Le box-office, terme emprunté à l'anglais dans son acception de chiffre d'affaires (recettes), est un ensemble d'indicateurs numériques qui servent à mesurer le succès absolu ou relatif (classement) d'une production artistique (au théâtre ou au cinéma) ou d'une vedette.
Il se mesure en nombre de spectateurs, de billets vendus (« entrées ») ou en valeur monétaire fondée sur l'un des deux items précédents. On parle également d'« échelle de succès », de « classement » calculé d'après le montant des recettes.
En anglais, dans son acception première, box office désigne l'emplacement où sont vendus les billets (la caisse ou le guichet), la billetterie d'une salle de cinéma, d'un théâtre, etc.
Intérêt
Il s'agit d'une donnée initialement destinée aux professionnels, notamment pour permettre la répartition des recettes et aider à la programmation. C'est devenu un argument de promotion avec une communication axée sur les records et l'idée sous-jacente que l'œuvre mérite d'être consommée car elle a rencontré un important succès public.
L'activité financière de l'industrie du cinéma est fortement influencée par le box-office, car il lui permet d'anticiper un succès avec une probabilité plus forte que la moyenne. Un succès peut relancer un genre (Gladiator a ainsi remis en avant le péplum devenu désuet, tout comme Star Wars a popularisé le space opera au cinéma) ou générer une franchise avec des suites (sequels et préquelles).
Le système américain du box-office se base sur des recettes en dollars américains et favorise ainsi les scores des films récents grâce à l'effet de l'inflation, permettant ainsi de communiquer sur des records régulièrement battus.
En toute logique, l'événement créé par le box-office a l'avantage de s'auto-entretenir grâce à un cercle vertueux et l'amplification des médias.
Les champions du box-office du cinéma
Les comparaisons dans le temps sont difficiles car le contexte est évolutif. Ainsi, même les analyses qui comparent les recettes mondiales en les ajustant de l'inflation ne peuvent retranscrire que de façon imparfaite l'impact des films, tant sociologique que financier, car elles négligent les retombées du merchandising ou les recettes des autres supports de diffusion, et elles ne relativisent pas les performances par rapport à la concurrence des autres loisirs.
Le box-office mondial est composé à environ 40 % par les recettes aux États-Unis. D'autres pays sont puissants en nombre de productions à l'année, comme l'Inde qui figure à ce niveau devant les États-Unis, mais ils restent surtout cantonnés à leur territoire national et exportent mal leurs productions. Seuls les blockbusters américains parviennent à obtenir des carrières mondiales et d'envergure. Ainsi ces films obtiennent régulièrement des parts de marché supérieures à 50 % dans les pays occidentaux hors territoire américain.
Aux États-Unis et au Canada, le succès d'un film est mesuré aux recettes accumulées. Cette façon de suivre le box-office permet de mesurer un succès proportionnellement à son budget (encore qu'il faille enlever la part distributeur et les dépenses marketing), mais a surtout pour conséquence de favoriser les films les plus récents, compte tenu de l'inflation sur le prix des billets.
Créé en 1905, le journal Variety diffuse chaque semaine le box-office américain.
En Allemagne, le suivi est réalisé sur la base du nombre d'entrées. La Filmförderungsanstalt (FFA) donne des statistiques précises depuis 1986. Les statistiques pour toute l'Allemagne ne sont disponibles que depuis la Réunification allemande en 1990. Auparavant, elles étaient partagées entre les statistiques de la RFA et celles de la RDA, où prédominaient les productions d'État.
En France, le suivi est réalisé sur la base du nombre d'entrées. Autrefois, le suivi reposait sur les chiffres Paris-Périphérie car le système des exclusivités et des sorties décalées entre Paris et la province permettait d'avoir une vision plus rapide des succès. Avec le système manuel de l'époque, cela permettait également d'avoir un suivi plus fiable et plus rapide du box-office du moment. Désormais, la technique autorise un suivi des chiffres pour la France sans difficulté.
Néanmoins, les comparaisons sur les entrées ne sont pas toujours aisées car il est difficile de comparer un résultat obtenu dans les années 1950, alors que la fréquentation annuelle dépassait 370 millions de spectateurs sans concurrence véritable de la télévision, avec les scores obtenus au début des années 1990, alors que la fréquentation représentait quelque 120 millions de spectateurs. De même, la concurrence des loisirs numériques et du piratage est à prendre en compte pour analyser la fréquentation des dernières années. Enfin, le phénomène des reprises qui permettait de prolonger un succès sur plusieurs générations a quasiment disparu. Néanmoins à deux reprises dans les années 2010, la fréquentation des cinémas a franchi la barre des 200 millions de spectateurs, en 2010, 2011[1] et 2014 [2], représentant la meilleure année depuis 1967.
Pendant longtemps, seules les données postérieures à 1956 étaient disponibles, avec une bonne fiabilité à partir de 1963. Cinéchiffres, qui fournit les informations quotidiennes sur le box-office français, est né seulement en 1970. Cependant, des travaux récents, réalisés à partir des archives du CNC, ont permis de compléter le box-office jusqu'en 1945[3].
Le top 10 des films ayant réalisé le plus grand nombre d'entrées en France :
Le tableau ci-dessous classe les acteurs du cinéma français en fonction du nombre de films ayant fait l'objet de plus d'un million d'entrées. Il peut donc donner une idée de la popularité relative des acteurs français, mais toute interprétation doit être relativisée : ces données peuvent donner plus de poids à un acteur ayant eu de nombreux rôles mineurs.
Est pris en compte ici, le box-office français après 1945[9],[10]. Tableau mis à jour en .
Depuis 1937, plus de 500 films ont généré plus de 200 millions de dollars de recettes au box-office nord-américain. Le tableau ci-dessous comprend les dix acteurs qui ont joué dans le plus grand nombre de ces films. Données mises à jour en .
↑Films avec plusieurs exploitations = Le Livre de la Jungle, Avatar, Les 101 Dalmatiens, Blanche-Neige et les Sept Nains, Cendrillon, Les Aristochats, La Belle et le Clochard, Bambi, La Guerre des boutons, E.T. l'extra-terrestre, La Merveilleuse Aventure de Pinocchio, La Belle au bois dormant, L'Exorciste, Rox et Rouky