtre), le cinéma britannique s'éloigne de ce type de production risqué.
L’amorce
En 1949, fidèle à son genre fétiche, DeMille signe un classique de plus : Samson et Dalila avec le musclé Victor Mature (appelé à devenir une star du péplum) et Hedy Lamarr dans son dernier et plus grand succès. Selon l'anecdote, DeMille a convaincu les producteurs récalcitrants avec la seule image du couple vedette : un mâle baraqué et une femelle sensuelle à moitié nus. L'affluence du public lui donne raison.
Les conditions semblent réunies pour que le péplum retrouve une place au premier plan du cinéma mondial. Il ne manque plus qu'une étincelle pour que l'incendie de Rome renaisse d'un éclat nouveau.
Années 1950-1960 : le second âge d’or du péplum
Productions américaines (1951-1968)
La renaissance du péplum
C'est à Cinecittà que s'opère la renaissance du péplum italien grâce aux Américains. En 1951 se déroule à Rome le tournage d'une nouvelle version de Quo vadis ?, signée par Mervyn LeRoy avec Robert Taylor et les Britanniques Deborah Kerr et Peter Ustinov — une renaissance placée sous le signe des premiers martyrs dans la Rome antique. Le triomphe de Quo vadis ? lance la mode du péplum à Hollywood durant plus de dix ans, et sacre Cinecittà capitale du cinéma américain. D'ailleurs, à plusieurs reprises des cinéastes italiens et américains collaborent ; les productions, les distributions et les équipes techniques sont internationales : grâce au péplum américain, Rome devient la capitale la plus cosmopolite du cinéma.
Ombres portées
Dans le sillage de Mervyn LeRoy, des cinéastes prestigieux de Hollywood s'attellent au genre : le vétéran Henry King avec David et Bethsabée (1951) reprend la recette de Samson et Dalila, comme plus tard un autre vétéran, King Vidor, pour son dernier film : Salomon et la Reine de Saba (1959) tourné en Espagne avec un budget colossal englouti par l'interruption du tournage à cause du décès de Tyrone Power et son remplacement par Yul Brynner avec lequel on dut refaire toutes les scènes précédemment tournées avec Power, par la construction du temple et d'un quartier entier de l'antique Jérusalem dans les studios de Séville, et enfin par les scènes de batailles tournées dans le désert de Saragosse ; Frank Borzage, encore un vétéran, finira également sa carrière sur un péplum biblique — Simon le pêcheur — en 1959 ; Cecil B. DeMille, le pape du péplum américain, tourne un remake en 1956 de son film Les Dix Commandements sorti en 1923, également dans le registre biblique ; le péplum américain à ce moment est plus que jamais une course au gigantisme : Les Dix Commandements rivalise en nombre de figurants avec La Terre des pharaons de Howard Hawks qui relate l’épopée de la construction titanesque de la pyramide de Khéops, sur un scénario notamment signé par William Faulkner (bien que selon certaines sources, dont Noël Howard, il n'en ait pas écrit une ligne !) et avec des décors d'Alexandre Trauner, dont le tournage a fait l'objet d'un livre de Noël Howard[28]. William Dieterle (Salomé en 1953) et Michael Curtiz (L'Égyptien d'après le roman de Mika Waltari en 1954 — trente ans après L'Esclave reine — dont Marlon Brando refuse le rôle-titre, allant jusqu'au procès avec Darryl Zanuck et préférant, à tout prendre, interpréter Napoléon dans Désirée[29]) complètent ce groupe de cinéastes déjà anciens, pour la plupart inexpérimentés dans le genre du péplum jusque dans les années 1950.
Le péplum, loin d'être réduit à un simple divertissement, continue d'attirer les grands réalisateurs jusqu'au début des années 1960. En 1960, Stanley Kubrick livre le spectaculaire Spartacus, au succès mérité et admiré par John Kennedy ; son héros et producteur Kirk Douglas (qui a raconté en détail l'aventure du film dans son autobiographie[30]) tente de faire disparaître la version italienne antérieure, mise en scène par Riccardo Freda ; la même année Raoul Walsh met en image l'épisode biblique d'Esther, avec la Britannique Joan Collins ; l'année suivante, Nicholas Ray raconte l'histoire de Jésus (incarné par Jeffrey Hunter) dans Le Roi des rois, et Robert Aldrich reprend ou supervise (suivant les sources) le tournage de Sodome et Gomorrhe, cosigné par le jeune Sergio Leone qui méprise le genre et sabote ce film (dont l'échec fait trembler la puissante compagnie Titanus)[13].
