Au premier tour, six candidats sont en lice. Après avoir hésité à se présenter, le président sortant, Charles de Gaulle, brigue un second mandat et obtient 44,6 % des suffrages. La gauche se présente unie autour de la candidature de François Mitterrand (31,7 %), tandis que le centriste Jean Lecanuet devient le troisième homme (15,6 %) en prenant des voix à de Gaulle. L'extrême droite présente la candidature de l'avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour (5,2 %), alors que les deux autres candidats obtiennent moins de 2 % chacun.
Mis en ballottage de façon inattendue, le général de Gaulle était donné largement vainqueur dès le premier tour par les sondages jusqu'à quelques semaines avant le scrutin. Mais contrairement à ses adversaires, il n'a quasiment pas fait campagne malgré le rôle essentiel de la télévision, où il s'est retrouvé au centre des attaques de ses concurrents. Pour le second tour, il consent à des interventions télévisées et se voit réélu avec 55,2 % des suffrages exprimés face à François Mitterrand. Son second mandat commence le .
Durant son septennat, le général de Gaulle parvient à mettre un terme à la guerre d'Algérie. Mais le conflit entraîne de fortes tensions en France métropolitaine et une série d'attentats de la part de l'OAS : le chef de l'État échappe ainsi à plusieurs tentatives d'assassinat. Après le cessez-le-feu en 1962, son traitement des rapatriés d’Algérie est très critiqué, tout comme l’absence de réactions de l’armée française lors des massacres de harkis et d’Européens en Algérie.
Après l’attentat du Petit-Clamart, qui manque de peu de lui coûter la vie, Charles de Gaulle décide de soumettre au peuple une proposition d’élection du président de la République au suffrage universel direct. Ce projet est très controversé au sein de la classe politique traditionnelle, qui dénonce une réduction des prérogatives des élus et le risque de plébiscite. Lors du référendum du , le « oui » l’emporte avec plus de 62 % des suffrages exprimés. Précédemment, seule l'élection présidentielle de 1848 s'était tenue au suffrage universel direct : ce scrutin avait conduit au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte, qui avait mené un coup d'État avant la fin de son mandat.
Conformément à l'article 6 de la Constitution, le président de la République française est élu pour un mandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés[3].
Chaque candidat doit satisfaire plusieurs conditions[3] :
en cas d'empêchement ou décès dans la dernière semaine de dépôt des candidatures d'une personne qui a annoncé son intention d'être candidate, le Conseil constitutionnel peut reporter l'élection ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales.
L'État donne les mêmes facilités à tous les candidats pour faire campagne, mais seuls ceux ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent obtenir le remboursement du cautionnement ou de leurs dépenses de campagne[3].
Le , le Conseil constitutionnel arrête la liste des noms des six candidats à l'élection du président de la République, établie par ordre alphabétique[6].
Nom, âge et parti (âge à la date de publication par le Conseil constitutionnel)
Candidat dès le , il effectue une « tournée des plages » à l'été 1965.
Élimination au 1er tour (appelle à voter François Mitterrand)
Charles de Gaulle, président sortant
Une candidature tardive
À l'origine du changement du mode de scrutin de l'élection du président de la République en 1962, Charles de Gaulle maintient longtemps le suspens sur une candidature pour un second mandat. Au début du mois de , un sondage effectué auprès des 25 membres du gouvernement révèle que 12 d'entre eux pensent qu'il se représentera contre 12 qu'il briguera sa succession, tandis que le Premier ministre, Georges Pompidou, ne se prononce pas, bien qu'intimement convaincu que le Général briguera à nouveau la fonction suprême[8].
À partir de 1963, le général de Gaulle est préoccupé par son état de santé (il subit une délicate opération de la prostate le ) et craint pour sa succession en cas d'empêchement[9],[10]. Les années précédentes, il a été la cible de plusieurs attentats de l'OAS dans le contexte de la guerre d'Algérie. Cette situation l'a conduit à rédiger un testament politique mentionnant le nom de successeurs souhaités. En tant que Premier ministre, c'est Georges Pompidou qui est le plus souvent mentionné pour être candidat en cas de retrait du Général, mais les noms de Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas circulent également[11].
