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Les César du cinéma[b] sont des récompenses cinématographiques créées en 1976 et remises annuellement à Paris par l'Académie des arts et techniques du cinéma — ou Académie des César[8] —, à des professionnels du 7e art dans diverses catégories pour saluer les meilleures productions françaises[c].
La cérémonie des César constitue la première remise de prix d'importance en France, et la plus ancienne dans le domaine de l'audiovisuel et du spectacle. Les Molières pour le théâtre, les Victoires de la musique pour la variété, le jazz ou le classique (aujourd'hui séparées en trois cérémonies distinctes) ainsi que les Sept d'or pour la télévision (aujourd'hui disparus) ont été élaborés sur le même modèle.
Les trophées sont des compressions métalliques, conçues en 1975 par le sculpteur César, qui leur a donné son nom.
En 1975, Georges Cravenne créa l'Académie des arts et techniques du cinéma qui eut, dès le départ, pour vocation de récompenser les réalisations et les travaux artistiques les plus remarquables du cinéma, afin d'avoir un équivalent français aux Oscars américains dont il était un fervent admirateur. Ainsi, les César du cinéma remplacent les Étoiles de cristal, décernées de 1955 à 1975 par l'Académie du cinéma fondée par le compositeur Georges Auric, tout comme elles avaient peu à peu supplanté les Victoires du cinéma français, créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par le magazine Cinémonde. Décernée chaque année en juin, cette récompense n'a pas rencontré d'engouement populaire et a disparu en 1964, date de sa dernière édition. D'autres prix ont récompensé le cinéma français par le passé. De 1934 à 1986, le Grand prix du cinéma français a primé un film par an.
Ainsi, le 3 avril 1976 eut lieu la 1re cérémonie des César — dite aussi « Nuit des César » — sous la présidence de Jean Gabin, quelques mois avant sa mort. Le nom de la récompense vient du sculpteur César, concepteur du trophée remis aux vainqueurs dans chaque catégorie (à la consonance proche du terme « Oscars » outre-atlantique). Il est aussi un hommage indirect au film César (1936) de Marcel Pagnol[1].
À l'origine, seuls 13 César étaient distribués. Aujourd'hui, les trophées sont décernés dans 21 catégories compétitives[d] avec l'apparition du meilleur premier film en 1982, des meilleurs espoirs féminin et masculin en 1983, du meilleur film documentaire en 2007 et du meilleur film d'animation en 2011 (ce dernier inclut depuis 2014 les courts métrages). Les César récompensant la meilleure affiche et le meilleur producteur ont, quant à eux, disparus. Certains prix sont gérés par l'académie mais remis en marge de la cérémonie par les professionnels du cinéma, comme le prix Daniel-Toscan-du-Plantier (au cours du dîner des producteurs) ou encore le trophée César & Techniques qui récompense les entreprises.
À partir de la 43e cérémonie des César en 2018, une nouvelle récompense spéciale, le César du public, est décernée au film français ayant fait le plus d’entrées en salle durant l'année précédente et le début de l'année en cours[9]. Cette distinction, qui répondait au besoin de récompenser le cinéma comique français (qui reste le genre le plus populaire en France), disparaît en 2021.
Les trophées sont des compressions d'objets métalliques, conçues en 1975 par le sculpteur César, ami de Georges Cravenne qui leur a donné son nom, clin d'œil aux Oscars à la consonance proche et au film César de Pagnol[10]. Ce sont des pièces creuses, en bronze naturel poli, alors que les Oscars sont plaqués d'or, ces derniers ayant directement inspiré le sculpteur pour son premier trophée en 1976, une bobine de film entourant une silhouette[11],[12]. Devant l'accueil mitigé des acteurs, il réalise en 1977 une compression de 29 cm de hauteur sur une base de 8 × 8 cm, pesant 3,6 kg, trophée toujours remis aujourd'hui[13],[14] et réalisé dans la fonderie d'art Bocquel en Normandie[15]. Si le coût du César n'a pas été officiellement dévoilé, il serait estimé à 1 500 euros[16].
