La principauté dispose d'un accès direct à la mer et d'eaux territoriales qui rejoignent les eaux internationales ; elle n'est donc pas un territoire enclavé.
Ce micro-État occupe actuellement 2,08 km2[4], en partie gagnés sur la mer, ce qui fait de lui le deuxième plus petit État indépendant du monde (après le Vatican).
Au , Monaco comptait 38 100 habitants. Ce chiffre total est révisé en fin de chaque année par estimation d'après un recensement partiel et d'après les données relatives aux immigrations et aux naturalisations. Avec 25 411,4 habitants au km2 en 2016 et une urbanisation qui couvre presque toute sa superficie, c'est le pays le plus densément peuplé au monde[5].
Monaco est le deuxième plus petit État indépendant au monde après le Vatican. Son territoire s'étend sur une bande de terre de 4 100 m le long de la mer Méditerranée et sa largeur varie de 350 m à 1 050 m. Sa superficie est de 208hectares (2,08 km2).
Localisation
Monaco est une principauté située le long de la mer Méditerranée, sur la Côte d'Azur, à mi-chemin entre Nice et la frontière italienne.
Il existe trois torrents prenant leur source en France et passant en dessous de Monaco et se jetant directement dans la mer Méditerranée.
Climat
Le climat de Monaco est de type méditerranéen et subtropical, humide avec des hivers doux et humides et des étés chauds avec un fort ensoleillement.
La température moyenne au XXe siècle, sur plus de 75 ans d'observation, est de 16,3 °C. Cette température moyenne varie de 10,2 °C en janvier à 23,7 °C en août. Les températures ne sont jamais trop élevées l'après-midi, grâce au vent marin. En revanche, les nuits peuvent être très chaudes et humides (20 °C) en été en raison de la température élevée de la mer (jusqu'à 26 °C en août).
L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 2 500-2 600 heures et le nombre de jours de pluie est faible à très faible : 62 par an.
La neige et le gel sont extrêmement rares, à raison d'une ou deux fois par décennie au bord du littoral.
Au cours des dernières années, de grands travaux ont permis à Monaco de s'étendre d'environ 40 hectares, principalement gagnés sur la mer grâce à des remblais. Les tout premiers travaux de remblaiement ont commencé en 1865 afin de créer la voie ferrée, suivie quelques années plus tard par la création du premier quartier industriel de Fontvieille, ce qui a permis de gagner 5,5 hectares sur la mer. Le fond du port de Monaco a ensuite été comblé et, dans les années 1960, le Grimaldi Forum ainsi que le Larvotto ont été construits[7].
En 1965, sur une initiative du prince Rainier III et afin de diversifier les activités de la ville, la construction du quartier de Fontvieille a permis la création de 220 000 m2 de terrains constructibles supplémentaires ainsi qu'un nouveau port. Ce quartier accueille entre autres le stade Louis-II ainsi qu'une grande surface et un centre commercial[8]. L'extension du port de Monaco s'est également faite vers la mer.
La construction d'une digue semi-flottante de 352 m de long pour un poids total de 163 000 tonnes en 2003 a permis l'implantation de 360 places de parking, 25 000 m2 de stockage, 2 gares maritimes ainsi que des locaux administratifs et commerciaux[9]. Le terre-plein artificiel auquel la digue est reliée a permis de gagner un hectare de terrain et a vu la création d'un parc immobilier de 15 000 m2[10].
En 2006, Albert II de Monaco avait officiellement lancé un appel d'offres pour un projet d'extension en mer permettant de gagner 10 nouveaux hectares. Ce projet, estimé à 8 milliards d'euros, aurait permis la construction de 275 000 m2 de plancher[11] et aurait dû s'étaler jusqu'en 2023, les premiers bâtiments étant livrés en 2014[7]. Il fut cependant abandonné en 2008, officiellement pour des raisons écologiques. La raison était surtout économique, dans un contexte de crise financière internationale[12]. Lui fut préféré un projet, plus modeste, marquant le retour de la construction en hauteur : la construction d'une double tour de 49 étages, la tour Odéon.
En raison d'un développement économique rapide et des choix urbanistiques du prince Rainier III, de nombreux immeubles de grande hauteur ont été construits. Contrairement à beaucoup de villes densément peuplées, les immeubles de grande hauteur à Monaco sont cependant presque exclusivement résidentiels, et non pas à usage commercial[13].
Monaco est divisée en neuf quartiers et secteurs regroupés en quatre quartiers traditionnels correspondant aux anciennes communes ; chaque secteur est lui-même divisé en îlots (aussi appelés districts)[14],[15].
La principauté compte deux ports de plaisance : le port Hercule est le plus important en termes de capacité d'accueil avec 700 places. Les bateaux de croisière y font escale ainsi que les yachts privés dont la longueur peut excéder 100 mètres. Le deuxième est le port de Fontvieille situé dans le quartier éponyme à l'ouest de la principauté, avec 275 places d'amarrage.
Projets d'aménagement
Anse du Portier
Une extension de 6 hectares, entre le Forum Grimaldi et le tunnel Louis II (site du Portier), est en construction sur la mer et prévoit d'accueillir un quartier résidentiel (projet Mareterra). Ce nouveau quartier sera inauguré le [16]. Un nom a été choisi : quartier de l'Anse du Portier.
Site balnéaire du Larvotto
Des travaux de réaménagement du site balnéaire du Larvotto, en plusieurs tranches, sont en cours et devraient s'achever début 2022 (protection contre les coups de mer, élargissement des espaces publics, etc.)[17].
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La gare SNCF souterraine de Monaco-Monte-Carlo, située à proximité de l'église Sainte-Dévote, offre une desserte TGV quotidienne pour Paris, et jusqu'à dix autres villes, via la gare proche de Nice-Ville, située sur la ligne Marseille-Vintimille, proposant également des TGV et des Intercités vers toute la France et les pays d'Europe[réf. nécessaire].
De Monaco, le train russe Riviera Express assurait un service direct vers Moscou, une à deux fois par semaine, avant d'être suspendu à partir de 2020. Il existe également plusieurs liaisons quotidiennes vers Turin, Milan et Rome via Vintimille. La gare est aussi desservie par des TER la reliant à Menton et Vintimille au nord-est, Nice, Antibes, Cannes, Grasse et Saint-Raphaël au sud-ouest[18].
L'autoroute française A500 rejoint la Moyenne Corniche (RD 6007) et entre dans la principauté à la hauteur du jardin exotique[20].
Monapass
Dans le but de favoriser les déplacements intra-muros, la principauté s'est dotée d'une « application mobilité tout-en-un ». Privilégiant l'accès aux vélos électriques, bus, stationnements et services d'autopartage, elle vise à simplifier le mode de paiement des différents services proposés[21].
Projet de navettes hydrogène
Alain Thébault développe des navettes à hydrogène dont l'objectif serait de transporter rapidement des passagers sur le littoral entre Saint-Tropez et la principauté. Le projet repose sur la préservation de l'environnement par l'utilisation d'un petit bateau ovale et couvert qui, propulsé par l'hydrogène, se soulève en pleine vitesse pour voler au-dessus de l'eau[22].
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Toponymie
Le nom de Monaco dériverait du toponyme Mónoikos (Μόνοικος). Ce dernier est mentionné dans la Périégèse d'Hécatée de Milet, historien et géographe grec du VIe siècle avant notre ère : Μόνοικος, πόλις Λιγυστική, Mónoikos, pólis Ligustikḗ (« Monaco, cité ligure »). Le nom Monœci est attesté au Ier siècle[26].
Il existe trois hypothèses, associées aux Ligures, aux Phéniciens et aux Grecs, pour expliquer l'origine du nom Mónoikos[27],[28].
L'hypothèse ligure : la tribu ligure, présente sur le rocher au Ve siècle avant notre ère, pourrait être à l'origine du nom de la ville[29].
Un rapprochement a été fait entre le nom Mon-oeci et le nom de la tribu ligure des Albi-oeci[30]
L'hypothèse phénicienne : le nom pourrait remonter à l'époque où Monaco était un comptoir phénicien[31].
Partout où les Phéniciens s'installaient, ils élevaient des temples à leurs divinités, dont celui du dieu Melkart, assimilé à Héraclès par les Grecs puis à Hercule par les Romains. En 1896, Philippe Berger propose comme origine l'épithète Menouakh du dieu Melkart, « qui donne le repos »[32]. Les Grecs auraient transformé Melkart Menouakh en Héraclès Monoïkos (Ἡρακλῆς Μόνοικος). En 1897, on trouve la même explication chez Gustave Saige , « qui donne le repos ou qui donne asile »[33]. Les étymologies proposées par Gustave Saige sont cependant contestées en 1899 par Michel Clerc[34]. Ces deux explications semblent venir de l'abbé Jean Joseph Léandre Bargès, qui a voulu, en 1878[35], alors qu'il était professeur d'hébreu à la Sorbonne, retrouver dans Monoïkos le mot hébreu menuha « repos ». Cette explication a été fermement rejetée en 1975 par le philologue et sémitisant Maurice Sznycer[36].
