Directeur de cabinet du maire de Neuilly-sur-Seine, Nicolas Sarkozy, entre 1983 et 1986, administrateur territorial (en poste à la mairie de Neuilly-sur-Seine) entre 1986 et 1994, il est ensuite chef du cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement de 1993 à 1995.
En 1995, Brice Hortefeux est nommé préfet, chargé d'une mission de service public relevant du gouvernement[2], puis chargé de mission au cabinet du président du Sénat entre 1998 et 1999. En octobre 2020, il est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er décembre 2020[3].
Après la démission de Nicolas Sarkozy de son mandat de député européen en septembre 1999, Brice Hortefeux lui succède. À partir de 2002, il est membre du bureau politique de l'UMP, ainsi que conseiller de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales (2002-2004), puis ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2004). Il est réélu conseiller régional d'Auvergne dans la section départementale du Puy-de-Dôme lors des élections régionales des 21 et 28 mars 2004, sur la liste d'union UMP-UDF conduite par Valéry Giscard d'Estaing. Conservant son mandat au Parlement européen après les élections européennes de 2004, lors desquelles il mène la liste UMP-UDF dans la circonscription Massif central-Centre, il assure parallèlement la présidence de l'UMP du département du Puy-de-Dôme et le poste de secrétaire général délégué du parti.
Ministre délégué aux Collectivités territoriales (2005-2007)
Le , il est nommé ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, chargé des Collectivités territoriales, dans le gouvernement Dominique de Villepin. Brice Hortefeux a notamment la mission de mettre en place concrètement l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale.
Il fixe aux forces de l'ordre des objectifs chiffrés en matière d'expulsions et de reconduites à la frontière : 25 000 en 2007 ; 26 000 en 2008 ; 28 000 en 2010. En excluant du bilan de Hortefeux les reconduites de personnes qui sont libres de circuler en Europe (Roumains, Bulgares, etc.), les expulsions d'étrangers en situation irrégulière atteignent environ la moitié des objectifs prévus[4].
Par un communiqué en date du envoyé au journal La Montagne, il renonce à se présenter à l'élection municipale de 2008 à Clermont-Ferrand. Officiellement, il ne se présente pas parce que selon lui « l'honnêteté consiste à assurer le succès des responsabilités que [lui] a confiées le président de la République », mais selon Le Canard enchaîné, c'est en raison de mauvais sondages[5]. Lors du remaniement qui suit ces élections, l'intitulé de son poste ministériel est modifié : « Codéveloppement » est remplacé par « Développement solidaire ».
Au cours de l'année 2008, Brice Hortefeux souhaite que des associations autres que la Cimade puissent intervenir dans les centres de rétention. L'appel d'offres, qui faisait suite à un décret, est cassé par le tribunal administratif[6]. Les plaignants, dont le Gisti, voient dans cette réforme une tentative d'éloigner la Cimade des centres de rétention, et de réduire l'aide juridictionnelle apportée aux immigrés.
Ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité (2009)
Le , en remplacement de Xavier Bertrand qui prend la tête de l'UMP, Brice Hortefeux devient ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. C'est Éric Besson, ancien socialiste, qui reprend son ancien poste. Neuf jours plus tard, Brice Hortefeux devient vice-président de l'UMP, élu sur un ticket qui recueille 93 % des voix au conseil national du parti[7].
À l'issue des élections européennes de 2009, il est élu député européen. Cependant, cette élection est considérée comme une surprise, Brice Hortefeux occupant la troisième position sur la liste UMP de la circonscription Massif central-Centre, qui n'avait que cinq sièges à offrir lors d'une élection à la proportionnelle. Ce dernier laisse entendre qu'il restera au gouvernement[8] et l'Élysée affirme qu'il « n'avait pas pris l'engagement d'être sur les listes pour être élu »[9] et ne respectera donc pas l'un des engagements de l'UMP concernant le fait que « les candidats de la Majorité présidentielle s'engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles »[10]. Catherine Soullie lui succède.
Ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer (2009-2011)
Le , Brice Hortefeux est nommé ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales. Il est chargé d'établir « le droit à la sécurité partout et pour tous », comme il le dit lors de sa prise de fonction, place Beauvau. Sont nommés secrétaires d'État auprès de lui, Marie-Luce Penchard pour l'Outre-mer et Alain Marleix pour l'Intérieur et les Collectivités territoriales.
Après une année passée au ministère de l'Intérieur et 150 déplacements auprès de victimes, il se félicite notamment de la baisse de 2,91 % de la criminalité, du rapprochement entre la police et la gendarmerie (un peu en défaveur de cette dernière cependant[11]) et de la subvention de 6 100 nouvelles caméras sur les six premiers mois de 2010. Il annonce la création de 26 nouvelles unités territoriales de quartier, en plus des 34 déjà existantes, et de 96 cellules spécialisées pour lutter contre les cambriolages[12].
À l'été 2010, après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, il décide de l'éloignement de nombreux Roms en situation irrégulière. Il fait état de l'augmentation du nombre d'actes de délinquance de la part de Roumains à Paris[13]. La circulaire qui vise ensuite la population rom « en priorité » fait l'objet d'une polémique auprès de l'opposition, des ONG, de la Commission européenne et de l'ONU. Brice Hortefeux présente en réaction une nouvelle circulaire enlevant toute mention d'une ethnie[14].
Après son départ du gouvernement, il est nommé « conseiller politique » de Nicolas Sarkozy en vue de préparer la campagne présidentielle de 2012[16].
En , Brice Hortefeux annonce son intention de retrouver un siège de député européen. Élu lors des élections européennes de 2009 mais n'ayant jamais siégé du fait de ses fonctions ministérielles[17], la possibilité de son retour est mise en cause par le règlement intérieur du Parlement européen[18]. La démission de sa suppléante Catherine Soullie lui permet finalement de retrouver son siège le , la loi française prévoyant de son côté qu'un ancien ministre peut retrouver son mandat parlementaire après son départ du gouvernement s'il le souhaite.
En novembre 2012, il est condamné par le tribunal correctionnel de Paris, à une amende de 5 000 euros avec sursis pour avoir menacé MeOlivier Morice, l'avocat des familles de victimes de l'affaire Karachi. Brice Hortefeux avait déclaré en septembre 2011 dans Le Nouvel Observateur[19], que cet avocat « devrait être fracassé »[20]. Il est relaxé en janvier 2014 par la cour d'appel de Paris.
En janvier 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.
Le 19 décembre 2017, est rendue publique une enquête préliminaire pour détournement de bien publics par une personne dépositaire de l’autorité publique visant Brice Hortefeux, à la suite d'une plainte de l'association anticorruption Anticor. Il est accusé d'avoir abusé des services chargés de sa protection, notamment au bénéfice de sa famille[27].
Proche ami de Nicolas Sarkozy depuis 1976, il est surnommé parfois le « porte-flingue de Sarkozy »[32]. Témoin de celui-ci lors de son premier mariage, il est le parrain de baptême de son fils, Jean Sarkozy.
Ses propos à l'égard d'un militant d'origine maghrebine lors de l'université d'été 2009 de l'UMP[note 5], filmés par une équipe de Public Sénat et diffusés par Le Monde sur son site Internet, conduisent le MRAP à porter plainte pour « diffamation à caractère raciste » ou pour injures racistes[34]. Condamné le par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts[35],[36], Brice Hortefeux est relaxé le 15 septembre 2011 par la cour d'appel de Paris[37] qui repousse la qualification d'injures publiques pour la raison que les paroles du ministre n'ont pas été « proférées » et n'avaient pas vocation à « s'adresser au-delà du cercle restreint formé par les militants qui l'entourent ». L'infraction alléguée est donc requalifiée en contravention d'injures non publiques, pour laquelle le MRAP n'avait pas capacité à se constituer partie civile et était donc irrecevable, ce que confirme la Cour de cassation en rejetant le pourvoi du MRAP le 27 novembre 2012[38],[39]. Brice Hortefeux aurait déclaré plus tard que la défense adoptée, selon laquelle ses propos ne s'appliquaient pas aux Maghrébins mais aux Auvergnats, était loufoque[40].
