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Quatrième enfant de Luigi Benigni (1918-2004) et Isolina Papini (1918-2004), Roberto Benigni est né en Toscane près d'Arezzo, dans une famille modeste. Il déménage avec toute sa famille près de Prato, dans le village de Vergaio d'où ses parents sont originaires. Inscrit dans un séminaire à Florence, qu'il abandonne après les inondations qui ravagèrent la ville le , il suit ensuite ses études à l'institut technico-commercial Datini di Prato. Sa plus grande passion reste cependant le spectacle.
Après s'être fait connaître en Italie en tant que chanteur et musicien, grâce à une chanson paillarde qu'il interprète dans l'émission Televacca, il monte sur scène pour la première fois en 1972. À peine vingt jours après, il se produit au théâtre Metastasio di Prato avec le spectacle Le Roi nu de Evgueni Schwarz, dirigé par Paolo Magelli. Il fait la connaissance à Florence de Donato Sannini et de Carlo Monni, qui l'engagent pour interpréter une forme de spectacle de rue. En automne 1972, il part pour Rome et se consacre pendant trois ans au théâtre expérimental en collaborant principalement avec Lucia Poli dans la compagnie Beat'72 au théâtre des satires, et en participant à divers spectacles.
Carrière d'acteur
En 1975, il fait la rencontre de Giuseppe Bertolucci, qui lui écrit le monologue « Cioni Mario di Gaspare fu Giulia ». Il obtient un grand succès, tout d'abord au théâtre Alberico de Rome, puis sur toutes les scènes italiennes. Ce personnage d'un paysan toscan, en grande partie autobiographique, renferme déjà l'ambivalence qui caractérisera par la suite ses interprétations : d'un côté une irrésistible exubérance gestuelle et surtout verbale, de l'autre une candeur ingénue, presque infantile qui laisse souvent transparaître une veine de surréalisme et de poésie mélancolique.
L'image du premier Benigni se forme donc sur un personnage peu commode et rebelle, craint d'un côté mais aimé de l'autre, imprévisible et capable en permanence de surprendre et même parfois de choquer. Apparu à une manifestation du Parti communiste italien, il prit dans ses bras le secrétaire général Enrico Berlinguer, geste surprenant à une époque où les hommes politiques italiens étaient réputés pour leur sérieux et leur formalisme. Il poursuit son activité cinématographique par des rôles de second plan, exception faite du rôle d'un étrange maître d'école dans le film Chiedo asilo de Marco Ferreri. En 1978, il participe au programme télévisé de Renzo Arbore, L'altra domenica, dans les vêtements d'un critique cinématographique lunaire et improbable.
Il collaborera une nouvelle fois avec Bertolucci en 1986 avec une anthologie de spectacles comiques tenus dans les rues et les théâtres de toute l'Italie, Tuttobenigni. C'est par l'intermédiaire de Bertolucci que Benigni entre en contact avec le metteur en scène Vincenzo Cerami, avec lequel il poursuivra sa carrière.
Passage à la réalisation
En 1983, il commence sa carrière de réalisateur cinématographique avec Tu me troubles, film en quatre épisodes. Le film fut apprécié par le public et les critiques. C'est pendant le tournage de ce film qu'il rencontre Nicoletta Braschi qui deviendra sa femme le . À partir de ce moment, elle sera présente dans quasiment tous les films de son mari. Sans oublier qu'il obtint un succès avec Non ci resta che piangere en 1984, où l'on retrouve beaucoup de gags.
Parallèlement, il s'illustre dans plusieurs films tels Down by Law de Jim Jarmusch (1986), ou encore le loufoque Night on Earth, également de Jim Jarmusch (1991), dans lequel son personnage chauffeur de taxi confesse à un client, prêtre catholique, ses expériences sexuelles.