L'hypothèse grecque : Tout au long de l'Antiquité, le port de Monaco fut associé à Hercule. Les Grecs l'ont souvent associé à Héraclès Monoïkos (Ἡρακλῆς Μόνοικος) qu'ils ont interprété comme « Héraclès solitaire » ou « Héraclès seul dans sa maison » (Héraclès étant le seul à être honoré dans le temple) ». Ce port sera également appelé Portus Herculis Monœci par les Romains. La Révolution française utilisera le nom de Fort-Hercule pour désigner Monaco[37],[38]. Le nom de Port Hercule est attesté en 1889[39] et est toujours utilisé de nos jours[40].
Cette hypothèse est peu probable. Le toponyme Μόνοικος semble intraduisible et n'aurait pas de signification certaine en grec. L'historien et archéologue Fernand Benoit pense y reconnaître un vocable ethnique, hellénisé sous la forme Μονοίκιος[41],[29], ce qui ramène à l'hypothèse ligure. Salomon Reinach fait remarquer que Μόνοικος n'existe pas comme épithète divine en dehors du seul exemple de Monaco[30]. Il trouve inadmissibles les hypothèses phénicienne et grecque, et plus vraisemblable l'hypothèse ligure.
Aujourd'hui, dans les deux langues autochtones, la principauté se nomme Múnegu[ˈmunegu] en monégasque, dialecte ligurien, et Mónegue[ˈmuneɣe] en occitan. En italien, elle est appelée Monaco[ˈmɔnako]. En français, les formes « Mourgues » et « Monègue »[42], francisation du nom occitan (vivaro-alpin), ont été utilisées par le passé, avant que le nom italien ne s'impose (mais avec une prononciation différente [mɔnaˈko]). Cependant, le français utilise encore le gentilémonégasque, basé sur la forme occitane correspondante, monegasc. Le suffixe -asque est typique du ligure ancien (Turbiasque, Bergamasque, Cômasque, ...).
Il y a environ 300 000 ans (fin du Paléolithique inférieur), le territoire de Monaco est occupé par les premiers habitants de la région. Des ossements d'animaux ayant servi de nourriture à ces hommes préhistoriques ont été retrouvés dans la grotte de l'Observatoire, située dans le Jardin exotique[43]. Les fouilles ont également révélé la présence d'un bassin dans la grotte de l'Observatoire et dans la grotte du Prince[44].
La présence humaine est attestée au Paléolithique moyen, il y a 50 000 ans. Les premières œuvres d'art (gravures, sculptures de Vénus paléolithiques, etc.) apparaissent durant cette période. Les sépultures, individuelles ou collectives, deviennent de plus en plus nombreuses ; le site voisin des Balzi Rossi à Grimaldi en a livré plusieurs, notamment une sépulture double contenant une femme et un adolescent[réf. nécessaire].
Antiquité
Les Ligures
Les premières tribus ligures s'installent vers 2000 avant notre ère[45].
Monoïkos a pu être un comptoir phénicien. Son temple était consacré à Melkart, dieu généralement assimilé à Héraclès (Hercule)[47].
Les Grecs
Sur le site de Monaco, les Grecs de Massalia fondèrent l'escale de Monoïkos (« un terroir » en grec) au VIe siècle avant notre ère. Monoïkos y était associée à Héraclès et adoré sous le nom d'Héraclès Monoïkos (Ἡρακλῆς Μόνοικος), latinisé en Hercules Monœcus[48]. D'après certaines versions légendaires des « Travaux d'Hercule » et également selon Diodore de Sicile et Strabon, Héraclès-Hercule serait passé par la région[réf. nécessaire]. Le grammairien Maurus Servius Honoratus affirmera que le terme Monaco dérive de cette origine : « dictus autem Monœcus vel quod pulsis omnibus illic solus habitavit » (« Hercule a écarté tout le monde et vivait là seul ») et « vel quod in eius templo numquam aliquis deorum simul colitur » (« dans son temple, nul autre dieu n’est vénéré au même instant »).
Tacite (Historiæ) (III.XLII) : Valens, soutien de Vitellius, a été forcé d'y faire escale « Fabius Valens e sinu Pisano segnitia maris aut adversante vento portum Herculis Monœci depellitur » (« Fabius Valens, à la sortie du golfe de Pise, fut, par une mer calme ou un vent contraire, forcé [de faire relâche] au port d'Hercules Monœcus »).
Moyen Âge
Monaco, partie du territoire de la Turbie, est resté sous domination romaine jusqu'à l'effondrement de l'Empire romain d'Occident en 476. L'endroit a ensuite été ravagé et occupé par diverses tribus barbares puis par les Sarrasins. Alors que Monaco était pratiquement dépeuplé, les Sarrasins en furent expulsés en 975. Au XIe siècle, l'endroit est peuplé par des Ligures mais, cette fois, il s'agit de populations parlant une langue romane du nord de l'Italie[réf. nécessaire].
En 1191, l'empereur romain germaniqueHenri VI concède la souveraineté de quelques ares du quartier de la Condamine, ainsi que le rocher qui appartenait à la seigneurie de La Turbie, à la ville de Gênes ; ce sera le futur Monaco.
Le , un détachement de gibelins mené par Foulques de Castello[50] commence la construction d'une forteresse sur le rocher de Monaco. Cette date marque le début de l'histoire de la principauté de Monaco.
Les gibelins construisirent leur forteresse pour en faire une position stratégique militaire et un moyen de contrôler la région, ils établirent également des habitations à la base du Rocher afin d'appuyer les garnisons. Pour attirer les habitants de Gênes et des villes environnantes, ils offrirent des terres et exonérèrent de taxes les nouveaux arrivants[réf. nécessaire].
Monaco est gouverné par la dynastie des Grimaldi depuis François Grimaldi dit Malizia (François la Malice)[51],[52]. Selon la légende[53], dans la nuit du 8 au , François Grimaldi (déguisé en moinefranciscain[54]) pénétra avec un de ses compagnons (lui aussi vêtu d'une bure de moine) dans la forteresse sans attirer l'attention. Il put ainsi ouvrir la porte à ses soldats et s'emparer facilement du fort. François sera surnommé « le rusé ». Cette prise est commémorée par les armoiries de la principauté qui comportent deux moines tenant une épée[55],[56],[57]. Cette légende est peut-être due au rapprochement du nom Monaco avec le mot italien monaco qui signifie « moine » (même racine que le français monacal)[réf. nécessaire].
Le , le cousin de François, Rainier Ier de Monaco, doit quitter la forteresse qui est alors reprise par les Génois. En compensation, Charles II d'Anjou lui donne les châteaux de Villeneuve, de Vence et de Cagnes. Les Grimaldi s'exilent en Provence pour un temps[58].
En 1314, l'autorité des Grimaldi est définitivement reconnue. Charles Grimaldi porte le titre de seigneur de Monaco même s'il n'y règne qu'à partir de 1331[59]). La souveraineté des Grimaldi s'est perpétuée jusqu'à nos jours (à la seule exception de la période 1793-1814 où Monaco fut intégrée à la France sous le nom de Fort-Hercule).
En 1346, les Grimaldi acquièrent la seigneurie de Menton et, en 1355, celle de Roquebrune. Ces trois seigneuries constitueront le territoire de la principauté de 1633 à 1861[60],[61].
Au XVe siècle, dans le contexte des luttes incessantes entre Milanais et Génois, mais aussi en raison de la nécessité de trouver une protection auprès de la maison de Savoie qui possédait le comté de Nice depuis 1388, Lambert, souverain de Monaco ( à mars 1494) inféoda les seigneuries de Menton et de Roquebrune au duc de Savoie. Cette décision dictée par les nécessités du moment sera lourde de conséquences pour la future principauté lors des événements de 1848 et 1860. Cette garantie ne lui paraissant pas vraiment sûre, Lambert tente un rapprochement avec la France du roi Louis XI. Cette politique aboutit à un traité signé le par le roi Charles VIII qui garantit la protection du roi de France et reconnaît à Lambert la pleine souveraineté sur ses possessions de Monaco, Menton et Roquebrune. Lambert est le seigneur qui a su se garantir contre les visées des Génois, mais aussi celles très pressantes des ducs de Milan, en se plaçant à la fois sous la protection du royaume de France mais aussi de ses voisins directs, sous protection des États de Savoie, vassaux du Saint-Empire romain germanique en 1489.
La rivalité avec Gênes perdurera ; un siège eut lieu en 1506-1507[62].