Selon Alain Peyrefitte, le président sortant a pris la décision de se représenter dès le [12]. Mais il annonce sa candidature seulement le , à bientôt 75 ans, lors d'une intervention télévisée à 20 h :
« Que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonctions, l'avenir de la République nouvelle sera décidément assuré. Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt et que la France devra subir – mais, cette fois, sans recours possible – une confusion de l'État plus désastreuse encore que celle qu'elle connut autrefois[13]. »
Cette décision de se représenter aurait notamment été motivée par l'échec des négociations de l'Europe des Six sur le Marché commun agricole[11]. Il reçoit le soutien des Républicains indépendants (RI) de Valéry Giscard d'Estaing ; contrairement à l'opposition, cette frange centriste de la majorité considère qu'il est « profondément européen »[14].
Une campagne minimaliste et critiquée
Peu de temps avant la tenue du premier tour, alors que le général de Gaulle ne mène pas campagne et ne propose ni programme ni lignes directrices, l'opposition estime que sa stratégie repose sur le mot d'ordre « Moi ou le chaos »[15].
François Mitterrand, candidat de l’union de la gauche
Une longue indécision à gauche
À l'approche de l'élection, le Parti communiste français (PCF) constitue la principale force d'opposition de gauche (environ 20 % de l'électorat français). Mais le PCF a perdu en son dirigeant depuis trente ans, Maurice Thorez (remplacé par Waldeck Rochet), n'a été présent dans aucun gouvernement depuis près de 20 ans et semble peu à même de présenter une candidature victorieuse à l'élection présidentielle. L'autre grande formation de gauche, le parti socialiste Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), est en déclin et son dirigeant, Guy Mollet, se montre peu enthousiaste à l'idée de présenter une candidature face à celle du général de Gaulle[16].
Le , après une rencontre avec Guy Mollet, Maurice Faure (Parti radical) et Daniel Meyer (PSU) et à l'issue d'une conférence de presse du général de Gaulle, François Mitterrand annonce sa candidature dans un communiqué de presse, affirmant que « l'essentiel de ce qui a été dit souligne une fois de plus l'incompatibilité d'humeur entre le général de Gaulle et la démocratie »[15]. Il avait au préalable posé pour conditions à sa candidature d'obtenir le soutien de la SFIO et de Pierre Mendès France ainsi que l'absence d'un candidat communiste[17].
Prise sans consultation du reste de la gauche parlementaire, cette décision fait suite à l'impossibilité d'une candidature unique à gauche portée par le maire SFIO de Marseille, Gaston Defferre, ou par l'ancien président du Conseil (aujourd'hui PSU) Pierre Mendès France[20]. En , François Mitterrand affirmait à Jean-Jacques Servan-Schreiber qu'il n'y avait « qu'un candidat possible : c'est Gaston Defferre »[21]. Après le retrait de Defferre en , la gauche n'avait plus de candidat[22].
Le , au lendemain de l'annonce de la candidature de François Mitterrand, une coalition de gauche, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), est lancée pour soutenir l'accession à l'Élysée de celui-ci : elle regroupe la SFIO, le Parti radical et la CIR. Le PSU apporte également son soutien à Mitterrand, mais sans s'associer à sa campagne[15].
Une candidature résolument anti-gaulliste
François Mitterrand, député de la Nièvre qui a aussi voté « non » au référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République, apparaît comme l'un des rares à promouvoir une alliance avec le PCF[20]. Le , le PCF se rallie à sa candidature, tout comme Pierre Mendès France à l'occasion d'un entretien au Nouvel Observateur dans lequel il accuse de Gaulle de monopoliser le pouvoir, « sans partage, sans contrepoids, sans contrôle »[23],[24],[25]. La droite dénonce une reconstitution du Front populaire de 1936. Cependant, l'URSS ne cache pas sa préférence pour le général de Gaulle[15].
Ancien ministre de la Quatrième République, opposant de la première heure au général de Gaulle et à la Ve République instituée par ce dernier, Mitterrand mène une campagne résolument hostile au gaullisme[26]. L'auteur du Coup d'État permanent propose la suppression de l'article 16 (pouvoirs exceptionnels du président de la République) et de l'article 11 (référendum législatif) de la Constitution. En cas d'élection, il promet de dissoudre l'Assemblée nationale. Il se présente comme partisan de la construction européenne, favorable à la laïcité, hostile aux monopoles et à la force de dissuasion nucléaire française[15]. Il joue de son âge (49 ans face aux 75 ans de De Gaulle) : ses affiches vantent « un président jeune pour une France moderne »[27].
Jean Lecanuet, candidat de centre droit
Une candidature « démocrate, sociale et européenne »
En , le Comité des démocrates dénonce les propos eurosceptiques tenus par le général de Gaulle lors de sa dernière conférence de presse. La formation sollicite alors l'ancien président du Conseil Antoine Pinay (Centre national des indépendants et paysans), qui refuse de se présenter, puis le président national du Mouvement républicain populaire (MRP) et sénateur de la Seine-Maritime, Jean Lecanuet. Ce dernier annonce sa candidature le au nom du « centre, démocrate, social et européen » et quitte dans la foulée la présidence de son parti[15],[28].
