Le quai de Bourbon se situe à l'extrémité occidentale de l'île Saint-Louis. Il longe la Seine depuis l'extrémité nord de la rue des Deux-Ponts jusqu'à l'extrémité sud de la rue Jean-du-Bellay. Il comprend en grande partie des hôtels particuliers, pour la plupart classés, qui ont hébergé de nombreuses personnalités historiques, artistes ou politiques.
Le quai a été construit de 1614 à 1646 sous son nom actuel. Il fut rebaptisé « quai de la République » en 1792 sous la Révolution, puis « quai d'Alençon ». Un arrêté préfectoral du lui rendit sa dénomination de « quai Bourbon[1] ».
Par ordonnance en date du , le quai de Bourbon est aligné :
Le quai comporte de nombreux bâtiments remarquables, en particulier ceux listés ci-après :
no 1 : propriété construite en 1616, appartenant au procureur de la prison du Châtelet, Pierre Le Mercier, puis à ses descendants. Au rez-de-chaussée, se trouve un cabaret du XVIIe siècle, Au Franc Pinot, qui a gardé sa grille en fer forgé classée, décorée de pampres et d'une grappe de raisins dorés. Il fut fermé en 1716 par la police après la découverte de libelles et de pamphlets à l'encontre des mœurs du Régent, Philippe d'Orléans ;
Immeuble du n°1.
Devanture du cabaret Au Franc Pinot.
no 3 : boutique à devanture Louis XV qui appartenait à un épicier ; elle est aujourd'hui exposée au Metropolitan Museum of Art de New York ;
nos 9-10-11 : emplacement de l'ancienne ruelle aux Vaches. Le numéro 11 a hébergé en 1643 le peintre Philippe de Champaigne, peintre du roi ;
nos 17-19 et no 26 rue Le Regrattier : hôtel de Jassaud. La sculptrice Camille Claudel travailla, dans son atelier du rez-de-chaussée de 1899 à 1913. Dans cette demeure résida aussi Maurice Maindron, auteur de romans de cape et d'épée, gendre de José-Maria de Heredia, ainsi que le graveur Félix Buhot, ami du peintre Norbert Gœneutte, qui réalisa ici des portraits de la famille. La façade sur le quai avec le versant de toiture correspondant du no 17 est classée monuments historiques depuis le [8]. Au numéro 19 ont vécu vers 1856 Pierre-Joseph Meeûs et sa famille ; plusieurs de ses entreprises furent domiciliées à cette adresse. L’avocat et homme politique Roland Dumas s’installe à cette adresse au début des années 1960 dans un appartement situé au rez-de-chaussée et y demeure plusieurs décennies[9].
Musiciens de rue italiens devant le 21, quai de Bourbon, Charles Nègre, vers 1854.
No 29 : entrée.
no 33 : la comédienne Jeanne Sully, sociétaire de la Comédie-Française et fille du tragédien Mounet-Sully, y habitait au 5e étage jusque dans les toutes dernières années de sa vie. Amie d'Émile Bernard à travers ses liens d'amitiés avec le poète Paul Fort, elle a posé à deux reprises pour le grand peintre dans son atelier voisin du 15 quai de Bourbon. Un des tableaux se trouve dans les collections de la Comédie-Française[10].
no 41 :
hôtel particulier de Nevers. Datant du XVIIe siècle, l'hôtel s'implante sur une grande parcelle où les différents corps de logis délimitent sur une cour d'honneur accessible par un passage cocher. Alignée sur les quais, la façade principale en pierre est composée régulièrement avec une ornementation qui se concentre principalement sur la porte cochère et le balcon de l'étage noble[11] ;
no 53 : au 5e étage de cet immeuble, vécut de 1893 à 1908 le poète d'origine américaine Stuart Merrill. Il a servi au tournage extérieur du film Minuit à Paris, réalisé par Woody Allen en 2011.