Époque moderne
En 1524, Monaco obtient officiellement son indépendance du Saint-Empire romain germanique tout en devenant un protectorat espagnol. En tant qu'empereur du Saint-Empire, Charles Quint reconnait la souveraineté de Monaco, tout en lui accordant sa protection en tant que roi catholique espagnol. Charles Quint en signe d'amitié pour son nouvel allié fait un bref séjour à Monaco du 5 au lors de son voyage en Italie où il doit recevoir la couronne d'empereur des Romains des mains du pape[2].
Le , à Paris, la Convention nationale décrète que « la ci-devant principauté de Monaco est réunie au territoire de la République (française), et fait partie du département des Alpes-Maritimes »[65],[66].
Sous le Consulat, la loi du 28 pluviôse an VIII (), loi « concernant la division du territoire de la République et l'administration »[67], érigea Monaco en chef-lieu du deuxième arrondissement du département des Alpes-Maritimes, comprenant les cantons de Monaco, Menton, Perinaldo, Briga et Sospello[réf. nécessaire].
En 1847, la principauté de Monaco occupait une superficie de 24,5 km2 et comprenait trois communes : Monaco (1 250 habitants), Roquebrune (850 habitants) et Menton (4 900 habitants). La partie la plus vaste et la plus riche de la principauté était la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d'huile et de citrons de Menton[68]. À la suite d'une taxe sur les agrumes que le prince Florestan Ier voulait imposer et aux révolutions de 1848, Menton et Roquebrune proclamèrent la déchéance des Grimaldi et se déclarèrent « villes libres » sous la protection du royaume de Sardaigne.
Marqué par ces révoltes contre l'impôt et afin de pallier le manque de ressources financières aggravé par la perte de Menton et Roquebrune, le prince Charles III, successeur de Florestan Ier, eut l'idée, sur les conseils de sa mère Caroline Gibert, d'autoriser, en 1856, la création de maisons de jeux et de casino sur le territoire monégasque (interdits dans les pays voisins), afin de permettre à la principauté, en s'enrichissant, de se développer. Le premier casino, ouvert en 1857, ferma rapidement, faute de clients.
En 1860, dans le cadre du rattachement du comté de Nice à la France, Menton et Roquebrune votèrent leur rattachement à la France, qui fut entériné par le traité franco-monégasque de 1861 qui prévoyait une dotation de la France pour la principauté de quatre millions de francs or[69],[70],[71]. La surface de la principauté fut ainsi réduite de plus de 90 %, ce qui entraîna la perte de ses principaux revenus agricoles[72].
En 1863, Charles III fait rouvrir le casino et accorde le privilège de l'exploiter à l'homme d'affaires François Blanc, lui offrant la présidence de la Société des bains de mer qu'il venait de créer. Charles III interdit aux sujets monégasques de jouer dans ce casino, loi toujours en vigueur. En 1866, le quartier des Spélugues (où se trouvait le casino) prit le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain. Enfin, en 1869, la principauté pouvant suffire à ses besoins, Charles III supprima les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîna une intense activité de construction. Dès lors, ce paradis fiscal et son climat méditerranéen attirèrent le gotha international dont la venue fut favorisée par le développement de la ligne de chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, de l'hôtellerie haut de gamme (tel que l'hôtel de Paris Monte-Carlo) et la présence de cocottes (la Belle Otero, Émilienne d'Alençon, Liane de Pougy) pour ces messieurs[73].
En , un traité d'amitié protectrice[74], accordant une protection limitée de la principauté par la France est signé entre les deux pays. Le traité fait partie du traité de Versailles et établit que le petit État, devenu une sorte de protectorat, devra s'aligner sur les intérêts politiques, militaires et économiques de la France. Cela évite que si l'unique héritier direct, Louis de Monaco, meurt (il est à l'époque engagé dans la Première Guerre mondiale), le trône ne tombe dans les mains d'un duc allemand, Guillaume d'Urach : le traité prévoit ainsi que pour être prince de Monaco, il faut être français ou monégasque. Louis de Monaco « adopte » en 1919 sa fille naturelle Charlotte de Monaco pour la rendre dynaste. Ce sont les descendants de Charlotte qui règnent sur Monaco depuis 1949[75].
Le traité d'amitié fut complété par la convention du , relative à la coopération administrative entre la République française et la principauté de Monaco. Cet accord, sous couvert de réciprocité et de collaboration, réservait les hauts postes gouvernementaux et administratifs monégasques à des ressortissants français[76].
L'arrivée des troupes italiennes autour de Monaco en juin 1940 inquiète le prince Louis II. Il craint une annexion. Il se rapproche du gouvernement de la France d'alors, le régime de Vichy. C'est donc à Pierre Laval et au maréchal Pétain (qui a reçu les pleins pouvoirs de l'Assemblée nationale le ) qu'il demande assistance. Le prince Louis II fait passer de son propre chef, sans contrainte ni de l'Allemagne nazie ni du régime pétainiste, des lois antisémites visant au recensement des juifs. Monaco est occupée par les Italiens en novembre 1942[77],[78],[79],[80].
Vis-à-vis de l'Allemagne, la principauté de Monaco exercera envers le Troisième Reich ce qui sera nommé plus tard « une étrange neutralité »[81],[82],[83]. Des liens financiers avec les nazis existaient depuis 1936, quand le ministre des Finances allemand Hjalmar Schacht avait rendu visite au prince pour mettre en place un montage financier à partir des banques allemandes[84]. L'intérêt à avoir des liens financiers était mutuel : la prospérité et l'indépendance de la principauté en profitaient ; le Reich diversifiait ses sources de financement. Par la Suisse et par Monaco, l'Allemagne nazie a réussi à contourner les embargos imposés par les Alliés[réf. nécessaire]. Le , Louis II offre un banquet au consul d'Allemagne ; il nomme le docteur Bernhard Bodenstein, un membre du parti nazi, consul de Monaco à Berlin[85]. L'occupation allemande commence en septembre 1943, en remplacement des Italiens. Des Allemands prennent des participations dans la Société des bains de mer (SBM)[réf. nécessaire].
La principauté de Monaco participe à la politique de déportation de 76 juifs étrangers menée par l'Allemagne nazie, la police monégasque arrêtant notamment les juifs venus se réfugier en principauté[86]. Des projets d'implantations militaires sont élaborés, notamment une station de détection de sous-marins, et un atelier de torpilles. Quelques rares blockhaus sont construits. La présence allemande est relativement discrète, ce qui permet au prince, à l'arrivée des Américains, de se proclamer « neutre ». Le général Frederick le rencontre, et admet le principe. Les troupes américaines sont interdites d'accès à Monaco. Quelques rares spécialistes sont néanmoins admis, et l'un d'eux note : « Monaco était neutre. J'y ai fait un bref passage. C'était étrange, de circuler et de voir des officiers allemands dans les rues, tout autant que de rares officiers anglais et américains »[87].
En 1949, le prince Rainier III accède au trône après la mort de son grand-père le prince Louis II (le stade de l'AS Monaco porte le nom de ce dernier). Souhaitant une souveraineté totale pour sa principauté, il se rapproche des États-Unis, veut que le traité de 1918 soit réaménagé et que la convention de 1930 (qui octroie à la France des prérogatives considérables dans la gestion des affaires monégasques) soit renégociée. C'est une période de tension avec le gouvernement français[89].
1962 est une année chargée : sur fond du référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République française, proposé par le général de Gaulle, une crise politique et financière oppose Monaco à la France durant l'automne. Le contrôle de l'État français sur la radio et la télévision est gêné par l'Ordonnance Images et sons proclamée le par le prince Rainier III, permettant à Radio Monte-Carlo (RMC) et Télé Monte-Carlo (TMC) d'échapper à leur contrôle financier indirect par l'État français, effectif depuis 1955[90]. En effet, l'ordonnance offrait aux fonds d'investissement monégasques la possibilité de reprendre le contrôle de leurs deux moyens d'information, dont la couverture régionale, limitée, pouvait cependant permettre de véhiculer des idées différentes de celles de l'ORTF. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, Rainier congédie brutalement le ministre d'État de Monaco, Émile Pelletier, alors que ce dernier était venu lui demander le retrait de cette mesure unilatérale. Le 25 janvier, Rainier abroge cette ordonnance mais le gouvernement français se saisit de l'incident de ce limogeage pour entamer une épreuve de force avec la principauté, le véritable contentieux n'étant pas cette ordonnance mais son statut fiscal régi par la convention du 23 décembre 1951 (convention de voisinage et d'assistance administrative mutuelle en matière douanière et fiscale)[91].