Troisième grande figure de la campagne, Jean Lecanuet joue de son image de renouveau au centre droit, attirant à lui une partie de l'électorat initialement acquis à de Gaulle. Soutenu par le MRP et le CNIP, il bénéficie d'une certaine bienveillance du Parti radical, qui appelle à voter pour le candidat de l'union de la gauche mais indique « apprécie[r] la portée et la valeur » de la candidature Lecanuet[15].
Le « Kennedy français »
Le Monde dresse le portrait suivant du candidat centriste :
« Personne ne fait moins penser que M. Jean Lecanuet à un cacique des « vieux » partis, à un « homme du passé », à un de ces « revenants », de ces « fantômes » que le général de Gaulle, le Premier ministre et à leur suite les gaullistes accablent volontiers de leurs sarcasmes. Un visage lisse, des cheveux de jais, un sourire à fossettes, donnent à ce sportif carré et large d'épaules un air de bonne santé et de vigueur qui évoque au contraire la jeunesse, l'équilibre, la force. Orateur, il sait jouer des accents chaleureux d'un timbre sonore et flexible, et ne dédaigne pas l'humour. Stratège, ce Normand sait se montrer direct et paraître peu enclin à accepter n'importe quelle connivence dans une molle et fallacieuse unanimité. Chef de parti, il rassure facilement cadres et militants, inspire confiance, entraîne[28]. »
Encore davantage que François Mitterrand (49 ans), Jean Lecanuet (45 ans) tire un argument de sa jeunesse ; peu connu des Français avant l'élection, il se présente en outre comme un homme neuf alors que le candidat de la gauche a été de nombreuses fois ministre sous la Quatrième République. Lecanuet a étudié le rôle de la télévision dans l'élection présidentielle américaine de 1960 — qui a vu la victoire de John F. Kennedy — et fait appel à des méthodes modernes incluant sondages et utilisation d'entreprises de conseils en communication. Ses prestations télévisées, au cours desquelles il est notamment interrogé par le populaire journaliste Léon Zitrone, sont très suivies et assurent en particulier sa notoriété auprès du grand public urbain et des classes moyennes.
Au départ, sa candidature ne fait pas l'unanimité à l'extrême droite, Alain de Lacoste-Lareymondie étant cité pour la représenter. L'action de Jean-Marie Le Pen est déterminante pour l'imposer : celui-ci est convaincu qu'il peut rassembler la droite, « atomisée par le drame algérien »[30],[29]. Les élections municipales de divisent son camp, notamment en raison d'une possible alliance avec les centristes à Paris, au point que Tixier-Vignancour envisage de retirer sa candidature à l'élection présidentielle[31].
Une candidature favorisée par le communautarisme
Jean-Louis Tixier-Vignancour est soutenu par l'ancien Front national pour l'Algérie française. Dirigée par Jean-Marie Le Pen, sa campagne utilise ses initiales pour son mouvement (« comités TV ») et comme slogan[29].
Le candidat effectue une médiatique tournée de la France où il déplace un chapiteau rouge (surnommé « le cirque Tixier »), avec une tournée en sur les plages de France. Mais il effectue des prestations télévisées médiocres et peine à fédérer au-delà de l'électorat traditionnel de l'extrême droite et des rapatriés d'Algérie (« Pieds-noirs »), qu'il défend ardemment. Selon un sondage, quelque 60 % des électeurs se situant à l'extrême droite votent directement pour le général de Gaulle au premier tour de scrutin[32].
Avec cette désignation, Jean-Paul David, dirigeant du PLE, situé à droite mais se réclamant du centre, entend en fait mettre en avant un programme libéral dans l'attente de la déclaration de candidature du populaire Antoine Pinay[34]. Jean-Paul David a précédemment également approché Jean Lecanuet mais celui-ci lui avait alors répondu qu'il ne serait « jamais candidat », ainsi que René Blondelle[35].
Les journalistes Pierre Sainderichin et Joseph Poli écrivent à son sujet : « Pierre Marcilhacy mesure 2 m 03. Cela lui permet de s'affirmer – comme de Gaulle – au-dessus des partis. Il le répétera beaucoup au cours de la campagne. Ancien journaliste, avocat au Conseil d'État, cet homme indépendant, intègre, courtois et discret, a la légitimité provinciale : sa famille représente depuis cent quinze ans le canton de Jarnac au conseil général de la Charente[35]. »Alain Ayache lui consacre un ouvrage, Monsieur Y (Nouvelles Éditions latines, 1965), par référence à « Monsieur X », nom utilisé par L'Express pour lancer la candidature de Gaston Defferre[36].
