Il s'agit de la deuxième sonate pour violon et piano et de la dernière œuvre de musique de chambre du compositeur[1]. Elle est dédiée à Hélène Jourdan-Morhange, une violoniste et amie du musicien[1], qui ne put créer la composition en raison de problèmes rhumatismaux. La genèse fut particulièrement longue (quatre ans), sa composition ayant dû être interrompue à plusieurs reprises par celles de L'Enfant et les Sortilèges (1920-1925), de Tzigane (1924) et des Chansons madécasses (1925-1926). Ravel affirmait en outre qu'il avait besoin de tout ce temps pour « éliminer les notes inutiles ». Il rapporte, dans un autre texte, que le violon lui semblait « essentiellement incompatible » avec le piano[2],[3].
La sonate comporte trois mouvements et son exécution dure environ dix-huit minutes[5]. Le second mouvement, Blues, traduit le goût du musicien pour la musique américaine, qui se confirma lors de son séjour aux États-Unis (il visita plusieurs night clubs new yorkais en compagnie notamment de George Gershwin). Le troisième mouvement est particulièrement virtuose dans sa partie de violon[6].
François-René Tranchefort, « Maurice Ravel », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 726-732.