Le nom rappelle que ce quai a été construit sur des terrains concédés par Louis XIII à René Potier de Tresmes, marquis de Tresmes, devenu duc en 1648, et dont le fils fit changer le nom de Tresmes en Gesvres (ou Gêvres), seigneurie que la famille avait acquise.
Le quai a été construit sur une galerie voûtée inondable[3], afin de ne pas rétrécir le lit de la Seine. Lorsque la Seine n'était pas en crue, cette galerie, qu'on dénomma « canal des Cagnards », accueillait les promeneurs pendant la journée mais était fréquentée par les brigands la nuit : il fut décidé en 1727 de fermer la nuit la galerie par des grilles. En 1830, l'éclairage est encore assuré par des réverbères fonctionnant à l'huile.
En 1831, dans l'article « Quais » de l'ouvrage intitulé Le Guide des sergens de ville et autres préposés de l'administration de la police, on lit que[4] : « Le quai de Gèvres doit appeler d'une manière particulière l'attention des agens de l'Administration de la Police, sous le rapport de sa fréquentation par des mauvais sujets qui y affluent autour des arracheurs de dents et des marchands [de] comestibles, et y commettent journellement des filouteries. Ce quai, par sa situation, près des quartiers populeux, et son exposition au soleil du midi, est le rendez-vous des oisifs, pendant les saisons froides ou tempérées. »
Le canal des Cagnards fut remanié en 1853 lors de la reconstruction du pont Notre-Dame puis presque entièrement remblayé en 1860 et 1861. Le tunnel de la ligne 7 du métro passe dans l'ancienne galerie dont on retrouva des vestiges lors de sa construction dans les années 1920[5].
Le quai Le Pelletier et l'ancien quai de Gesvres seront réunis par un arrêté du [2].
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), p. 3-4.