Xavier Beauvois est le fils de Francis Beauvois, préparateur en pharmacie, et de Gabrielle Chovaux, professeure de couture et conseillère municipale socialiste, installés à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais)[1]. Le jeune garçon découvre le cinéma grâce à l'historien du cinéma Jean Douchet, venu faire une conférence à Calais. Beauvois abandonne le lycée en classe de terminale, s'installe à Paris, multiplie les rencontres et échoue au concours de l'IDHEC (devenue aujourd'hui la Fémis). Autodidacte, le cinéaste déclarera que son échec au concours n'avait pas remis en question son désir de faire des films, rajoutant que ce qu'on lui avait alors demandé « n'avait rien à voir avec l'art de faire son film. Ne pas être à la hauteur m'était absolument indifférent »[2] (le cinéaste est depuis retourné à la Fémis en tant qu'intervenant professionnel, pour y enseigner la direction d'acteurs).
Xavier Beauvois parvient alors à obtenir un agent, en la personne de Dominique Besnehard, fait la connaissance de Serge Daney et obtient une bourse de pensionnaire à l'Académie de France à Rome en cinéma. Il devient stagiaire mise en scène sur Mon cas, du cinéaste Manoel de Oliveira, et réalise en 1986 son premier court métrage, intitulé Le Matou. Il continue le travail d'assistanat les années suivantes, notamment sur Les Innocents d'André Téchiné[3], réalise des reportages pour M6 et commence l'écriture de son premier long métrage, Nord, sorti en 1991. Xavier Beauvois interprète le rôle principal de ce film en grande partie autobiographique. Le film obtient un certain succès auprès de la critique, est nommé à deux reprises aux Césars (meilleur premier film et meilleur espoir masculin) et remporte le prix Jean-Vigo[4].
Son deuxième long métrage, N'oublie pas que tu vas mourir, obtient le prix du jury au Festival de Cannes 1995. Pour le film, Xavier Beauvois ira jusqu'à se faire arrêter par la police et à s'engager à Mostar parmi les combattants pour documenter son travail[2]. Les Cahiers du cinéma, qui avaient défendu son premier film à sa sortie, confirment leur jugement et comptent Beauvois parmi « les rares cinéastes d’importance issus du "jeune cinéma français" des années 1990 »[5].
En 2013, il réalise La Rançon de la gloire, une comédie ayant pour prétexte le vol du cercueil de Charlie Chaplin afin d'obtenir une rançon, avec, notamment, Benoît Poelvoorde. Le tournage se déroule en Suisse, principalement à Vevey et sur la Riviera vaudoise. Plusieurs scènes ont été tournées au Manoir de Ban, où Charlie Chaplin passa les vingt-quatre dernières années de sa vie. Ce film est un échec commercial[7].
Engagements
En , il cosigne l'appel des psychanalystes contre Marine Le Pen publié dans Mediapart qui décrit le Front national comme un avatar du « courant contre-révolutionnaire » qui fut au pouvoir « sous l’Occupation nazie ». Celui-ci menacerait « l’état de droit », « la liberté d’opinion et celle de la presse »[8].
Au soir du premier tour, en réaction à l’élimination de son candidat, il enflamme sa carte électorale et partage sur Twitter la vidéo de sa combustion.
Vie privée
Il est marié à Marie-Julie Maille, une monteuse, scénariste et actrice[12],[13], coscénariste et participante au montage de nombre de ses films, qui a également joué dans certains d'entre eux[14]. Leur fille, Madeleine Beauvois, est une enfant actrice qui a notamment joué dans certains films créés par ses parents, Les Gardiennes, Albatros où elle a été remarquée (à l'âge de huit ans[15]) et La Vallée des fous[16]. Autrefois installée à Paris, la famille a déménagé à Bénouville, petite ville littorale du Calvados[15].