Il retrouve le gouvernement comme ministre de la Justice et vice-président du Conseil dans le cabinet Albert Sarraut du au . Dans les gouvernements de Front populaire, il occupe tantôt la fonction de ministre des affaires étrangères tantôt celle de ministre de l’Éducation nationale. Chef de la diplomatie du au dans les cabinets Léon Blum (1) et Camille Chautemps (3), il adopte une ligne conciliante à l’égard de l’Allemagne et doit faire face aux problèmes posés par la guerre d'Espagne à un gouvernement de gauche. En , il discute avec Józef Beck, son homologue polonais des affaires étrangères, du « projet de Madagascar ». Ses fonctions au Quai d’Orsay s’achèvent avec l’Anschluss, en .
En 1937, séduits par la vue du couple Blum, Yvon et Germaine s'installent au 2e étage du 25 quai de Bourbon à la même adresse que Blum qui vit au premier étage, après un moment d'hésitation par peur des commentaires que pourraient faire ses électeurs[4].
Opposé à l'Armistice, il s'embarque le avec d'autres parlementaires sur le Massilia qui gagne Alger. Résistant, il fut arrêté et déporté à Oranienburg de 1943 à 1945.
À l'élection de l'Assemblée nationale constituante de 1945, la liste radicale d'Yvon Delbos se place derrière la liste communiste et celle de la SFIO. Les deux partis se revendiquant « marxistes » emportent chacun deux sièges tandis que le cinquième revient à Yvon Delbos. Lucien Dutard est élu avec le chef de la liste communiste, Yves Péron[5]. Yvon Delbos demeure député de Dordogne de 1946 à 1955.
Il meurt à son domicile parisien du 4e arrondissement le [6]. Ses obsèques suivies de son inhumation ont eu lieu en Dordogne, à Montignac[2].
Ministre de la IVe République
À la Libération, il est élu membre des deux Assemblées nationales constituantes et député jusqu’en .
Il est un ardent défenseur de l'école publique, et il fait ainsi appliquer en 1948 la loi, toujours en vigueur, qui octroie la qualité de fonctionnaires stagiaires aux élèves des écoles normales supérieures[7].
En tant que ministre de la Défense nationale, il donne un avis très défavorable à l’amnistie de 15 des 18 tirailleurs sénégalais condamnés après le massacre de Thiaroye et encore en détention, amnistie qui était possible après le vote de la loi d’amnistie du 16 août 1947, la condamnation visant à camoufler le crime des officiers responsables du massacre[8].
↑À partir du 4 mai 1947 et jusqu'au 22 octobre 1947, à la suite de l'expulsion des ministres communistes du Gouvernement, Delbos obtient le portefeuille de Ministre de la Défense
↑Loi no 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des écoles normales supérieures le traitement et les avantages afférents à la condition de fonctionnaire stagiaire, modifiée par la loi no 54-304 du 20 mars 1954 accordant la qualité de fonctionnaire stagiaire à tous les élèves des écoles normales supérieures.
↑« Hautes distinctions » , sur viewer.eluxemburgensia.lu, Luxembourg (1935)
Quotidien du matin, (consulté le )
Bibliographie
(it) Silvio Berardi, Alle origini del liberalismo comunitario. Dal Groupe des libéraux et apparentés al Groupe libéral et démocratique (1953-1978), Bruxelles, Berlin, Chennai, Lausanne, New York, Oxford, Peter Lang, (ISBN9782875745781).
« Yvon Delbos », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Bernard Lachaise, Yvon Delbos 1885-1956, Fanlac,
(de) Benoît Cazenave, « Yvon Delbos », dans Hier war das Ganze Europa, Berlin, Fondation des mémoriaux brandebourgeois, Metropol Verlag, .