La classification du métrage cinématographique se fait selon le règlement du CNC : un long métrage doit durer au moins 60 minutes. Pour être éligible, un film doit avoir été exploité au moins une semaine à Paris du 1er janvier au 31 décembre l'année précédant la cérémonie (sauf les courts métrages au créneau différent). Le film doit être majoritairement de production française, il peut même être non-francophone, plusieurs films distingués étaient dans ce cas. Seule la cérémonie de 1993 provoqua la polémique en rendant inéligible les films non-francophones, la disposition fut vite abandonnée[17],[18],[19]. Sinon, le film doit concourir au César du meilleur film étranger. Depuis 2013, un film étranger, s'il est francophone et coproduit en partie en France, peut être nommé dans n'importe quelle catégorie des César (sauf logiquement celle du meilleur film).
Les nommés sont au nombre de cinq pour toutes les disciplines. Cependant, de 2009 à 2022, les César du meilleur film, du meilleur film étranger, du meilleur film d'animation, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur et de la meilleure actrice avaient sept films nommés. Dans le même temps, l'académie imposa un quota de courts métrages pour la catégorie meilleur film d'animation et un quota de deux films étrangers francophones pour le César du meilleur film étranger.
Avant les années 2010, aucune restriction particulière n'existait sur le cumul de récompenses et de nominations : un professionnel pouvait recevoir plusieurs mentions pour différents films dans une même catégorie car seul comptait le suffrage majoritaire. De même, un comédien pouvait être nommé pour un même long métrage dans deux catégories d'interprétation distinctes : premier ou second rôle et espoir. Les critiques quant à la concentration supposée des nominations sur un nombre restreint de personnes et un déséquilibre des palmarès, émises à la suite du cas exceptionnel de la double victoire de Tahar Rahim comme meilleur acteur et meilleur espoir et la double nomination comme meilleur acteur de François Cluzet en 2010[e], ont poussé l'académie à modifier le règlement[20],[21]. Depuis la 36e cérémonie des César, une personnalité (acteur, réalisateur, producteur, scénariste, compositeur, technicien) ne peut être nommée qu'une seule fois et pour une seule œuvre par catégorie, même si elle a participé à plusieurs films éligibles dans l'année. Au premier tour de vote, elle peut être proposée à la récompense pour plusieurs longs métrages. Néanmoins, seul le film pour lequel elle recevra le plus de suffrages lui vaudra la nomination. Quant à un acteur, il ne peut, pour un même rôle, être nommé dans plusieurs catégories d'interprétation. Il ne reçoit désormais de nomination que dans une seule et unique catégorie (premier, second rôle ou espoir) : celle dans laquelle il aura obtenu le nombre le plus élevé de citations lors du premier tour de vote.
Cette polémique du cumul concerne depuis 2017 les films et le règlement a, en ce sens, été modifié une nouvelle fois : un long métrage peut être nommé dans plusieurs catégories récompensant le film en lui-même (soit le César du meilleur film, du meilleur documentaire ou du meilleur film d'animation) mais ne peut être lauréat que dans une seule de ces catégories. De 2017 à 2020, le César du meilleur réalisateur ne pouvait se cumuler avec le César du meilleur film[f],[22]. En effet, si un cinéaste est en tête dans la catégorie du meilleur film mais également dans celle de la meilleure réalisation, il ne peut plus recevoir le second trophée qui échoit désormais à la personne arrivée en deuxième position des votes exprimés[23].
Les César du meilleur espoir masculin et féminin passent une étape intermédiaire, les directeurs de casting de l'académie choisissent un maximum de 16 acteurs débutants, nommés révélations, une liste indicative pour faciliter le choix des 5 nommés. Il est néanmoins possible de voter pour n'importe quel interprète débutant même s'il ne fait pas partie des révélations bien que jusqu'à présent, la quasi-totalité des nommés des catégories espoirs ont été des révélations.
Cette procédure pour les meilleurs espoirs est étendu à partir de 2020 aux catégories techniques. Pour les César récompensant les meilleurs Costumes, Décors, Montage, Photo et Son, les professionnels des branches concernés présélectionnent dix films comme « label technique » pour faciliter le vote de l'Académie. La liste est une recommandation, sans obligation de vote[24].
Les courts métrages, les courts métrages d'animation et le trophée César & Techniques ont des étapes de présélections, chacune supervisée par un comité éponyme (des personnes spécialisés dans le domaine), facilitant le premier tour de vote face au nombre de candidats très élevés.
