Il est reçu à l'agrégation de philosophie en 1937 au 3e rang[2]. Il consacre sa thèse à la « Théorie des opinions »[3], réalisée sous la direction de Maurice Halbwachs[4].
En 1940, il rédige un article « La psychologie sociale et la théorie des attitudes »[7], puis en « Théorie et pratique des sondages dans l'étude du public et des entreprises »[8] dans lequel il réalise un premier exposé complet du procédé nouveau (théorie de l'échantillonnage,loi des grands nombres, plan d'enquête et recherche statistique des causes).
De 1955 à 1978, il occupe la première chaire de cette discipline à la Sorbonne. En 1963 il publie une « Psychologie sociale », preuve que cette discipline a constitué pour lui une référence importante.
En 1979, après une « correction » apportée à un sondage, il démissionne de l'IFOP et crée le nouvel institut « Faits et opinions »[12].
Prises de positions
Dans sa thèse de 1943 sur l'opinion, il met en garde contre les faiblesses des sondages et l'auscultation de l'opinion :
« Celle-ci porte en effet sur des éléments souvent éphémères, insincères, vagues ou incompréhensifs et de surcroît traités par des enquêteurs dont la neutralité n'est pas toujours assurée. De plus, sur le fond, l'enquête va à l'encontre de la règle-postulat en sociologie, à savoir que la motivation consciente de nos actes n'a rien à voir avec leur véritable causalité. »
Œuvres
Théorie des opinions, 1943, Presses universitaires de France
L'Étude expérimentale des opinions, 1943, Presses universitaires de France
Jeunesse sans chrysanthème ni sabre, 1954, Plon
Les Sondages d'opinion publique, 1973, Presses universitaires de France (avec Alain Girard)
La Psychologie sociale, 1963, Plon ; 1978, Champs Flammarion
Les Valeurs du temps présent. Une enquête européenne, 1983, Presses universitaires de France
↑Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
↑ a et b(en) Philip Nord, France's New Deal: From the Thirties to the Postwar Era, Princeton University Press, (ISBN978-1-4008-3496-9, lire en ligne)
↑D'après Alain Girard, « In memoriam : Jean Stoetzel (1910-1987) », Revue française de sociologie, vol. 28, no 2, , p. 201-211 (www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1987_num_28_2_2392).
Jean-Christophe Marcel, « Jean Stoetzel élève de Maurice Halbwachs : les origines françaises de la théorie des opinions », L'Année sociologique, vol. 48, no 2, , p. 319-351 (lire en ligne)
Paul-André Rosental, « Jean Stoetzel, la démographie et l'opinion : autour des soixante ans de Population », Population, 61, 1-2, 2006, p. 31-43. DOI : 10.3917/popu.601.0031. URL : https://www.cairn.info/revue-population-2006-1-page-31.htm