Jean Baylot, avant de tenir une fonction préfectorale sous la IVe République, fait une carrière administrative aux PTT.
Il entre aux PTT à l'âge de 17 ans, après avoir réussi le concours des surnuméraires[2]. Nommé à Bordeaux, il est titularisé en tant que commis, à Paris en . Il s'inscrit au Syndicat national des agents des PTT, affilié à la CGT. Il est gérant du journal de ce syndicat, Syndicalisme des P.T.T. en 1920. En 1924, il est secrétaire général du syndicat, dont les effectifs avoisineraient 25 000 adhérents. D'après Nicolas Sarkozy, dans un livre sur Georges Mandel, Jean Baylot s'est heurté à Mandel lors d'une grève des postiers à Nice, qui a fait venir des postiers de Paris pour briser une grève des postiers niçois[réf. nécessaire][style à revoir].
En 1925, il est élu CGT au Conseil supérieur des PTT : pour 63 674 inscrits dans la catégorie des agents, et 37 990 votants, il obtient 32 692 voix, alors que son concurrent de la CGTU ralliait 2 209 suffrages. Son cursus syndical prend fin vers 1930. Il reprend alors son parcours professionnel. Il est rédacteur principal, puis inspecteur, quand la guerre survient[2].
Il quitte provisoirement la préfectorale pour intégrer, le , le premier gouvernement Paul Ramadier en tant que secrétaire général chargé du ravitaillement, en remplacement de Georges Rastel[3].
Après avoir décliné l'offre d'un haut poste diplomatique[6], Jean Baylot est nommé préfet hors cadre à partir de 1955 et préfet de police honoraire en 1959. Il est mis en cause à l'occasion de l'affaire des fuites car sous son autorité, le commissaire Jean Dides a mis en place une cellule chargée de la surveillance du Parti communiste. Dides a été victime, puis complice d'une manipulation visant à faire croire à la trahison d'un ministre des gouvernements Laniel puis Mendès France[7].
C'est sous sa responsabilité que la police réprime violemment une manifestation d'Algériens, le , où sept manifestants sont tués.
Mis en disponibilité en 1955, il se tourne vers la vie politique et se porte candidat à la première élection législative de la Cinquième République, à Paris, contre le gaulliste Roger Barberot. Élu facilement au second tour, il rejoint temporairement le CNI. Du fait, notamment, de sa faible activité législative, il est battu lors de l'élection de 1962 par Jacques Marette.
Grand collectionneur, il légua à la Bibliothèque nationale de France près de 2 500 ouvrages, documents et pièces maçonniques. La mise en vente publique de 649 lots, les et , chez Drouot, fut l’une des plus importantes ventes françaises d’objets maçonniques[10],[8].
Le , le grand maître de la Grande Loge nationale française Auguste-Louis Derosière consacre à Neuilly une loge de Rite écossais rectifié portant son nom: la loge « Jean Baylot » no 190, mise en sommeil pendant plusieurs années, elle est réactivée en 2004 pour devenir une loge de recherche provinciale en relation avec la loge nationale de recherche Villard de Honnecourt[11].
Critiques
Influencé par la lecture des ouvrages de René Guénon et d'Oswald Wirth, en 1968 il publie La voie substituée, ouvrage sur l'évolution du Grand Orient de France au XIXe siècle où il dénonce ce qu'il considère comme des erreurs et les errements du Grand Orient de France dans les années 1800-1870, ouvrage qui a eu un grand retentissement dans les milieux maçonniques français et a soulevé beaucoup de critiques dans les milieux de la franc-maçonnerie « libérale », mais qui a été aussi très apprécié dans ceux de la franc-maçonnerie dite « régulière »[12].