À partir de la 43e cérémonie des César était décerné le César du public[25],[26],[27]. Les deux premières années, il était automatiquement décerné au film français ayant fait le plus d’entrées en salle durant l'année précédente et la date de la cérémonie (ceci afin de ne pas pénaliser les films sortis en fin d'année). À partir de la 45e cérémonie des César, il n'est plus décerné automatiquement, mais élu par l'Académie parmi les cinq films français ayant réalisé le plus d'entrées durant l'année. En 2021, pour la 46e cérémonie, le César du public disparaît.
Pour le César d'honneur, le lauréat est choisi par le président ou le secrétaire général de l'académie. Il n'y a ainsi aucune procédure de vote ou de nomination.
À partir de la 47e cérémonie, deux nouvelles catégories de récompenses sont décernées : le César des meilleurs effets visuels et le César du meilleur court métrage documentaire, déjà décerné de 1977 à 1991[28]. Le César du meilleur court métrage de fiction est également rétabli[29].
Les votants aux César se déterminent sur deux tours de scrutin par correspondance : le premier pour élaborer les nominations (sont nommés dans chaque catégorie les films ou professionnels les plus proposés), le second pour élire les gagnants par scrutin uninominal[30].
Les votants sont des professionnels au nombre actuel de 4 694[31], repartis en dix collèges (acteurs, réalisateurs, auteurs, techniciens, producteurs, distributeurs, vendeurs internationaux, exploitants, industries techniques, directeurs de casting, attachés de presse, agents artistiques et membres associés). Les collèges les plus importants sont ceux des techniciens (29 %), des réalisateurs (17 %) et des acteurs (14 %)[32].
Les critères pour être votant sont les suivants : justifier d'un parcours professionnel relativement conséquent dans le cinéma (au moins 2 films récents) et obtenir un double parrainage de membres actuels de l'Académie des arts et techniques du cinéma. Sont dispensés de ces formalités les nommés ou les lauréats des éditions précédentes. Néanmoins, une cotisation annuelle est demandée à chaque membre pour rester dans l'académie. Le versement de cette cotisation permet de financer l'institution et de répondre à ses besoins pour le déroulement du vote, l'organisation de la soirée et la projection ou visionnage des films éligibles par les votants[33]. L'académie est dirigée par l'association pour la promotion du cinéma, une institution rassemblant une cinquantaine de personnes. Seuls peuvent y figurer certains professionnels et les personnalités françaises lauréates d'un Oscar.
Pour que les votants constituent les nominations au premier tour de vote, l'Académie recense chaque année les films sortis en France et établit un guide des œuvres et des professionnels éligibles, français et étrangers[34]. Contrairement aux Oscars où chaque membre vote au premier tour uniquement dans la catégorie qui le concerne (les acteurs votent pour les premiers et les seconds rôles, les réalisateurs pour le meilleur réalisateur, les scénaristes pour le meilleur scénario original et adapté etc.), il n'existe aucune restriction de ce type aux César : quel que soit son collège, chaque votant désigne, dès le premier tour, les candidats dans toutes les catégories en jeu[g].
Le visionnage de films se fait par des projections privées et publiques si le film est encore exploité. Depuis la 30e cérémonie des César en 2005, même si Paul Vecchiali situe le début en 2003[35], l'académie a mis en place le coffret DVD César pour faciliter la procédure[36] et pour répondre au lobbying de certains producteurs qui envoyaient leurs films en VHS[37].
