Il naît le après une sœur et deux frères décédés en bas âge[4], et est délaissé en faveur de son frère aîné, brillant élève admiré par la famille (prénommé Achille comme son père, à qui il succédera d'ailleurs comme chirurgien chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen). Gustave Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen[5], mais adoucie par sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline, née trois ans après lui[6].
Adolescent aux exaltations romantiques, il est déjà attiré par l'écriture au cours d'une scolarité vécue sans enthousiasme comme interne au Collège royal, puis au lycée de Rouen, à partir de l'année 1832. Il y rencontre Ernest Chevalier, avec qui il fonde, en 1834, Art et Progrès, un journal manuscrit où il fait paraître son premier texte public[7]. Il est renvoyé en , pour indiscipline, et passe seul le baccalauréat, en 1840. Après sa réussite à l'examen, ses parents lui financent un voyage dans les Pyrénées et en Corse[8], que Flaubert relate dans un ouvrage de jeunesse publié de manière posthume sous le nom de Voyage dans les Pyrénées et en Corse ou dans certaines éditions de Mémoires d'un fou.
Le premier événement notable dans sa jeunesse est sa rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l', d'Élisa Schlésinger qu'il aime d'une passion durable et sans retour. Il transpose d'ailleurs cette passion muette, avec la charge émotionnelle qu'elle a développée chez lui, dans son roman L'Éducation sentimentale, en particulier dans la page célèbre de « l'apparition » de madame Arnoux au regard du jeune Frédéric et dans leur dernière rencontre poignante.
Formation
Dispensé de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable, Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des études de droit à Paris, ses parents souhaitant qu'il devienne avocat. Il y mène une vie de bohèmeagitée[évasif], consacrée à l'écriture[9]. Il y rencontre des personnalités dans le monde des arts, comme le sculpteurJames Pradier, et celui de la littérature, comme l'écrivain Maxime Du Camp, qui devient son grand ami, et le poète et auteur dramatique Victor Hugo. Il abandonne le droit, qu'il abhorre, en après une première grave crise d'épilepsie[10]. Il revient à Rouen, avant de s'installer en à Croisset, au bord de la Seine, à quelques kilomètres en aval de Rouen, dans une maison que lui achète son père. Il y rédige quelques nouvelles et une première version de L'Éducation sentimentale. Au début de l'année 1846 meurent, à peu de semaines d'intervalle, son père puis sa jeune sœur (deux mois après son accouchement – Gustave prendra la charge de sa nièce, Caroline). Son père laisse en héritage une fortune évaluée à 500 000 francs : il peut désormais vivre de ses rentes et se consacrer entièrement à l'écriture[9]:15. C'est également au printemps de cette année que commence sa liaison houleuse et intermittente sur une dizaine d'années avec la poétesse Louise Colet[11]. Jusqu'à leur rupture — sa dernière lettre à Louise Colet est datée du —, il entretient avec elle une correspondance considérable dans laquelle il développe son point de vue sur le travail de l'écrivain, les subtilités de la langue française et ses vues sur les rapports entre hommes et femmes. Gustave Flaubert, au physique de plus en plus massif, est cependant un jeune homme sportif : il pratique la natation, l'escrime, l'équitation, la chasse…
Il se rend à Paris avec son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet pour assister à la Révolution de 1848[9]:17. Il lui porte un regard très critique que l'on retrouve dans L'Éducation sentimentale. Poursuivant ses tentatives littéraires, il reprend entre et la première version commencée en 1847 de La Tentation de saint Antoine inspirée par un tableau qu'il a vu à Gênes en 1843 au cours du voyage de noces de sa sœur qu'il a accompagnée avec sa famille. Puis, Gustave Flaubert organise, avec Maxime Du Camp, un long voyage en Orient qui se réalise entre 1849 et 1852. Dans son carnet de voyage, il fait le pari de tout dire, depuis la descente éblouissante du Nil, sa rencontre à deux reprises avec une danseuse égyptienne, Kuchuk Hanem, jusqu'à sa fréquentation des bordels[12]. Ses observations, ses expériences et ses impressions, de ce voyage, qui le conduit en Égypte et à Jérusalem en passant, au retour, par Constantinople et l'Italie, nourrissent certains de ses écrits ultérieurs, par exemple Hérodias[9]:18.