Les échecs successifs — et relatifs — du Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, en 1963 (dont le tournage épique entamé par Rouben Mamoulian — qui abandonnera ensuite le cinéma — est l'un des sommets du star system) et de La Chute de l'Empire romain, d'Anthony Mann en 1964 (pour lequel le forum romain avait été reconstruit en grandeur réelle), films luxueux devenus des classiques (le second inspira Gladiator), entraînent la chute du péplum à Hollywood ; le genre mettra quatre décennies pour se relever. L'approche moraliste de ces deux mastodontes a peut-être découragé un public majoritairement à la recherche de divertissements légers.
D'après, le spécialiste Florent Pallares, « cette génération de films à sujet antique fut marquée par des messages pacifiques issus principalement de la religion chrétienne où les États-Unis semblaient se conforter dans leur double position de peuple élu et de gendarme du monde. Tout cet univers était fortement codifié, avec des héros blonds aux yeux bleus luttant contre des déments bruns aux yeux sombres comme pour suggérer la pureté de l'un et la noirceur de l'autre »[31].
Une autre Sémiramis, déesse de l'Orient (Yvonne Furneaux dirigée par l'initiateur Primo Zeglio) ou Les Derniers Jours d'Herculanum selon Gianfranco Parolini ne changeront pas la donne : l'hémorragie a dopé le péplum musculeux, mais aussi le western, le policier et le thriller, le fantastique et l'horreur. Les réalisateurs et les interprètes sont souvent les mêmes. Les scénarios ne sont pas meilleurs ou pires, les budgets sont toujours souvent modestes, les chefs-d'œuvre jalonnent une production populaire foisonnante…
Le cinéaste américain Mel Brooks parodie également le péplum dans son film La Folle Histoire du Monde. Il met en scène la ville de Rome en lui prêtant les airs d'une ville contemporaine. On y voit alors quelques anachronismes volontaires en clin d'œil à la société du vingtième siècle, notamment quand Mel Brooks interprétant Comicus, un « philosophe forain » au chômage, fait la queue d'un bureau d'administration pour toucher ses indemnités.
Enfin en 1982, le film français Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne moque le péplum en exagérant les traits clichés du genre comme les références bibliques ou la musculature des personnages. Sur ce dernier point Jean Yanne grossis le caractère viril très présent dans le genre jusqu'à lui prêter une dimension sexuelle dans la scène de "l'homo-discothecus". Le personnage principal interprété par Coluche se nomme Ben Hur Marcel en référence au personnage du film homonyme de William Wyler interprété par Charlton Heston.
Le genre connaît une production très importante de 1960 à 1964. Les films, parfois avec un budget très limité, sont construits autour d'intrigues très simples dominées par la figure du héros, incarnation du bien et doté d'une force physique surhumaine. De véritables franchises s'organisent : Hercule, Maciste, Ursus, Samson, Goliath, les gladiateurs… Le fantastique et la fantasy imprègnent de poésie les décors naturels étranges et la naïveté assumée des représentations, grâce à une photo souvent recherchée — en tout cas dans les meilleurs des cas.
Les héros musclés se multiplient au même rythme que les « acteurs » apparaissent, à commencer par Kirk Morris (l'ex-gondolier Adriano Bellini) qui interprète Le Triomphe de Maciste en 1961 et, avec la Britannique Margaret Lee comme partenaire, Samson l'Invincible en 1963 (qui est, comme son nom ne l'indique pas, un film de pirates situé aux Antilles), les deux signés par Tanio Boccia, et travaille avec les meilleurs réalisateurs du genre : Riccardo Freda pour Maciste en enfer (1962), où l'au-delà antique est figuré par des grottes près de Bari et de Rome[13], et Pietro Francisci pour Hercule, Samson et Ulysse en 1964.
Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items. D'autre part, Wikipédia n'a pas pour rôle de constituer une base de données et privilégie un contenu encyclopédique plutôt que la recherche de l'exhaustivité.
Une armée de culturistes, venue de tous horizons, vient combattre ennemis et monstres, mais également séduire légions de belles filles de l'Antiquité. Tous ces héros musculeux marquent le genre par leurs exploits fantaisistes, occasionnels ou répétés :
Reg Lewis, Californien, sacré « Junior Mr. Olympics » à 17 ans, incarne Maciste dans Maciste contre les monstres de Guido Malatesta, avec la Britannique Margaret Lee comme partenaire (1962),
Mais avec la sortie de Pour une poignée de dollars en 1964, le western spaghetti remplace le péplum, et le genre pourtant prolifique disparaît brusquement des écrans. Il survit dans des conditions précaires : ainsi, en 1983, Lou Ferrigno endosse la panoplie du roi du péplum musclé dans Hercule de Luigi Cozzi (alias Lewis Coates).
Entre 1960 et 1964, le cinéma italien a produit 130 péplums, ce qui constituait un quart de sa production totale[34]. De 34 péplums sortis en 1964 (année record), le nombre tombe à 14 l'année suivante et a complètement disparu en 1968[13].
Ces films, malgré leur réussite et leur retentissement critique, demeurent des exceptions, presque des exercices de style, à la façon du film de Jean-Luc Godard, Le Mépris (1963), qui met en scène Fritz Lang sur le tournage d'un péplum (L’Odyssée) tandis que le producteur de film, interprété par Jack Palance, est surtout intéressé par la présence de belles actrices en naïades dénudées.
Les prophètes des trois monothéismes font aussi l'objet de films : Le Message de Mustapha Akkad (1976), production britannique, libanaise et libyenne, raconte les débuts de l'Islam ; la même année, Moïse de Gianfranco De Bosio, tourné pour la télévision, offre à Burt Lancaster l'occasion de rivaliser avec Charlton Heston ; enfin Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli (1977, coécrit par Anthony Burgess), série télévisée commandée par le Vatican[21] fait de Robert Powell l'incarnation la plus connue du Christ — avec Anne Bancroft en Marie Madeleine. Deux années plus tard, Peter Sykes et John Krish mettent en scène Jésus (The Jesus Film), projet atypique qui respecte scrupuleusement le texte de l'évangile selon saint Luc, avec le Britannique Brian Deacon dans le rôle principal. Dans le même ordre d'idées, Roberto Rossellini donne en 1975Le Messie (qui prend place dans sa série de films « éducatifs » entre Blaise Pascal et La Prise du pouvoir par Louis XIV) au dépouillement évangélique méprisé selon le réalisateur par la critique — « alibi de la société du spectacle au nom de l'esthétique » — mais apprécié d'un public populaire[36].
Plus iconoclaste mais non dénué d'un souci de fidélité « à la lettre », Sebastiane du britannique Derek Jarman (1976) donne à voir le martyre du favori de l'empereur Dioclétien et constitue un ovni même dans la production du cinéma homosexuel underground, entièrement dialogué en latin et interdit aux moins de dix-sept ans à sa sortie, neuf ans après la dépénalisation de l'homosexualité en Grande-Bretagne[37] — notons que le péplum, avec sa charge érotique revendiquée, constitue un terrain privilégié d'expression pour toutes les sexualités (cf. la lecture homosexuelle de la relation entre Ben-Hur et Messala[38]).
Claude d'Anna tourne dans les studios de Paolis à Rome une nouvelle version de Salomé (1986) librement inspirée de la pièce d'Oscar Wilde, produite par Menahem Golan et Yoram Globus, bénéficiant d'un généreux budget, de la photographie de Pasqualino De Santis, avec cottes de maille provenant du film Alexandre Nevski de Sergueï Eisenstein et interprètes principaux issus de la scène shakespearienne britannique (exception faite pour Tomás Milián), une armée de figurants et des décors fastueux. Deux versions en réalité, puisque l'une était destinée à la télévision américaine. Les propos du cinéaste montrent une fois de plus le mépris dans lequel est maintenu le péplum traditionnel : « Je n'avais qu'une crainte : tomber dans le péplum. Affubler Hérode d'une petite jupette me terrifiait. Alors on a oublié Rome, on a oublié la Judée, on a travaillé comme si on réalisait un film de science-fiction qui se situerait dans le passé. » et plus loin « Si ce film devait ressembler à quelque chose, ce serait à un opéra »[39]. Mais où est passé ce film ? En 1996 sort tout aussi discrètement Néfertiti, la fille du soleil de Guy Gilles (que celui-ci a eu du mal à financer), avec Ben Gazzara en Aménophis III et Antonella Lualdi en reine Tiyi (selon la recette italienne).