Un défenseur du régime parlementaire
Pierre Marcilhacy déclare : « Je ne ferai aucune promesse électorale, car vous savez ce qu'elles valent[37]. » Il place au cœur de sa campagne la question institutionnelle : il défend le régime parlementaire, comme beaucoup de sénateurs, et promet de respecter strictement la Constitution de 1958, estimant que ce n'est pas le cas du général de Gaulle[34].
Inconnu du grand public à l'annonce de sa candidature, Pierre Marcilhacy voit les intentions de vote en sa faveur augmenter légèrement en raison de ses prestations télévisuelles, bien que sa popularité reste cantonnée à son département d'élection, la Charente (il arrivera troisième en dépassant les 11 %)[34].
Marcel Barbu, candidat indépendant
Une candidature de dernière minute
Marcel Barbu, candidat indépendant d'inspiration autogestionnaire, est le candidat surprise de l'élection présidentielle de 1965. Il réussit in extremis à réunir les 100 parrainages nécessaires grâce à ses réseaux issus de ses actions d'avant guerre dans le mouvement communautaire[38].
Une campagne atypique
Marcel Barbu se présente comme le défenseur des citoyens ordinaires et use régulièrement de l'humour et de l'émotion dans ses interventions[38].
Candidatures n'ayant pas abouti
D'autres personnalités ont été pressenties à la candidature, mais ne sont pas présentées.
Gaston Defferre
Magazine de centre gauche dirigé par Jean-Jacques Servan-Schreiber, L'Express milite pour la candidature de Gaston Defferre, maire SFIO de Marseille. En , le journaliste Jean Ferniot dresse le portrait-robot d'un « Monsieur X », qui serait la meilleure alternative au régime personnel du Général[39],[40]. En , l'hebdomadaire pose l'équation « X = D » (D comme Defferre)[41]. Cette candidature, qui présente pour ses partisans l'avantage de ne pas être celle d'un technocrate ou d'un dirigeant de la Quatrième République, est soutenue par des clubs – notamment le club Jean-Moulin et le club des Jacobins –, des universitaires et des syndicalistes[42].
Au sein de la SFIO, Gaston Defferre est perçu comme un rénovateur, favorable à une alliance avec le centre. À l'issue d'un congrès extraordinaire du parti les et à Clichy, le parti le désigne officiellement candidat à l'élection présidentielle. La presse s'attendait à cette occasion qu'il tente de renverser la direction en place, notamment son secrétaire général, Guy Mollet, en fonction depuis 1946 et peu enthousiaste envers sa candidature et sa stratégie de rapprochement avec le centre, mais il n'en est rien[43].
Après consultations avec des intellectuels, Gaston Defferre déroule son programme, « Horizon 80 », qui est le nom de son club[44]. Il entend mener une campagne centriste, en s'efforçant de rassembler des réformateurs venus d'horizons variés[15]. Vertement critiqué par le PCF (Guy Mollet ne veut pas non plus d'alliance avec le PCF[45]) et l'aile gauche de la SFIO, il entend obtenir le soutien du MRP, qui refuse cependant toute référence au socialisme et à la laïcité, indispensables aux yeux de son parti[20]. En , Defferre contacte Joseph Fontanet et Jean Lecanuet (MRP), Maurice Faure (Parti radical) et Bertrand Motte (CNIP) afin de former une « grande Fédération démocrate et socialiste », allant des socialistes aux démocrates-chrétiens dans l'objectif de mettre fin aux clivages partisans hérités de la IVe République[46].
Alors que L'Humanité et le PSU dénoncent une droitisation de Gaston Defferre (réélu maire de Marseille à la tête d'une coalition sociale-centriste en ), le MRP se dit prêt à étudier l'idée de la Fédération démocrate et socialiste. Lors du congrès de la SFIO de début , un affrontement a lieu avec Guy Mollet, qui reproche à Gaston Defferre de se renier sur le principe de la laïcité en voulant s'allier aux démocrates-chrétiens[45],[47]. Le , le projet de fédération échoue, les représentants SFIO, MRP, radicaux, des clubs du centre et de la gauche ne parvenant pas à s'entendre sur la question du PCF et sur celle de la laïcité[15]. Une semaine plus tard, le , Gaston Defferre annonce le retrait de sa candidature[20].