Premiers romans
Le , Flaubert, encouragé par ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp commence la rédaction de Madame Bovary, en s'inspirant d'un fait divers normand (cf. Delphine Delamare). Il achève ce roman réaliste et psychologique en mai 1856 après 56 mois de travail. Il fréquente épisodiquement les salons parisiens les plus influents du Second Empire, comme celui de Madame de Loynes dont il est très amoureux ; il y rencontre entre autres George Sand avec laquelle il entretient une riche correspondance disponible aujourd'hui. À la fin de l'année 1856, Madame Bovary paraît dans La Revue de Paris, puis, après la rencontre de Flaubert avec l'éditeur Michel Lévy[13], le roman sort en librairie en et est l’objet d’un procès retentissant[14] pour atteinte aux bonnes mœurs : Flaubert est acquitté grâce à ses liens avec la société du Second Empire et avec l'impératrice, ainsi qu'à l'habileté de son avocat, tandis que Charles Baudelaire, poursuivi par le même tribunal[15], pour les mêmes raisons, après publication de son recueil Les Fleurs du mal au cours de la même année 1857, est condamné[16]. À partir de la parution de Madame Bovary, Flaubert poursuit une correspondance avec Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, femme de lettres vivant à Angers, et dévouée aux pauvres. Flaubert se partage, dès 1855, entre Croisset et Paris où il fréquente les milieux littéraires et côtoie les frères Goncourt, Sainte-Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier, puis, à partir de 1863, Ivan Tourgueniev et la princesse Mathilde Bonaparte.
Deux ans plus tard, le , Flaubert entreprend la version définitive de L'Éducation sentimentale, roman de formation marqué par l'échec et l'ironie, avec des éléments autobiographiques comme sa première passion amoureuse ou son témoignage sur les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié en : mal accueilli par la critique et les lecteurs, il ne s'en vend que quelques centaines d'exemplaires.
Flaubert continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en 1866 et resserre ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant. En , il est très affecté par la mort de son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet. Rien ne permet d'affirmer qu'il ait été l'amant de la mère de Guy de Maupassant, sœur de son ami d'enfance, Alfred Le Poittevin, encore que Jacques-Louis Douchin le prétende dans son livre La Vie érotique de Flaubert, publié en 1984 par Jean-Jacques Pauvert. Quoi qu'il en soit, Flaubert est très proche du jeune Maupassant qui le considére comme un père spirituel. Leur correspondance témoigne de cette proximité.
Durant l'-1871, les Prussiens occupant une partie de la France dont la Normandie et Croisset, Flaubert se réfugie avec sa mère chez sa nièce, Caroline, à Rouen ; sa mère meurt le . Opposant à la Commune de Paris, il s'élève contre les lois sociales votées par celle-ci en déplorant que « le gouvernement se mêle maintenant du droit naturel »[17]. À cette époque, il connaît des difficultés financières liées à la faillite de son neveu par alliance : il vend ses fermes et quitte par économie son appartement parisien alors que sa santé devient délicate. Il achève et publie toutefois le la troisième version de La Tentation de saint Antoine, juste après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat en . Sa production littéraire continue avec les Trois contes, volume qui comporte trois nouvelles : Un cœur simple, centré sur la figure de Félicité inspirée par Julie, nourrice puis domestique qui servit la famille Flaubert, puis Gustave seul jusqu'à la mort de ce dernier, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, conte hagiographique des temps médiévaux écrit en cinq mois en 1875, et Hérodias autour de la figure de saint Jean Baptiste, écrit dans l'-1876. La publication du volume le est bien accueillie par la critique.
De 1877 à 1880, il poursuit la rédaction de Bouvard et Pécuchet, entamée en 1872-1874 : l'œuvre satirique pour laquelle il a réuni une documentation immense reste inachevée. Elle est publiée en l'état dans l'année 1881, un an après sa mort.