La monumentale série télévisée européenne L'Odyssée réalisée par Franco Rossi (et Mario Bava pour l'épisode Polyphème) et produite par Dino De Laurentiis (qui vit les choses en grand avec un budget de huit millions de francs, deux ans de préparation et huit mois de tournage) n'a pas non plus lancé un vaste mouvement sur le petit écran. L'Italie, la France, l'Allemagne et la Yougoslavie s'associèrent en 1968 pour produire cette série remarquable. L'Albanais Bekim Fehmiu tenait le rôle d'Ulysse, surclassant Kirk Douglas, la Grecque Irène Papas, habituée du genre, reprenait le personnage de Pénélope ; les Français Renaud Verley (Télémaque) et Juliette Mayniel (Circé) — autre habituée —, et l'Américaine Barbara Bach, en Nausicaa de rêve, complétaient ce « casting » trois étoiles.
Il faut attendre 1976 pour que le Britannique Herbert Wise (qui n'a rien à voir avec celui qui avait déjà réalisé Seul contre Rome en 1962, de son vrai nom Luciano Ricci, avec Lang Jeffries dans le rôle du gladiateur Brenno et Rossana Podestà) donne un autre chef-d'œuvre du péplum à la télévision. Moi Claude empereur, d'après le roman de Robert GravesMoi, Claude, adapte de façon théâtrale les intrigues familiales de la dynastie julio-claudienne. Autour de Derek Jacobi dans le rôle-titre gravitent notamment Siân Phillips (en vénéneuse impératrice Livie) et John Hurt en Caligula…
Encore quelques années et Masada de Boris Sagal marque l'année 1980 : Peter O'Toole forme le couple vedette avec la magnifique Barbara Carrera, et Anthony Quayle apporte une caution supplémentaire comme Britannique et shakespearien. Comme souvent dans le péplum (romans et films), les implications politiques du sujet sautent aux yeux, et la distance temporelle facilite les transpositions. La même année, James Cellan Jones réalise en Tunisie le téléfilm Le jour où le Christ est mort (avec Chris Sarandon dans le rôle-titre), fidèle au contexte historique et traité à la manière d'une tragédie classique, l'action se déroulant en 24 heures.
Hélas, la vague annoncée vient mourir et le péplum survit à la télévision surtout à travers la fantasy et des héros et héroïnes surhumains, Hercule ou Xéna.
Sujets religieux dans les années 1990
1994 marque le début d'une série de téléfilms mettant en scène l'Ancien Testament :
Même l'animation semble annoncer la résurrection du péplum lorsque sortent Hercule des studios Disney en 1997 et Le Prince d'Égypte des studios Dreamworks en 1998.
Si les années 2000 connaissaient un second souffle notamment avec les films Gladiator et Troie, films populaires, les autres péplums sortis dans le créneau des années 2000 à 2013 sont passés quasiment inaperçus. Si la qualité des films n'est pas mauvaise, leur popularité laisse songeur, surtout concernant les péplums à caractère réaliste. Les seuls péplums sont davantage axés sur l'imaginaire comme l'ont montré 300 (2006) ainsi que les films Le Choc des Titans (2010) et La Colère des Titans (2012) qui ne diffèrent pas des grosses productions hollywoodiennes ayant pour sujets des super-héros. Encore une fois, les films plus réalistes de qualité ne manquaient pas (Centurion, Agora...), mais manquaient de popularité. Oliver Stone lui-même n'a pas su marquer les esprits avec Alexandre (2004), qui a été un échec dans sa carrière.