Ce coffret contient des productions françaises ou majoritairement françaises (également quelques films étrangers pour le César correspondant), ainsi que l'intégralité des courts métrages en compétition[38],[39]. Le coût à débourser par une société de production afin de faire figurer un film dans ce coffret varie entre 4 500 € et 5 000 €[40] mais peut atteindre 7 000 €[41] voir 10 000 €[37]. Le coffret est ensuite envoyé en décembre avec le catalogue de films éligibles aux votants. Le vote ne se limite pas aux films présents dans le coffret car seuls y figurent les longs métrages, sortis en salles suffisamment tôt (jusqu'au début de l'automne) et dont la production s'est acquittée des frais d'inscription. D'autres œuvres éligibles, sorties tard dans l'année (jusqu'au 31 décembre) ou dont le producteur n'a pas souhaité figurer dans le coffret, sont néanmoins recensées dans le guide des films de l'Académie. L'initiative du coffret DVD permet surtout aux votants de visionner des films de tous types, du film à succès au film avec une exploitation assez confidentielle. Ce processus permet de réduire les inégalités et les différences liées au box-office ou au réseau de distribution en salles. Même si le coût est considéré comme élevé par plusieurs producteurs comme Emmanuel Chaumet et Charles Gillibert. Finalement une plateforme fermée de films en streaming, à la manière de l'académie des Lumières, est mise en place en 2021[41],[42]. Un autre reproche est que les films inclus dans le coffret sont très rapidement piratés, malgré les mesures prises (avertissements, cryptage des DVD…)[43],[44],[45].
Après la révélation des nominations, fin janvier, commence le second tour de vote où chaque votant porte, là aussi, son suffrage dans toutes les catégories en jeu (comme au second tour des Oscars). Des séances de rattrapage des films cités sont organisées pour les retardataires aux cinémas Les 3 Luxembourg dans le Quartier latin et Le Balzac, à proximité des Champs-Élysées, dans le 8e arrondissement de Paris[46]. Chaque année, un déjeuner des nommés a lieu quelques semaines avant la cérémonie pour qu'ils viennent recevoir leurs certificats de nominations. Depuis quelques années, les nommés sont interviewés par des critiques de cinéma sollicités par l'académie, une tâche assurée durant des années par Danièle Heymann et Christophe D'Yvoire.
Chaque année, une personnalité du cinéma est choisie pour présider la cérémonie. Il s'agit d'un réalisateur ou d'un acteur avec une renommée nationale importante, voire une renommée internationale. Le président peut même être étranger. Le titre est surtout honorifique, le président n'a aucun droit spécifique sur le processus de votes ou la désignation des lauréats. Le plus souvent, il a pour mission d'introduire la cérémonie par un discours. Puis il la clôt en remettant le César du meilleur film.
Seules deux cérémonies n'ont pas eu de président. En 2003, Maurice Pialat avait été désigné à ce poste mais meurt le 11 janvier, suivi un mois plus tard par le président de l'académie Daniel Toscan du Plantier. Un important hommage sera alors rendu aux deux hommes au cours de la soirée[47]. En 2017, Roman Polanski accepte dans un premier temps de présider la soirée mais cette nomination entraîne une vive protestation dans les milieux féministes en raison de l'affaire judiciaire le concernant, largement relayée par les médias. Cette polémique contraint le cinéaste à ne pas donner suite à la proposition qu'il avait un temps acceptée et l'académie décide de ne désigner aucun remplaçant[48].
Après la succession de plusieurs animateurs-vedettes à la présentation (Pierre Tchernia, Jacques Martin, Michel Drucker, Frédéric Mitterrand…), la soirée est, depuis les années 1990, animée par une personnalité populaire, s'étant illustrée dans l'humour ou sur le grand comme le petit écran (Antoine de Caunes, Gad Elmaleh, Valérie Lemercier…). Le maître de cérémonie fait appel à plusieurs intervenants différents, des célébrités, pour annoncer les nominations, ouvrir l'enveloppe, annoncer le nom du lauréat et remettre les trophées. En 2023 et 2024, la soirée reprend comme présentateurs un dispositif collégial.
Lors de la cérémonie, le ministre de la Culture et la Communication est systématiquement présent.
Comme toute émission télévisée, une personne est réalisateur de la retransmission des César. C'est souvent un réalisateur de téléfilms ou de documentaires qui s'en charge. Depuis 2000, la plupart des cérémonies sont réalisées par Jérôme Revon, qui a une carrière prolifique dans les événements télévisuels.
Après plusieurs lieux d'accueil successifs comme le Palais des congrès, la salle Pleyel, le théâtre de l'Empire et le théâtre des Champs-Élysées, la cérémonie se déroule annuellement au théâtre du Châtelet à partir de 2002. En 2017, elle revient à la salle Pleyel, le Châtelet étant en travaux de rénovation jusqu'en 2019[49] ; la salle Pleyel étant décrite comme satisfaisante, elle continue d'accueillir la soirée même après la réouverture du Châtelet[50]. L'organisation changent à la suite de la pandémie de Covid et les cérémonies se tiennent désormais à l'Olympia.
