Découvert par Patrick Sébastien au début des années 1990, il se fait d'abord connaître comme humoriste dans des one-man-shows, puis s'impose comme acteur de cinéma. Il commence ensuite une carrière de réalisateur et de scénariste, tout en continuant à jouer pour d'autres cinéastes.
Concernant ses seuls films, il remporte de multiples César du cinéma (dans les catégories Meilleur scénario original, Meilleure adaptation, Meilleur réalisateur et Meilleur film), pour son travail dans 9 Mois ferme, Au revoir là-haut et Adieu les cons.
Il reçoit ensuite une formation de deux ans (1986-1988) à l'École du théâtre national de Chaillot, sous la direction d’Antoine Vitez. Il commence alors à écrire des sketchs pour se défouler[5]. Durant cette période, il joue de petits rôles. Il est brièvement (une dizaine de jours) l'élève d'Ariane Mnouchkine, dont l'enseignement l'a cependant marqué et lui a servi plus tard dans sa carrière. Elle lui propose d'entrer dans sa compagnie de théâtre, mais il décline la proposition[6],[7].
Révélation sur scène et débuts au cinéma (1990-1999)
En 1990, Albert Dupontel écrit les Sales Histoires, une série d’histoires brèves pour Canal+[8]. Son ton grinçant est nouveau et tranche radicalement avec ce qui se fait à l’époque[9].
En , il commence par des prestations scéniques d'humoriste en seul-en-scène au Théâtre de poche Graslin à Nantes. La même année, il tourne une série de spots publicitaires pour la Lada Samara[10],[11]. Un temps de vaches maigres, jusqu'à ce qu'il soit remarqué par Patrick Sébastien qui, ayant vu une cassette vidéo de son spectacle[12], lui propose de faire un sketch dans son émission télévisée Sébastien c'est fou (devenant son producteur par la suite), ce qui le fait accéder à la reconnaissance du grand public. Il se produit ensuite avec succès dans de nombreuses salles parisiennes, avec son spectacle intitulé le Sale Spectacle[9], notamment au théâtre Tristan-Bernard. En 1992, il poursuit en se produisant à l'Olympia avec le Sale spectacle 2 et remporte un grand succès. Toutefois, il ne fait de la scène que « pour bouffer », comme il dit, car son projet à long terme, c'est le cinéma.
En 1999, il réalise Le Créateur, toujours entouré de la même équipe. Le Créateur est un échec commercial et comptabilise peu d'entrées. La même année, Michel Deville lui offre son premier grand rôle sérieux dans La Maladie de Sachs. Son interprétation est saluée par une première nomination aux César[14].
Acteur et retour à la réalisation (2000-2008)
Entre 2001 et 2005, Albert Dupontel tourne plusieurs films par an dans les genres de la comédie et du drame. En 2002, il monte les marches du festival de Cannes pour défendre Irréversible : le film est entouré d'une grande polémique en raison de sa violence[15].
Il commence à travailler sur son troisième long métrage, Enfermés dehors[14]. En 2004, il est à l'affiche de plusieurs films dont Le Convoyeur et Un long dimanche de fiançailles. La recherche de financement pour sa troisième réalisation est compliquée. En 2005, après avoir essayé de produire le film aux États-Unis, puis envisagé une production franco-espagnole[16], il trouve finalement plusieurs partenariats en France. France 2 accepte de financer le film mais souhaite ses spectacles en DVD[17]. Les spectacles à l'Olympia et au théâtre Tristan Bernard sont donc édités en 2005.
En 2006 sort Enfermés dehors, où il est à la fois réalisateur et acteur principal. Il parvient à réaliser un film d'actionburlesque et déjanté, faisant à nouveau l'admiration de Terry Gilliam et Terry Jones, qui participent brièvement au film[18].
De 2006 à 2008, il multiplie les apparitions au cinéma, avec trois films par an. Il a notamment le premier rôle dans Président, Odette Toulemonde, Chrysalis, L'Ennemi intime et Deux Jours à tuer, pour lequel il est de nouveau nommé aux César dans la catégorie Meilleur acteur.
Réalisateur récompensé (depuis 2009)
En 2009, Albert Dupontel réalise Le Vilain, une fable drolatique qui permet à l'actrice Catherine Frot d'y faire une composition de personne âgée. Le film est un succès (près d'un million de spectateurs[19]) et permet à Dupontel d'annoncer un nouvel opus pour 2011.
Sa réalisation Adieu les cons sort en , pendant la seconde vague de la pandémie de Covid-19, alors qu’un couvre-feu empêche les cinémas d’ouvrir en soirée. Le film reçoit des avis plutôt positifs[24], il réalise le meilleur démarrage pour un film français en 2020[25] en dépassant les 600 000 entrées la première semaine[26]. Le film est le grand vainqueur de la cérémonie des César en 2021[27] en remportant 7 prix dont celui de la meilleure réalisation, du meilleur film et du meilleur scénario. Le film sort de nouveau au cinéma en mai 2021. Il démarre aussi fort qu'en octobre 2020 malgré les fortes restrictions appliquées aux salles de cinéma[28]. En fin d'exploitation, Adieu les cons enregistre plus de deux millions d'entrées[29].
En 1996, Albert Dupontel prête sa voix à Papoo, père de famille dans Les Enfants du futur, une fable orale écrite par Alan Simon[33].
Influences
Albert Dupontel considère Charlie Chaplin comme une référence, étant à ses yeux le seul acteur classique du cinéma qui a l'élégance de faire rire avec des histoires dramatiques[34].
Par ailleurs, bien qu'il ne considère pas Raymond Depardon comme une source d'inspiration, il concède que son œuvre lui a inspiré le scénario de 9 Mois ferme et de plusieurs personnages[34].