L'année 2014 marque un retour en force des péplums, particulièrement des péplums bibliques. Pour n'en citer que quelques-uns, Noé de Darren Aronofsky avec Russell Crowe ayant déjà incarné Maximus dans Gladiator. D'ailleurs, le réalisateur de ce dernier, Ridley Scott, verra son film Exodus, relatif à l'exode du peuple juif guidé par Moise incarné par Christian Bale, sortir sur les écrans en fin d'année 2014. Se faisant plus discret, Son of God, réalisé par Christopher Spencer et tiré de la minisérieLa Bible, reste bon à voir quoique risquant de souffrir de la comparaison avec La Passion du Christ de Mel Gibson (2004). Les premiers avis font échos d'un film plus correct sur un plan théologique qu'artistique, l'impact émotionnel laissant à désirer. D'autres péplums non bibliques existent bien évidemment tel que Pompéi de Paul W. S. Anderson relatant la destruction de la cité éponyme par l'éruption du Vésuve en 79 dont la postérité dans l'histoire du péplum et du cinéma en général reste incertaine, et la sortie de 300 : La Naissance d'un empire, suite du film 300, et réalisé par un cinéaste différent, Noam Murro. Ainsi, le cinéma américain pourrait provoquer plus généralement un regain d’intérêt pour l'univers biblique qui sera sans nul doute bien accueilli dans une société en manque de repères, et il y a matière à réaliser un film à partir de la Bible.
Il faut maintenant se tourner vers les cinémas asiatiques (en ChineThe Emperor's Shadow de Zhou Xiaowen en 1996, L'Empereur et l'Assassin de Chen Kaige en 1999, Hero de Zhang Yimou en 2003...) qui bénéficient de moyens comparables à ceux d'Hollywood pour trouver des fresques de l'antiquité rivalisant en splendeur et en retentissement avec les films américains. D'ailleurs le péplum oriental mériterait un développement, ayant produit de nombreux classiques les décennies précédentes (en Inde Chandragupta d'Abdul Rashid Kardar(en) en 1934, Sikandar — Alexandre de Macédoine — de Sohrab Modi en 1941...). Des cinéastes occidentaux adaptent à l'occasion les mythes indiens : Jacques Oger pour Le Ramayana en 1984, Peter Brook pour Le Mahâbhârata en 1989.
En 2007, 300, de Zack Snyder, adapte à l'écran le roman graphique éponyme de Frank Miller, qui s'inspire très librement de la bataille des Thermopyles pour composer un récit d'action fantastique à l'esthétique gore ; une nouvelle fois, le film obtient un large succès au box-office. L'année suivante, 10 000 de Roland Emmerich, qui mêle préhistoire et (très) haute antiquité, se rattache au même courant fantaisiste. Déjà, en 2002, Le Roi Scorpion de Chuck Russell explorait cette veine largement exploitée par les Italiens quarante années plus tôt.
Alejandro Amenábar surprend la critique en 2009 avec Agora, péplum plus proche des préoccupations intellectuelles du Cléopâtre de Joseph Mankiewicz que de l'action trépidante et virile de ses contemporains. Le film marque aussi le retour au péplum féminin.
Renouveau à la télévision
Dans le même temps, le genre revit à la télévision, par le biais des téléfilms, des docufictions, puis des séries, à sujets antiques, historiques ou mythologiques.
C'est à partir de 2005 que les séries télévisées s'emparent de nouveau de l'Antiquité, avec la prestigieuse (et coûteuse) Rome, qui raconte les dernières années de la République romaine. Coproduite par la BBC britannique et la HBO américaine.
Dans l'univers « olympien » des stars notamment hollywoodiennes, le vêtement — qui donne ici son nom au genre cinématographique, fait unique semble-t-il — revêt une importance flagrante. Et, comme le film historique en général et le film exotique en particulier, le péplum fait la part belle aux stylistes en mal d'évasion. Il s'agit en outre d'habiller/déshabiller artistiquement quelques-unes (euphémisme) des plus belles femmes de l'écran — accessoirement des hommes aussi, mais un pagne leur suffit souvent...