De 1976 à 1993, la cérémonie est télédiffusée en direct sur Antenne 2/France 2 puis sur Canal+, en clair, depuis 1994.
Les audiences de la cérémonie des César varient d'année en année mais depuis une dizaine d'années, elles attirent plus de 2 millions de téléspectateurs et ont 10 voire 15 % de parts de marché[51] (à titre de comparaison, les Oscars attirent en moyenne 20 à 30 % de parts de marché[52]). La cérémonie de 2012 détient le record d'audience des différentes éditions, et également de la chaîne Canal+, avec 3 936 000 téléspectateurs et 18 % en part de marché[53].
Les César suscitent de nombreuses controverses. Il leur est souvent reproché un fonctionnement endogame et un élitisme qui rejetteraient systématiquement les goûts du grand public, excluant les comédies (genre populaire par excellence) ou les gros succès du box-office. Léon est nommé à sept reprises durant la 20e cérémonie des César (notamment pour le César du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Luc Besson et du meilleur acteur pour Jean Reno) mais n'y remporte cependant aucune récompense. En 2009 est sérieusement envisagée la création d'un César du box-office ou de la comédie après la quasi-absence des nominations de Bienvenue chez les Ch'tis, le plus gros succès français d'exploitation en salles. Ce trophée voit le jour en 2018 sous le nom de « César du public »[27] ; il récompense le film français ayant réalisé le plus grand nombre d'entrées durant l'année écoulée. Toutefois, il disparaît en 2021, pour la 46e cérémonie.
Comme meilleur film, les César ont cependant plusieurs fois récompensé des comédies (Les Ripoux, Trois hommes et un couffin, Smoking / No Smoking, Ridicule, On connaît la chanson, Le Goût des autres, Les Garçons et Guillaume, à table !) et de gros succès populaires (Le Vieux Fusil, Le Dernier Métro, Cyrano de Bergerac, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain). Depuis sa création, la cérémonie met régulièrement à l'honneur des acteurs pour des prestations comiques à l'instar de Michel Serrault (La Cage aux folles), Michel Boujenah (Trois hommes et un couffin), Valérie Lemercier (Les Visiteurs), Eddy Mitchell (Le Bonheur est dans le pré), Fanny Ardant (Pédale douce), Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin (Un air de famille), Jacques Villeret et Daniel Prévost (Le Dîner de cons), Sara Forestier (Le Nom des gens), Omar Sy (Intouchables), Guillaume de Tonquédec et Valérie Benguigui (Le Prénom) ou encore Sandrine Kiberlain (9 mois ferme).
Contrairement aux polémiques sur l'élitisme des César, il est à noter qu'il est rare qu'un film ayant été échec commercial, même pour les productions apparentées au cinéma d'auteur, soit récompensé[70].
Par ailleurs n'ont jamais reçu le César du meilleur réalisateur, nonobstant leur contribution majeure à l'histoire du cinéma français et mondial quatre piliers de la Nouvelle Vague : Jean-Luc Godard (2 nominations infructueuses mais 2 César d'honneur), Jacques Rivette (une seule nomination), Éric Rohmer (une seule nomination dans cette catégorie mais quatre autres pour le meilleur scénario et le meilleur film) et Claude Chabrol (2 nominations). D'autres grands réalisateurs français et internationaux furent également nommés sans succès à cette récompense : Luis Buñuel (une fois), Krzysztof Kieślowski (2 fois), Costa-Gavras (2 fois), Miloš Forman (une fois), Pierre Schoendoerffer (une fois), Aki Kaurismäki (une fois) ou encore Claude Miller (7 nominations sans la moindre victoire). Le César d'honneur, non-compétitif, est aussi controversé dans ses choix.
Nommée une seule et unique fois à ce prix, Agnès Varda eut plus de chance que ses confrères en recevant les César des meilleurs court métrage et long métrage documentaire (respectivement en 1984 pour Ulysse et en 2009 pour Les Plages d'Agnès), en plus d'un César d'honneur en 2001. De même, Maurice Pialat ne fut jamais distingué comme meilleur metteur en scène (trois nominations) mais obtint le César du meilleur film pour À nos amours en 1984.