Le 3 avril, la France rompt les négociations commencées le 23 mars relatives à l'imposition fiscale et lève tous les intérêts de la principauté. Le délai de préavis de six mois pour la caducité de la convention de 1951 qui court du vient à expiration le 11 octobre, aussi dans la nuit du 12 au , la France décide d'un « blocus de Monaco » et envoie une escouade de douaniers[90] : l'union frontalière est rompue et les entrées à Monaco sont contrôlées par des douaniers ; l'affranchissement du courrier est revu à la hausse alors que les privilèges pour les Français habitant Monaco sont réduits à néant. Finalement, les négociations reprennent et permettent la rédaction et l'adoption le d'une nouvelle constitution pour la principauté[90], abolissant la peine de mort, autorisant le vote des femmes et mettant en place une cour suprême garantissant les libertés fondamentales. Des conventions (de voisinage, fiscale, douanière, postale, téléphonique, pharmaceutique, etc.) sont signées en bloc le : Monaco récupère l'ensemble de ses privilèges, ainsi qu'un renforcement de sa souveraineté, et ce malgré de très importantes concessions surtout d'ordre fiscal concernant les revenus des sociétés du Rocher (impôt sur les bénéfices pour les sociétés qui réalisent plus de 25 % de leur chiffre d'affaires hors de Monaco), les opérations financières monégasques et l'imposition des Français vivant dans la principauté, sauf s'ils peuvent justifier de cinq ans de résidence[90]. Le film Grace de Monaco d'Olivier Dahan (2014) se concentre sur cette crise.
En 1982, la principauté est endeuillée par la mort soudaine de la princesse Grace de Monaco (épouse du prince Rainier et mère de l'actuel prince de Monaco, Albert II), victime d'un accident sur la D 37 (qui relie La Turbie à Cap d'Ail). Sa fille Stéphanie de Monaco survit à cet accident[92].
En 1993, Monaco devient officiellement membre des Nations unies[93].
En 2002, un traité destiné à adapter et à confirmer les rapports d'amitié et de coopération entre la France et Monaco est signé (). Ce traité permet une plus grande autonomie à l'exécutif monégasque (signé par Dominique de Villepin)[94].
En 2004, la principauté de Monaco rejoint le Conseil de l'Europe après de nombreuses tractations et une modification de la loi électorale rendant systématique une représentation de l'opposition au Conseil national par un mode de scrutin ayant une composante proportionnelle[95].
Le est signé un nouveau traité destiné à adapter et à approfondir la coopération administrative entre la République française et la principauté de Monaco[96].
À la mort du prince Rainier III, survenue le , c'est son fils Albert II (né en 1958), jusque-là prince héréditaire et marquis des Baux, qui devient prince souverain. Les cérémonies marquant son avènement se sont déroulées le , celles de son intronisation officielle le [97].
Le sont nés le nouveau prince héréditaire Jacques et sa sœur jumelle Gabriella[98].
Politique et administration
Historiquement, pour conserver son indépendance (obtenue de facto le de la république de Gênes, cette dernière étant inféodée au Saint-Empire romain germanique), Monaco va se placer sous protectorat :
La convention avec la France, signée en 1930, imposait que le ministre d'État soit un citoyen français (en général un préfet ou un ambassadeur) désigné par le prince sur une liste présentée par l'État français. En 2002, ce traité a été remplacé afin de supprimer l'intervention de la France dans ce choix[99][source insuffisante]. Depuis cette modification, le ministre d'État n'est donc plus obligatoirement de nationalité française. Ce changement a notamment permis à Monaco de satisfaire les critères d'entrée au Conseil de l'Europe[100].
Les affaires locales sont du ressort du Conseil communal, une assemblée de quinze membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct et au scrutin de liste plurinominal à deux tours avec possibilité de panachage et sans vote préférentiel, présidée par le maire (actuellement Georges Marsan)[réf. nécessaire].
Relations internationales
En 2005, le prince Rainier III crée le « Département des Relations Extérieures et de la Coopération » chargé de la nomination d'ambassadeurs, l'adhésion à de multiples organismes internationaux et la signature de conventions bilatérales[réf. nécessaire].
Le renforcement des actions diplomatiques monégasques s'est accompagné du développement des actions multilatérales dans les instances internationales (Conseil de l'Europe, ONU, organisations intergouvernementales, etc.). Les thèmes d'actions sont axés autour de l'environnement, des droits humains et des objectifs de développement durable[101].
La principauté participe également aux conférences internationales[102].
Le fait d'être né sur le territoire de la principauté ne donne pas automatiquement droit à la nationalité monégasque et l’acquisition de cette dernière est un privilège difficile à obtenir. Monaco privilégie le droit du sang[103]. Le droit du sol n'y est pas reconnu et des conditions telles que la filiation ou le mariage sont prépondérantes[104].
Les citoyens de la principauté sont principalement issus des vieilles familles du Rocher[103] et les restrictions de ces règles d'accession et de transmission ont pour but d'éviter que le nombre de citoyens monégasques soit plus important que ce que le territoire est en mesure d'héberger du fait de sa petite superficie et que les droits à l’aide de l’Etat en cas d’indigence, de chômage, de maladie, d’invalidité, de vieillesse, de maternité, de logement et d’éducation ne soient plus garantis pour tous[105],[106].
D'importants avantages sont réservés aux Monégasques, par exemple certaines aides sociales d'État, l'accès à des logements publics à des tarifs significativement plus faibles que ceux pratiqués sur le marché libre, la priorité d'accès aux emplois locaux[107] et, comme pour les simples résidents, une fiscalité dite « douce » pour les personnes physiques qui se caractérise par l’absence de tout impôt sur le revenu. De plus, il n’existe à Monaco ni taxe foncière, ni impôt sur la fortune, ni taxe d’habitation. Le seul impôt direct est l’impôt sur les bénéfices des activités commerciales et industrielles[108].
Il faut cependant noter qu'une grande partie de ces vieilles familles du Rocher viennent d'autres pays : Barral de La Turbie (1624), Boisson de Bourgogne (1774), Bonafede de Drap (1777), Brun d'Oneille (1634), Crovetto de Gênes (1787), Gastaud de La Turbie (1736), Marquet de Pont-Saint-Esprit (1799), Marsan de Gênes (1800), Médecin de Villefranche (1633), Vatrican du Luxembourg (1747)[109]... et ne seraient pas devenues monégasques si l'on avait suivi les règles actuelles.
Monaco fait partie des quatre micro-États enclavés dans l'Union européenne sans en être membres, mais autorisés par elle à utiliser l'euro. À compter du , l'euro est donc introduit sur le territoire monégasque et, depuis le , les pièces et les billets libellés en euro ont remplacé le franc monégasque et ont cours légal en principauté[110].
Finances
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Accords fiscaux avec la France
Depuis les accords du , Monaco et la France forment un ensemble fiscal au regard de la TVA. Monaco collecte sur son territoire la TVA qu'elle verse à la France qui lui rétrocède sa quote-part. Le reversement français revenant à la principauté est fixé à 108 238 802 euros au titre de l'année 2001[111]. Pour 2007, le budget de l'État monégasque est d'environ 881 millions d'euros[112].
Le principe d'un compte de partage de la TVA pose problème. D'une part, le calcul d'origine attribue à Monaco 60 % (coefficient 1,6 de la formule) de rétrocession supplémentaire, d'autre part, la dérive résultant de la formule de calcul conduit la France à reverser à Monaco des montants qui ne traduisent pas la réalité de l'activité économique de la principauté[113][source insuffisante].
La même convention prévoit que les résidents possédant la nationalité française et qui, au , n'habitaient pas la principauté depuis cinq ans, doivent payer leur impôt sur le revenu (ou IFI) à la France selon les règles françaises, comme s'ils vivaient en France[114].
Politique environnementale
La Principauté est confrontée aux problématiques environnementales de toutes les métropoles, auxquelles s'ajoutent les spécificités de son territoire. Le gouvernement mène une politique volontariste en faveur du développement durable[115].
La principauté s'ouvre à la transition écologique en organisant des forums et en soutenant les engagements pris face à l'urgence climatique[116].
Depuis 2014, le gouvernement encourage les pratiques éco-responsables afin de réduire les déchets et les émissions de gaz à effet de serre.
En 2017, la création du label « Commerce Engagé » auprès des commerçants de la principauté permet l'accompagnement de ces derniers, notamment sur la gestion du plastique et des ustensiles de cuisine. L'obtention du label permet de mettre en avant les démarches de consommation durable et les pratiques éco-responsables[115],[117].
En 2021, afin de sensibiliser les monégasques au tri des déchets, la principauté, le musée océanographique et la société monégasque d'assainissement ont publié l'application « Game of Tri », disponible sur smartphone et tablette[118].
Depuis quelques années, la direction de l’Environnement s’est chargée des nuisances liées aux goélands[119].
