864 : création 1775 : inauguration du Palais et de la manufacture du quai de Conti, siège actuel de la Monnaie de Paris 1973 : inauguration de l'usine de Pessac (Gironde) 2011 : lancement du chantier de transformation du site parisien : le projet MétaLmorphoses 2017 : septembre, réouverture du site et de son musée rénovés.
Jusqu'en 2007, la Monnaie de Paris était le nom « commercial » de la Direction des monnaies et médailles qui faisait partie du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. La Monnaie de Paris a acquis son autonomie et s'est vu conférer la personnalité juridique par la loi no 2006-1666 de finances pour 2007[4].
L'institution : sites et missions
La Monnaie de Paris emploie 500 personnes en 2010[5] sur deux sites : l'hôtel de la Monnaie de Paris (55 % de l'effectif) et l'établissement monétaire de Pessac, en Gironde (45 %).
Les missions de la Monnaie de Paris sont fixées par l'article L. 121-3 du code monétaire et financier. Pour le compte de l'État, en situation de monopole, elle frappe la monnaie métallique courante.
Au niveau européen, le site de Pessac a également été désigné pour abriter, outre le Centre national d'analyse des pièces (CNAP), le Centre technique et scientifique européen (CTSE), qui analyse et classifie les pièces contrefaites en euros dans toute l'Europe. Ce centre agit dans le cadre de l’Office européen de lutte antifraude et au titre de la coordination technique des États membres en matière de lutte contre la fausse monnaie.
La Monnaie de Paris exerce d’autres activités : régaliennes ou commerciales, en secteur concurrentiel :
la production et la vente de monnaies métalliques courantes étrangères, de monnaies de collection, médailles et décorations ;
la fabrication d'instruments de marque et de garantie.
la création de fontes d'art et bijoux sous la marque déposée Monnaie de Paris ;
la création d’éditions particulières de médailles (comme les médailles souvenir) et cadeaux d’entreprises personnalisés ;
la mise à disposition ou la location des salles du quai de Conti aux administrations, collectivités ou entreprises ;
Le stockage de pièces de monnaie pour le compte de la Banque de France sur le site de Pessac.
Quelques chiffres
En 2009, la Monnaie réalise 126 millions d'euros de chiffre d’affaires pour un effectif de 500 salariés. En 2019, le chiffre d'affaires s'établit à 134 millions d'euros pour un effectif de 489 salariés[6]. Elle fabrique un milliard de pièces de monnaie par an (dont 700 millions de pièces d'euros) et fait appel à des métiers d'art pour développer l’activité de produits d’art (pièces de collection, fontes d'art, bijoux) qui représentent 20 % du chiffre d’affaires[7].
Historique
La Monnaie de Paris est fondée le par l'Édit de Pîtres de Charles II le Chauve : c'est la plus ancienne institution française[8] et l'une des plus vieilles entreprises du monde toujours en activité[9],[10].
Dès 1358 se dessine une structure qui, dans son principe, va se perpétuer jusqu’en 1879 : d’une part une administration centralisée dotée d’un pouvoir de juridiction et de réglementation en matière monétaire, d’autre part des ateliers placés sous le contrôle de l’État, et répartis sur l'ensemble du territoire.
En 1550, le roi de France Henri II missionne Guillaume de Marillac, intendant des Finances, et Aubin Olivier, pour enquêter sur la technologie de presse à vis utilisée par un orfèvre d'Augsbourg. Olivier fonde ensuite la Monnaie du Moulin des Étuves sur l'extrémité ouest de l'île de la Cité à Paris, définitivement autorisée en juillet 1553. Cet atelier va entrer en compétition avec la corporation des ouvriers-compagnons rattachés à la Cour des Monnaies, situation problématique jusqu'au milieu du XVIIe siècle[11].
En 1770, l'institution se dote d'un nouveau siège central à Paris, à la fois bureau de direction générale et manufacture, l'hôtel de la Monnaie (1771-1775, Denis Antoine, architecte) s'étirant sur 114 m et occupant une surface de 12 000 m2, quai Conti[12]. Le chimiste Jean-Pierre-Joseph d'Arcet (1777-1844) y fera sa carrière.
La Monnaie de Paris est rattachée au ministère des Finances depuis les lois des 22 et 23 vendémiaire an IV (). Les lois des et décident que la fabrication des monnaies serait exclusivement effectuée par l’État lui-même sous le nom d’« Administration des Monnaies et Médailles ».
En 1973, l’État fait construire à Pessac (Gironde) une nouvelle usine pour réaliser l’ensemble des phases de fabrication des pièces de monnaie de circulation et de collection. Depuis 1998, c'est dans cette usine que sont fabriquées les huit pièces de l’euro (pièces de monnaie de circulation et de collection).
Fin , la Monnaie de Paris rouvre après des travaux de rénovation : 80 % de la superficie des 1,2 ha de bâtiments est désormais accessible au public. Un terrain de basket-ball des années 1950, qui se trouvait sous les toits d'une aile, a été rasé afin de mieux respecter la symétrie des lieux. 2 000 pièces (sur les réserves qui comptent au total 170 000 objets), jamais exposées auparavant (médailles et monnaies rares, lingots remontés d'une épave, etc.), sont présentées dans le musée[13] consacré au savoir-faire de l’Institution.
La Monnaie de Paris frappe en ses premières pièces en or certifié équitable, dans le cadre du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Une mention sur ces monnaies indique la certification Fairmined[14],[15].
Direction du XIIIe au XXIe siècle
Les archives de la Monnaie remontent à 1225. Les titres (en italiques) et les responsabilités des personnes nommées à la tête de cet établissement évoluent au fil des années[16].
En 2023, une décision précipitée de son PDG, Marc Schwartz, qui a ordonné la frappe de 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes avec un nouveau design sans l'approbation préalable de la Commission européenne, provoque un scandale. Cette initiative visait à impressionner le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, lors d'une visite prévue le . Cependant, le design est rejeté par l'Europe en raison d'étoiles peu lisibles, entraînant la destruction des pièces et une perte estimée entre 700 000 et 1,2 million d'euros. Une évaluation est lancée pour comprendre les raisons de cette erreur[24],[25].