Après le retrait de Gaston Defferre, Le Nouvel Observateur lance en première page un « Pourquoi pas Mendès ? »[50]. Des clubs apparaissent partout en France pour soutenir une telle candidature, fort de soutiens variés : le PSU, dont il est membre, la SFIO et une partie du Parti radical, son ancienne formation[23].
Mais Pierre Mendès France refuse de se présenter, confiant que « les institutions sont mauvaises » et que « les utiliser pour s'emparer du pouvoir est une manière comme une autre de les accréditer »[51]. En outre, il n'apparaît pas en mesure de fédérer la gauche, le PCF ne lui pardonnant pas d'avoir refusé ses voix en 1954 pour l'investiture à la présidence du Conseil[23].
Autres
En , l'humoriste Pierre Dac annonce sa candidature avec son Mouvement ondulatoire unifié (MOU), un parti politique satirique dont le slogan est « Les temps sont durs, votez MOU ! ». En suivant, il renonce à se présenter à la demande de l'Élysée[52].
Selon la formule de François Mitterrand, « la campagne de communication est totalement déléguée aux affichistes »[54]. Le général de Gaulle choisit pour affiche de campagne une Marianne représentée en petite fille et dessinée par Lefor et Openo avec comme slogan « J'ai sept ans, laissez-moi grandir », le présentant de fait comme le garant et le défenseur des nouvelles institutions de la Cinquième République. Souhaitant afficher son opposition au général de Gaulle, François Mitterrand utilise pour slogan « Un président jeune pour une France moderne ». Candidat déclaré une semaine après lui, Jean Lecanuet utilise également cet argument de la jeunesse : il fait éditer une brochure de 16 pages, vendue dix centimes chez les marchands de journaux, dans laquelle il pose avec sa famille et se présente comme « le Kennedy français »[55].
Sur le terrain, François Mitterrand et Jean Lecanuet enchaînent les réunions publiques à succès. De son côté, le général de Gaulle ne tient aucun meeting et interdit tout rassemblement de soutien à sa candidature[56].
La campagne est perturbée par la disparition de Mehdi Ben Barka, principal opposant au régime marocain, enlevé le à Fontenay-le-Vicomte (Seine-et-Oise). Cet événement conduit le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, à affirmer que les services de renseignement français ne sont pas impliqués. Le lendemain de cette déclaration, deux policiers français sont arrêtés, soupçonnés d'avoir obéi au général marocain Mohamed Oufkir, ministre de l'Intérieur, avec une complicité de services de police et du SDECE. Cette affaire est considérée comme un camouflet pour le pouvoir gaulliste[15].
L'ouverture officielle de la campagne officielle a lieu le [57]. Celle-ci surprend en montrant l'importance de la télévision (la France compte alors 6 385 000 récepteurs) outil qui équipé environ la moitié des ménages en France métropolitaine, à l'époque. Chaque candidat a alors le même temps de parole lors de la campagne officielle. Tous les « candidats se voient attribuer deux heures d’antenne aux meilleures heures d’écoute (de 13 h à 13 h 30 et de 20 h 30 à 21 h), réparties selon le principe d’égalité en sept interventions entre le 19 novembre et le 3 décembre, avant-veille du premier tour »[58], cela permettant l'arrivée à l'élection de ce que l'on appelle « les petits candidats ».
A noter que le ministre de l'Information Alain Peyrefitte, confiera avoir envisagé d'accorder la moitié du temps de parole à l'opposition et l'autre moitié à la majorité présidentielle, mais de Gaulle s'y serait opposé[59]). François Mitterrand et Jean Lecanuet avaient tous deux pris en compte le rôle de la télévision dans l'élection présidentielle américaine de 1960 : au cours de cette campagne, le débat télévisé était généralement considéré comme ayant aidé John Fitzgerald Kennedy à l'emporter de justesse sur Richard Nixon. François Mitterrand n'est cependant pas à l'aise face à la caméra[60].
Appelant les électeurs à lui renouveler sa confiance et refusant d'entrer en compétition avec les autres candidats, Charles de Gaulle, confiant, ne fait pas campagne durant les premiers semaines et ne présente pas de programme[13]. Il renonce d'abord à utiliser son temps de parole de campagne à la télévision[61], laissant ses ministres intervenir[62]. Il y recourt cependant les et [63] en raison de la baisse des intentions de vote en sa faveur[64] : il fustige le régime des partis alors que les gaullistes ciblent principalement Jean Lecanuet, jugé responsable de la baisse du président sortant dans les sondages[15]. Mais le chef de l'État refuse de participer à des débats contradictoires alors que les autres candidats acclimatent l'opinion au style nouveau des campagnes présidentielles « à l'américaine »[65].