Les premières traces de peuplement à Monaco datent du Paléolithique inférieur et sont attestées par la découverte d'ossements d'hommes semblables à l'homme de Néandertal dans les grottes de l'Observatoire, au-dessous de la Tête-de-Chien, rocher dominant la principauté. Des squelettes d'hommes apparentés à l'homme de Cro-Magnon ont également été retrouvés. Les avantages offerts par le port naturel de Monaco ont ensuite attiré de nombreuses populations de tout le bassin méditerranéen, mais également d'Orient et d'Europe du Nord.
Les données chiffrées fiables concernant la population ne remontent qu'au XVIIIe siècle et concernent principalement le rocher de Monaco. Les historiens évaluent à un millier le nombre de personnes habitant ce petit territoire, dont 500 à 600 habitants autochtones.
Lors du traité du fixant le territoire de Monaco, la population était de 1 200. Elle était de 22 297 au recensement de 1961[121] et de 31 109 en 2008.
Pyramide des âges de Monaco en 2008 (population totale : 31 109, 119 recensés n'ont pas renseigné leur âge.)
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1 530
75 et plus
2 228
801
70-74
847
947
65-69
1 015
1 134
60-64
1 023
1 120
55-59
1 097
1 128
50-54
1 090
1 194
45-49
1 165
1 163
40-44
1 179
1 003
35-39
1 119
751
30-34
766
638
25-29
667
647
20-24
601
724
15-19
674
727
10-14
674
706
5-9
724
577
0-4
557
Lors du recensement effectué en 2016, la principauté de Monaco comptait 37 308 habitants. Une des particularités de Monaco est d'avoir un nombre de nationaux en minorité dans leur propre État. Les Monégasques, au nombre de 8 378, représentent 22,45 % de la population. La communauté la plus importante est celle des Français avec 24,89 % de la population (9 286 habitants, seuls payants des impôts directs à la France) suivie des Italiens avec 21,9 % (8 172 habitants) et des Britanniques avec 7,5 % (2 795 habitants). Les 23 % restants se partagent entre 140 autres nationalités[123].
Au , Monaco compte 38 100 habitants[124]. La population de nationalité monégasque est de 9 486 personnes[125].
Services
Justice
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La direction de la Sûreté publique est la police d'État. Son siège se situe rue Suffren-Reymond. Elle comprend plusieurs divisions et services :
le cabinet de direction ;
la division de police judiciaire ;
la division de police urbaine ;
la division de police administrative ;
la division de police maritime et aéroportuaire ;
la division du renseignement intérieur ;
la division de la protection de la famille princière ;
la division de l'administration et de la formation ;
la division de l'événementiel et du cadre de vie.
Son directeur fut longtemps un fonctionnaire de police français détaché. Richard Marangoni, contrôleur général, sujet monégasque, a été nommé à ce poste en 2016[126]. Le directeur possède en général le grade de Commissaire divisionnaire, exceptionnellement d'inspecteur général. Les policiers monégasques sont recrutés par la Sûreté publique et accomplissent leur carrière en principauté. Ils sont de nationalité monégasque ou française, mais sont tous fonctionnaires monégasques titulaires. Ces fonctionnaires veillent au respect des codes et lois monégasques[réf. nécessaire].
Il existe aussi une police municipale relevant du maire[réf. nécessaire].
Le corps des sapeurs-pompiers de Monaco est une unité militaire composée d'une centaine d'hommes et indépendante des sapeurs-pompiers français, bien qu'utilisant des moyens (véhicules, couleurs, etc.) similaires[127].
: le service postal monégasque est assuré par la France depuis le traité de Péronne[128].
1815 : le congrès de Vienne place Monaco sous protectorat sarde jusqu'en 1860. À partir de 1818, les bureaux de poste de la principauté sont gérés par le royaume de Sardaigne[129]. Les timbres de Sardaigne à l'effigie de Victor-Emmanuel II sont utilisés de 1851 à 1860[129].
1860 : la France reprend la gestion de la poste monégasque. Les timbres sont ceux des bureaux français, à l'effigie de Napoléon III, auxquels vont succéder les séries d'usage courant en France[130].
Les codes postaux de Monaco sont intégrés dans le système postal français. Ils commencent par « 980 », et présentent cinq chiffres, sous la forme « 980XX », comme les codes postaux français. Le code postal le plus courant à Monaco, hors CEDEX et adresses spéciales, est donc le code postal 98000. Par comparaison, les services postaux de la principauté d'Andorre sont également gérés par la France, mais Andorre, culturellement plus proche de la Catalogne que de la France, a refusé l'attribution d'un code postal de format français[132].
Le numéro 99000 est parfois considéré comme étant le code postal de Monaco mais c'est une erreur causée par la confusion avec le code INSEE[133]. En effet, le « 99 » n'est pas un code postal mais un ensemble de codes INSEE pour les pays étrangers[134].
La principauté de Monaco porte le code INSEE 99138 en tant que pays étranger. Dans les formulaires de l'administration française, toute personne née hors de France (Monaco compris) est déclaré avec le 99. Ces codes INSEE n'ont aucun rapport avec les services postaux et le code 980 n'est pas prévu dans les formulaires de l'administration française[réf. nécessaire].
Le code INSEE de Monaco est le 06900. Il apparaît dans le fichier national des adresses françaises FANTOIR[135].
Tarification et adressage
Malgré l'intégration postale avec la France, les plis envoyés de Monaco doivent être affranchis avec des timbres de Monaco, dont les illustrations et la programmation sont déterminées par l'Office des émissions de timbres-poste (OETP), et validées par le prince. L'OETP choisit également les artistes de ces timbres mais il peut faire appel aux artistes et graveurs, ainsi qu'aux moyens d'impression de Phil@poste Boulazac et à l'imprimerie de La Poste française[réf. nécessaire]. Parallèlement, les timbres de Monaco n'ont pas de valeur postale sur le courrier posté en France[réf. nécessaire].
Malgré la présence de moyens d'affranchissement différents pour Monaco et la France, les tarifs d'envoi depuis la France vers Monaco sont identiques aux tarifs nationaux. Les tarifs de La Poste française sont valables pour la « France métropolitaine et Monaco ». Ceci est valable pour le courrier et pour la plupart des services d'envois de colis[136]. De la même façon, les tarifs d'affranchissement de Monaco vers Monaco ou la France sont identiques[137].
Pour le courrier envoyé à destination de Monaco, le libellé « 980XX Monaco » est correct. La mention du pays de destination n'est pas nécessaire pour les envois vers Monaco effectués depuis Monaco ou depuis la France. En revanche, pour les envois postés hors Monaco et hors France, la mention du pays doit être « Monaco »[138]. Plusieurs libellés sont cependant tolérés dans la pratique par les services postaux (où XX sont les deux derniers chiffres du code postal) :
980XX Monaco - FRANCE (bien que géopolitiquement incorrecte, cette mention est acceptée dans le cadre de l'intégration de Monaco au système postal français) ;
980XX Monaco - EUROPE (géopolitiquement correcte, cette mention évite au courrier des détours hors d'Europe ; l'erreur la plus fréquente étant la confusion avec le Maroc (Morocco en anglais).
Fourrière
Tous les ans, la fourrière organise la mise aux enchères des véhicules[139].
Enseignement
Chaque année, plus de 6 000 élèves sont scolarisés de la maternelle à la terminale[140]. Au , Monaco comptait 6 328 élèves scolarisés, soit 0,8 % de plus que l'année précédente, une majorité d'élèves résidents et 17 % de nationalité monégasque. Sept élèves sur dix sont dans le secteur public[141],[142].
La principauté dispose d'établissements d'enseignement secondaire et supérieur[143].
Les établissements monégasques, bien que considérés comme établissements étrangers par la France, sont directement liés à l'académie de Nice et préparent aux diplômes nationaux français tels que le Diplôme national du brevet et le Baccalauréat. La principauté se distingue cependant du système éducatif français par la tenue de cours de Monégasque et d'Histoire de Monaco. L'instruction religieuse est obligatoire (sauf dispense formulée par les parents)[144].
Santé
La principauté de Monaco dispose d'un hôpital public couvrant de très nombreuses spécialités médicales, répartis sur 750 lits environ. Il se situe en contrebas du jardin exotique. Le Centre hospitalier Princesse Grace (ancien hôpital Prince Albert) date de 1902. Il a été rebaptisé du nom de la princesse Grace de Monaco en 1958. Outre les bâtiments principaux, le CHPG dispose aussi d'un hôpital destiné à la prise en charge graduée des personnes âgées, le Centre de gérontologie clinique Rainier III, l'établissement pour l'hébergement des personnes âgées du Cap-Fleuri, qui a été construit à Cap-d'Ail en France, ainsi qu'une maison de retraite de centre-ville, La Qietüdine[réf. nécessaire].
