En Égypte, au IIIe millénaire avant Jésus Christ (vers -2600), au temps de la IVe dynastie, le pharaon Khéops, qui s’est enrichi après plusieurs victoires, songe à présent à assurer sa descendance et à faire édifier son tombeau. Il sollicite l'esclave-architecte Vashtar pour que celui-ci construise la sépulture la plus majestueuse et la mieux sécurisée jamais réalisée. Parallèlement, pour des raisons économiques, Pharaon rencontre la belle princesse chypriote Nellifer qui ne peut s’acquitter de son tribut. En contrepartie, elle devient sa femme. Mais elle nourrit de sombres desseins à l’égard de son riche pharaon…
Dans un entretien aux Cahiers du cinéma[1], Howard Hawks a expliqué avoir réalisé ce film « pour une simple raison : le CinémaScope ». Il trouve en effet que ce procédé est adapté à un tel film, car on peut « montrer beaucoup de choses. »
Au départ, Hawks souhaitait faire un film sur une base aérienne américaine qui avait réellement été construite en Chine, pendant la Seconde Guerre mondiale. Huit mois de travaux auraient été nécessaires, mais l'aérodrome avait été achevé en trois semaines, avec « vingt mille hommes, femmes et enfants, […] portant de petits paniers sur la tête, avec lesquels ils transportèrent les pierres » et construisirent ce terrain d'aviation[1]. La Chine n'ayant pas donné son accord pour ce tournage, il décida de faire un film sur la construction des pyramides d'Égypte, estimant qu'il s'agissait d'une histoire du même type. Il ajoute que « ces entreprises, constructions d'aérodromes ou de pyramides, servent à montrer le pouvoir de l'homme, ce qu'il lui est possible de faire avec la pierre, le sable et les mains[1]. »
Scénario
Pour la reconstitution historique, l'équipe du film a été aidée par le Département des Antiquités égyptiennes ainsi que par « un Français » (dont Hawks ne donne pas le nom aux Cahiers du cinéma, mais dont il dit qu'il vit tout près des pyramides et qu'il « a écrit un grand nombre de livres sur l'histoire égyptienne[1]. ») Cet homme, qui serait Jean-Philippe Lauer[réf. nécessaire], ainsi que d'autres spécialistes de l'Égypte ancienne, ont renseigné Hawks et ses scénaristes sur les mœurs de cette époque. Hawks déclare avoir tenté de faire un film « aussi réaliste que possible », mais il explique aussi que, par rapport aux questions posées aux égyptologues, l'équipe du film n'a sans doute pris en compte que les réponses qui lui convenaient[1].
Certaines méthodes pour le transport et le maniement des blocs de pierre correspondent à l'avis des égyptologues, comme le fait d'utiliser une rampe pour monter les pierres au sommet. D'autres ont été inventées par l'équipe de Hawks, comme celle pour placer les pierres sur le bateau et le procédé pour sceller la pyramide après sa construction. Ces méthodes sont, à l'époque, possibles, mais pas avérées[1].
Hawks a pris la liberté de montrer dans le film des chameaux d'Arabie (dromadaires) rares en Égypte à cette époque. Ils lui ont semblé « faire partie intégrante de l'Égypte[1]. » Il montre un perroquet (ara vert), qui ne vit qu’en Amérique du Sud. Les vêtements du XXVeme siècle avant J-C sont beaucoup trop somptueux : même le pharaon
n’était représenté qu’avec un simple pagne blanc, et les femmes étaient poitrines nues sur les fresques de l’époque. Il choisit aussi d'illustrer l'hypothèse selon laquelle les ouvriers construisant la pyramide étaient libres au début, puis ont été réduits en esclavage par la suite, la construction s'étendant sur trente ans et nécessitant cent mille hommes[1]. Il a déclaré : « après quelques années l'exaltation s'éteignit et l'enthousiasme fit place à une sorte de rage collective : voilà notre idée : il y a dans le film quelques scènes sur cette idée, c'est une partie indivisible de l'histoire[1]. »
Dimitri Tiomkin a intégré à l'orchestre des instruments de musique identiques à ceux utilisés au temps des pharaons, mais dans un article du magazine Film Music[Lequel ?], il déclare n'avoir pas essayé de recréer la musique de cette époque. L'orchestre a été étoffé avec un chœur de 80 chanteurs individuellement triés sur le volet par Jester Hairston, l'éminent chef de chœur de Los Angeles[2].
Le magazine Hollywood Reporter salue la musique de Dimitri Tiomkin en écrivant « il est improbable que cette épopée en CinemaScope de la Warner ait pu être aussi captivante sans la considérable partition symphonique... Il est pratiquement impossible de séparer l'histoire de la musique. »Selon Allmovie[réf. nécessaire]« l'énergique musique de Dimitri Tiomkin accompagne chaque traction et saccade[6] ».
Réception
François Truffaut le classe parmi les meilleurs films qu'il ait vus et note que « dans un genre que l'on a à juste titre décrié, Land of the Pharaohs apporte de la nouveauté et de l'intelligence ». Il apprécie particulièrement le fait que tous les fils du scénario se ramènent à la construction et au parachèvement de la pyramide : l'architecte Vashtar l'aménage de telle sorte que lors de l'inhumation, la momie du pharaon et tout son entourage vivant seront ensevelis sous un flot de sable[7].
Noël Howard, qui fut responsable de la 2e équipe sur ce film et donc de la figuration, relate le tournage avec humour. Réédition par Ramsay après la première édition par Fayard (1977).
Evelyne Yeatman-Eiffel, Mayo. Biographie et catalogue raisonné du peintre et créateur de costumes Mayo, mayo-peintre.com, 2012.