Riccardo Freda

Riccardo Freda
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Riccardo Freda en 1958
Naissance
Alexandrie, Égypte
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 90 ans)
Rome, Italie
Profession Réalisateur, scénariste, acteur
Films notables Les Misérables
Spartacus
Théodora, impératrice de Byzance
Les Vampires

Riccardo Freda, né le à Alexandrie, Égypte et mort le à Rome est un réalisateur, scénariste, chef monteur, chef décorateur et acteur italien.

Carrière

Riccardo Freda est un des maîtres du cinéma populaire italien, avec Carmine Gallone, Alessandro Blasetti et une poignée d'autres, reconnu comme un authentique auteur par la critique la plus exigeante. Il réalise pendant trois décennies, parfois sous le pseudonyme de Robert Hampton, aventures historiques, mélodrames, action et horreur.

Après avoir débuté en tant qu'acteur, scénariste et assistant-réalisateur dans Les Robinsons de la mer de Flavio Calzavara, il devient metteur en scène en 1942 avec l'adaptation de la pièce de Dumanoir et Adolphe d'Ennery, Don César de Bazan, avec Gino Cervi en vedette, qui a été décrit comme un « chef-d'œuvre » par Leo Longanesi[1]. Et puis il tourne Toute la ville chante, au scénario duquel collaborent Federico Fellini et Steno, et surtout L'Aigle noir (1946) qui convoque Alexandre Pouchkine, Mario Monicelli et Rossano Brazzi en vedette, et donne lieu à une suite : La Vengeance de l'Aigle noir (1951). Il dirige ensuite le Portugais Antonio Vilar dans Guarany puis d'excellentes adaptations d'Alexandre Dumas et surtout Victor Hugo (Les Misérables avec un saisissant Cervi), Le Chevalier mystérieux avec Vittorio Gassman en Giacomo Casanova, le mélodrame Le Passé d'une mère, sur une histoire d'Ennio De Concini, avec Gianna Maria Canale, compagne et interprète privilégiée de Freda. Il met aussi en scène le chanchada O Caçula do Barulho au Brésil.

Freda donne coup sur coup trois chefs-d'œuvre : les péplums Spartacus (1953, avec Massimo Girotti dans le rôle-titre) et Théodora, impératrice de Byzance (1954), le fantastique Les Vampires (1956), tous avec Canale. Pour Freda, le cinéma c'est avant tout « l'action, l'émotion, la tension, la vitesse » et ce qui l'intéresse, ce n'est pas « l'homme banal, l'homme de tous les jours » mais « le héros », « l'homme qui vit de grands moments, de grands conflits »[2]. Contrairement à d'autres réalisateurs de cette période, comme Antonio Margheriti et Mario Bava, Freda a eu l'occasion de travailler sur des films aux budgets plutôt élevés, obtenant d'excellents résultats techniques. Freda a déclaré que le négatif de son Spartacus avait été acheté pour 50 000 dollars par les producteurs du Spartacus de Stanley Kubrick afin d'empêcher sa réédition pour qu'il ne fasse pas concurrence au film américain[3].

Le succès international de ces films confère un prestige supplémentaire à Freda qui a pour vedettes dans ses films suivants Micheline Presle (Le Château des amants maudits), Edmund Purdom et Geneviève Page (Guet-apens à Tanger). Il débute ensuite un cycle fécond de péplums musculeux qui comprend Le Géant de Thessalie avec Roland Carey et Massimo Girotti, Le Géant à la cour de Kublai Khan avec Gordon Scott et Maciste en enfer avec Kirk Morris, outre Sous le signe de Rome et Les Mongols avec Anita Ekberg et L'Or des Césars avec Jeffrey Hunter et Mylène Demongeot, pour lesquels il n'est pas crédité. À la même époque, Freda signe La Charge des Cosaques (1959) d'après Léon Tolstoï, avec Steve Reeves, première star du genre.

À côté de ces films, Freda s'illustre aussi en maître du fantastique avec Caltiki, le monstre immortel et surtout L'Effroyable Secret du docteur Hichcock et sa suite Le Spectre du professeur Hichcock, avec l'anglaise Barbara Steele. Il préfigure également le genre poliziottesco avec Chasse à la drogue en 1961.