Dernières années
Ses dernières années sont assombries par la disparition de ses amis, les difficultés financières et des problèmes de santé.
François Coppée, poète contemporain de Flaubert, lors d'une rencontre dans un salon mondain tenu par la princesse Mathilde, le décrit, en 1869, comme un « géant à teint apoplectique et à moustaches de guerrier mongol, très paré, ayant du linge magnifique et même un soupçon de jabot, qui, après avoir salué la princesse, avait replacé sur l'oreille un chapeau luisant à larges ailes et marchait en faisant craquer dans l'herbe d'étincelantes bottines vernies »[20].
Flaubert est le contemporain de Charles Baudelaire et, comme lui, il occupe une position charnière dans la littérature du XIXe siècle. À la fois contesté (pour des raisons morales) et admiré (pour sa force littéraire) de son temps, il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands romanciers de son siècle, avec en particulier Madame Bovary, roman qui fonde le bovarysme, puis L'Éducation sentimentale ; il se place entre le roman psychologique (Stendhal) et le mouvement naturaliste (Zola, Maupassant, ces derniers considérant Flaubert comme leur maître). Fortement marqué par l'œuvre d’Honoré de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle (L'Éducation sentimentale est une autre version du Lys dans la vallée, Madame Bovary s'inspire de La Femme de trente ans)[21], il s'inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d'esthétisme, d'où son long travail d'élaboration pour chaque œuvre (il teste ses textes en les soumettant à la fameuse épreuve du « gueuloir », qui consiste à les lire à pleine voix, parfois pendant des heures[22],[23],[24]). Mais il est tellement obsédé par l'exemple d’Honoré de Balzac, son père littéraire, que l'on retrouvera dans ses notes cette injonction : « S'éloigner du Lys dans la vallée, se méfier du Lys dans la vallée »[25].
On a également souvent souligné la volonté de Flaubert de s'opposer à l'esthétique du roman-feuilleton, en écrivant un « roman de la lenteur »[26].
Enfin, son regard ironique et pessimiste sur l'humanité fait de lui un grand moraliste. Son Dictionnaire des idées reçuesdonne un aperçu de ce talent.
Flaubert commence le roman en 1851 et y travaille pendant cinq ans, jusqu’en 1856. À partir d’octobre, le texte est publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au suivant. En , le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Défendu par l’avocat Jules Senard, malgré le réquisitoire du procureur Ernest Pinard, Gustave Flaubert est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères »[27], mais est finalement acquitté grâce, notamment, à ses soutiens dans les milieux artistiques et politiques, la notoriété de sa famille et la plaidoirie de son avocat[28]. Il est à noter que Flaubert reçut un soutien de poids en la personne de Victor Hugo qui lui écrivit : « Vous êtes un de ces hauts sommets que tous les coups frappent, mais qu’aucun n’abat »[29]. Le roman connaîtra un important succès en librairie.
Le récit peut se résumer ainsi : après avoir suivi ses études dans un lycée de province, Charles Bovary s'établit comme officier de santé et se marie à une veuve que ses parents ont crue riche. À la mort de celle-ci, Charles épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques d'adolescence, elle rêve d’une nouvelle vie, méprisant son mari, délaissant son rôle maternel, elle fait la rencontre d'amants sans envergure. Les dettes qu'elle contracte vont ruiner sa famille et vont causer sa mort. Quant à Charles, il mourra de chagrin et laissera sa petite fille Berthe orpheline.