La personnalité la plus boudée par la cérémonie est François Ozon qui a reçu 19 nominations sans jamais rien gagner[71]. L'ensemble de ses films aura cumulé 66 nominations, mais n'en gagnera que 2 : le César de la meilleure photographie en 2017 pour Frantz ainsi que le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Swann Arlaud en 2020 dans Grâce à Dieu.
L'Académie des César après les victoires cumulées de Tahar Rahim en 2010 et Guillaume Gallienne en 2014 modifia son règlement pour interdire les victoires cumulées concernant les César récompensant les films et ceux récompensant l'interprétation. De même que les César du meilleur film et du meilleur réalisateur ne peuvent plus se cumuler. Cette interdiction est justifiée par la volonté de l'Académie de ne plus concentrer le palmarès autour d'un même film.
Dans Les Inrocks, la productrice Sylvie Pialat se désole « que l'on ne puisse plus avoir le César du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, car ils ne récompensent pas la même chose. Le premier distingue avant tout un producteur tandis que le second récompense un réalisateur. » Le magazine dénonce également « une négation du vote », et souligne que « c'est l'idée même qu'un film est avant tout l'affirmation d'un point de vue de cinéaste sur le monde qui semble remis en cause[72]. »
En 2018, le collectif 50/50 constitué de professionnels du cinéma publie une étude qui révèle que plus de quatre nommés sur cinq sont des hommes et que Tonie Marshall est la seule femme à avoir reçu le César de la meilleure réalisation[73],[74]. Cependant, en 2024, Justine Triet devient la deuxième femme à remporter le César de la meilleure réalisation.
À la suite des nombreuses polémiques suscitées par les 12 nominations du film J'accuse de Roman Polanski à la 45e cérémonie des César, l'équipe du film est absente de la soirée[75]. La cérémonie est marquée par la controverse du cinéaste avec des réactions hostiles de la maîtresse de cérémonie, d'intervenants et de spectateurs dans la salle[76]. A la fin de la cérémonie, lorsque Sandrine Kiberlain (présidente de la 45ème cérémonie) annonce que Roman Polanski remporte le César de la meilleure réalisation, Adèle Haenel se lève et quitte la salle en scandant : « C'est la honte ! La honte ! »[q],[77]. Elle est accompagnée de Céline Sciamma, Noémie Merlant, Aïssa Maïga et d'autres professionnels du cinéma assistant à la cérémonie[78],[79],[80],[81],[82], parmi lesquels l'équipe du film Portrait de la jeune fille en feu[83]. En se dirigeant vers la sortie, elle applaudit sarcastiquement et clame : « Vive la pédophilie ! Bravo la pédophilie ! »[84]. Le lendemain, elle déclare : « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde »[84].
À noter, que Roman Polanski est le réalisateur le plus récompensé de l’histoire des César avec dix récompenses[85].
Le 13 février 2020, l'Académie des César annonce la démission collective de son conseil d'administration et promet le « renouvellement complet » de ce dernier et de son organisation à la suite d'une fronde massive de la part du milieu cinématographique français[86]
La 46e cérémonie des César datée de 2021, réalise l'une des pires audiences de son histoire, et essuie de nombreuses critiques quant à la vulgarité et l'impréparation des interventions, ainsi que sur le sentiment donné que seul le milieu du cinéma, porté par ses discours revendicatifs, a souffert de l'épidémie de Covid[87],[88],[89],[90].
Cette année, le César du public disparaît. Très contesté[91], ce prix avait récompensé en 2020 Les Misérables de Ladj Ly (2 116 719 entrées[92]) alors que la comédie Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ? de Philippe de Chauveron était no 1 au box-office français avec plus de 6,7 millions d'entrées[93],[94].
Cette édition n'a été suivie que par 1 643 000 personnes, soit 9,1 % du public[95]. Sachant que le record d'audience historique fut de 3,9 millions de téléspectateurs en 2012 — avec un pic de 4,6 millions[96] —, il s'agit d'une des plus mauvaises part d'audimat jamais enregistrées pour une cérémonie des César[97],[98].
27 films furent nommés aux cinq César majeur (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur et meilleure actrice). Les deux seuls films à avoir reçu les cinq César dits majeurs sont Le Dernier Métro de François Truffaut en 1981 et Amour de Michael Haneke en 2013.