Après Sept épées pour le roi d'après son cher Adolphe d'Ennery, Riccardo Freda s'attelle à deux monuments du mélodrame : Roméo et Juliette d'après Shakespeare (1964) et Les Deux Orphelines d'après Adolphe d'Ennery (1965), et enchaîne avec deux films d'action (Coplan FX 18 casse tout et Coplan ouvre le feu à Mexico) et le drame criminel Roger la Honte avec Georges Géret et la Grecque Irène Papas. Il s'essaie même au western sur Quand l'heure de la vengeance sonnera (1967, avec Mark Damon en vedette), sous le pseudonyme de George Lincoln. Dans ces trois derniers films, Freda sera épaulé par la Français Yves Boisset en tant que réalisateur de la seconde équipe. Freda revient ensuite au giallo pour Liz et Helen, sur une histoire de Lucio Fulci et avec Klaus Kinski comme interprète, L'Iguane à la langue de feu avec l'Allemande Dagmar Lassander en vedette et enfin le film de maison hantée Estratto dagli archivi segreti della polizia di una capitale europea avec l'Américaine Camille Keaton. Il effectue son dernier travail, avec le soutien de son admirateur Bertrand Tavernier, sur La Fille de d'Artagnan (1994), et meurt cinq ans plus tard.

Dans ses mémoires, Divoratori di celluloide, il donne sa définition du film d'épouvante :

« Rien à voir avec la représentation objective d'un monstre. C'est un gadget que je considère de qualité inférieure, un peu comme le papier mâché au carnaval de Viareggio qui sert à effrayer les plus naïfs. [L'épouvante, selon Freda,] est ce qui est ancré en nous dès la naissance. Il s'agit d'une terreur atavique qui remonte probablement aux débuts de l'homme des cavernes, lorsque les êtres qui formaient la transition entre le singe et les premiers humanoïdes se cachaient au fond de leurs grottes, faiblement éclairés par la lueur de quelque foyer, tandis qu'au dehors, dans l'immense obscurité de ces nuits sans fin, se déchaînaient des tempêtes d'une violence apocalyptique ("déluge universel") et que résonnaient les aboiements et les rugissements effrayants de bêtes gigantesques. »

— Riccardo Freda[4]

Filmographie

Réalisateur et scénariste

Longs métrages
Courts métrages
  • 1950 : Magia a prezzi modici
  • 1951 : L'astuto barone (ovvero l'eredità contesa)
  • 1951 : Tenori per forza
  • 1953 : Les Mosaïques de Ravenne (I mosaici di Ravenna)

Réalisateur de la seconde équipe

Scénariste seulement

Monteur

Décorateur

Acteur

Notes et références

  1. (it) « Incompreso », sur sbt.ti.ch
  2. Freda 1981, p. 85.
  3. (it) Emanuela Martini et Stefano Della Casa, Riccardo Freda, Bergame, Bergamo Film Meeting, , p. 78
  4. Freda 1981, p. 86-87.
  5. (it) Angela Prudenzi, Matarazzo, Firenze, Il castoro cinema - La nuova Italia, , p. 37

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Riccardo Freda, Divoratori di celluloide, Milano, Edizioni del Mystfest, Il Formichiere,
  • (it) Catalogo Bolaffi del cinema italiano - I registi, Turin,
  • (it) Pino Farinotti, I registi, Milan, SugarCo,
  • Éric Poindron, Un pirate à la caméra, Institut lumière/Actes Sud,
  • (en) Robert Monell, « Riccardo Freda », European Trash Cinema Special, no 2,‎
  • (it) Stefano Della Casa, Riccardo Freda, Rome, Bulzoni,
  • (it) Roberto Curti, Fantasmi d'amore. Il gotico italiano tra cinema, letteratura e tv, Lindau, (ISBN 978-88-7180-959-5)
  • (en) Roberto Curti, Riccardo Freda: The Life and Works of a Born Filmmaker, McFarland & Co., Jefferson NC, (ISBN 978-1476669700)

Liens externes