Au début de l'industrie cinématographique américaine, les réalisateurs eux-mêmes, et non des moindres, créent les costumes de leurs interprètes, D. W. Griffith et Cecil B. DeMille au premier rang de cette pratique rapidement révolue. Intolérance (1916) marque une date également dans le domaine des costumes puisque pour la première fois ceux-ci sont spécialement conçus et réalisés pour des centaines de figurants et non loués comme à l'habitude.
Avec l'avènement des producteurs banquiers et du star-system, ce dernier incarné dans les premiers temps par l'immortelle Theda Bara, interprète érotisée à l'extrême de Sapho, Cléopâtre et Salomé, le cinéma fait appel à des artistes extérieurs, également des stars dans leur domaine, par exemple Paul Iribe, couturier et décorateur que la Paramount fait venir spécialement aux États-Unis, crée pour Gloria Swanson une robe entièrement faite de perles blanches et une coiffure en plumes de paon (une passion de Cecil B. DeMille censée porter malheur) arborées dans L'Admirable Crichton en 1919 ; cette robe légendaire est encore conservée dans le château du metteur en scène transformé en musée. Trente ans plus tard, Edith Head s'en inspire pour revêtir Hedy Lamarr dans Samson et Dalila du même réalisateur.
Entretemps, Travis Banton aura pareillement habillé/déshabillé Claudette Colbert dans Cléopâtre (toujours signé DeMille), usant de lourds bijoux pour compenser la légèreté de ses tenues.
Plus tard, Jean Louis crée pour Rita Hayworth les robes de Salomé (après celles de Gilda), notamment celle dans laquelle la star exécute la fameuse danse des sept voiles.
Pour le monumental Cléopâtre de Joseph Mankiewicz (chant du cygne provisoire du genre), 65 costumes (ainsi que 30 perruques et 125 bijoux) sont créés pour la superstar Elizabeth Taylor par Irene Sharaff ; la robe d'Isis, ornée d'or à 24 carats, coûte à elle seule 65 000 dollars. Les suivantes de la reine d'Égypte sont si peu vêtues qu'un garde du corps leur est dévolu ; les figurantes se mettront en grève pour protester contre des attouchements incessants.
Architecture : Hollywood-Babylone
Los Angeles et Hollywood se confondent dans notre imaginaire et parfois dans la réalité. Ainsi l'architecture de la ville californienne a été fortement marquée par celle des films — et des péplums en premier lieu. Des décors monumentaux, en stuc ou aggloméré, domineront longtemps la perspective, tels ceux de Intolérance de Griffith (45 mètres de hauteur) ou du Roi des rois de Cecil B. DeMille (ces derniers remaniés pour King Kong en 1933). Les modes égyptienne et assyrienne ont envahi la Californie du Sud de la fin des années vingt au début des années trente : « les immeubles d'habitation copiaient les palais de Ramsès et les temples d'Osiris, une usine de pneus copiait le palais de Ninive, Sid Grauman construisit un vaste théâtre égyptien sur Hollywood Boulevard [en 1922], et même l'hôtel de ville se dota d'une ziggourat[45] ».
La célèbre salle de cinéma de style égyptien de Sid Grauman (qui eut également l'idée de l'empreinte des mains et des chaussures des stars sur le trottoir d'Hollywood Boulevard) fut la première des splendeurs commanditées par cet homme illustre, dont la statue trône sur ce même boulevard : les architectes Meyer et Holler s'inspirèrent du temple de Karnak et leur œuvre, malheureusement « affreusement rénovée », se dresse toujours au 6712, Hollywood Boulevard. De son côté, George Samson rendit hommage à son homonyme biblique sur la façade assyro-babylonienne du siège social de son entreprise de caoutchouc, la Samson Tyre and Rubber Company, construit en 1929 par Morgan, Wells et Clements au 5675 Telegraph Road, Boyle Heights[46].
Naturellement, l'antiquité africaine et orientale n'a pas l'apanage de ces délires architecturaux, qui empruntent autant au style mauresque qu'à celui des Mayas ou à l'Europe médiévale.
Quelques bâtiments d'inspiration antique sur Hollywood Boulevard
Comme les décors (extérieurs et intérieurs), les costumes, la plastique des acteurs, la photographie, voire les dialogues, la musique participe de l'esthétique du péplum pour une part importante.
