Né à Paris, Alexandre Tharaud découvre la scène grâce à sa mère (professeur de danse) et son père (patron d'un garage Citroën). Ce dernier lui fait faire de la figuration dans les théâtres du nord de la France, où la famille passe de nombreux week-ends[1].
À l'initiative de ses parents, il entame l'étude du piano à l'âge de cinq ans et rencontre au conservatoire du 14e arrondissement celle qui devient son professeur, Carmen Taccon-Devenat, une élève de Marguerite Long. Il déclare d'elle qu'elle lui a « donné des leçons de vie » et lui a appris à « respirer physiquement en faisant parler le piano »[2]. Il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris à 14 ans où il remporte un premier prix de piano dans la classe de Germaine Mounier à l'âge de dix-sept ans. Il se perfectionne avec Théodore Paraskivesco et reçoit les conseils de Claude Helffer, Leon Fleisher et Nikita Magaloff.
Après plusieurs années sur le label Harmonia Mundi, Alexandre Tharaud signe en 2009 un contrat d'exclusivité chez Erato.
Collaborations
Après l'enregistrement des Concertos italiens de Bach, il est contacté en 2006 par Bartabas. Celui-ci lui propose de jouer ces concertos lors de son spectacle équestre aux Nuits de Fourvière à Lyon. Alexandre Tharaud déclare avoir eu la crainte de ne pouvoir se concentrer à cause du bruit des sabots et ajoute « la rencontre fut d’une telle violence, d’une intensité unique et d’un silence absolu. » Dès lors, la découverte de ce qu'il désigne lui-même comme « un vertige, un étrange ballet », le conduit à collaborer à d'autres expériences scéniques[1] qui se succéderont, plus ou moins drolatiques ; il interprète sur scène une chanson de Barbara accompagné au piano par Bénabar[3].
En 2009, il se produit avec François Morel dans un spectacle consacré à Erik Satie[4]. Avec le comédien et la chanteuse Juliette, il organise une journée Satie à la Cité de la musique, filmée pour France Télévisions.
Il collabore avec la réalisatrice et metteur en scène australienne Elise McLeod pour les clips vidéo Couperin, Tic toc choc et Chopin, Préludes opus 28.
En juillet 2017, il crée avec Juliette Binoche le spectacle Vaille que vivre (Barbara), inspiré par le livre Il était un piano noir…, Mémoires interrompus de Barbara, en hommage à la chanteuse disparue en 1997, présenté dans la cour du Lycée Saint-Joseph lors de la 71e édition du Festival d'Avignon.
Autres activités
Alexandre Tharaud est parrain de l'association Le Refuge qui vient en aide aux jeunes homosexuels rejetés par leurs familles[9]. Il est aussi parrain de Culture Relax, qui agit pour ouvrir le spectacle vivant, (opéra, théâtre et concerts) aux personnes dont le handicap entraîne des comportements atypiques (autisme, handicap mental, polyhandicap…). Il est également membre d'honneur de l'association Barbara[réf. nécessaire].
En 2011, il signe la tribune parue dans le journal Le Monde réclamant la dépénalisation universelle de l'homosexualité[10].
En , dans le cadre des élections législatives françaises de 2024, il prend position contre le Rassemblement national et contre La France insoumise. Après avoir envisagé une tribune collective contre l’extrême droite, il renonce face à la réticence de quelques personnalités de la musique classique : « Je pense qu’il y a une frilosité évidente, qu’ils ne voulaient pas se mouiller. Je pense aussi qu’une partie — que j’espère minime — du monde de la musique classique, glisse vers l’extrême droite. Certains artistes sont aussi liés à une structure subventionnée, par exemple un orchestre, une fondation, un festival. Ils peuvent dès lors craindre des baisses de subventions, si jamais un député RN venait à être élu dans leur circonscription »[11].
Il est attaché à la ville de Perros-Guirec, où résidaient ses grands-parents et où il a fréquemment séjourné.[réf. nécessaire]
Approche musicale
À ceux qui l'interrogent sur la pertinence de jouer au piano de la musique initialement écrite pour clavecin, il répond ne pas être sûr que l'« authenticité passe par un instrument donné[1] ». Il s'inscrit ainsi dans la lignée des pianistes du XXe siècle comme Yvonne Lefébure ou Marcelle Meyer qui ont défendu et contribué à faire connaître le répertoire du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, en l'interprétant au piano[12].
Il refuse d'avoir un piano chez lui[13] au risque de préférer le plaisir du déchiffrage et de l'improvisation à la nécessité d'un travail rigoureux. Il déclare aller systématiquement chez des amis pour travailler : « C'est en creusant, en raclant ces failles que je dois trouver des solutions pour parvenir aux couleurs que je cherche. Pour progresser. Par la suite, en concert, le fétichisme de l'instrument devient relativement secondaire, tellement j'ai l'habitude de dialoguer avec tout type de piano[14]. » Il compose également, mais préfère garder cette activité en second plan[15].
En 2012 il est soliste instrumental de l'année aux Victoires de la musique classique et en 2013, c'est la Victoire pour l'enregistrement de l'année qui lui échoit, en récompense de son CD Le Bœuf sur le toit.
Le 23 février 2021, il reçoit une nouvelle Victoire de la Musique Classique, catégorie Soliste Instrumental.
Décorations
En 2009, il est nommé Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture[16]. Il est promu au grade de commandeur le [17].
Le premier CD est consacré aux pièces pour piano seul (Bach, Chopin Rameau Scarlatti), le deuxième aux concertos (Bach, Mozart, Rachmaninov, Ravel) et le troisième aux inédits et raretés (Barbara, Debussy, Grieg, Morricone)[20].
Filmographie
2018 : Ultimes Sonates réalisé par Mariano Nante. Arte