Le directeur de cabinet de Charles de Gaulle, Georges Pompidou, commande un rapport à Jacques Rueff et Antoine Pinay, dans le but de stabiliser l'économie et réduire ses déséquilibres[1].
La commission délivre au gouvernement Michel Debré un rapport préconisant diverses mesures de rétablissement de l'équilibre économique. Charles de Gaulle consulte différents responsables politiques et administratifs, dont François Bloch-Lainé, qui donne un avis positif[2]. Guy Mollet se montre lui en revanche opposé au plan[2]. Il est adopté le [3],[1].
Contenu
Les dépenses publiques sont limitées. Le plan crée le nouveau franc, qui correspond à 100 anciens francs, accompagné d'une dévaluation de 17 %[4].
La Direction générale des prix est chargée de calculer l'effet des mesures sur les prix. Elle évalue l'effet à une augmentation de l'inflation de 6 % à 7 %. L'inflation est finalement de 6,5 %[1].
Réactions
Le plan Pinay-Rueff prescrit et entraîne la suppression, le , de la retraite du combattant, malgré les réserves d'Antoine Pinay, lui-même vétéran de la Première Guerre mondiale, ce qui suscite des manifestations d'associations d’anciens combattants les 21-[1],[3],[5]. À la veille du , le général de Gaulle déclare : « Les anciens combattants sont faits pour être les premiers à l'honneur, ils ne sont pas faits pour être les premiers à la revendication »[5]. La retraite est finalement rétablie quelque temps après[3],[5].
Postérité
Le journaliste Laurent de Boissieu souligne que « lorsqu'on parle du libéralisme réel ou supposé de De Gaulle », le plan Pinay-Rueff est toujours « la même preuve qui est donnée ». S'il relève que « Charles de Gaulle a souhaité lutter contre le déficit budgétaire », il estime que « ce n'était pas par idéologie libérale : c'était pour ensuite conduire une politique industrielle, c'est-à-dire d'intervention de l'État »[6].
D'après Michel-Pierre Chélini, le nouveau franc« restera dans la mémoire collective comme le trait le plus marquant du plan "Pinay-Rueff" »[1].