Pour le second tour
Dans l'entre-deux-tours, le général de Gaulle change de stratégie et de style. Apparaissant en forme, il est interrogé par le journaliste Michel Droit lors d'entretiens durant lesquels il use de son talent oratoire, et surprend le public par sa décontraction et une inhabituelle liberté de ton. Selon sa formule, il se met ainsi « en pyjama » face aux Français. Il parle des préoccupations quotidiennes des citoyens, fait état de son bilan social et va jusqu'à sautiller sur son fauteuil afin de ridiculiser ceux qui « sautent sur leur chaise comme un cabri en disant « Europe ! Europe ! Europe ! » »[15],[66]. Il se refuse cependant à prend part à des meetings[67].
Le Général interdit au ministre de l'Intérieur, Roger Frey, d'utiliser le passé de François Mitterrand pour tenter de le déstabiliser : il s'oppose notamment à la publication d'une photo du candidat de l'union de la gauche aux côtés du maréchal Pétain et à toute enquête sur ses liens avec René Bousquet[68]. Le président de la République sortant présente son adversaire comme « le candidat de la gauche et de la droite », en réalité comme « le candidat des partis ». Toujours mal à l'aise face à la caméra mais adoptant une posture plus présidentielle, François Mitterrand tente de lui répondre point par point[15],[69].
Les membres du gouvernement se mobilisent, lors de rassemblements publics ou à la télévision. Le ministre de la Culture, André Malraux, accuse François Mitterrand d'être « le candidat unique de quatre gauches, dont l'extrême droite », cette dernière reprochant à de Gaulle l'abandon de l'Algérie française[70]. D'ailleurs, entre autres, le candidat Jean-Louis Tixier-Vignancour et Pierre Sergent, l'un des chefs de l'OAS, invitent à voter au second tour pour Mitterrand[71].
Sondages
L'élection présidentielle de 1965 est marquée par l'émergence des sondages. Ceux réalisés en fin de campagne se révéleront fiables alors que la mise en ballottage du général de Gaulle était jugée peu plausible par beaucoup[72]
Les enquêtes d'opinion réalisées depuis 1958 par le principal institut de sondages, l'Institut français d'opinion publique (Ifop), indiquent que la popularité du général de Gaulle atteint des niveaux exceptionnellement élevés. Contrairement aux dirigeants de la Quatrième République, sa cote de popularité ne diminue pas avec le temps : sauf pendant la grève des mineurs de 1963, elle a toujours été supérieure à 50 %, un score qui n'a été atteint que par le président du Conseil Pierre Mendès France en 1954-1955. À trois mois de l'élection présidentielle de 1965, le Général bénéficie de 67 % d'opinions favorables[73].
Jusqu'à un mois avant la tenue du scrutin, le président sortant est donné réélu dès le premier tour de scrutin, avec autour de 65 % des suffrages exprimés. Alors que son adversaire le plus sérieux est le socialiste François Mitterrand, le centriste Jean Lecanuet, initialement donné autour de 5 %, effectue une percée dans les dernières semaines de la campagne, notamment chez les téléspectateurs. Cette progression semble se faire au détriment du général de Gaulle, qui passe sous les 50 % d'intentions de vote, ce qui rend probable la tenue d'un second tour, une situation longtemps considérée comme impensable. Le sociologue Jean Stoetzel relève :
« À trois exceptions près (dans la classification par âges, chez les électeurs les plus âgés ; dans la classification par professions, chez les retraités et inactifs ; dans la classification par régions, dans le Nord-Est) la proportion des intentions de voter pour de Gaulle, les et , descend en dessous de 50 % des intentions exprimées. […] Le taux de 65 % d’électeurs gaullistes souvent rencontré en période froide et par rapport à des problèmes inactuels, représente donc seulement une orientation, à distinguer des positions que suscitera l’actualisation croissante des données du choix pendant la période immédiatement préélectorale[73]. »
Concernant le second tour, Jean Stoetzel explique que « la situation est beaucoup plus simple à étudier en raison de trois faits : le nombre des candidats est réduit à deux ; la période est beaucoup plus courte ; les électeurs sont beaucoup plus décidés ». Si comme au premier tour l'avance du général de Gaulle sur François Mitterrand s'est réduite, elle se maintient à dix points de pourcentage dans les deux enquêtes conduites par l'Ifop durant l'entre-deux-tours[73].