Salammbô vient après Madame Bovary. Flaubert en commence les premières rédactions en . Quelques mois plus tôt, après avoir gagné le procès qui avait été intenté contre Madame Bovary, il avait fait part dans sa correspondance (lettre à Mlle Leroyer de Chantepie) de son désir de s’extirper littérairement du monde contemporain et de travailler à un roman dont l’action se situe trois siècles avant Jésus-Christ. En -, il séjourne à Tunis pour s’imprégner du cadre de son histoire. Flaubert s'inspire des textes de Plaute sur Carthage, la vie des courtisanes et des combines de l'esclave fourbe[30]. Si l’intrigue est une fiction, il se nourrit des textes de Polybe, Appien, Pline, Xénophon, Plutarque et Hippocrate pour peindre le monde antique et bâtir la couleur locale. Dès sa parution en 1862, le roman connaît un succès immédiat, en dépit de quelques critiques réservées (Charles-Augustin Sainte-Beuve), mais avec d’appréciables encouragements (Victor Hugo, Jules Michelet, Hector Berlioz).
L’incipit est un des plus célèbres de la littérature française :
« C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. »
Le roman débute par le paragraphe intitulé « Le Festin ». Les mercenaires fêtent à Carthage la fin de la guerre dans les jardins d’Hamilcar, leur général. Échauffés par son absence et par le souvenir des injustices qu’ils ont subies de la part de Carthage, ils ravagent sa propriété ; Salammbô, sa fille, descend alors du palais pour les calmer. Mathô et Narr’havas, tous deux chefs dans le camp des mercenaires, en tombent amoureux. Spendius, un esclave libéré lors du saccage, se met au service de Mathô et lui conseille de prendre Carthage afin d’obtenir Salammbô.
Le roman, rédigé à partir de et achevé le au matin, comporte de nombreux éléments autobiographiques (tels la rencontre de Mme Arnoux, inspirée de la rencontre de Flaubert avec Élisa Schlésinger). Il a pour personnage principal Frédéric Moreau, jeune provincial de 18 ans venant faire ses études à Paris. De 1840 à 1867, celui-ci connaîtra l’amitié indéfectible et la force de la bêtise, l’art, la politique, les révolutions d’un monde qui hésite entre la monarchie, la république et l’empire. Plusieurs femmes (Rosanette, Mme Dambreuse) traversent son existence, mais aucune ne peut se comparer à Marie Arnoux, épouse d’un riche marchand d’art, dont il est éperdument amoureux. C’est au contact de cette passion inactive et des contingences du monde qu’il fera son éducation sentimentale, qui se résumera pour l’essentiel à brûler, peu à peu, ses illusions.
Le projet de ce roman remonte à 1872[31], puisque l'auteur affirme son intention comique dans un courrier à George Sand. Dès cette époque, il songe à écrire une vaste raillerie sur la vanité de ses contemporains. Entre l'idée et la rédaction interrompue par sa mort, il a le temps de collecter une impressionnante documentation : on avance le chiffre de mille cinq cents livres[32]. Lors de l'écriture, Flaubert avait songé au sous-titre « Encyclopédie de la bêtise humaine » et c'est effectivement en raison du catalogue qu’il nous en propose que le roman est célèbre. Le comique vient de la frénésie des deux compères, à tout savoir, tout expérimenter, et surtout de leur incapacité à comprendre correctement. Le roman est inachevé et ne constitue que la première partie du plan. L'accueil fut réservé, mais certains[Qui ?] le considèrent comme un chef-d'œuvre[32].
Par une chaude journée d'été, à Paris, deux hommes, Bouvard et Pécuchet, se rencontrent par hasard sur un banc et font connaissance. Ils découvrent que non seulement ils exercent le même métier (copiste), mais en plus qu'ils ont les mêmes centres d'intérêt. S'ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne. Un héritage fort opportun va leur permettre de changer de vie. Ils reprennent une ferme dans le Calvados, non loin de Caen et se lancent dans l'agriculture. Leur inaptitude ne va engendrer que des désastres. Ils vont s'intéresser à la médecine, la chimie, la géologie, la politique, avec les mêmes difficultés. Lassés par tant d'échecs, ils retournent à leur métier de copiste.
Critiquant les idées reçues, Flaubert montre que, contrairement à ce que pense Hegel, l'Histoire n'a pas de fin, elle est un éternel recommencement[réf. souhaitée]. Les deux compères, qui étaient copistes au début du roman, retournent à leur premier état.