Liste des films les plus primés depuis la première cérémonie des César en 1976[99] :
Les récompenses obtenues sont affichées.
Les personnalités étrangères comptabilisant le plus de César sont Clint Eastwood (3 César du meilleur film étranger et un César d'honneur), Ettore Scola (2 César du meilleur film étranger, un César du meilleur film et un César du meilleur réalisateur) ainsi que Pedro Almodóvar et Ken Loach (2 César du meilleur film étranger et un César du meilleur film de l'Union européenne chacun) et Michael Haneke et Abderrahmane Sissako (avec chacun un César du meilleur film, un du meilleur réalisateur et un du meilleur scénario original).
Le règlement des César, modifié dans les années 2010, interdit les cumuls « meilleur film »/« meilleur réalisateur ». Si le réalisateur ou la réalisatrice du film lauréat de la catégorie « meilleur film » arrive également en tête des suffrages dans la catégorie « meilleure réalisation », le « César de la meilleure réalisation » est alors attribué à la personne arrivant en second dans les suffrages.
La personnalité cumulant le plus grand nombre de victoires aux César (hommes et femmes réunis) est Isabelle Adjani, qui a remporté 5 César de la meilleure actrice sur 8 nominations (avec une nomination supplémentaire comme meilleur second rôle en 2019). La célébrité ayant reçu le plus grand nombre de nominations aux César est Gérard Depardieu avec 17 citations au titre de « Meilleur acteur » (2 victoires : en 1981 et 1991). Il est suivi par Isabelle Huppert avec 16 nominations dont quatorze dans la catégorie « Meilleure actrice » (2 victoires : en 1996 et 2017). Le comédien le plus primé aux César est Michel Serrault avec 3 César du meilleur acteur remportés sur 8 nominations. Benoît Magimel est la seule personnalité, parmi les acteurs et les actrices, à avoir remporté le César dans la catégorie du meilleur premier rôle deux années consécutives (en 2022 et 2023).
Liste des acteurs et des actrices les plus récompensés et les plus nommés aux César (premier, second rôles, espoirs et César honorifiques confondus)[102].
À ce jour, aucun comédien n'a remporté les trois César d'interprétation (espoir, second rôle, premier rôle).
Le premier comédien à avoir été en mesure de le faire est Richard Anconina, nommé pour le meilleur acteur en 1989. (Ses victoires en espoir et second rôle proviennent du même film (Tchao Pantin). Benoît Magimel a quant à lui reçu consécutivement deux fois la statuette dans la catégorie « meilleur acteur » (en 2022 et 2023) et une fois celle du meilleur second rôle (en 2016), mais a raté le trophée du meilleur espoir masculin en 1997.
2007 fut une année spéciale puisque, parmi les 5 nominations en meilleure actrice, 3 auraient permis d'accomplir le grand chelem. En effet, Charlotte Gainsbourg et Cécile de France étaient nommées dans cette catégorie, cette dernière deux fois (un cumul là aussi interdit aujourd'hui). Mais c'est Marina Hands qui l'emporta pour Lady Chatterley. Par la suite, les deux actrices ont de nouveau été nommées dans cette catégorie plusieurs fois chacune, sans succès.
En 2008, Sylvie Testud concourait pour sa 3e victoire avec son second rôle dans La Môme. Enfin, la dernière nouvelle personne à prétendre au triplé était Sara Forestier en 2016 et 2020, nommée en second rôle pour La Tête haute et Roubaix, une lumière.
Un certain nombre de comédiens ont été nommés dans les 3 catégories. Ceux qui ont déjà le César de l'espoir sont toujours en lice pour le grand chelem (en plus des noms cités ci-dessus, il ne manque qu'un trophée pour Adèle Exarchopoulos, Mathieu Amalric, Sandrine Bonnaire, Élodie Bouchez, Julie Depardieu, Sandrine Kiberlain et Tahar Rahim).
Logiquement un acteur ne peut être nommé dans plus de trois catégories (espoir, second rôle et premier rôle) et un réalisateur jusqu'à cinq (meilleur film, réalisateur, scénario, premier film, court-métrage). En passant devant ou derrière la caméra, certains ont multiplié les nominations.
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