Le quai de Bercy est un quai situé le long de la Seine, à Paris, dans le 12e arrondissement. Il est prolongé à partir de l'échangeur de l'A4 à Charenton-le-Pont par une voie de circulation du même nom parallèle au quai de Charenton, voie de service VNF et piste cyclable qui longe la Seine de l'autre côté de l'autoroute A 4.
Il porte le nom de la commune de Bercy du fait qu'il est un axe important de l'ancien village[1].
Historique
Ce quai est à l'emplacement du chemin en bord de Seine où était entreposé le bois de construction et de chauffage de Paris acheminé par flottage en provenance du Morvan[2].
Au XVIIIe siècle, le chemin était situé à l'arrière des parcs de propriétés de plaisance situées pour la plupart sur la rue de Bercy. Certaines étaient proches du fleuve, les plus notables étant le Pâté Pâris et le Petit château de Bercy.
De 1790 à 1860, le quai de Bercy était situé sur le territoire de l'ancienne commune de Bercy y compris la partie actuellement à Charenton.
Le quai longeait jusqu'en 1861 le vaste parc du château de Bercy, approximativement de l'emplacement de la gare de la Rapée à Paris à la rue du Port aux lions à Charenton.
À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des barriques de vins sont entreposées à proximité de la barrière de la Rapée à l'extérieur de l'enceinte fiscale ce qui est le début de l'activité de négoce des vins qui se développe jusqu'à la suppression des entrepôts de Bercy en 1988. Des guinguettes s'établissent à la même époque, le restaurant le Rocher de Cancale étant le plus réputé.
Les berges de la rivière sont rattachées au domaine public jusqu'au pied des maisons bordant le quai en 1858. La requête des propriétaires des immeubles qui considéraient que ces terrains leur appartenaient dans le prolongement des anciens jardins des maisons de plaisance de Bercy est rejetée par le Conseil d'État[3].
En 1860, le territoire de la commune de Bercy est partagé entre la ville de Paris du boulevard de Bercy à l'enceinte de Thiers et la commune de Charenton de l'extrémité extérieure de cette fortification à la rue de l'Arcade.
La zone non aedificandi bordant l'enceinte (approximativement du boulevard Poniatowski jusqu'à l'actuelle rue Escoffier) est comprise dans la commune de Charenton.
La partie subsistante du parc de Bercy à Charenton après son morcellement en 1842 par l'enceinte de Thiers et l'acquisition de terrains pour la gare de la Rapée est vendue en 1861. Des entrepôts de vins sont établis à partir de la fin des années 1860 à l'emplacement de l'ancien parc au bord du quai à Charenton, le plus important étant celui de la société Viniprix.
Le quai est submergé par une inondation en 1876 ce qui amène la Ville de Paris à décider la réalisation d'un projet resté en suspens d'acquisition et de reconstruction des entrepôts.
En 1877, l'ensemble des maisons qui bordaient la berge à Paris est détruit ainsi que le Pâté Pâris et le Petit château de Bercy pour étendre les chais jusqu'en bordure du quai régularisé et rehaussé à cette date pour éviter les inondations. Deux bâtiments, dont l'un en forme de pagode sont construits de part et d'autre de la rue de Dijon (actuelle rue Joseph Kessel) à son accès au pont de Tolbiac.
Le domaine des entrepôts est étendu en amont jusqu'en bordure de la gare de la Rapée englobant les terrains de l'ancien parc de Pâté Pâris (emplacement entre l'actuelle avenue des Terroirs de France et la gare de la Rapée) où une caserne de cavalerie établie en 1825 est démolie.
Ce domaine qui surplombe le quai est entouré d'une grille. Des caves dont les entrées sont sur le quai sont construites sous les entrepôts[4].
La ligne de tramway 13 Louvre-Charenton parcourt le quai de 1818 à 1931[5].
Le quai et les entrepôts sont encore submergés en 1910.
Le tronçon qui longeait la zone non aedificandi (emplacement de l'actuel échangeur) est rattaché à Paris par décret du 18 avril 1929.
Quai de Bercy sur plans anciens
Quai de Bercy sur plan de 1784
Quai de Bercy en 1846
Quai de Bercy en 1944
Les transformations des années 1960 et 1970
Dans sa partie à Paris, le quai qui était auparavant une voie arborée est élargi au cours des années 1960 avec suppression d'une partie des arbres pour réaliser un axe de circulation de transit faisant partie de la Voie Georges-Pompidou en surplomb du quai bas devenu après la disparition des chargements de tonneaux, un espace piétonnier et d'accès aux péniches.
L'échangeur de l'autoroute A 4 construit en 1970 interrompt la continuité du quai divisé en deux segments, celui en aval sur le territoire de la ville de Paris qui fait partie de la Voie Georges Pompidou entre le pont de Bercy et l'entrée de l'échangeur et celui en amont à Charenton s'étendant de Bercy 2 à la rue de l'Arcade[6].
À Charenton, l'autoroute construite sur la plus grande partie de la largeur du quai sépare sa partie subsistante côté ville du quai de Charenton au bord de la Seine dont l'accès est limité aux piétons, aux cyclistes et aux véhicules de service des Voies navigables de France.
Le Centre Commercial Bercy 2 et des immeubles de bureaux sont construits dans les années 1980 à l'emplacement des anciens magasins généraux de Charenton.
Sur la partie parisienne du quai, les entrepôts de vins qui le longeaient sont remplacés par le palais omnisports de Bercy au départ du boulevard de Bercy puis par le parc de Bercy aménagé à la fin des années 1980 jusqu'à la Cour Saint-Émilion. Celle-ci est réalisée à la fin du XXe siècle puis Bercy Village, le musée des arts forains sur la partie la plus en amont des anciens entrepôts jusqu'à la gare de la Rapée abandonnée au service ferroviaire, utilisée par diverses entreprises principalement artisanales[7].
Piste cyclable
Le quai de Bercy est longé, sur le côté fleuve, par une piste cyclable bidirectionnelle qui se prolonge en aval quai de la Rapée, en amont quai de Charenton, faisant ainsi partie d'itinéraires de Paris aux bords de Marne et aux bords de Seine amont (parcours EuroVelo 3).