États-Unis
En Amérique, le compositeur d'origine hongroise Miklós Rózsa s'impose comme le principal spécialiste de l'épopée et du péplum notamment. Selon Christian Viviani[47] : « ses accords violents et furieux » renforcent la grandeur épique des superproductions auxquelles son nom est associé, Quo vadis ? de Mervyn LeRoy et Ben Hur de William Wyler au premier plan, mais également Le Roi des Rois de Nicholas Ray, Sodome et Gomorrhe et le sobre Jules César de Joseph L. Mankiewicz. C'est le premier de ces films qui lui apporte la gloire et l'associe désormais au genre, grâce notamment aux sources grecques, arabes et siciliennes archaïques auxquelles il puise ; la marche triomphale Ave Caesar demeure un « must » dans le domaine. L'artiste utilise les mêmes effets dans Ben Hur, incorporant des éléments hébraïques anciens, et les thèmes religieux frappent autant que les scènes d'action — batailles, orgies — tout comme The Lord's Prayer et The Crucifixion dans Le Roi des Rois... De Jules César, on peut retenir notamment la marche funèbre. Quant à Sodome et Gomorrhe (pour lequel il remplace Dimitri Tiomkin tombé malade) au tournage si chaotique, sa musique donne une unité au film voire le sauve du ridicule par endroits[48]. Dans des genres cousins du péplum, Miklos Rozsa a aussi illustré des épopées médiévales (Le Cid d'Anthony Mann, Les Chevaliers de la Table ronde et Ivanhoéde Richard Thorpe) et des aventures exotiques mêlées de merveilleux (Le Voleur de Bagdad, Le Voyage fantastique de Sinbad de Gordon Hessler).
Le péplum est associé à l'homosexualité, et plus particulièrement l'homoérotisme : ce lien est pointé avec humours dans des productions cinématiques d'autres genres tels que Y a-t-il un pilote dans l'avion ?[note 1] ou The Rocky Horror Picture Show[note 2],[50]. Pour l'historien Albert Montagne, le cinéma sur l'antiquité se sépare entre ce qu'il appelle les films de toges, nobles, politiques, et les films de jupettes ou péplum, qui dévoilent beaucoup plus la plastique de leurs acteurs et aux thématiques prolétaires et guerrières[50].
Enfin, lorsque l'homosexualité masculine, qu'elle soit exclusive ou bisexuelle est représentée, que ce soit dans Satyricon, Sebastiane, ou Caligula, il s'agit moins de montrer des relations entre hommes que de dépeindre la décadence de Rome, que ce soit par fascination ou dénonciation morale[50].
Florent Pallares, « Représentations de la guerre et de la paix dans le cinéma à sujet antique hollywoodien » in Images de guerre, guerre des images, paix en images : la guerre dans l’art, l’art dans la guerre, Perpignan, PUP (Presses Universitaires de Perpignan), coll. « Études », , 357 p. (ISBN978-2-35412-176-1, présentation en ligne).
Peplum L'Antiquité spectacle : exposition musées gallo-romains du Département du Rhône 9 octobre 2012-7 avril 2013, Lyon, éditions Fage, , 150 p. (ISBN978-2-84975-275-3).
Notes et références
Notes
↑Où un personnage homosexuel demande "Joey, tu as déjà vu un homme tout nu ? Joey, tu aimes les films sur des gladiateurs ?"
↑"Ou si vous voulez quelque chose de plus visuel sans être trop abyssal / On pourrait se regarder un bon vieux film de Steve Reeves"
↑Source : émission Concordance des temps diffusée le par France Culture.
↑Voir l'adaptation de l'opéra de Verdi, Aïda en 1953, ou les propos de Claude d'Anna, réalisateur de Salomé — qui donna lieu également à un opéra de Richard Strauss — dans Télérama no 1849, 19 juin 1986.
↑« Genre sans limites ou limites du genre » par Gérard Legrand dans Positif no 456, février 1999, dossier « le péplum italien » : « Dans Ulysse contre Hercule, la reine des oiseaux est succinctement vêtue de plumes comme une avenante meneuse de revue. ».