Détournement de fonds publics
Suite à un signalement d'Anticor, les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique[41] ont pu établir qu'un des chauffeurs mis à disposition par le Service de la Protection, avait été utilisé par des membres de la famille et des proches de Brice Hortefeux, en tant qu'ancien Ministre de l'intérieur. Le parquet de Paris lui a notifié un rappel à la loi en juin 2019[42].
Affaire Sarkozy-Kadhafi, financement de la campagne présidentielle de 2007
Cette section est liée à une affaire judiciaireen cours (décembre 2020). Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie. Affaire judiciaire en cours
En 2019, les agendas ministériels de Brice Hortefeux, que celui-ci a remis aux juges de l’affaire Sarkozy-Kadhafi, révèlent plusieurs faits majeurs pour l’enquête, concernant à la fois son implication dans le financement de la campagne de 2007 et des relations de Nicolas Sarkozy avec Thierry Gaubert, qui avait perçu en 2006 de l’argent libyen via l’intermédiaire Ziad Takieddine[43]. Thierry Gaubert et l’ancien président de la république Nicolas Sarkozy sont mis en examen pour « association de malfaiteurs », « corruption, financement illicite de campagne électorale, recel de détournement de fonds publics libyens » et doivent être jugés en 2020.
Initialement témoin assisté dans cette affaire, Brice Hortefeux a été mis en examen le 8 décembre 2020 pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs »[44]
Le 24 août 2023, le procureur national financier Jean-François Bohnert annonce que Brice Hortefeux sera jugé en correctionnelle, aux côtés de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Éric Woerth et 9 autres personnes, devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, du au [45], pour les délits de complicité de financement illégal de campagne électorale et d'association de malfaiteurs[46].
Détail des mandats et fonctions
Au gouvernement
- : ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, chargé des Collectivités territoriales
- : ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement
- : ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire
- : ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville
- : ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales
- : ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration
Depuis 2015 : conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, vice-président du conseil régional[47]. Il démissionne de son poste de vice-président du conseil régional en juin 2019[48].
Au sein de partis politiques
1991-2001 : secrétaire départemental de la fédération RPR du Puy-de-Dôme
1998-2002 : membre du comité politique du RPR
2002-2015 : membre du bureau politique de l'UMP, président du comité départemental du Puy-de-Dôme :
2008-2009 : secrétaire national de l'UMP chargé des élections, en vue de la préparation des élections et du renouvellement des instances de l'UMP de 2009[50]
Brice Hortefeux est l'auteur, en collaboration avec André Levôtre, du livre Jardin à la française, plaidoyer pour une République de proximité, paru en 2003 aux éditions Denoël.
Dans le roman de politique-fiction de Michel Wieviorka, Le séisme. Marine Le Pen présidente (2016), où cette dernière gagne l'élection présidentielle de 2017, il devient ministre des Affaires sociales et de la Santé[52].
Notes et références
Notes
↑Délégué à l'Aménagement du territoire et à la Solidarité avec les territoires auvergnats.
↑Le portefeuille de l'Immigration, auparavant détenu par Éric Besson, lui est attribué le .
↑L'attribution du « Codéveloppement » est remplacée par celle de « Développement solidaire » le .
↑Il ne figure pas dans l'annuaire des anciens élèves de l'IEP, même si une ancienne version de son curriculum vitæ officiel laissait sous-entendre qu'il était sorti diplômé de cette école, selon Rue 89 : Augustin Scalbert, « Un soupçon de vantardise sur les CV ministériels », sur Rue89, nouvelobs.com, .
↑« Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. ».
↑Kamel Tir, « Brice Hortefeux, vice-pdt de la région Auvergne-Rhône-Alpes : « Le succès fédère et l’échec divise" », TV3, (lire en ligne, consulté le )