En 1997, il reçoit la consécration internationale avec La vie est belle, qui raconte la tragédie de l'Holocauste. Ce film raconte l'histoire d'une famille juive italienne séparée par les nazis. Une fois dans le camp de concentration, le personnage de Benigni parvient à sauver son fils en lui faisant croire qu'ils jouent à un jeu, et que pour gagner, le fils doit en respecter toutes les règles. Benigni, fils d'un ex-déporté, défendra son choix pour ce thème si délicat mais avec une approche différente; le tragi-comique ne fait rien d'autre qu'accentuer l'intensité dramatique et l'émotion de certaines scènes. On pourrait tout au plus reprocher à ce film une vision assez peu réaliste des camps de concentration, mais cela se discute.
Le film est nommé sept fois aux Oscars 1998 et remporte trois oscars ; celui de la meilleure bande son pour Nicola Piovani, celui du meilleur film étranger et celui du meilleur acteur principal. Benigni est le premier acteur non-anglo-saxon à remporter un prix dans cette catégorie, et il est le second acteur, après Laurence Olivier pour Hamlet en 1948, à avoir gagné un tel prix en étant également réalisateur du film.
Le moment où Benigni a reçu son prix est resté mémorable. A l’annonce de son nom, explosant de joie, il sauta sur les sièges avant de monter sur scène. Ce gag improvisé, ainsi que son discours de remerciement en anglais, le rendirent particulièrement sympathique aux yeux des Américains.
En 2001, il s'attelle à la réalisation de son septième long-métrage, Pinocchio, sorti l'année suivante. Il s'agit du film le plus coûteux de toute l'histoire du cinéma italien. Le film est cependant descendu par la critique anglo-saxonne et ne parvient pas à rembourser son budget[2].
En 2004, il produit, écrit et dirige son huitième film Le Tigre et la neige, sorti en 2005. Il s'agit ici encore de thèmes que l'on retrouve dans La vie est belle. Un homme quelconque et jovial, tombe amoureux d'une femme ; cette fois-ci, l'histoire se passe pendant la guerre d'Irak après la chute du régime de Saddam Hussein. Ce film est une fois de plus un hymne à la vie et à la joie de vivre, et constitue sa dernière réalisation à ce jour.
TuttoDante est un one man show basé sur la Divine Comédie de Dante Alighieri qui met en scène Roberto Benigni pendant environ une heure et demie avec un mélange d'instants d'actualité et de souvenirs racontés de manière ironique, pour ensuite entreprendre un voyage plein de poésie et de passion dans le monde de la Divine Comédie.
Le spectacle débute en juin2006 dans le théâtre romain de Patras en Grèce où Benigni déclame et explique le chant d'Ulysse, le XXVI Chant de l'enfer.
En juillet2006, le spectacle fait une halte pour 13 soirs sur la Piazza de Santa Croce à Florence où, à côté de la statue de Dante et face à la basilique, a été montée la scène sur laquelle chaque soir Benigni récite un chant différent. Après la parenthèse florentine, le spectacle TuttoDante est devenu itinérant et a été représenté sur les places et dans les stades italiens pour un total de 130 spectacles avec un afflux de public estimé autour du million de spectateurs, dont 120 000 à Rome. À ceux-ci doivent être ajoutés plus de 10 millions de téléspectateurs qui ont vu le spectacle télévisé « le V° de l'Enfer » diffusé sur la RAI le , avec des rediffusions sur RAI International les jours suivants.
TuttoDante est un voyage qui passe de l'actualité à la Divine Comédie, d'instants purement comiques à des instants de grande poésie. L'affection, la sympathie et l'enthousiasme du public vis-à-vis de ce spectacle a fait dire à Benigni : « Cela a été un travail merveilleux, cette expérience je la garderai comme un des souvenirs les plus doux, populaires et émouvants de ma vie ».
En 2012, il revient au cinéma en tant qu'acteur en tenant l'un des principaux rôles du film de Woody Allen, To Rome with love, qui marque aussi le retour de Allen devant la caméra depuis 2006.