L'offre de santé monégasque comprend également le Centre Cardio-Thoracique de Monaco, le CCM qui couvre les maladies cardio-vasculaires et l'Institut monégasque de la médecine du sport, l'IM2S clinique spécialisée dans la prise en charge des pathologies ostéo-articulaires et ligamentaires et les Thermes de Monaco[145]. Le Centre d'hémodialyse privé de Monaco, le Centre d'imagerie médicale de Monaco, les laboratoires de la Condamine et de Monte-Carlo ainsi que des cabinets libéraux complètent la filière privée de santé monégasque. Un nouveau bâtiment est en cours de construction et devrait ouvrir ses portes entre 2021 et 2022[146].
L'avortement a été décriminalisé à Monaco en 2019 mais reste illégal pour les professionnels de santé le pratiquant, sauf en cas de viol, de malformation fœtale, de maladie ou de danger pour la vie de la mère. Les femmes n'ont plus l'interdiction légale d'avorter mais sont invitées par la principauté à le faire en dehors de Monaco[147].
Covid-19
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le gouvernement princier annonce le la vaccination de près de 20 % de la population[148].
Fête nationale (bien que le jour de la Saint-Albert soit le 15 novembre, le prince Albert II a décidé que la Fête nationale serait maintenue au 19 novembre, jour où l'on célébrait le bienheureux Rainier d'Arezzo dont son père, le prince Rainier III, reconnaissait le patronat.)
le Meeting d'Athlétisme « Herculis » ; le premier meeting Herculis fut organisé en 1987 et après une interruption de 2002 à 2005, la 20e édition a eu lieu le , au stade Louis II[150] ;
le Challenge International Denis Ravera : challenge de sport boules (lyonnaise) réservé aux jeunes (catégories moins de 23 ans, moins de 18 ans et moins de 15 ans) ;
le grand départ du Tour de France 2009 s'est fait de Monaco avec une première étape contre-la-montre de 15 km avec départ et arrivée à Monaco et le départ de la deuxième étape de Monaco[153] ;
le Red Bull X-Alps, compétition de parapente organisée tous les deux ans, qui part de Salzbourg et se termine à Monaco ;
le Meeting international de natation de Monte Carlo (www.montecarlo-swimming.org) ;
Un club omnisport, l'AS Monaco, dont la section professionnelle de football s'appelle AS Monaco FC depuis le changement de statut opéré en 2002 (passage en SAM). L'AS Monaco FC participe au Championnat de France de football. Elle a commencé à s'illustrer dans les années 1960 en remportant quatre titres nationaux en trois saisons (deux championnats et deux coupes de France dont un doublé en 1963) sous les ordres de son légendaire entraîneur Lucien Leduc. Ensuite, sous la présidence de Jean-Louis Campora, le club allait devenir un grand d'Europe multipliant à nouveau les titres nationaux et les beaux parcours européens. À l'issue de la saison 2012-2013, l'AS Monaco retrouve la Ligue 1. L'équipe joue à domicile au stade Louis-II, complexe sportif réalisé en 1985 sur le terre-plein de Fontvieille et conçu par Henry Pottier, avec 18 500 places assises et une pelouse qui pousse sur une immense dalle de béton à 13 mètres de hauteur. Les terrains d'entraînement sont situés dans un complexe sportif situé à La Turbie, en France, à plus de 500 mètres d'altitude. La principauté possède également une équipe nationale de football[réf. nécessaire].
Une autre section du club omnisport, l'association sportive de Monaco de basket-ball, évolue dans le monde professionnel. Les basketteurs monégasques sont en effets remontés en Pro B à l'issue de la saison 2013-2014. La Roca Team évolue depuis 2015 en première division du Championnat de France de basket-ball. Le club remporte l'EuroCoupe de basket-ball en 2021, ce qui lui permet de se qualifier pour la première fois en EuroLigue la saison suivante. Lors de la saison 2022-2023 l'as Monaco basket remporte son premier titre de champion de France en battant les Metropolitans 92 de Boulogne en finale 3 victoires à 0 (après 6 phases finales infructueuses), s'adjuge la coupe de France contre l'Asvel et termine 3e de l'Euroligue lors du final four à Kaunas, en Lituanie.
Un club de karaté, le Karaté Club Shotokan de Monaco[154] avec comme entraîneur Maître Sato 6eDan, ancien élève de maître Tanaka, qui dirige également des stages de perfectionnement en Europe[réf. nécessaire].
Un club de shorinji kempo, Monaco Shorinji Kempo[155]. Le professeur, Frank Baldet, 7e Dan est également président de la Fédération française de shorinji kempo[156].
La Fédération monégasque d'athlétisme[157] est présidée par le prince Albert II[158].
La Fédération monégasque de boules, créée en 1924, regroupe le Club bouliste monégasque[162] (pétanque) et le Club bouliste du Rocher[163](Sport-Boules ou Longue) et son centre de formation[164]. Elle est affiliée à la Fédération internationale de boules et à la Confédération mondiale des sports de boules (CMSB dont le siège est à Monaco)[réf. nécessaire].
La Fédération monégasque de volley-ball[165], créée en 1987, membre de la FIVB et de la CEV, est chargé de régir, d'organiser et de développer la pratique du Volley-Ball et du beach volley par tous les moyens d'action.
En 2004, la communauté du volley monégasque fut particulièrement honorée du titre de président d'honneur du Beach Volley de la FIVB accepté par le prince Albert II. Les dernières récompenses obtenues par le Volley monégasque furent la première médaille d'or de beach volley de l'histoire des Jeux des petits États d'Europe par l'équipe féminine en 2005 à Andorre et la médaille d'argent également en beach volley aux JPEE de 2007 qui se déroulèrent sur le territoire de la principauté de Monaco[réf. nécessaire].
Le Monte Carlo Country Club, club de tennis affilié à deux fédérations (monégasque et française). Il accueille le Tournoi Masters 1000[166].
Radios numériques (La Radio Numérique Terrestre, aussi appelée RNT, propose aux auditeurs un flux audio numérique, contrairement à la FM qui propose une diffusion analogique. Le DAB+ est la technologie de transmission de la Radio Numérique Terrestre) :
Prévu en 2021, Extended Monaco est le premier cloud souverain en Europe et permettra de stocker en principauté les données étatiques comme celles des acteurs privés, sous loi monégasque. Sécurisé par l'Agence monégasque de sécurité numérique, ce cloud permet également une meilleure stabilité et une vitesse d'exécution améliorée et vise à permettre le développement et à la création des nouveaux services numériques de la principauté[175].
Cultes
Catholicisme
Le christianisme pourrait avoir été pratiqué à Monaco à partir du IVe siècle mais les données archéologiques n'attestent de la présence de cette religion qu'à partir du IXe siècle seulement. La chapelle Saint-Martin à Carnolès remonte à 1061. En 2012, 83,2 % de la population serait chrétienne[176] dont 77,8 % appartenant à l'Église catholique romaine[177].
Monaco abrite cinq chapelles catholiques (dont une construite au XVIe siècle, trois au XVIIe siècle et une au XIXe siècle) sur le Rocher. Quatre autres églises et deux chapelles du XIXe siècle et du XXe siècle se trouvent dans les autres quartiers. Sainte Dévote, la patronne de la principauté dont l'église votive se trouve à La Condamine, fait l'objet d'une fête et d'un culte particuliers, et est célébrée tous les ans le 27 janvier. La cathédrale Notre-Dame-Immaculée, située sur le Rocher, est le siège de l'archidiocèse de Monaco.
La communauté juive de Monaco a été fondée en 1948 avec l'Association cultuelle israélite de Monaco. La population juive est estimée à 2 %[176],[180]. 600 Juifs vivent à Monaco[181]. On trouve deux synagogues dans la principauté[182].
Islam
160 résidents monégasques (soit 0,4 % de la population) pratiquent l'islam mais la principauté ne compte pas de mosquée[181].
Monaco tire la majeure partie de ses revenus des services, de la TVA monégasque[183], du commerce ainsi que de l'immobilier qui génèrent environ 40 000 emplois pour un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros. Contrairement à ce qui est perçu, le tourisme n'arrive qu'en troisième position dans les sources de revenus et le casino de Monte-Carlo ne participe que pour moins de 4 % au budget de l'État. La principauté est l'une des trois dernières juridictions retirées par l'OCDE, en mai 2009, de sa liste des paradis fiscaux non coopératifs[184].
Dans le cadre du plan de relance économique monégasque, le Gouvernement a lancé en 2021 la signature électronique pour optimiser et sécuriser les échanges[185].
Revenus de la population et fiscalité
Le PIB de Monaco était de 7,240 milliards de dollars US en 2008, soit 222 022 US $/habitant[186],[187], ce qui place la principauté en tête du classement mondial des revenus par habitant.