Il convient de noter que cette élection est la première en France qui donne lieu à une « opération-estimation » au soir des deux scrutins des et . Profitant des progrès réalisés par les calculateurs électroniques, l'institut Ifop, en association avec le Centre français de recherche opérationnelle (CFRO) organise sur les antennes d'Europe 1 des estimations des résultats électoraux[74].
Les enquêtes répertoriées dans la présente section ont été réalisées par l'Ifop[75].
Sondages concernant le premier tour
Les sondages sont listés par ordre antéchronologique : les plus récents sont affichés en tête afin que les données les plus proches de l'élection soient toujours présentées en premier.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Évolution des intentions de vote en vue du premier tour.
Le général de Gaulle réalise ses meilleurs performances dans le nord de la France métropolitaine et en France d'outre-mer. Pour François Mitterrand, c'est dans le sud de la métropole, tout comme pour Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui bénéficie d'un vote communautaire des rapatriés d’Algérie (avec un pic à 14,1 % dans le Var). Jean Lecanuet arrive en deuxième position dans huit départements métropolitains d'obédience centriste. Pierre Marcilhacy obtient son seul score significatif dans son département de la Charente (11,3 %). Marcel Barbu ne dépasse quant à lui les 2 % que dans la Drôme.
Résultats détaillés du premier tour de l'élection présidentielle par département[78],[79]
Exception faite des suffrages exprimés, les résultats sont présentés en pourcentage (des suffrages exprimés pour les candidats, des inscrits pour l'abstention, des votants pour les blancs/nuls).
En métropole, le général de Gaulle réunit un total de 54,5 % des suffrages exprimés, avec un pic dans le Bas-Rhin (79,9 %). Toujours principalement implanté en France méridionale, François Mitterrand arrive en tête dans un quart des départements, obtenant son meilleur score dans le Gers (65,2 %). Avec la prise en compte du vote des départements et territoires d'outre-mer, où il est plébiscité, Charles de Gaulle passe à 55,2 % au niveau national[80].
Résultats détaillés du second tour l'élection présidentielle par département[78],[79]
Exception faite des suffrages exprimés, les résultats sont présentés en pourcentage (des suffrages exprimés pour les candidats, des inscrits pour l'abstention, des votants pour les blancs/nuls).
Cartes présentant les résultats de l'élection présidentielle de 1965 (premier tour à gauche, second tour à droite) :
en bleu : Charles de Gaulle en tête ;
en rouge : François Mitterrand en tête.
Réactions et analyses
Un scrutin mobilisateur et favorisant le présidentialisme
L'abstention au premier tour est de seulement 15,2 % des électeurs inscrits, ce qui démontre l'intérêt des électeurs pour ce nouveau type de scrutin[15]. Il s'agit du taux d'abstention le plus faible dans l'histoire de France pour une élection au suffrage universel[81]. La participation au second tour est quasiment identique à celle du premier (84,3 % contre 84,8 %), avec une hausse sensible des votes blancs ou nuls (2,7 % contre 1,0 %)[82].
Olivier Duhamel relève qu'il s'agit d'un succès à long terme pour le général de Gaulle car, s'il ne sort pas tellement renforcé du scrutin, l'élection présidentielle de 1965 et les suivantes vont renforcer la Ve République et le parti gaulliste, qui lui survivent[83]. Le politologue indique que le scrutin présidentiel au suffrage universel direct apparaît dorénavant comme irréversible : « on a donné ce pouvoir aux Français ; ils ne sont pas prêts de se laisser enlever cette prérogative »[84]. En outre, ce type d'élection renforce pour lui le présidentialisme : le chef de l'État français n'est plus un arbitre, mais un responsable politique au-dessus de la plupart des autres institutions[84].
Maintien du général de Gaulle au second tour
À l'issue du conseil des ministres du , il est confirmé que le général de Gaulle se présentera « naturellement » au second tour de scrutin. Des rumeurs faisaient état de son retrait en raison d'un score en-deçà de ses attentes. Ses proches confient que le président sortant aurait pris une telle décision s'il n'avait pas recueilli plus de 30 à 35 % des suffrages exprimés[85].
Une élection apparentée à des législatives
La mise en ballottage du général de Gaulle stupéfait le monde entier, notamment Moscou[15]. Lors du conseil des ministres du , Charles de Gaulle réagit de la façon suivante : « Je vous mentirais si je vous disais que je n'ai pas été atteint. […] Nous nous sommes trompés. Nous avions considéré le scrutin du comme s'il s'agissait d'un référendum. C'était des élections législatives à l'échelle nationale. » Il tient la même analyse lors de sa conférence de presse du [86],[87].
