Héros solitaire, toujours au service du bien, il est connu pour ses prouesses physiques qui font de lui l'un des héros musclés des péplums du milieu du siècle. Ses aventures se déroulent dans des pays et à des époques très variés.
Le personnage Maciste
Maciste apparaît dans Cabiria en 1914 où il est un personnage secondaire, garde du corps d'une Romaine à Carthage. Interprété par le docker génois Bartolomeo Pagano, l'esclave herculéen fait sensation. Par la suite, le personnage est repris dans toute une série de films mettant en valeur ses qualités athlétiques, et ne se passant pas forcément sous l'Antiquité (dans Maciste, Chasseur alpin par exemple, on le voit soldat lors de la Première Guerre mondiale). Pagano restera Maciste jusqu'à la fin du cinéma muet ; après quoi le personnage tombe dans l'oubli.
Dès les années 1910, le personnage devient très populaire en Italie, plus généralement en Europe, ainsi qu'aux États-Unis[2]. Le latiniste et spécialiste des péplums Claude Aziza dénombre une petite trentaine de films mettant en scène Maciste entre 1915 et 1926, puis vingt-cinq films entre 1960 et 1965.
Comme ses confrères culturistes, Maciste ne survivra pas au déclin du péplum et aux assauts des western spaghetti sortant sur les écrans à la suite du succès de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone.
Les spécialistes du péplum rapprochent Maciste de plusieurs autres héros de péplums de la même époque, tous connus pour leur musculature et leurs prouesses physiques. Martinelli et Quarngnolo, qui leur consacrent un livre en 1981, parlent[5] des « giganti buoni » (les « bons géants »). Hervé Dumont, en référence à Hercule qui est l'un d'entre eux, les nomme[6]« les Héraclides (musclemen de l'Antiquité) ». Le motif essaime et est volontiers cité ou copié (par exemple, dans les films de Mario Guaita scénarisés par Renée Deliot), à tel point qu'aux États-Unis, un genre est baptisé[7]« muscle opera ». Dumont voit en Maciste[7]« le prototype du "bon géant" à l'âge d'or du cinéma muet italien, le champion apolitique - mais vaillant patriote - du prolétariat local ».
Un clin d'œil à Maciste est fait dans le film Dobermann, Maciste est le nom du chiot de Jacky Sueur dit « Pitbull ».
En 2001, pour l'émission Burger Quiz, quatre affiches de films sont montrées aux candidats et ils doivent trouver laquelle est une fausse. L'affiche créé par la production est un film appelé Maciste contre les Ombres Ninjas, réalisé par un certain Lee Nô, avec dans le rôle de Maciste, un certain Umberto Massacro.
Un épisode des aventures de Maciste (Maciste contre les hommes de pierre, 1964) a fait l'objet en 2015 d'un détournement politique intégral : Maciste contre le Capital. Le film, entièrement redoublé, constitue à la fois un hommage de passionnés au cinéma populaire des années soixante et à la pratique situationniste du détournement, telle que René Vienet l'avait notamment mise en œuvre dans La dialectique peut-elle casser des briques ? (1973).