Il est à noter une différence de méthode de calcul entre les chiffres de la Banque mondiale et les chiffres, très inférieurs, publiés par le gouvernement monégasque (52 145 € en 2008[188]). Le gouvernement monégasque estime que les plus de 30 000 travailleurs pendulaires venant de l'étranger tous les jours (France, Italie) doivent entrer en compte dans le calcul du PNB par habitant, étant donné la nature très particulière de la ville-état. La population de référence de 2008 était ainsi de 72 351 pour le calcul officiel.
Emploi
Le nombre d'emplois rapporté à celui des habitants est particulièrement élevé. Les migrations pendulaires sont environ de 40 000[189].
Entreprises et commerce
L'industrie représente environ 8 % du PIB de Monaco. Une centaine de petites industries non polluantes et à haute valeur ajoutée emploient environ 3 800 personnes, soit environ 9 % de la population salariée[190]. Les premières entreprises (entreprises industrielles de la Brasserie de Monaco, de la minoterie et de la chocolaterie) ont commencé à s'installer sur le premier terre-plein de Fontvieille, à partir de 1906. Ces entreprises se concentrent principalement sur les 250 000 m2 de terrain gagnés sur la mer lors de la construction du terre-plein de Fontvieille[réf. nécessaire].
Le secteur « chimie-pharmacie-cosmétologie » apparaît comme le plus représenté avec 49,21 % des revenus de l'industrie et 1 200 employés mais les industries de fabrication de matériel électrique et électronique (10,2 % des revenus) ainsi que de transformation de matières plastiques (21,6 %) sont également présentes. L'imprimerie et le cartonnage contribuent également à hauteur de 6 %[191].
Le secteur « agriculture urbaine » a vu se développer, depuis 2016, des entreprises de conception, aménagement et entretien de potagers urbains[192].
Depuis 2021, MonacoTech, établi à Monaco, facilite les démarches des entreprises à l’international[193].
Immobilier
D'après le classement du groupe immobilier Knight Frank et de la banque Citi Private Bank, établi en 2007, Monaco est la deuxième ville la plus chère du monde (derrière Londres) en ce qui concerne les prix de l'immobilier (35 000 euros par mètre carré dans les quartiers les plus chics, comme le Carré d'Or à Monte-Carlo)[194].
En 2012, le prix moyen au mètre carré pour les résidences anciennes (hors secteur protégé) se situe autour de 15 000 euros, contre 25 000 pour les immeubles plus récents autour du Carré d'Or, et plus de 35 000 euros pour les immeubles les plus prestigieux du Carré d'Or. Selon l'agence immobilière Engel & Völkers, l'avenue Princesse Grace est l'artère la plus chère de la ville, les prix pouvant y atteindre 100 000 euros le mètre carré[195],[196].
Industrie
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Le premier employeur privé monégasque est la SBM Offshore, ingénieuriste du pétrole. L'industrie manufacturière compte pour 6,2 % du PIB de la principauté[197].
Gianfranco Bussotti invente en 1952 le premier oxymètre et crée la société SAFAS. De nombreuses inventions de l'entreprise serviront le domaine médical à travers le monde[198].
De nombreuses start-up font leur apparition pour proposer des alternatives écologiques et développer l'activité locale[199].
Tourisme
La situation géographique de Monaco ainsi que son climat méditerranéen ont fait de la principauté une destination prisée des touristes. Le secteur hôtelier propose plus de 2 800 chambres et a réalisé un total de 900 000 nuitées en 2006 : 19 % d'Italiens, 18 % de Français, 15 % de Britanniques, 13 % de Nord-Américains, 5 % d'Allemands, 4 % de Russes. Le tourisme a toujours été orienté principalement vers la clientèle de luxe, attirée par les nombreuses manifestations sportives et culturelles et les casinos (dont le casino de Monte-Carlo) mais le secteur touristique s'est récemment redéployé vers le tourisme d'affaire, de congrès et de séminaires qui représente aujourd'hui 25 % des nuitées[200].
Le tourisme génère environ 25 % des revenus de la principauté[112] et le chiffre d'affaires du secteur hôtelier a été de 357 millions d'euros en 2005[201].
Investissements à l'étranger
La principauté possède des infrastructures portuaires en Italie, gérées par Aleco Keusseoglou, le président de la Société d’exploitation des ports de Monaco[202] :
à Vintimille (178 anneaux) depuis 2014 ;
à Rome.
Délinquance financière
En 2024, le Groupe d'action financière place Monaco sur liste grise en raison d'un « manque d'efforts en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de fraude fiscale commis à l'étranger, de saisie des avoirs criminels à l'étranger, de niveau des ressources attribuées aux magistrats, d'application de sanctions efficaces et dissuasives et de saisie des biens soupçonnés de provenir d'activités criminelles »[203]. Le gouvernement princier a alors réitéré sa volonté de collaborer avec le GAFI et Moneyval pour marquer des progrès significatifs d'ici 2026[204].
En 1988, Monaco comptait 33 000 habitants, dont 17 400 parlaient français, 5 100 ligure (en fait sa variante monégasque) et 4 500 occitan[215]. Du fait de la diversité de la population, l'italien et l'anglais sont aussi communément compris et parlés.
Langue officielle
D'après la Constitution de Monaco de 1962, seul le français est langue officielle[216] et à ce titre, tous les documents officiels des institutions politiques et judiciaires sont publiés dans cette langue. C'est également la langue dominante de la principauté, parlée par environ 79 % de la population, selon l'OIF. Toutefois, l'hymne national est chanté dans sa version en langue monégasque : « C'est enfin le poète monégasque Louis Notari (1879–1961) qui écrivit en 1931 une version en langue monégasque. Elle suit mot à mot le rythme musical et reprend le trio. Ce texte, rédigé dans l'idiome local est maintenant définitivement adopté et chanté dans diverses manifestations[217]. »
Le , Monaco a signé avec l'Organisation internationale de la francophonie un accord visant à renforcer les relations entre les deux parties de même qu'à établir un cadre structurel de collaboration dans plusieurs secteurs dont l'éducation et l'environnement[220].
La principauté a participé à sept éditions des Jeux de la Francophonie[221].
Langues autochtones
Ligure (monégasque « officiel »)
La langue[222],[223] monégasque, appelée liguremonégasque (munegascu), dont le nombre de locuteurs est estimé entre 5 000 et 5 100[224] (principalement des personnes âgées), est proche de l'intémélien, le parler de Vintimille. Le monégasque est parlé depuis le XIIIe siècle, lorsque les Génois se sont établis à Monaco pour en faire une place forte et ont fait appel à des Vintimillois[225]. Les premières traces de textes dans cette langue remontent à 1484 dans un extrait des brèves notariales de Jean de Porta[226].
Au XIXe siècle, environ un millier de personnes parlait le monégasque[227] mais l'usage quotidien de cette langue a beaucoup reculé après la Seconde Guerre mondiale et le monégasque, parlé uniquement par une vingtaine de personnes dans les années 1960–1970[228], était considéré comme en voie d'extinction. Afin d'endiguer ce déclin, grâce à une initiative du prince Rainier, l'enseignement du monégasque est devenu obligatoire dans les écoles primaires publiques de la principauté en 1976[226] et dans l'enseignement privé en 1988, puis jusqu'en 5e en 1998. Il reste facultatif au-delà. En 2015, le monégasque serait peut-être accepté[229] en option au baccalauréat au lycée de Monaco.
La réintroduction et l'utilisation du ligure monégasque dans la vie courante est un outil d'affirmation de l'identité de Monaco, notamment grâce au Comité national des traditions monégasques[230] qui a souhaité des aménagements linguistiques dans la ville et a obtenu, à l'instar de nombreuses autres villes qui pratiquent un double affichage français / langue régionale, que les panneaux indiquant l'entrée de la ville portent les inscriptions « Principauté de Monaco / Principatu de Mu̍negu »[231].
Le territoire de Monaco est un îlot linguistique en domaine occitan. Le monégasque est d'ailleurs une langue essentiellement issue du génois de l'ouest encore en usage en Ligurie (surtout vers Vintimille) mais influencée par l'occitan alpin[réf. nécessaire].
En Provence orientale, il a existé d'autres îlots liguriens : le figoun, disparu aujourd'hui, dans les communes de Biot et de Vallauris, aux environs d'Antibes, Escragnoles à l'ouest de Grasse et Mons dans le Var. C'étaient des colonies liguriennes de repeuplement en terre provençale aux XVe et XVIe siècles venues afin de faire revivre ces villages victimes de la peste et des guerres de Religion[232]. Ces parlers étaient très proches du monégasque d'aujourd'hui.
Occitan
La présence de locuteurs pratiquant l'occitan à Monaco est attestée aux XIXe et XXe siècles. La présence de l'occitan, à travers ses dialectes vivaroalpin et niçois, a été établie dans les années 1940[233] par Raymond Arveiller. Une vingtaine de foyers de locuteurs originaires de Nice et des communes alpines maritimes limitrophes de Monaco : Cap-d'Ail, Beausoleil, La Turbie, Roquebrune-Cap-Martin, et établis dans les quartiers de La Condamine et Monte-Carlo[227]. En 2006, la proportion de locuteurs occitans à Monaco est évaluée à 15 %[234].