Souvenirs, notes et pensées intimes (1838-1841), 1965.
Album, annoté par Jean Bruneau et Jean A. Ducourneau, 1972.
Bibliomanie et autres textes 1836-1839, 1982.
La queue de la poire de la boule de Monseigneur, "pochade rouennaise", rédigée en collaboration avec Louis Bouilhet, éd. posthume par Artine Artinian, Paris, Nizet, 1958.
Correspondance, présentée, établie et annotée par Jean Bruneau, 6 vol. : tome I (1830-1851), 1973 ; t. II (1851-1858), 1980 ; t. III (1859-1868), 1991 ; t. IV (1869-1875), 1998 ; t. V (1875-1880), 2007 ; index, 2007 (éd. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade). Édition en ligne-Université de Rouen.
Recueils
Correspondance, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. I à IV, édition établie par Jean Bruneau, 1973-1998 ; t. V édition établie par Jean Bruneau et Yvan Leclerc, 2007.
Œuvres complètes, 8 vol., 1884 (éd. Albert Quantin).
Œuvres complètes, 13 vol., 1926-33 (éd. Louis Conard).
Œuvres complètes illustrées, 10 vol., 1921-25.
Œuvres, 2 vol. 1936, établies et annotées par Albert Thibaudet et René Dumesnil (éd. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade).
Œuvres complètes, 1940-1957 (éd. Les Belles Lettres).
Œuvres complètes, 2 vol. 1964 (éd. du Seuil).
Œuvres complètes, 18 vol., 1965, annotées par Maurice Nadeau.
Œuvres complètes, 16 vol., 1975 (éd. Études littéraires françaises).
Œuvres complètes, 16 vol., 1971-1975, annotées par Maurice Bardèche.
Œuvres de jeunesse, Œuvres complètes I, établie et annotée par Claudine Gothot-Mersch et Guy Sagnes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2001.
Œuvres complètes IV et V, sous la direction de Gisèle Séginger avec la collaboration de Philippe Dufour et Roxane Martin, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2021.
Hommages et postérité
Manuscrits
Les manuscrits et dossiers de préparation des œuvres majeures de Flaubert ont fait l'objet d'un don par sa nièce Caroline Flanklin Groult[34] en 1914 et 1931. Ceux-ci ont été répartis et dispersés entre les trois institutions suivantes : la Bibliothèque historique de la ville de Paris, la Bibliothèque municipale de Rouen et la Bibliothèque nationale de France. Aucun dossier de préparation n'est complet au sein d'une seule de ces institutions[35].
La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède depuis 1914 deux manuscrits de L'Éducation sentimentale (le dit définitif et la copie préparée pour l'impression), ainsi que 30 carnets autographes de notes de voyages, plans et schémas et de lectures, écrites de la main de l'écrivain.
La Bibliothèque municipale de Rouen possède Bouvard et Pécuchet, les brouillons et le dernier manuscrit remis à l'éditeur pour Madame Bovary .
L'ensemble a été numérisé, regroupé et est disponible sur Gallica[36] avec par ailleurs des sites d'études académiques complets spécifiques aux œuvres, manuscrits ou dossiers[37],[38],[39].
Peinture
Thomas Couture réalisa un portrait de lui de format ovale, qu'il lui dédicaça et qui passa en vente publique à Paris le [40].
En 1986, le programme de télévision Sesame Street a rendu hommage à Gustave Flaubert. En effet, il a créé une écrivaine d'ourse Flo Bear (jeu de mots : Ourse Flo en français). Elle a apparu de la saison 18 à la saison 24 (sauf saison 19), en 16 épisodes[réf. nécessaire]
Gustave Flaubert est représenté sur un timbre français de 8 F de Paul-Pierre Lemagny (graveur Charles-Paul Dufresne), mis en circulation le 20 octobre 1952 et retiré de la vente le 21 mars 1953[42],[43]
Odonymie
En 2023, 310 rues, avenues (etc.) portent le nom de l’écrivain[44].
