Formé en lettres classiques à l’École normale supérieure, il rejoint pendant la guerre la France libre du général de Gaulle, pour lequel il remplit des missions diplomatiques. Après le conflit, il exerce de multiples fonctions diplomatiques et politiques, dont ministérielles, pour la IVe République, puis la Ve République. Il est classé gaulliste de gauche.
Biographie
Jeunesse et études
Georges Gorse naît en pleine première guerre mondiale, en 1915, de Maurice Gorse, attaché au contentieux de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, et d’Esilda Duclos[1]. Sa famille est d’origine modeste.
En 1957, Guy Mollet le choisit pour être le premier ambassadeur de France auprès de la Tunisie nouvellement indépendante de Habib Bourguiba. Le général de Gaulle le confirme dans ce poste à son retour au pouvoir en 1958, puis il le nomme, peu après la signature du traité de Rome, représentant permanent du Gouvernement français auprès des Communautés européennes en 1959.
À la suite des accords d'Évian avec le FLN, le général de Gaulle, renouvelant l'expérience de Tunisie, le nomme ambassadeur de France en Algérie, poste qu'il occupe de 1963 à 1967.
Sous la Ve République, il est élu député des Hauts-de-Seine sous les couleurs gaullistes (de l’UNR-UDT puis du RPR) de 1967 à 1997[3]. Il occupe à nouveau des fonctions ministérielles dans les gouvernements Debré, Pompidou et Messmer : il est ainsi successivement secrétaire d’État aux Affaires étrangères puis ministre de la Coopération de Debré, ministre de l’Information de Pompidou en 1967 et ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population de Messmer en 1973.
Déjà élu en 1967 député à l'Assemblée nationale et conseiller général des Hauts-de-Seine, il entame à 56 ans une seconde carrière, qui dure vingt ans, de 1971 à 1991, en tant que maire de la deuxième ville de la région parisienne par sa taille, Boulogne-Billancourt ; la ville lui doit en particulier d'avoir fait dévier l'intense trafic routier par le nord et le sud de la commune. Il conserve son mandat de conseiller général jusqu'en 1988.
Positionnements politiques
Ce gaulliste de gauche[4] fonde en 1968 le « Mouvement pour l'indépendance de l'Europe », préfigurant assez largement le souverainisme qui verra ultérieurement se rapprocher des membres de la droite et de la gauche opposés au fédéralisme européen.
Ses compétences reconnues d'orientaliste, lui valent d'être en 1975 chargé de mission au Proche-Orient, à Damas et à Beyrouth, par le président Giscard d’Estaing.
Georges Gorse, bon connaisseur du monde et de la civilisation arabe, s’oppose à la guerre du Golfe en 1991.
Vie privée
Le 17 février 1942, âgé de 27 ans, Georges Gorse épouse Nadine Gelat[1] au Caire. Ils sont les parents de Corinne Gorse, alias Kriss, animatrice de radio et célèbre voix de France Inter (1948-2009), de Pierre-François Gorse, artiste peintre (1945-2011), et de Marine[1].
Une anecdote étrange fut révélée dans un épisode de Faites entrer l'accusé concernant l'affaire Alain Lamare à la 48e minute de ce documentaire par Jean-Marie Deroy (journaliste, Le Courrier picard). En , Alain Lamare aurait volé la voiture de Georges Gorse pendant qu'il faisait ses courses à Rambouillet alors qu'il avait laissé les clefs de son véhicule sur le tableau de bord. Le luxueux véhicule tombe en panne sur l'autoroute du Nord ; Alain Lamare, se faisant passer pour « le fils de M. Gorse le ministre » fut secouru par une brigade de CRS en faisant appel à un dépanneur, puis Alain Lamare prit la fuite, après avoir été déposé à une station service[6][source insuffisante].