Le centre gauche est un positionnement politique qui soit est situé entre le centre et la gauche, soit se réclame à la fois de la gauche et du centre[1].
Positions
Le centre gauche (tout comme le centre droit) fait référence, dès les années 1950, à des politiques modérés[2].
Selon Alain Noël et Jean-Philippe Thérien, professeurs de science politique « l'alignement des points de vue devient de plus en plus confus à mesure que l'on se rapproche du centre de l'axe gauche-droite »[3].
En France, le terme désigne également la position particulière tenue par le gaullisme de gauche.
La notion a également évolué selon les époques. Politiquement, Cavour s'est appuyé sur un centre gauche piémontais lors de l'unification de l'Italie, qui n'a rien à voir avec la définition du centre gauche contemporain[4].
En France
Le groupe parlementaire centre gauche en France sous la IIIe République
Créé en 1871, au début de la Troisième République, pour soutenir Adolphe Thiers, le centre gauche désigne un groupe parlementaire rassemblant des héritiers de la tradition libérale et orléaniste ralliés à la République[5],[6]. Il fut actif entre février 1871, date de l'arrivée de Thiers au pouvoir, et décembre 1879, ne donnant pas moins de la moitié des ministres[7]. Il conservera jusqu'en 1882, date à laquelle il cesse d'être la première force sénatoriale, une grande influence dans les choix politiques du gouvernement républicain[6].
Parmi les héritiers d'une certaine tradition centre gauche figurent également les républicains modérésAlexandre Ribot, Raymond Poincaré et Louis Barthou et à ses débuts politiques (1885-1889) le député du Tarn Jean Jaurès. Celui-ci siège alors au centre gauche parmi les républicains opportunistes, qui occupent désormais, selon le phénomène du sinistrisme, cette place dans l'échiquier politique. Puis, à mesure que s'installe la IIIe République au XXe siècle, c'est le parti radical qui occupera l'espace politique au centre gauche.
Ce terme[Lequel ?] a été utilisé pour la première fois en 2014, dans un discours[8] de François Hollande où il a affirmé faire « un grand compromis social » en menant une politique sociale-démocrate. Ce fut la première affirmation d'économie de marché par les socialistes français, un siècle après celle des socialistes allemands.
Ce terme est couramment utilisé par les anglo-saxons (centre-left) pour qualifier les systèmes politiques de la France et des pays latins[10].
Le terme peut renvoyer également à une coalition de forces politiques au sein du gouvernement entre la gauche et le centre. Ce fut le cas en Italie avec L'Olivier qui, sous l'impulsion de Romano Prodi, regroupa des sociaux-démocrates et des chrétiens-démocrates, sans que la synthèse des idées ait été pour autant évidente[11]. Il faut cependant noter que, dans ce cas de figure, centre gauche est surtout un terme journalistique, les démocrates italiens ne se réclamant pas très clairement de cette catégorie politique.
En Europe du Nord
On parle également de centre gauche dans les pays nordiques pour qualifier une coalition au pouvoir entre des partis centristes et des partis de gauche, basée généralement sur un programme commun de compromis gouvernemental entre les différents partis composant la coalition.
↑Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire de l'Europe contemporaine : le XIXe siècle de 1815 à 1919, Hatier, , 288 p. (ISBN978-2-218-03287-5, lire en ligne)
↑ ab et cJean Garrigues, Léon Say et le centre gauche : 1871-1896 : la grande bourgeoisie libérale dans les débuts de la Troisième République, (lire en ligne)
↑Emile Louis Gustave Deshayes de Marcère et Émile Louis Gustave Deshayes de Marcère, Le seize mai et la fin du septennat, Plon-Nourrit et cie, (lire en ligne), p. 8