Numismatique
Gustave Flaubert figure sur une pièce de 10 € en argent éditée en 2012 par la Monnaie de Paris pour représenter sa région natale, la Haute-Normandie[45].
Cérémonies du centenaire
Centenaire de la naissance de Gustave Flaubert : cérémonies du ; discours de M. Edmond Haraucourt, Paul Bourget et Albert Mockel Lire en ligne
Hôtel littéraire
L'hôtel littéraire Gustave Flaubert (hôtel 4 étoiles) a été inauguré à Rouen le [46]. Il se situe 33 rue du Vieux-Palais, tout près de la place du Vieux-Marché.
Notes et références
↑L'acte de naissance est daté du , mais il précise que l'enfant est né la veille (« lequel m'a déclaré, que le jour d'hier, à quatre heures du matin, est né, en son domicile précité et de son mariage contracté, en cette ville, le dix février, mil huit cent douze, un enfant du sexe masculin, qu'il m'a présenté et auquel il a donné le prénom de Gustave »). L'acte de décès confirme le 12 décembre.
↑Didier Philippot, Gustave Flaubert, Presses Paris Sorbonne, (lire en ligne), p. 559.
↑Yvan Leclerc, Flaubert, Le Poittevin, Maupassant : une affaire de famille littéraire, Mont-Saint-Aignan, Publication Univ Rouen Havre, , 269 p., ill. ; 24 cm (ISBN978-2-87775-337-1, lire en ligne), p. 62.
↑Jean Cambier, « Gustave Flaubert et son double ou la dialectique des hémisphères dans la création artistique », Histoire des sciences médicales, vol. XXX, no 1, , p. 104.
↑Gustave Flaubert. Voyage en Égypte, Édition intégrale du manuscrit original établie et présentée par Pierre-Marc de Biasi, Grasset, 1991, 462 p. (ISBN978-2-24644-011-6).
« À ce tournant de son œuvre (Madame Bovary), une figure de romancier paraît s'être imposée à Flaubert : celle de Balzac. Sans trop forcer les choses, on pourrait dire qu'il s'est choisi là un père. […] Comme Balzac, il va composer des récits réalistes, documentés, à fonction représentative. La peinture de la province dans Madame Bovary, de la société parisienne dans L'Éducation sentimentale […] le thème du grand prédécesseur se reconnaît là. »
— C. Gothot-Mersch, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, p. 810
« Même ceux qui ont honni et vilipendé la littérature populaire n'ont pas laissé d'être influencés par elle, puisqu'ils voulaient avant tout réagir contre elle. Il n'est pas d'art en apparence plus éloigné de la formule feuilletonesque que celui de Flaubert : mais justement pour cette raison, il ne serait pas inexact de dire que l'idéal de Flaubert est un antifeuilleton, et par conséquent que cet idéal a été déterminé par le feuilleton. Le roman-feuilleton nous disait Angelo de Sorr, contemporain de Flaubert, est un roman de vitesse ; le roman de Flaubert et de ses imitateurs sera souvent un roman de lenteur. Les Trois Mousquetaires sont un roman où il arrive toujours quelque chose ; l'Éducation sentimentale un roman où il n'arrive jamais rien. »
— « Le Roman policier », in Le Detective Novel et l'influence de la pensée scientifique, édition revue et annotée, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Encrage/travaux », 2011, pp. [553-557] ; 557
↑Procès intenté à M. Gustave Flaubert devant le tribunal correctionnel de Paris (6e Chambre) sous la présidence de M. Dubarle, audiences des 31 janvier et 7 février 1857 : réquisitoire et jugement.
↑Gustave Flaubert, Correspondance, vol. II, Paris, Gallimard, , p. 1367.
« Car je commence mes grandes lectures pour Bouvard et Pécuchet. Je t'avouerai que le plan, que j'ai relu hier soir après mon dîner, m'a semblé superbe, mais c'est une entreprise écrasante et épouvantable. »
— Lettre à sa nièce Caroline, 22 août 1872
.
↑ a et bPierre-Marc de Biasi, introduction au texte de Flaubert, éditions Le Livre de poche classique.