↑« Louis Feuillade le précurseur » par Philippe d'Hugues et « Le Dieu cinéma » par Renée Carl (interprète de Judith de Feuillade) dans Gaumont, 90 ans de cinéma, 1986.
↑Le Cinéma américain, les années trente d'Olivier-René Veillon, collection Points, éditions du Seuil, 1986.
↑ ab et cJésus-Christ, star de cinéma, documentaire britannique de Martin Goodsmith.
↑« Quand les films s'appelaient des photoplays » par Christian Viviani dans Hollywood 1927-1941 : la propagande par les rêves ou le triomphe du modèle américain, série Mémoires no 9, collection Autrement, septembre 1991.
↑Le cinéma américain, les années trente, collection Points, éditions du Seuil, 1986.
↑Histoire du cinéma britannique de Philippe Pilard, Nathan Université, 1996.
↑Vivien Leigh, d'air et de feu de Serge Mafioly, Henri Veyrier — le sous-titre est extrait de Antoine et Cléopâtre de Shakespeare.
↑Histoire du cinéma britannique de Philippe Pilard, Nathan Université.
↑Hollywood sur Nil, Ramsay Cinéma, 2001 — voir également l'ouvrage Passé imparfait de Joan Collins, Éditions Michel Lafon, 1986, pour le thème de la censure (amusante anecdote du nombril).
↑Marlon Brando, Les Chansons que me chantait ma mère, Éditions Belfond, 1994.
↑Le Fils du chiffonnier, Presses de la Renaissance, 1989. On y apprend notamment qu'un premier projet de biographie de Spartacus devait être réalisé par Martin Ritt avec Yul Brynner, et l'auteur y retranscrit intégralement le dialogue homosexuel entre Laurence Olivier et Tony Curtis, qui gêna tant la censure. En revanche, point d'allusion au film de Freda...
↑Florent Pallares, « Représentations de la guerre et de la paix dans le cinéma à sujet antique hollywoodien » in Images de guerre, guerre des images, paix en images : la guerre dans l’art, l’art dans la guerre, PUP (Presses universitaires de Perpignan), 2013, p. 109.
↑Entretien avec Youssef Chahine pour Télérama no 2390, : « Avant son interdiction, L'Émigré a été vu par 800 000 spectateurs, dont 80 % avaient entre quinze et vingt-cinq ans. À ce public, je veux dire et répéter que le fanatisme est la pire des solutions ».
↑Florent Pallares, « Représentations de la guerre et de la paix dans le cinéma à sujet antique hollywoodien. » in Images de guerre, guerre des images, paix en images : la guerre dans l’art, l’art dans la guerre, PUP (Presses universitaires de Perpignan), 2013, p. 107-119.
↑Hollywood falbalas d'Evelyne Caron-Lowins, Pierre Bordas et fils, 1995.
↑« Hollywood et Los Angeles : un mariage difficile » par Mike Davis dans Hollywood 1927-1941 : la propagande par les rêves ou le triomphe du modèle américain, série Mémoires no 9, collection Autrement, septembre 1991.
↑« Une architecture hallucinée » par Francis Lacloche dans Hollywood 1927-1941 : la propagande par les rêves ou le triomphe du modèle américain, série Mémoires no 9, collection Autrement, septembre 1991.
↑Dictionnaire du cinéma américain, Références Larousse.
↑livrets de The Essential Miklos Rozsa, Silva Screen Records, 2000, et Ben-Hur, a tale of the Christ, Turner Entertainment, 1996.
↑Le cinéma américain, les années trente de Olivier-René Veillon, collection Points, éditions du Seuil, 1986.
The BeaverTypeWeekly newspaperFormatBroadsheetPublisherLSE Students' UnionEditorAlan NemirovskiFounded1949Political alignmentUnalignedLanguageEnglishHeadquartersSaw Swee Hock Student Centre, London School of Economics, Sheffield Street, LondonCirculation1,000 in printWebsitehttp://thebeaverlse.co.uk The Beaver is the fortnightly newspaper of the LSE Students' Union at the London School of Economics, England. The Beaver has had some of its stories being picked up by the national press. One th...
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