Jusqu'en 1848, la principauté de Monaco comprenait trois communes : Monaco proprement dit, Roquebrune et Menton. Ces deux dernières communes qui pratiquent le mentonasque et sa variante roquebrunoise (des parlers intermédiaires entre le ligure et un alpin maritime de l'occitan vivaroalpin, appelés rocabrunasc et mentounasc) ont participé au brassage de la population de Monaco (par échanges commerciaux, marchés et par mariages principalement). Ainsi, la population de la principauté d'avant 1860 a pratiqué conjointement les deux langues (monégasque et occitan). Ces communes indépendantes en février 1848 ont été rattachées à la France en septembre 1861 un an après le comté de Nice[235].
Monéguier
Il existe une troisième langue, intermédiaire entre le monégasque « officiel » appris à l'école et l'occitan alpin maritime, la plupart l'appellent « patois de la rue »[236] ou plus rarement « monéguier/muneghié ». Cette langue mélange les apports historiques monégasques, occitans mais aussi ceux issus de l'immigration (par la construction de Monte-Carlo et du chemin de fer notamment) comme le piémontais (de la montagne, occitan lui-même ou de la plaine, le piemonteis) ou le génois du pays de Vintimille tout proche[237].
Les journées du patrimoine constituent une occasion de découvrir les principaux sites d'intérêt, notamment les grands appartements du Palais princier, la résidence du ministre d'État, le Conseil national. Le musée océanographique quant à lui propose un droit d'entrée à tarif réduit.
La numismatique monégasque est particulièrement riche.
Le substantif masculin monaco a été utilisé autrefois pour désigner une monnaie d'argent ou de cuivre frappée dans la principauté de Monaco[240] :
1680 : attesté en tant que monnaie d'argent frappée aux XVIIe et XVIIIe siècles aux armes du prince de Monaco (Rich.).
XIXe siècle sous Honoré V : « (le prince) : […] Je succède à mon frère Honoré V […]. (Éva) : Oui ! (le prince) : Et je commence par les monacos [italien dans le texte] ! […], ces sous-là valaient tous les autres. Mais les Français sont de terribles gens […]. Et voilà tous nos sous qui nous rentrent, avec une vague odeur de fausse monnaie ! […] Je supprime donc les monacos [it. ds le texte] ! » (Sardou, Rabagas, 1872, I, 10, page 28).
Au pluriel, et dans un sens générique populaire, des monacos signifiait « sous, argent » (usage vieilli) :
1842 : « monnaie quelconque » (Verat et Eustache, Les Physiologies, sc. XXII dans QUEM. DDL t.9).
1880 : « Avoir des monacos, du monaco. Allons, mon bon vieux, que 1880 vous soit léger! Santé, lauriers et monacos, voilà ce que je vous souhaite » (Flaubert, Corresp., 1880, page 345).
Sous la Révolution et au début du XIXe siècle, la monaco (substantif féminin) désigna une danse populaire[240] :
1813 : « Ce jour de décembre 1813 où la foule […] avait […] dansé la monaco dans les rues, toute la nuit » (Morand, Flagell., Séville, 1951, page 359).
1874 : « danse populaire en vogue pendant la Révolution » (Larousse, 19e).
Monaco abrite l'Académie Princesse Grace, une académie de danse classique fondée en 1975 par la danseuse russe Marika Besobrasova[241] (disparue en avril 2010), laquelle avait créé l'École de danse classique de Monte-Carlo en 1952[242].
Littérature
Proust, dans son Du côté de chez Swann mentionne Monaco : « Il [ Swann ] ne pensait pas que l'admiration qu'elle [ Odette de Crécy ] professait pour Monte-Carlo ou pour le Righi fût plus déraisonnable que le goût qu'il avait, lui, pour la Hollande qu'elle se figurait laide et pour Versailles qu'elle trouvait triste. »[243].
Certains pensent que le cocktail Monaco s'est inspiré des deux couleurs du drapeau de la principauté, le rouge pour la grenadine et le blanc pour la limonade (mousse)[247][source insuffisante].
François Morénas[251], écrivain et publiciste français, né en Avignon en 1702, décédé à Monaco en 1774. Son journal ayant été supprimé en 1768, il alla en continuer la publication à Monaco en 1771 sous le titre de Courrier de Monaco[252].
↑« Arrêté Ministériel no 2022-2022-201 du 19 avril 2022 relatif à l’actualisation annuelle du chiffre officiel de la population de la Principauté de Monaco », IMSEE (Monaco Statistiques) et Bulletin officiel de la principauté de Monaco, (lire en ligne).
↑ a et bFernand Benoit, La légende d'Héraclès et la colonisation grecque dans le delta du Rhône, in : Lettres d'humanité, n°8, Association Guillaume Budé, (lire en ligne), p. 109.
↑Philippe Berger, Les Origines orientales de la mythologie grecque, Monaco, Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 138, (lire en ligne), p. 377-403.
↑Gustave Saige, Note sur les origines phéniciennes de Monaco et la voie Héracléenne, Monaco, Imprimerie de Monaco, (lire en ligne).
↑Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, tome 11, no 41, 1899 [lire en ligne].
↑Jean Joseph Léandre Bargès, Recherches archéologiques sur les colonies phéniciennes établies sur le littoral de la Celtoligurie, Paris, Leroux, .
↑Maurice Sznycer, Recherche sur les toponymes phéniciens en Méditerranée occidentale, in : La toponymie antique. Actes du colloque de Strasbourg, Strasbourg, Université des Sciences humaines, , p. 167-168.
↑Révolution française. Table alphabétique du moniteur, de 1787 jusqu'à l'an 8 de la République (1799). Tome troisième. Noms des villes, Paris, Girardin, , p. 213.
↑Georges Reymond, Jean Édouard Dugand, Monaco antique. Essai sur l'histoire ancienne de Monaco depuis les origines ligures jusqu'aux environs de l'an 1000, Les Belles Lettres, , p. 206.
↑Raymond Damien, Albert Ier, prince souverain de Monaco : précédé de l'historique des origines de Monaco et de la dynastie des Grimaldi, Institut de Valois, , p. 38.
↑Stéfanie Mourou, Les Relations internationales de la principauté de Monaco, Presses universitaires du Septentrion, , p. 314.
↑Procès-Verbal De La Convention Nationale imprimé par son ordre depuis et compris le , an I, jusques et compris le 30 vendémiaire an IV de la République française une et indivisible, Impr. Nat., (lire en ligne).
↑Jean-Louis Panicacci, « Chapitre II. L’occupation généralisée (11 novembre 1942-25 juillet 1943) », dans L'Occupation italienne : Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN978-2-7535-6736-8, lire en ligne), p. 103–250.
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↑« Timbres de Monaco » (« période classique et avant-guerre ») timbres no 1 à 10, dans Catalogue de cotations des timbres des principautés et terres polaires, Dallay, 2007-2008, p. 182-184.
↑Gérard Comman, « Monte-Carlo Méditerranée Magazine / Direction de la publication Gérard Comman », Monte-Carlo Méditerranée Magazine / Direction de la publication Gérard Comman, (lire en ligne, consulté le )
↑Constitution de la principauté de Monaco du : Art. 9. - La religion catholique, apostolique et romaine est religion d'État - Art. 23. - La liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toutes matières sont garanties, sauf la répression des délits commis à l'occasion de l'usage de ces libertés.
↑P. Bec, La langue occitane, coll. « Que sais-je ? », no 1 059), 1963, 6e édition corrigée, 1995, 128 pages, PUF, Paris.
↑Étude sur le parler de Monaco, Raymond Arveiller : données linguistiques recueillies entre 1943 et 1954, thèse terminée en 1961, publiée en 1967.
↑(en) Editorial Team, « Monaco : Language Situation », Encyclopedia of Language & Linguistics (Second Edition), , p. 230 (DOI10.1016/B0-08-044854-2/01814-9) :
« A further 15% of the population of Monaco speaks the Niçard (Niçois) variety of Provençal, which greatly influences the French of the Monegasque region. In fact, the Niçard-speaking community comprises mainly individuals of over 50 years of age, but Provençal is increasingly gaining status as a literary language. »
↑Pierre (1817-1875) Auteur du texte Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique…. T. 11 MEMO-O : par M. Pierre Larousse, 1866-1877 (lire en ligne).
1897 : Gustave Saige (correspondant de l'Institut), Monaco, ses origines et son histoire, Édition des archives du palais princier, Monaco, 1897, 530 pages (réimpression imprimerie Testa 1988).
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