Le politologue François Goguel rapproche également les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de ceux d'élections législatives[86] :
Il relativise le score de François Mitterrand en rappelant qu'au premier tour des élections législatives de 1962 la gauche et l'extrême gauche ont recueilli 8,2 millions de voix, contre quelque 7,7 millions pour le candidat unique de la gauche le , et soulignant que le score de celui-ci est inférieur à l'addition des scores de tous les partis qui le soutenaient lors de toutes les élections nationales depuis 1945 ;
À l'inverse, Jean Lecanuet, Jean-Louis Tixier-Vignancour et Pierre Marcilhacy réunissent 1,7 million de voix de plus que la somme obtenue par les formations les ayant soutenus lors des élections de 1962 ;
Quant au général de Gaulle, il a obtenu quatre millions de vote de plus que les candidats gaullistes trois ans plus tôt.
Candidats éliminés et reports de voix
Olivier Duhamel souligne que « l'élection présidentielle peut être un vecteur pour l'apparition de nouveaux leaders politiques » et constitue un « accélérateur de la bipolarisation » de la vie politique avec les duels de second tour[88].
Bien que trois fois supérieur aux intentions de vote accordées au début de la campagne (5 %), le score de Jean Lecanuet déçoit ses partisans, qui s'attendaient à le voir atteindre les 20 % des suffrages au vu des derniers sondages[89]. Les trois autres candidats (Jean-Louis Tixier-Vignancour, Pierre Marcilhacy, Marcel Barbu) obtiennent des pourcentages proches de ceux rapportés dans les dernières études d'opinion[75].
Les reports de voix semblent déterminants pour le second tour. Troisième homme de l'élection, Jean Lecanuet apparaît comme l'arbitre de l'élection. Alors que son soutien Maurice Faure appelle à voter pour François Mitterrand, le candidat MRP hésite : il appelle dans un premier temps à voter pour « la marche vers l'Europe unie », puis indique qu'il convient de voter contre le général de Gaulle, sans dire s'il faut voter pour le candidat de l'union de gauche, s'abstenir ou voter blanc[15],[90]. Jean Lecanuet dira par la suite regretter de ne pas s'être prononcé en faveur du Général[91]. Cependant, les sondages indiquent que la majorité de ses électeurs ont voté pour celui-ci[73].
De son côté, se disant « ravi » d'avoir contribué à la mise en ballottage du général de Gaulle, Jean-Louis Tixier-Vignancour appelle à voter pour François Mitterrand par antigaullisme, une consigne qui trouble une partie de ses fidèles, notamment Jean-Marie Le Pen ; son électorat le suit cependant majoritairement[92]. Marcel Barbu fait de même[15].
Affirmation de François Mitterrand comme dirigeant de gauche
Fort d'avoir mis en ballottage le président sortant, François Mitterrand assoit son autorité à gauche. Sous l'impulsion de sa candidature, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), regroupant socialistes, radicaux et divers autres mouvements de la gauche non-communiste, fait élire plus de 100 députés aux élections législatives de 1967, mais sort affaiblie à la suite de Mai 68 et disparaît peu après.
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↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 16 min 00 s-16 min 15 s.
↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 17'-19' ; 36 min 28 s.
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↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 55 min 23 s.
↑L'article 12 du décret du 14 mars 1964 attribue à chaque candidat au premier tour, sur les antennes nationales, « deux heures de radio et de télévision et définit les règles de tournage et de passage dans un strict souci d'égalité au sort. En deux semaines de campagne, les candidats pénètrent dans les foyers à six reprises (après les journaux de mi-journée et du soir), laissant aux Français le temps de se familiariser avec des visages inconnus ». Cf Yannick Dehée et Agnès Chauveau, Dictionnaire de la télévision française, Éditions Nouveau Monde, , p. 121.
↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 36 min 35 s.
↑Soit 23 minutes sur les deux heures de radio et de télévision dont il disposait.
↑Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue : la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, p. 139.
↑Institut Charles de Gaulle, De Gaulle en son siècle, La Documentation Française, , p. 203.
↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 52 min 06 s-55 min 00 s.
↑Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 51 min 25 s.
↑ a et bJean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue : la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, p. 21.
↑Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 50 min 30 s.
↑"L'ex-capitaine Sergent invite à voter au second tour pour M. Mitterrand" dans Le Monde du 9 novembre 1965 [1]
↑Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 49 min 12 s.
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↑ a et bLes Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 60 min 15 s-61 min 05 s.
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