↑Sophie Statius, « L’opinion de Flaubert sur la révolution de 1848. 1848 dans la Correspondance », dans Edward Castleton et Hervé Touboul, Regards sur 1848, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-539-8, DOI10.4000/books.pufc.22599), p. 203-215
↑Stéphanie Dord-Crouslé, « De Caroline à Victorine : Flaubert pédagogue. L'éducation des filles par la lecture - pratique, théorie et fiction », Cahiers Fablijes, no 1, (ISSN2999-9154, DOI10.35562/fablijes.156, lire en ligne, consulté le )
↑Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque municipale de Rouen, Bibliothèque historique de la ville de Paris, « Les manuscrits de Gustave Flaubert », sur Bibliothèque nationale de France.
Alphonse Jacobs (éd.), Gustave Flaubert - George Sand, correspondance, Paris, Flammarion, 1981, 601 p., présentation en ligne.
(en) Gustave Flaubert, Francis Steegmuller (éd.), Intimate Notebook 1840-1841, Garden City (New York), Doubleday & Co., 1967.
(en) Gustave Flaubert, Francis Steegmuller (éd.), Flaubert in Egypt: A Sensibility on Tour Boston (Massachusetts), Little, Brown & Co., 1972.
(en) Gustave Flaubert, Francis Steegmuller (éd.), The Letters of Gustave Flaubert 1830-1857, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 1980.
(en) Gustave Flaubert, Francis Steegmuller (éd.), The Letters of Gustave Flaubert, 1857-1880, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 1982.
(en) Gustave Flaubert, George Sand, Francis Steegmuller (éd.), Flaubert-Sand : The Correspondence, traduite par Barbara Bray, Londres, Harvill, 1993.
Bibliographie
Juliette Azoulai, L'Âme et le corps chez Flaubert. Une ontologie simple, Paris, Classiques Garnier, 2014.
Roland Biétry, Flaubert, un destin, LEP, Le Mont-sur-Lausanne/CH, 2011.
Paul Bourget, L'Œuvre de Gustave Flaubert, extr. des Annales, , pp. 341-343.
Michel Brix, L'Attila du roman. Flaubert et les origines de la modernité littéraire, Paris : éditions H. Champion, 2010 (Collection Essais) (ISBN978-2-7453-2021-6).
Victor Brombert, Flaubert par lui-même, Collections Microcosme « Écrivains de toujours », Seuil, Paris, 1971 (remplace le volume de 1951).
Michel Butor, Improvisations sur Flaubert, La Différence, 1984.
Colloque de Cerisy, La Production du sens chez Flaubert, Union générale d'éditions, Paris, 1975.
Jacques-Louis Douchin, Le Sentiment de l'absurde chez Gustave Flaubert, Paris, Lettres modernes, coll. « Archives des Lettres modernes » (no 110), , 100 p. (présentation en ligne).
Jacques-Louis Douchin, Le Bourreau de soi-même : essai sur l'itinéraire intellectuel de Gustave Flaubert, Paris, Lettres modernes, coll. « Archives des Lettres modernes » (no 213), , 115 p. (ISBN2-256-90405-9, présentation en ligne).
Marina Girardin, Flaubert, critique biographique, biographie critique : la mise en place d'un savoir sur Flaubert au XIXe siècle, Paris, Éditions Honoré Champion, coll. « Romantisme et modernités » (no 176), , 294 p. (ISBN978-2-7453-3488-6, présentation en ligne).
Réédition : Herbert R. Lottman (trad. de l'anglais par Marianne Véron, préf. Jean Bruneau), Gustave Flaubert, Paris, Hachette, coll. « Pluriel » (no 8553), , 578 p., poche (ISBN2-01-016761-9).
Thierry Poyet, La Gens Flaubert. La fabrique de l'écrivain entre postures, amitiés et théories littéraires, Paris, Lettres modernes Minard, coll. « Bibliothèque des lettres modernes », 2017, 618 p., préf. Éric Le Calvez, (ISBN978-2-406-05742-0).